A propos des messes de funérailles

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steph
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Re: Les funérailles : dans quel cas sont-elles célébrées

Message non lu par steph » mer. 28 juil. 2010, 16:01

Excusez-moi, mais si on fait une demande (mais pour ça faut quelqu'un qui la porte après la mort de votre anonyme), il y a sans doute moyen de trouver un prêtre...
Le tout c'est que le prêtre soit disponible avant que la dépouille mortelle ne soit totalement corrompue...
Mais je trouve normal que le prêtre enterre prioritairement les membres de sa communauté paroissiale (qu'il en connaisse le nom ou seulement le visage)... Quitte à seulement célébrer une messe de requiem un autre jour éventuellement en absence du corps de votre "défunt inconnu"...

Pourquoi quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds dans une communauté chrétienne sinon pour son baptême (enfin, là il n'y a pas mis les pieds), sa communion, sa confirmation, son mariage, mais qui à côté des "sacrements qui ouvrent le paradis" n'en a rien à faire de l'Eglise et refuse d'envoyer ses enfants au catéchisme parce que les prêtres seraient pédophiles (même si les prêtres ne font plus le catéchisme, mais il ne le sait même pas) pourquoi donc cet Holly Brius (^^) se ferait-il enterrer à l'église au détriment de gens qui ont eu une vie de prière et de communion?

Vous ne citez pas mon message en entier^^ Je parle du sens de la charité (et de la charité qui coûte, d'où mon point de suspension) et ça passe à la trappe...
Vous ne parlez pas de prier, non plus...
Stat Crux dum volvitur orbis!
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Re: Les funérailles : dans quel cas sont-elles célébrées

Message non lu par philémon.siclone » mer. 28 juil. 2010, 16:29

On peut très bien fréquenter assidument l'église, et même des prêtres, sans pour autant que lesdits prêtres soient avertis de votre mort. On peut très bien avoir une vie complètement isolée par ailleurs, n'avoir personne dans son entourage qui se soucie de nous. Vous pouvez fréquenter un groupe où vous êtes connu, mais où personne ne sera averti que vous êtes mort, et n'aura pas l'idée de se renseigner.

Sans compter qu'en vieillissant, vous pouvez très bien perdre un à un tous vos contacts, même en allant régulièrement à l'église.

Si bien qu'à votre mort, vous deviendrez parfaitement un anonyme. D'autant plus qu'on peut aussi être voyageur, comme le pélerin russe.

Votre attitude de village, c'est un peu : tiens, on le connaît pas, lui, c'est pas un des nôtres, il n'est pas de la bande, il n'est pas du clan, c'est un estranger !
Anima nostra sicut passer erepta est de laqueo venantium
Laqueus contritus est, et nos liberati sumus

Notre âme s'est échappée comme un passerau du filet de l'oiseleur,
Le filet s'est rompu, et nous avons été délivrés.
Ps. 123

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Re: Les funérailles : dans quel cas sont-elles célébrées

Message non lu par steph » mer. 28 juil. 2010, 17:49

Vous avez raison...
Evidemment vous avez raison! (je ne suis pas ironique)

Mais...

(je me borne ici, parce qu'on peut parler à l'infini)...
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Re: Les funérailles : dans quel cas sont-elles célébrées

Message non lu par Laurent L. » mer. 28 juil. 2010, 21:54

Philémon.Siclone a écrit :
On peut très bien fréquenter assidument l'église, et même des prêtres, sans pour autant que lesdits prêtres soient avertis de votre mort. On peut très bien avoir une vie complètement isolée par ailleurs, n'avoir personne dans son entourage qui se soucie de nous. Vous pouvez fréquenter un groupe où vous êtes connu, mais où personne ne sera averti que vous êtes mort, et n'aura pas l'idée de se renseigner.

Sans compter qu'en vieillissant, vous pouvez très bien perdre un à un tous vos contacts, même en allant régulièrement à l'église.

Si bien qu'à votre mort, vous deviendrez parfaitement un anonyme. D'autant plus qu'on peut aussi être voyageur, comme le pélerin russe.

Votre attitude de village, c'est un peu : tiens, on le connaît pas, lui, c'est pas un des nôtres, il n'est pas de la bande, il n'est pas du clan, c'est un estranger !
:?:

Ce genre de situation est effectivement bien triste, mais comment voulez-vous qu'une messe de funérailles soit célébrée si personne n'a appris la mort du catholique défunt et que seul Dieu sait que la personne est catholique ?

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Re: Les funérailles : dans quel cas sont-elles célébrées

Message non lu par philémon.siclone » mer. 28 juil. 2010, 23:17

Généralement c'est la famille, mais ça peut être un collègue de travail, le propriétaire du logement, ou même une lettre laissée à cette intention dans le cas d'une personne très âgée et complètement isolée, ou encore une mention mise dans un testament. Il y a toujours au moins une personne dans l'entourage immédiat, qui est au courant, sans être nécessairement pratiquante elle-même.
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Re: Les funérailles : dans quel cas sont-elles célébrées

Message non lu par Kerniou » ven. 30 juil. 2010, 14:54

Pour répondre à votre question, Phylémon-Cyclone, en fonction de ma connaissance forcémment sectorielle de la situation, les obsèques sont célébrées par le prêtre en fonction de sa disponibilité et du souhait des familles d'une Eucharistie ou pas. Il est des jours avec 3 ou 4 cérémonies et des semaines sans. A la campagne, il faut tenir compte, aussi, de la disponibilité des pompes funèbres et, éventuellement, de celle du crématorium ...
Il est arrivé que des prêtres célèbrent 6 à 7 cérémonies funèbres dans la semaine et certains souhaiteraient ne pas célébrer plus d'une cérémonie par jour en raison de leur contenu éprouvant dans la mesure où ils connaissent les familles. Ils doivent prendre en compte leur propres charges émotionnelles: ce sont des hommes qui éprouvent, aussi, le chagrin et la tristesse; tout comme les laïcs, d'ailleurs.
Je ne sais si je réponds à votre question sachant que les fonctionnements peuvent varier selon les lieux et les circonstances.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Theo
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Re: Theo

Message non lu par Theo » mer. 26 oct. 2011, 17:11

Bonsoir :ciao:

J'aimerais partager avec vous un sujet qui me tient à coeur et qui concerne la liturgie des funérailles. Ce thème a peut-être déjà été abordé sur ce forum, merci dans ce cas de ne pas m'en vouloir, je suis nouveau. :fleur:

Dans mon diocèse, comme dans bon nombre d'autres diocèses en France, on célèbre de moins en moins d'Eucharisties pendant les funérailles. Les équipes funérailles entrent donc de plus en plus en action avec des célébrations de la Parole à l'église et au cimetière. Les prêtres n'ont plus le temps de célébrer l'Eucharistie à cette occasion. Pire encore, lorsque la famille en réclame une pour le défunt et qu'elle peut fournir le prêtre, le curé du lieu refuse tout net au nom de l'égalité. Quand, par miracle, il accepte de célébrer lui-même, il n'accompagne pas pour autant la famille au cimetière en prétextant qu'il ne lui est pas possible de passer outre la mission des équipes funérailles. :non:

Je ne sais pas ce que vous en pensez, peut-être suis-je complètement à côté de la plaque mais j'ai vraiment l'impression que quelque chose ne tourne plus rond ? Suis-je le seul à considérer que la mission principale du prêtre est de célébrer la liturgie pour le peuple de Dieu ? Que l'on veuille bien m'expliquer pourquoi les prêtres se plaignent d'avoir trop de messes mais jamais d'avoir trop de réunions ? :sonne:

Je ne voudrais pas choquer qui que ce soit par un contre-témoignage, c'est justement parce que j'aime l'Eglise que parfois je m'énerve un peu sur ce genre de sujet. :boxe:

Bien Fraternellement en Christ,

Theo

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Re: Theo

Message non lu par Isabelle47 » mer. 26 oct. 2011, 18:08

bonjour,
Votre question étonne; la messe de funérailles ne comporte généralement pas d'eucharistie, ce n'est donc pas une particularité telle que vous la signalez.
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Theo
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Re: Theo

Message non lu par Theo » mer. 26 oct. 2011, 18:49

Bonsoir Isabelle, :ciao:

Célébrer la Messe ou l'Eucharistie, pour moi c'est la même chose.
J'ai toujours connu, depuis ma plus tendre enfance, des funérailles avec une Messe, le jour même et avec la présence du corps.
J'en sais quelque chose puisque j'étais enfant de choeur.
Ce n'est que depuis quelques années que la disparition de la Messe lors des funérailles s'amplifie à la demande justement des prêtres eux-mêmes.
Sans vouloir être mauvaise langue on devine pourquoi : dans l'emploi du temps d'un prêtre, les funérailles sont le seul élément à ne pas pouvoir être prévu à l'avance...
Je trouve qu'il manque quelque chose d'important lors des funérailles quand il n'y a pas de Messe.
Qu'on laisse les familles libres de choisir en leur expliquant le trésor que représente l'Eucharistie.
Le prêtre, lorsqu'il célèbre, n'agit-il pas in persona christi ?
Dans ce cas, quel plus beau signe de la foi en la résurrection qu'un défunt porté en terre par le Christ ?
Quelque soit le degré de formation et de piété des membres d'une équipe funérailles, ils n'ont pas reçu l'ordination et ils n'agissent donc pas in persona christi.
Après, comme je le disais plus haut, liberté des enfants de Dieu !

Bien Fraternellement en Christ,

Théo

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Re: Funérailles religieuses sans prêtre

Message non lu par Theo » jeu. 27 oct. 2011, 13:35

Bonjour à toutes et à tous :ciao:

Mes excuses pour mon message, je me rends compte que cette question a déjà été très largement abordée. Etant nouveau ici, je prends le train en route. En tous les cas, je suis rassuré de constater que je ne suis pas le seul a être choqué par cette situation. :bomb:

Je pense que ce problème est en fait le symptôme d'un problème plus vaste : qu'est-ce qu'un prêtre ? Est-ce un médiateur entre Dieu et Son peuple par le biais de la Sainte Liturgie ou bien simplement un manager ? Ce terme vous choque ? Eh bien c'est pourtant celui qui est employé en haut lieu dans mon diocèse. Un groupe de réflexion a été créé pour les prêtres afin de "construire l'Eglise de demain". Ce groupe est animé par un ancien DRH de la SNCF qui s'efforce de faire prendre conscience aux prêtres qu'ils ont à être des managers !!! Résultat : désormais la devise du presbyterium ici est "Nous ne sommes pas des diseurs de Messe, il faut refuser et supprimer de dire des Messe pour préparer l'avenir. Rendons grâce au Seigneur qu'il y ait moins de prêtres car les laïcs vont devoir prendre les responsabilités qui sont les leurs..." Je pourrai continuer ainsi pendant des heures et je ne vous ai pas encore parlé de la formation des jeunes prêtres ni de celle des séminaristes. Le plus drôle ou le plus triste, j'avoue que je ne sais plus, c'est la façon dont les textes du Concile Vatican II sont pris en otage, déformés : Vatican II a dit qu'il faut faire ceci et ne plus faire cela !!! Ah oui ? Dans quelles Constitutions ? Tu n'as qu'à lire Vatican II !!! "Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne" - Lumen Gentium - Chapitre II : Le Peuple de Dieu - Paragraphe 11 - http://www.vatican.va/archive/hist_coun ... um_fr.html
Curieux : cette citation est rarement employée...
Beaucoup d'inscrits au cours de Théologie, mais peu de présents... :dormir:

Autre question : que faire, je veux parler des fidèles laïcs qui souffrent de cette situation ? Quand on la dénonce, on est automatiquement un mauvais chrétien car on ne fait pas confiance à l'Eglise... Certes, la prière est essentielle pour changer les choses : invoquer l'Esprit-Saint pour qu'Il souffle et renouvelle. Mais en attendant, combien de souffrances encore ??? :(

Bien Fraternellement en Christ,

Theo

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Re: Funérailles religieuses sans prêtre

Message non lu par lalaa2409 » mar. 08 nov. 2011, 13:22

Bonjour à tous,
Vous me voyez venir à vous dans le deuil et la peine et avec l'impression qu'il n'y a pas de solution. Je m'explique Mon beau pere a succombé samedi à la maladie de Charcot qui l'a litterallement terrassé en 3 mois. Ceoi pour expliquer que rien n'était prêt pour des funerailles aussi proches.
Avant sa maladie, à l'occasion de la mort de mon père, nous avions échangé à ce sujet et il avait exprimé devant la famille son refus catégorique d'etre enterré par une laique.
Aujourd'hui, ce seul choix nous est laissé, sauf à laiciser completement son enterrement, ce à quoi ma belle mere ne peut se resoudre. L'enterrement est prévu demain, il nous faut respecter le défunt dans ses dernieres volontés et accéder aux souhaits des survivants : Comment faire ?? Ou trouver un pretre ?
J'ai décidé d''y consacrer la journée mais je crains de ne pas y arriver
Que me conseillez vous ??

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Re: Funérailles religieuses sans prêtre

Message non lu par etienne lorant » mar. 08 nov. 2011, 16:50

Par relation (il s'agit d'une famille riche qui soutient financièrement beaucoup de dévotions mariales), une de mes connaissances, décédées brutalement dans un accident de moto, a bénéficié d'un 'trentain grégorien' - à la suite de quoi ses parents sont venus me dire: "Voilà, il est au paradis"... j'ai été assez surpris, j'avais bien entendu parler de trente messes suivies, mais je ne savais pas que c'était encore en usage dans l'Eglise... Est-ce le cas ? Et si oui, comment expliquer que seulement quelques privilégiés puissent en profiter ? Merci de m'éclairer, cela me laisse tout perplexe !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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A propos des messes de funérailles

Message non lu par Aline-Marie » jeu. 26 avr. 2012, 12:06

Bonjour !
Quelqu'un sait-il s'il existe un endroit où télécharger les textes de la messe de funérailles, dans la forme ordinaire du rite romain, en latin-français ? Ou un livret
à acheter ?
Merci d'avance !
AM
"Il n'y a qu'une douleur, c'est d'avoir perdu le jardin de volupté, et il n'y a qu'une espérance ou qu'un désir qui est de le retrouver. Le poète le cherche à sa manière, et le plus sale débauché à la sienne. C'est l'unique objet. Napoléon à Tilsitt et l'ivrogne immonde ramassé dans le ruisseau ont exactement la même soif. Il leur faut l'eau des Quatre Fleuves du Paradis." Léon Bloy

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Les funérailles chrétiennes

Message non lu par jean_droit » ven. 13 juin 2014, 9:23

Voici un excellent article de Paix liturgique sur les funérailles.

Je suis tout à fait en ligne avec ce qui est dit.

L'Eglise doit faire des efforts pour "rechristianiser" certaines funérailles : bânir les chants profanes, bânir le plus possibles les interventions profanes, centrer les funérailles sur la prière et, le plus, le plus possible les faire en présence du prêtre. La manie de "déléguer" les funéraiiles à des équipes de laïcs souvent très compétentes ne me semble pas bonne et j'approuve tout à fait le titre de l'article :

UNE OCCASION D'ÉVANGÉLISER À NE PAS PERDRE !

Notre curé essaye de faire du mieux possible et les funérailles se passent, en général, au moins, dans la dignité
LES FUNÉRAILLES : UNE OCCASION D'ÉVANGÉLISER À NE PAS PERDRE !

Dans notre lettre 440, nous avons développé quelques réflexions à propos de la réforme du rite des funérailles et de ses conséquences sur l’abandon progressif de la prédication à propos des fins dernières de l’homme et, donc, sur la doctrine du salut.

Cette semaine, nous appuyant sur les réactions de nos lecteurs, nous nous arrêtons sur certaines « choses vues et entendues », parmi les plus significatives, à l’occasion des enterrements dans nos paroisses. Prendre conscience du nombre d’occasions d’évangélisation qui se perdent lors des funérailles modernes – lorsqu’elles sont encore célébrées... –, c’est aussi rappeler que, grâce au Motu Proprio de Benoît XVI, les funérailles traditionnelles ont retrouvé droit de cité dans nos églises.


I – QUAND LE SACRÉ LE CÈDE AU PROFANE

« Dans les funérailles chrétiennes, nous ne nous réunissons pas pour rendre hommage aux défunts, mais pour louer Dieu et prier pour les défunts. La foi chrétienne, cependant, nous révèle le vrai sens de la mort et suscite l’espérance. » (L’Effort camerounais, journal de la Conférence épiscopale camerounaise).

Combien de fois entend-on, au contraire, que la messe des funérailles est célébrée « en l’honneur du défunt », ou au mieux « à la mémoire du défunt », telle la messe pour l’enterrement du général Jaruzelski, dernier dirigeant communiste polonais, dans la cathédrale de Varsovie, le 30 mai 2014, pour lequel les deux expressions ont été employées ? Faut-il vraiment aller jusqu’au Cameroun pour s’entendre rappeler le sens des funérailles chrétiennes ? Oui, si l’on en juge par ces quelques exemples, loin d’être exhaustifs, pris dans nos paroisses de France.

a) Santo subito ou le mort, ce héros

C’est le reflet le plus banal de la perte du sens des funérailles chrétiens. L’enterrement qui devient « enciellement », comme nous le relevions dans notre lettre 440. La vision surnaturelle du décès comme retour de l’âme du défunt auprès du Divin Juge disparaît au profit de la célébration de la vie terrestre du mort. Souvent, reconnaissons-le, ce sont les familles qui sont responsables de cette apologie du mort (1). Mais peu de prêtres ou de laïcs en charge des funérailles les freinent dans cette approche erronée, et certains même les encouragent. Du coup, non seulement on ne prie plus pour le repos de l’âme de l’être disparu mais on en arrive, parfois, à présenter le défunt – qui éventuellement ne mettait pas les pieds à l’église et vivait de la manière la plus païenne – comme exemple d’« amitié », d’« humanité », de « dévouement », de « joie de vivre », de « tolérance », etc., et de le prier pour les nécessités terrestres des vivants.

b) Sur les notes de « Highway to Hell »

En 2008 et 2009, des enquêtes des pompes funèbres anglaises et australiennes révélaient que la plupart des chants demandés lors des enterrements étaient profanes. Dans un cas comme dans l’autre le titre « Highway to Hell » – « Autoroute vers l’Enfer » ! – du groupe AC/DC figurait dans le « top 10 ». Certes, il ne s’agissait pas là, dans un cas comme dans l’autre, d’une étude menée exclusivement lors de funérailles catholiques mais, par contagion et par ignorance, de tels chants ont bel et bien contaminé les obsèques catholiques. De nombreux évêques, toutefois, ont pris conscience du problème et publié des décrets rappelant les normes liturgiques et interdisant expressément tout chant profane lors des célébrations. Reste qu’il est difficile de corriger les mauvaises habitudes, surtout quand le sens même des funérailles chrétiennes n’est pas rappelé aux familles et que certains responsables laïcs de la préparation des funérailles estiment qu’il est « normal de passer des chansons ou de la musique profane dans l’église, car il s’agit de montrer qu’on a de la compassion pour la famille et les amis du défunt ». (2)

c) On enterre bien les francs-maçons...

Ce qui est dit pour la musique vaut aussi pour les interventions orales qui viennent souvent s’insérer dans la liturgie au point, parfois, d’empiéter sur les lectures. Poésies, évocation de souvenirs intimes, histoires drôles, diffusion d’enregistrement de la voix du défunt, déballage de linge sale familial, etc. : tout y passe ! On ne prie pas pour le défunt mais on raconte sa vie. Cette « profanation » liturgique, au sens littéral du terme, atteint son paroxysme lorsque le geste est joint à la parole. Ainsi, des objets chers au défunt – son ballon de foot, sa guitare, etc. – sont parfois posés sur ou à côté du cercueil. Cette paganisation des funérailles chrétiennes vire au scandale public lorsque ces objets rappellent explicitement l’engagement du défunt contre l’Église et, en particulier, son appartenance à la franc-maçonnerie. Un exemple parmi d’autres : le 14 novembre 2013 ont été célébrées en la cathédrale de Perpignan les obsèques d’un élu local, franc-maçon notoire, dont le cercueil portait ostensiblement les signes de son obédience... (3)

d) … mais pas les inconnus !

« Votre grand-mère n’était pas paroissienne, je n’ai pas le temps de l’enterrer, voyez avec l’équipe funérailles. » Cette phrase, prononcée par un curé à l'un de nos lecteurs, résume bien tout le drame du rapport entre de nombreux curés d’aujourd’hui et le peuple catholique. Pyramide des âges oblige, le nombre de funérailles à célébrer demeure constant malgré la déchristianisation de la population, et ce alors même que le nombre des prêtres ne cesse de diminuer. De fait, la célébration des funérailles apparaît pour de nombreux prêtres comme une contrainte dont ils n’ont parfois aucun scrupule à se libérer. Le résultat est bien entendu de nourrir le désarroi et l’incompréhension des familles et, pour peu qu’elles soient déjà éloignées de l’Église, de les en séparer encore davantage. Il est vrai que dans certains ensembles pastoraux ruraux, où le prêtre dessert trente ou quarante paroisses, il lui est pratiquement impossible de célébrer tous les enterrements. Mais des solutions peuvent être trouvées, et ont d’ailleurs été expérimentées dans certains diocèses, par exemple celle de l’utilisation de prêtres traditionalistes auxquels on se refuse pour l’instant à donner un vrai service paroissial.


II – DES RESPONSABILITÉS PARTAGÉES

Comme on l’a dit, les responsabilités sont partagées. Les prêtres cèdent bien souvent à la « demande » des usagers de la liturgie, qu’ils soient chrétiens pratiquants ou non pratiquants, voire areligieux. Il y a en effet une tendance lourde de la société contemporaine à bannir tout signe de deuil. Ainsi les pompes funèbres ont-elles abandonné la couleur noire en France pour la remplacer par le gris, jugé moins traumatisant. Et le succès de la crémation des cadavres, plus qu’une pratique hostile au catholicisme qui jusque-là la réprouvait, tient au fait qu’il s’agit pour nos contemporains, au-delà d’une question d’argent, d’effacer au plus vite de leur esprit l’aspect dégradant de la mort et la pensée du sort que la nature réserve au cadavre.

La liturgie habituelle des paroisses s’adapte malheureusement à ce climat, en même temps qu’elle le favorise. Par exemple en adoptant le violet, mais aussi parfois le blanc (!), de préférence au noir ; ou bien en choisissant des chants à tonalité festive, que ce soit par leur musique ou par leurs paroles.

Couleur blanche des ornements, chant festif et lumignon posé sur le cercueil participent de la diffusion de la croyance fausse que la gloire du ciel est automatiquement acquise. Surtout si la prédication devient un discours minimal sur les fins dernières, pour ne pas dire une absence de discours. Partant du principe erroné que l’assemblée n’est pas disposée à entendre la catéchèse de l’Église sur ces questions – notamment parce qu’elle compterait de nombreux non pratiquants voire non croyants –, le contenu délivré par de nombreux prêtres durant la cérémonie, et manifesté par la cérémonie elle-même, est celui de l’annonce d’une joyeuse entrée au ciel du défunt si celui-ci était pratiquant, ou, s’il était éloigné de la pratique des sacrements, de considérations à tonalité humaniste ne risquant de choquer personne.

Quant à la notion de « scandale » que peut éventuellement avoir donné le défunt – s’il est mort dans une situation de péché public –, elle est désormais inconnue. On enterre en effet de manière aussi « festive », avec tous les honneurs de la liturgie, aussi bien un homme politique pourvoyeur de lois immorales, un mari indigne ou un artiste blasphémateur qu’un chrétien fidèle. Le scandale – au sens strict du terme : mauvais exemple moral – est alors dans le fait qu’un pécheur notoire, mort sans avoir manifesté de repentance, est considéré comme s’il s’était « endormi dans le Seigneur ».

Mais, comme en témoigne un prêtre diocésain : « Il est difficile de résister à la pression des familles qui, ne connaissant pas le sens des funérailles chrétiennes, prétendent introduire des éléments profanes, parfois même provocateurs, dans les cérémonies d’enterrement. Souvent, les proches du défunt s’étonnent de mon refus d’insérer dans la cérémonie des témoignages sans référence au catholicisme, donnés par des amis dépourvus de toute préoccupation surnaturelle. Le modèle "liturgique", entre guillemets, donné par la télévision, et notamment par les téléfilms américains, est dévastateur. Bien des gens confondent la "liturgie" syncrétiste hollywoodienne vue à la télé, avec la liturgie catholique... ».


III – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1) Si, comme l’affirme le Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle de la Conférence des évêques de France, « la célébration des sépultures est devenue, du fait des circonstances, l’un des analyseurs privilégiés de la nécessité pour l’Église de respecter la volonté du concile Vatican II concernant la participation des baptisés aux actions liturgiques », alors il faudrait ajouter aux figures des fidèles ignorants et des prêtres désemparés, celles des laïcs membres des équipes funérailles, souvent chargés, si ce n’est de la cérémonie elle-même, au moins de l’accueil des familles. Et, à écouter le témoignage d’un de nos lecteurs, organiste, on peut s’interroger sur la qualité d’un certain nombre de préparations par les équipes de funérailles : « Régulièrement, j’entends les laïcs responsables des funérailles me dire de ne pas "exagérer" avec le grégorien pour justifier des choix musicaux vulgaires : "Vous comprenez, les gens n’ont pas le niveau", m’explique-t-on parfois. Pourtant je vous assure que très souvent les fidèles viennent me remercier à l’issue de la messe pour la beauté de l’accompagnement. Parce que "cela aurait plu au défunt", mais aussi parce que "ça aide à prier". Parfois, les laïcs en charge des funérailles me disent aussi que "ce n’est pas la peine de vous donner du mal car il n’y aura personne à la cérémonie"... Comme si c’était l’importance numérique ou sociale de l’assemblée qui devait décider de la qualité de la cérémonie ! »

2) Si la majorité des familles se méprend sur le sens des funérailles chrétiennes, il en reste toutefois de nombreuses, même éloignées de l’Église, qui cultivent encore le désir d’une cérémonie digne et belle. Comme en réponse aux jugements (qui pourraient apparaître comme trop hâtifs) rapportés au paragraphe précédent, un lecteur nous rappelle que « Faites quelques chose de priant, s’il vous plaît ! » est une requête souvent entendue dans les sacristies. Une requête qui, en réalité, n’est pas surprenante tant la perte d’un être proche peut raviver les souvenirs de catéchisme et la saine crainte du jugement de Dieu. C’est d’ailleurs parce que les funérailles, plus encore que le baptême, sont une occasion unique de réveiller le désir du retour vers Dieu, mû au fond du cœur de tous par la grâce qui ne manque jamais, qu’il est déplorable qu’elles soient de nos jours à ce point profanées (au sens, une fois encore, de rendues profanes).

Si, comme le répète le pape François, la nouvelle évangélisation passe certainement par le fait de « sortir » de nos églises et de nos habitudes, elle doit aussi profiter des rares moments où nos contemporains « du dehors » entrent dans les lieux de culte. Le soin apporté à la liturgie des funérailles et à la prédication qui l’accompagne, devrait redevenir un souci pastoral prioritaire des prêtres. À cet égard, la pratique de la liturgie traditionnelle représente à coup sûr un instrument providentiel pour aider ces prêtres à retrouver le vrai sens des funérailles chrétiennes.

3) « Quelle belle cérémonie ! Merci pour votre sermon M. l’abbé, merci à la chorale. » Cette réaction, entendue à la sortie d’un cimetière l’été dernier en Bourgogne, à la fin d’une cérémonie de funérailles traditionnelle, résume bien le sentiment éprouvé par les personnes amenées à l’enterrement d’un de leurs proches selon cette liturgie. Les témoignages en ce sens sont innombrables et unanimes. L’intéressant, en l’occurrence, est que ce jour-là, se substituant à un prêtre Ecclesia Dei empêché, c’était un prêtre diocésain qui officiait et qui a pu recevoir ces remerciements auxquels les prêtres traditionnels sont habitués.

Ceci illustre bien comment, ici aussi, le Motu Proprio Summorum Pontificum a changé la donne : alors que de nombreuses familles ont souffert de se voir refuser, des années 1970 jusqu’aux années 2000, une église pour y célébrer la messe d’enterrement d’un de leurs proches parce qu’elles – ou le défunt lui-même – avaient la volonté que cette messe soit célébrée dans le rite traditionnel, non seulement les funérailles traditionnelles ont droit de cité dans les églises diocésaines mais il est aussi possible de voir un prêtre diocésain les célébrer en personne, prêcher sur les fins dernières et le salut de nos âmes... et emporter l’adhésion de l’assemblée.

Lors d’une conférence de presse donnée le jour de la parution du Motu Proprio Summorum Pontificum, le 7 juillet 2007, à Paris, avenue de Breteuil, au siège de la CEF, le cardinal Ricard, alors président de la Conférence des Evêques, avait évoqué l’éventuel refus opposé à un demandeur du baptême, du mariage, ou de funérailles selon l’ancien rituel. Dans ce cas, disait-il, il faut que les demandeurs fassent recours à la Commission Ecclesia Dei. Mais le cardinal avait immédiatement apporté une nuance en remarquant que pour des funérailles, la famille n’a pas le temps suffisant pour un recours : il fallait donc que l’on soit particulièrement favorable à ces demandes.

N’est-ce pas là un très beau fruit de cet enrichissement mutuel des deux formes du rite romain ? Dans ce même sens, des réflexions ont été lancées pour élaborer une pastorale spécifique de funérailles traditionnelles : il s’agirait, par exemple, pour des groupes de chantres et grands clercs (ou pour des groupes de pénitents existants en certains lieux), de proposer, avec l’aide d’un prêtre, de célébrer des funérailles en chant grégorien et selon la forme extraordinaire aux familles qui en feraient la demande.

4) En tout cas, chers amis, prêtres, quelle que soit la forme liturgique que vous pratiquez, ne manquez pas de prendre les obsèques comme une occasion unique de rencontrer des âmes toutes disposées à s’interroger sur la voie du salut et, donc, comme un des temps les plus propices à leur conversion et à leur retour à la grâce.

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Re: Les funérailles chrétiennes

Message non lu par Peccator » ven. 13 juin 2014, 15:06

Un article qui dit des choses fort justes.


Ce matin, en prenant un café après les laudes, j'ai appris une très mauvaise nouvelle : il semblerait que sur notre secteur, le nombre de funérailles célébrées à l'église soit en forte diminution (alors qu'en général, on le dit constant). Cela traduit dans les faits une très forte déchristianisation, puisque les enfants des défunts ne jugent plus nécessaire de faire appel à l'Eglise en ces circonstances.

Il semblerait aussi qu'un certain nombre d'entre eux n'osent pas faire appel à l'Eglise, s'attendant à être mal reçu car ils ne viennent pas à la messe et que le défunt n'était pas connu sur la paroisse. "Après tout, pourquoi ces gens feraient-ils quelque chose pour nous, alors qu'ils ne nous connaissent pas ?"

Là encore, les funérailles sont occasion d'évangélisation, de montrer que l'Eglise ne ferme pas la porte, mais accueille, encore et toujours, et accompagne dans les épreuves. A nous d'être attentifs à toujours garder cette porte ouverte et accueillante.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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