L'industrie de l'armement

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miel.
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Re: Les avions F-35

Message non lu par miel. » sam. 26 mai 2012, 13:12

;) :s :/ :exclamation: :mal: :sonne: :cry: :-@ ;)


Dieu seul sait où tout ça mènera !

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zelie
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Re: Les avions F-35

Message non lu par zelie » sam. 26 mai 2012, 14:21

Oui, moi aussi ces infos me font froid dans le dos.

A propos de guerres possibles entre USA et Iran/Corée, je suis d'accord, elles sont de l'ordre du possible, mais pour l'Iran, ce n'est pas lui à lui tout seul qui attaquera les USA, et les USA n'attaqueront jamais un bourbier pire que le Vietnam et l'Afghanistan réunis, le risque d'y perdre le peu de stabilité financière qu'ils ont en ce moment est beaucoup trop élevé.

Mais dire que pour la Chine et la Russie, c'est pas pour un possible demain... Je n'en suis pas sûre du tout.
Ce que je vois, c'est une attitude chinoise hyper-militarisante, un commerce hyper-agressif, sans foi ni loi, cherchant toujours le grain de sel aux intérêts mondiaux américains, et une entente politique Chine/USA fragile comme du verre.
Je ne peux m'empêcher de penser que les Chinois veulent la prééminence politique et commerciale au niveau mondial, mais que le seul qui leur barre la route, ce sont les USA, qui protègent leurs intérêts et leur place mondiale.
Or, depuis 2009, les USA sont en récession et ne s'en remettent pas si bien que ça; leur population accuse encore le coup, la pauvreté ne régresse pas miraculeusement, alors qu'elle avait explosé en 2009, allant même par l'abandon du domicile principal par certains.
Depuis 20 ans par contre, la Chine ne cesse d'avoir un développement commercial exponentiel, et un embrigadement politique forcé depuis trois générations sur une population de moins en moins pauvre.
Si j'étais dirigeant chinois, et si les russes me "suivaient", j'attaquerais mon "ennemi", les USA, sans vergogne aucune.
Alors découvrir que les USA se parent à coups de milliards de dollars d'une arme puissante, au détriment d'une société entière, avec un coût hypothéquant tout l'avenir d'au moins une voir deux générations, ça m'inquiète.

Ou les dirigeants américains deviennent parano, ou ils voient plus juste que nous. En tous les cas, le besoin de protection des USA est prégnant en ce moment.
Ca sent mauvais ce truc.
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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Re: Les avions F-35

Message non lu par Cinci » sam. 26 mai 2012, 17:51

Merci pour votre message, Zélie.

:)

etienne lorant
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L'UZI, arme de sport et de loisir !

Message non lu par etienne lorant » lun. 26 août 2013, 10:29

BELGIQUE Cet usage doit être autorisé, dit le Conseil d’Etat, qui contredit Mme Turtelboom.
Tous les tireurs sportifs et tous ceux qui utilisent une arme à des fins récréatives sont à nouveau autorisés à détenir des pistolets mitrailleurs du type Uzi
. Ils pourront obtenir un permis, indiquait, samedi, le quotidien “De Tijd”.

La mort dans l’âme, la ministre de la Justice Annemie Turtelboom (Open VLD), qui avait fait voter une loi interdisant la détention d’armes à tir rapide de ce type, a dû, à la suite du rapport d’un auditeur du Conseil d’Etat, demander, contre sa volonté, à tous les gouverneurs de province de lever leur interdiction à l’encontre de ces armes. C’est un habitant de Termonde, amateur de tir sportif, qui n’avait pas pu se procurer un pistolet-mitrailleur de type Uzi, qui a saisi le Conseil d’Etat.

L’auditeur a rejeté l’ensemble des arguments de la ministre visant à continuer à interdire les permis pour les armes semi-automatiques.

Selon Mme Turtelboom, ce type d’armes devait être réservé à un usage exclusivement militaire. Elle avait notamment indiqué que dans l’esprit de la plupart des gens, l’Uzi était systématiquement associé à un usage criminel, comme des attaques à main armée.

Mais l’auditeur du Conseil d’Etat a suivi le tireur sportif de Termonde et non la ministre. Il a estimé qu’il n’y avait pas de raisons d’interdire la détention d’une arme comme celle-là par des amateurs de tir sportif, utilisant leur pistolet à des fins récréatives. Et de rappeler que les fédérations de tir organisaient des compétitions où il était fait usage de ce type d’arme, qui n’est pas une arme automatique (interdite en Belgique) mais semi-automatique seulement. Une nuance que la ministre a toujours considérée comme non pertinente.

Selon l’auditeur du Conseil d’Etat, la loi doit être appliquée de la même façon par tous les gouverneurs de province et la ministre ne dispose que d’une marge d’appréciation limitée.

Quant aux considérations de nature sociologique émises par Mme Turtelboom, elles sont également balayées par l’auditeur. “L’usage d’une arme dans un cadre sportif ne peut être confondu avec son usage à des fins criminelles”, écrit-il en substance, estimant qu’à ce compte-là, plus aucune arme à feu ne pourrait être vendue car elle constituerait, quel que soit son modèle, un danger potentiel.

La ministre n’a pas insisté, car son administration lui a fait comprendre que combattre le rapport de l’auditeur ne servirait à rien.

Le cabinet Turtelboom va réfléchir à la meilleure manière d’amender la loi et compte sur les Communautés pour revoir éventuellement la réglementation sur le tir sportif.

Selon le député N-VA Koenrad Degroote, la loi actuelle est suffisamment contraignante et les avatars que le nouveau texte rencontre devraient faire réfléchir les autorités.

http://www.lalibre.be/actu/belgique/l-u ... f67ada4140

Il a été développé par Uziel Gal (1923-2002) à partir de 1948 en Israël et est produit par les Israel Military Industries (IMI). L'Uzi, inspiré des pistolets mitrailleurs tchèques SA 23 et SA 25, est une arme simple, très fiable et compacte. Son apparence a marqué le grand public au point où le mot Uzi est parfois employé comme un terme générique.
Construit par estampage de feuilles de métal, l'Uzi comprend une culasse recouvrante, c'est-à-dire qui recouvre une partie du canon afin de déplacer le centre de gravité de l'arme plus en avant, montée sur une rampe inclinée qui réduit le recul et la longueur2. Les premières versions, sorties en 1952, possédaient un fût, une poignée et une crosse (courte ou longue) en bois et recevaient un poignard-baïonnette semblable à celui de la Karabiner 98k, qui équipait alors Tsahal. Au cours des années 1950, apparaissent les matières plastiques en remplacement du bois (sauf pour la crosse) et la version à crosse pliante. La version définitive (1960), toujours produite en Israël (une licence pour l'export a été donnée à la FN Herstal dans les années 1960), reçoivent un levier d'armement large situé sur le dessus de l'arme (comme le Thompson). Le plus souvent équipé d'une crosse métallique pliante, son chargeur est situé dans la poignée, comme celui d'un pistolet semi-automatique.
Il est équipé de trois sécurités :
le sélecteur de tir qui offre une position de sécurité, une position tir semi-automatique et une position tir automatique. Légalisation de l'arme : brasure d'un épaulement au niveau de la pièce du sélecteur de tir (avant l'axe de fonctionnement le plus proche, afin de venir buter sur celle-ci et l'empêche de passer en automatique) ;
une sécurité placée à l'arrière de la poignée qui interdit le tir lorsque qu'elle n'est pas enfoncée donc, par exemple, lorsque cette dernière n'est pas tenue. Cette sécurité bloque la gâchette qui elle-même bloque la culasse, quelle que soit la position de cette dernière (ouverte ou fermée).
un loquet sur le levier de culasse qui permet d'en interdire le mouvement.
Il est chambré en 9 mm Parabellum, des kits de conversion permettent également de tirer en .45 ACP et en .22 Long Rifle (essentiellement pour l'entrainement dans le second cas). Il existe également une version carabine, modèles A et B (copiée en Chine par Norinco), au canon allongé (16 pouces = 40,64 cm) et qui ne tire qu'en semi-automatique depuis une culasse fermée. Cette Uzi Carabine cessa d'être produite en 1994 avec le durcissement de la législation américaine qui la coupa de son marché. Il a marqué un renouveau du pistolet mitrailleur et sera décliné par la suite en deux versions plus légères, le Mini Uzi et le Micro Uzi .

Source : wikipedia
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » ven. 11 juil. 2014, 16:27

En revisitant l'ouvrage de John Saül, l'importance de la place qu'occupe l'industrie de l'armement dans nos sociétés avancées est un de ces détails dont il me sera apparu qu'il serait utile à faire savoir. L'auteur fait valoir une situation de fait dont personne ne nous parle jamais dans les médias, ou si peu; du moins pas quant à son ampleur. C'est quand même un fait struturel majeur qui pourrait permettre de rendre compte de bien des choses.

Ainsi :

  • Une floraison d'armes

    «Nous vivons dans une économie de guerre permanente. L'armement est aujourd'hui le premier secteur des biens d'équipement en Occident. Il occupe le premier rang dans le commerce international, bien avant le pétrole, l'automobile ou l'aviation.»
Pas banal. J'avoue que je n'y songe pas trop normalement. Je ne n'imagine pas spontanément que le secteur de l'armement puisse dépasser en importance celui du pétrole par exemple, du pétrole ou bien des médicaments.
  • «Bien des gens s'imaginent que le réarmement fut limité chronologiquement et géographiquement aux États-Unis et aux huit années de l'ère reaganienne. En réalité, tout a commencé vingt ans plus tôt, et le phénomène s'est très vite généralisé.

    Le budget annuel de la défense aux États-Unis dépasse à lui seul les 300 milliards de dollars. Alors à combien peut s'élever l'ensemble des budgets de la défense de la planète ?»
C'est proprement vertigineux.

  • «Combien de milliers de milliards ? Sans compter que ce chiffre ne prendrait même pas en considération certains secteurs orientés vers la défense, dépendants d'elle ou subventionnés par elle. Toutes les estimations relatives à l'influence de la défense sur nos industries sont sous-évaluées, car les programmes militaires sont intimement imbriqués dans des secteurs théoriquement civils. De sorte qu'il est impossible d'obtenir des chiffres fiables. En Suède, par exemple, où des tentatives ont été faites pour comprendre ce phénomène, on estime que la production civile ayant des applications militaires équivaut à celle des productions purement militaires. On peut donc prendre les chiffres de la production nationale d'armement pour chaque pays de la planète et les multiplier par deux, tout simplement. Inutile de préciser que nous n'avons pas la moindre idée de l'impact financier ou structurel auquel il faudrait s'attendre si on supprimait ces investissements directs ou indirects. Combien d'industries et de programmes apparemment sans rapport aucun avec la défense en pâtiraient ou s'effondraient du jour au lendemain ?

    Il faut se souvenir que si l'éducation, les services sociaux, les infrastructures routières représentaient ensemble moins de 15 % du budget fédéral américain en 1988, la défense, elle, évaluée à 312 milliards de dollars, en absorbait 33 % »


La France

  • «La France menant depuis trente ans une politique soutenue de protection et de développement de ses industries de défense, il y a fort à parier que la part de son PIB dépendant du secteur militaire est encore plus élevé. Cette stratégie avait pour objectif d'opposer une alternative à l'armement américain, tout en profitant des investissements militaires pour financer la technologie civile française de pointe. De surcroit, la France exporte 40 % de sa production militaire. [...] Vu sous un autre angle, l'armement représente plus de la moitié des biens d'équipement exportés par la France. [...] En 1961, les Français [...] entreprirent de restructurer leur économie de manière à rivaliser sur tous les fronts. Mais aussi et surtout afin de produire une technologie militaire de pointe. Le choix des secteurs reflétait incontestablement la politique du ministre de la Défense : énergie atomique, électronique, informatique, aviation, fusées, satellites, etc. Dans le seul domaine de l'électronique, 50 % de la production était destiné à la Défense. [...] Les élites françaises savaient pertinemment que leur économie était remodelée sur la base des priorités militaires. Elles étaient convaincues que seule l'armée pouvait se permettre le volume d'investissements nécéssaires au maintien des industries de haute technologie, en première ligne de l'innovation.»


Les années soixante
  • «A la fin des années 1960, les Suédois, les Suisses, les Belges, les Allemands et les Italiens parcouraient le monde pour vendre leurs armes. La fin du colonialisme avait donné naissance à de nouveaux États et, partant, à de nouvelles armées ayant besoin d'un armement neuf.

    Ces gouvernements en herbe voulaient acheter, mais ils n'avaient pas les fonds nécéssaires. Un problème somme tout technique : il suffisait que les puissances occidentales qui leur vendaient des armes couvrent elles-mêmes leurs dépenses par des programme d'aide, de prêts bancaires ou des accords de financements d'armements spécifiques. Le tout était facilité par des tarifs subventionnés particulièrement bas.

    En d'autres termes, les vendeurs ne finançaient pas vraiment leurs besoins militaires grâce aux ventes à l'étranger, puisqu'ils finançaient aussi leurs acheteurs. Selon le système de comptabilité rationnel, un avion de chasse vendu à l'étranger aurait du couvrir l'achat d'un appareil équivalent destiné à l'aviation nationale. En définitive, le gouvernement vendeur payait l'un et l'autre. Tout le processus était - et demeure - ni plus ni moins qu'une spirale inflationniste où de l'argent, correspondant au montant de l'endettement, doit être émis afin de financer la production de biens non productifs qui seront stockés sur place ou dans d'autres pays.»

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » ven. 11 juil. 2014, 16:46

(suite)
  • La crise de 1973

    «Après dix ans de rivalités commerciales internationales dans une atmosphère survoltée, la crise économique de 1973 précipita gouvernements et entreprises dans une terrible confusion dont ils n'ont toujours pas émergés. Personne n'a réellement compris ce qui s'est passé. Les technocrates voyaient bien que les rouages de la croissance étaient gravement bloqués pour la première fois depuis 1945. Ils cherchèrent aveuglément des remèdes, qui échouèrent les uns après les autres. Faire fonctionner la planche à billets. Cesser d'émettre du papier-monnaie. Investir à tour de force dans l'industrie. Refuser obstinément d'investir dans l'industrie lourde en piteux état. Qu'ils dépensent ou non, qu'ils augmentent les impôts ou non, l'économie restait désespérément inerte.

    Le seul secteur qui réagit positivement aux stimulations gouvernementales fut l'industrie de l'armement. [...] Cependant, l'industrie de l'armement était et demeure un commerce parfaitement artificiel, indifférent aux conditions réelles du marché. L'armement est un produit de consommation par excellence puisque, dans son cas, le consommateur lui-même est artificiel : il s'agit d'un gouvernement, non d'un individu.

    Le déplacement circulaire des pions sur l'échiquier économique prit une importance nouvelle. En payant les nations pour qu'elles nous achètent des armes, ne stimulerait-on pas notre économie ?

    Toutefois ce procédé nouveau ne ressemblait en rien aux méthodes inflationnistes habituelles. Les gouvernements fabriquaient des créances complexes, et non des reconnaissances de dettes à l'ancienne mode. De surcroit, il était question de patriotisme et de programmes d'encouragement à l'exportation. Ces compromis internationaux ne pouvaient plus être considérés comme des dépenses. Ils passaient désormais pour des stimulants. [...] Aujourd'hui, les arguments déterminants en faveur des projets d'armement évoquent l'emploi, la conjoncture industrielle, la balance commerciale et les progrès technologiques.

    En 1981, par exemple, la Rockwell International vendit au Congrès le projet du bombardier B-1B en insistant sur le fait que ce dernier se composerait de systèmes construits dans 48 États américains : un argument de poids en matière d'économie politico-industrielle. En 1986, en Grande-Bretagne, Plessey justifia la vente de son système radar AR-3D à l'Iran, pour un montant de 240 millions de livres, en déclarant : «Ce contrat représente deux années de travail pour 1500 de nos ouvriers». Caspar Weinberger, secrétaire à la Défense sous la présidence de Ronald Reagan, savait du moins s'exprimer sans détour : «Nous devons nous souvenir qu'au moins 350 000 emplois sont en jeu et seront perdus si nous procédons à des restrictions militaires draconiennes». La fabrication d'armes est devenue la plus importante source de projets créateurs d'emploi en cette fin de siècle.[...]

    ''Quant à la question morale, déclara Raymond Brown du temps où il dirigeait le Département britannique des ventes d'armement, je l'écarte tout simplement de mon esprit''. Son homologue français, Hugues de L'Estoile, délégué ministériel pour l'armement, fit une déclaration encore plus conforme aux normes : ''Quand on me reproche d'être un marchand d'armes, je pense toujours que lorsque je signe un contrat, je garantis quelque 10 000 emplois sur trois ans''.»

    [...]

    Peu avant l'effondrement de l'URSS, l'OTAN annonça que pour l'Union soviétique ce chiffre se situait autour de 40 % et soit pour la part de son industrie qui était consacrée à la production militaire. Un rapport des Services de recherche du Congrès, datant de 1987, plaçait l'Union soviétique au premier rang des fournisseurs d'armes aux pays du tiers-monde (60 milliards de dollars enre 1983 et 1986)

    De nombreux experts estiment que le volume réel de ventes d'armes est en réalité deux, trois, voire quatre fois supérieur aux 900 milliards de dollars obtenus en additionnant toutes les statistiques disponnibles.

    [...]

    La politique de réduction des armements initiée par Gorbatchev et Reagan avait séduit l'imagination. Il ne fait aucun doute que c'était une bonne chose : ces initiatives allaient incontestablement dans le bon sens. En vérité, ce n'était que l'extrême pointe du monumental iceberg constitué par les dépenses d'équipements militaires. [...] Il faut souligner que ces restrictions concernaient exclusivement les taux de croissance annuels. Les budgets eux-mêmes continuent à battre allégrement tous les records. Même si on les diminuait de façon considérable - de 25 % par exemple - ils n'en demeureraient pas moins largement supérieurs aux niveaux maximums atteints en temps de guerre. Quoi qu'il en soit ces coupes massives n'auront pas lieu.

    La guerre du Golfe

    «La guerre du Golf a eu pour effet un réarmement généralisé du monde islamique et une réévaluation de l'armement, tant en Occident que dans l'Union soviétique éclatée.

    [...]

    La guerre du Golf fut le plus vaste champ d'expérimentation militaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Le 15 février 1991, en plein coeur du conflit, le Président Bush prit le temps de se rendre à l'usine des missiles Patriot, située à Andover, dans le Massachussetts. Il y prononça un important discours, retransmis en direct sur les ondes internationales. Aux ouvriers rassemblés pour l'occasion, et au monde entier, il déclara en substance que les Patriot représentaient «un triomphe de la technologie américaine et qu'ils étaient essentiels au progrès technologique» Il en profita pour insister sur la nécéssité de développer l'initiative de défense stratégique.

    Il réitéra cette propagande mercantile le 6 mars, lors de son discours sur l'état de l'Union, au lendemain de la guerre :

    «Ils ont réussi grâce à la technologie de pointe américaine. Cette victoire ne laisse plus de doute sur la supériorité des missiles Patriot et les patriotes qui les ont mis en oeuvre».

    En réalité, des négociations en vue de la vente de dizaines de milliards de dollars d'armements aux alliés américains du Moyen-Orient étaient déjà en cours.»

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » ven. 11 juil. 2014, 17:04

(suite)

Les conséquences du commerce des armes à grande échelle sur la politique étrangère des différents pays

  • «Chaque livraison d'armes impose de nouvelles contraintes à la politique étrangère du pays vendeur. Pour commencer, il faut prendre en compte les coûts faramineux nécéssaires pour s'équiper, non seulement dans le dessein de fabriquer une arme, mais pour en construire en quantité, et cela conformément aux impératifs complexes dictés par les machés internationaux. Ces coûts de production coincent le pays fournisseur, qui est forcé de vendre afin d'amortir ses investissements et employer sa main d'oeuvre. Les éventuelles objections sur la cientèle visée, telles que les prescrirait la politique étrangère, ont alors moins de poids que les considérations économiques. Le financement du système de production d'armes devient en lui-même un impératif de politique étrangère.

    Mais le comportement du vendeur n'est pas déterminé seulement par l'obligation de vendre. Tout dispositif d'armement nécéssite des pièces détachées et des munitions. Le producteur s'assure ainsi des revenus à long terme, pièces détachées et munitions représentant une sorte d'intérêt sur le dépôt. Malheureusement, ces fournitures régulières ont aussi pour effet de lui imposer des obligations à long terme vis-à-vis de l'acheteur. En refusant de fournir des pièces détachées à sa clientèle, à un moment ou à un autre, un pays a toutes les chances de ruiner sa réputation. Si cela se produit en pleine guerre, on peut imaginer que le client privé de munitions perde la partie. Dans ce cas, les autres nations ne manqueront pas de constater le manque de fiabilité du pays fournisseur.

    Plus les mobiles ethiques ou politiques invoqués pour empêcher une vente sont spécifiques, plus les conséquences risquent d'être catastrophiques pour le vendeur sur le marché international. Ce fut l'une des justifications alléguées par les employés de Nobel lors du scandale suédois. Il déclarèrent en effet que, en interrompant ses livraisons d'armes à l'Iran, la Suède aurait compromis sa réputation : ce en quoi ils n'avaient probablement pas tort. Plus les campagnes de vente d'une nation sont agressives à l'échelle internationale, plus le succès commercial qui en résulte fausse sa politique étrangère.

    Quant aux systèmes d'armement complexe dont les producteurs occidentaux veulent s'équiper, ils sont tellement coûteux qu'ils exigent la constitution d'énormes consortiums internationaux. De solides alliances se nouent ainsi; mais on ne peut pas dire que cela favorise l'indépendance nationale


L'évolution du commerce
  • «En 1960, rares étaient les pays du tiers-monde que l'on pouvait considérer comme des producteurs d'armes. De nos jours, ils sont vingt-sept sur le marché. Entre 1950 et 1972, 86 % des grands systèmes d'armements vendus aux pays en voie de développement provenaient des États-Unis, d'Union soviétique, de France, de Grande-Bretagne. De nos jours, onze pays du tiers-monde exportent des avions de chasse. Neuf d'entre eux vendent des navires de guerre à l'étranger. Vingt-deux ont des programmes de construction de missiles balistiques. Six de ces nations ont déjà des missiles à capacité nucléaire. La Chine en propose trois modèles, Israël deux, le Brésil trois, l'Inde quatre. Le rééquilibrage de la balance commerciale et la lutte contre le chômage par le biais de l'exportation d'armements font désormais partie intégrante de la politique économique de l'Argentine, du Brésil, de la Chine, de l'Égypte, de l'Inde, de l'Indonésie, du Mexique, de la Corée du Nord, de la Corée du Sud, des Philippines et de Taïwan pour ne citer que ceux qui réussissent le mieux.

    Le Brésil produit maintenant la moitié des véhicules blindés vendus dans le monde. L'armement lui rapporte davantage que le café. La valeur de ses exportations militaires dépasse maintenant le montant global du budget de sa défense. Les Brésiliens vous diront que leur politique d'armement est un grand succès.»

La déconnection du commerce d'avec la politique étrangère des pays
  • «Ainsi, il y a longtemps qu'Israël expédie en Afrique du Sud 35 % de ses exportations militaires (malgré le boycott contre la politique d'apartheid à l'époque). Parmi sa clientèle ont figué également en bonne place Taïwan, le Chili de Pinochet, l'Iran, ainsi que le Nicaragua d'Anastasio Somoza.

    En 1983, le Brésil a vendu des avions au Nicaragua, mettant ainsi en péril l'initiative de paix régionale de Contadora qu'il venait de signer. Vickers, en Grande-Bretagne, et FMC, aux États-Unis, ont mis au point un véhicule de transport de troupes avec les Chinois, que ces derniers se sont empressés de vendre à l'Iran - pays pourtant frappé par l'embargo des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

    La guerre irano-irakienne nous a offert une illustration particulièrement flagrante des normes régissant la politique étrangère en cette période [...] Ce conflit a été pour ainsi dire condamné à l'unanimité. Une cinquantaine de nations ont pourtant vendu des armes à l'un ou l'autre camp.

    Enfin, entre 1984 et 1985, au cours d'une transaction si bien menée que les participants n'éprouvèrent pas le besoin de faire le lien entre leurs convictions et leur action, le gouvernement chinois [communiste] vendit aux contras [anti-communiste; pro-américain] l'équivalent de 7 millions de dollars de missiles surface-air et d'armes portatives. Cet achat fut financé par le gouvernement de Taïwan [allié des États-Unis]»
En somme, c'est un peu comme si le Président des États-Unis contactait le gouvernement chinois au téléphone un jour, lui suggérant de vendre des missiles portatifs à Taïwan, qui en fera ensuite cadeau aux rebelles contras en lutte pour renverser le gouvernement de sympatisants communistes du Nicaragua, et que la Chine acceptait strictement dans le but d'offrir un débouché commercial supplémentaire pour son industrie de guerre.
  • «Ces arrangements font la nique au bon sens. Et ils se moquent de la notion de politique étrangère.»

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » dim. 13 juil. 2014, 18:46

Une nuance importante à saisir quant à ce commerce :

  • «... le marché des armes ne date pas d'hier. Pas plus que la course aux armements. Seulement ses marchands ont toujours été de minuscules pions sur l'échiquier économique, le commerce international des armes occupant une place à peine plus importante. [...] Les marchands d'armes modernes restent les figures marginales, anonymes qu'ils ont toujours été. En dépit de sa célébrité, Adnan Kashogi joua un rôle plus que mineur dans l'affaire iranienne. Les marchands ne sont pas à l'origine des marchés. Ils courent après les affaires en essayant de se faire une place, histoire de récolter au passage quelques milliers, quelques millions de dollars. Ce sont des hyènes d'une industrie contrôlée par les gouvernements, sans lesquels aucune vente d'arme importante n'aurait lieu. Mois de 5 % du commerce des armements est entre les mains des marchands. Et encore c'est à l'instigation des gouvernements acheteurs ou vendeurs.

    Pourtant, dès l'instant où le nom de Kashogi apparut dans le scandale iranien, les journalistes, comme les gouvernants, s'empressèrent de le désigner comme la source du mal. Time Magazine, le grand arbitre de la mythologie populaire américaine, fit sur lui sa couverture, en titrant : «Ces obscurs marchands d'armes». Il présentait des diagrammes compliqués impliquant des gouvernements, des présidents, des ministres et des généraux. Ils montraient systématiquement Kashogi au centre des opérations. Tous les organes de presse s'acharnèrent à faire référence aux 12 millions de dollars envolés de Kashogi. De nos jours, cette somme ne suffirait même pas à acheter un char !

    C'est le rôle central de nos gouvernements dans le trafic des armes qui devrait retenir notre attention. Sans doute avons-nous de la peine à l'admettre, car cette réalité estompe la réputation immorale du commerce des armements. Jadis, il nous suffisait de rejeter la faute sur les marchands d'armes pour ménager une conception superficielle du bien et du mal, où l'intérêt du citoyen restait pour ainsi dire indemne.

    Tout à coup, à d'obscurs monstres d'immoralité tels que Basil Zaharoff, le plus célèbre marchand d'armes du début du XXe siècle, se sont substitués nos propres élus et nos employés soi-disant honnêtes - les fonctionnaires. Que doit penser le citoyen de tout cela ? Les hommes politiques peuvent être populaires ou non, intègres ou pas. Efficaces ou non. Mais la nature même du processus démocratique nous empêche de voir en eux l'incarnation du mal. Quant aux bureaucrates, qui sont en fait les «marchands d'armes», leur fonction même d'employés du gouvernement les affranchit d'office des contraintes traditionnelles de la responsabilité morale publique.

    La production d'armes est désormais tellement indissociable de ce que l'on considère comme l'intérêt économique national qu'il serait irréaliste, voire simpliste, de songer à la critiquer. Les commentateurs et les pouvoirs publics pratiquent une sorte d'autocensure, aussi généralisée à gauche qu'à droite.»

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » dim. 13 juil. 2014, 18:53

Ainsi, quant à l'origine première du réarmement généralisé post-1945 :

  • «La situation explosa le 6 février 1961, quand le Président Kennedy prononça un discours qualifié de «message spécial» devant le Congrès, à propos de la balance des paiements américaine. Il faisait état d'un gouffre de trois milliards de dollars . Kennedy, en d'autre termes, McNamara et les nouveaux techniciens du secrétariat à la Défense concluaient que les États-Unis ne pouvaient plus se permettre de donner des armes en cadeaux. Il leur fallait désormais les vendre.

    Kennedy présenta cette réalité commerciale sous un jour idéaliste : il leur parla du besoin de défendre la démocratie et de la nécéssité pour les alliés de l'Amérique d'entreprendre une modernisation rigoureuse de leurs capacités militaires. Les alliés devaient endosser une part plus importante de la défense occidentale, en se procurant l'armement américain plutôt qu'en en fabriquant eux-mêmes. En s'approvisionant aux États-Unis, ils compenseraient le lourd fardeau imposé à l'Amérique en sa qualité de garant de la liberté. Kennedy fut très précis. Il préconisa «l'achat de nouvelles armes et de nouveaux systèmes d'armement par ceux de nos alliés qui peuvent financièrement se le permettre». En clair, le président encourageait ses alliés à subventionner l'économie américaine en achetant des armes. [...] D'autre part, cette nouvelle politique de ventes coincida comme par hasard avec le lancement de la stratégie nucléaire américaine baptisée Riposte flexible. Or il était clair que cette stratégie imposée aux alliés par les Américains, ne pouvait s'instaurer sans un réarmement conventionnel massif et généralisé.»

    Henry Kuss était le grand spécialiste des approvisionnements en armes. Il ne fit pas mystère du mobile qui justifiait cette politique :

    D'un point de vue militaire, nous courons le risque de perdre toutes les grandes relations internationales établies au prix de notre assistance, à moins de nouer des liens militaro-professionnels par le biais de ventes d'armes.

    - Kuss Henry, discours à l'American Ordnance Association, 20 octobre 1966, mentionné dans Arms Sales and Foreign Policy, étude interne préparée à l'intention de la Commision des Affaires étrangères, Sénat américain, Washington, Governement Printing Office, 1967»

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » dim. 13 juil. 2014, 19:37

Les conséquences pour la paix :

«... depuis cinquante ans nous entretenons l'illusion que nous sommes en paix. Cette vision du monde est moins fausse qu'imprécise. L'Occident a vécu sous l'étreinte d'une paix nucléaire, unique alternative à une destruction massive, pour ne pas être totale. Depuis près d'un demi-siècle nous connaissaons en effet une paix que l'on pourrait qualifier de nucléaire, tout en glissant progressivement vers une nouvelle sorte de guerre mondiale conventionnelle.

[...]

Quand la crise économique éclata en 1973 (crise du pétrole), une poignée de conflits agitait le monde. En 1980, on en dénombrait une trentaine. De nos jours, il y en a plus d'une quarantaine. La plupart des statistiques établissent qu'un millier de soldats en moyenne périssent chaque jour de par le monde. [...] Un millier de morts par jour équivaut à peu près au nombre moyen de soldats français tués quotidiennement pendant la Première Guerre mondiale. Ce conflit n'a duré que cinq ans. Or les conflits qui font rage aujourd'hui durent depuis plus de dix ans. Cinq mille civils meurent aussi chaque jour, directement ou indirectement, de la guerre. Trois millions et demi de soldats tués depuis dix ans et vingt millions de civils.

[...]

En d'autres termes, l'essentiel de la planète est en guerre. Seul l'Occident, minoritaire, est préservé.

Notre myopie nous procure une tranquillité d'esprit factice. Elle nous prive du même coup des moyens nécéssaires pour faire face aux forces qui s'affrontent autour de nous. A moins que nous ne soyons disposés à déchaîner le potentiel de notre machine militaire.
En d'autres termes, la seule stratégie à notre disposition pour gagner consiste à élever la mise dans des proportions telles que les répercussions dépasseraient toute estimation*.

Cependant, on peut difficilement considérer de victorieuses des guerres déstabilisatrices au point qu'elles multiplient les désordres au lieu de les limiter. Notre méthodologie du «tout ou rien» dissimule aussi cette réalité : que nous intervenions militairement ou non, ce sont bel et bien nos guerres, dans le sens concret où elles s'appuient sur nos économies et notre armement, dans un contexte d'État-nation d'inspiration occidentale. Dans nos imaginations, elles sont absentes. Elles sont pourtant bien là. Et il n'existe pas vraiment de barrières pour nous préserver de toute cette violence.

De temps à autre, un attentat terroriste visant nos concitoyens nous force pourtant, par sa brutalité, à regarder autour de nous. Toutefois, ces éclairs de conscience, si intenses soient-ils, durent rarement plus d'une semaine. En l'espace de dix ans, le nombre d'attentat terroriste est passé de 175 à 1000 par an. Cela démontre bien que les vagues de violence agitant le monde hors de l'Occident viennent déferler avec de plus en plus de force sur nos rivages.»


___
* Note personnelle : l'auteur voulait faire allusion à ces stratégies d'emploi massif de la force comme au Koweit en 1991 «Opération tempête du désert»; comme on l'aura vu plus tard en Irak, en Libye, puis en Syrie maintenant, etc. Il veut dire qu'une myopie nous conduit à conduire encore et toujours ce type d'interventions lourdes qui ne débouchent sur rien sinon davantage de désordres.

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » lun. 04 août 2014, 17:41

Entrevue de Peter Dale Scott : la machine de guerre américaine

http://www.dailymotion.com/video/x1g3ej ... mbediframe

une interview-fleuve de l’ancien diplomate canadien et universitaire Peter Dale Scott.

(... voir entre la 45e et la 50e minute. Il évoque l'instauration des mesures d'exceptions pour assurer la continuité de la gouvernance ... )

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par aur15 » lun. 04 août 2014, 18:19

Les portes avions ça coute super cher.
Sans compter les avions de chasse et tout le reste.
ça ne m'étonne pas que ça soit le premier budget de certain pays.
Hélas c'est devenu une industrie comme une autre et même en temps de paix le budget est assez collosal.
Mais bon si on supprime se budget c'est des milliers d'emploi en moins donc les gouvernement y regarde à deux fois avant de réduire ce secteur.

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » mar. 12 août 2014, 7:14

Bonjour,

Merci pour l'intérêt.
ça ne m'étonne pas que ça soit le premier budget de certain pays.
Hélas c'est devenu une industrie comme une autre et même en temps de paix le budget est assez collosal.
  • Dans Guerre et mondialisation, Chossudovsky écrivait au début des années 2000 :

    L'accroissement du potentiel militaire depuis 1999

    "Pendant ce temps, à Washington, un vaste programme de développement de l'arsenal militaire était en cours. L'objectif recherché était d'atteindre l'hégémonie militaire à l'échelle planétaire : en 2002 les dépenses pour la défense ont grimpé au delà du 300 milliards de dollars, somme équivalente au produit intérieur brut de la Fédération de Russie (lequel se situe à environ 325 milliards de dollars). Les dépenses militaires des États-Unis ont grimpé encore davantage au lendemain des bombardements d'octobre 2001 en Afghanistan.

    [...]


    Dans le cadre de cet accroissement spectaculaire du potentiel militaire, l'administration Bush prévoit augmenter de 120 milliards de dollars ses dépenses militaires au cours des cinq prochaines années, "de sorte que le budget militaire atteindrait le chiffre astronomique de 451 milliards de dollars". (Douglas Mattern, "The United States of Enron-Pentagone Inc.", Centre de recherche sur la mondialisation, février 2002) Cette somme colossale consentie à la machine de guerre américaine ne comprend pas les allocations budgétaires dont bénéficie la Central Intelligence Agency (CIA) tant de sources officielles que de sources non divulguées afin de financer ses opérations secrètes. Le budget officiel de la CIA dépasse 30 milliards de dollars (soit 10% du PIB de la Russie). Cette somme exclut les recettes de plusieurs milliards de dollars provenant du trafic de la drogue, qui contribuent à enrichir les sociétés écrans et les organisations de façades de la CIA."

    Source : M. Chossudovsky, Guerre et mondialisation, 2002, p.163

Oui, on peut difficilement parler d'un budget du temps de paix. Il y a la Guerre froide depuis 1948 ... officiellement terminée faute d'ennemi avec la disparition de l'Union soviétique au tournant de 1990, et suivi presque immédiatement par les guerres de la nébuleuse islamique cf. Guerre du Golfe en 1990-1991 ... jusqu'à la "guerre au terrorisme" de Bush junior qui est déclenchée depuis 2001 et qui n'est pas terminée. C'est l'industrie de la guerre. Le phénomène est devenu comme un ingrédient indispensable du système de prédation capitaliste. Ça peut paraître incroyable. Mais les penseurs marxistes du début du XXe siècle le disait déjà*. Ils n'auront jamais eu autant raison que de nos jours.

* d'ou ces histoires du pacifisme des mouvements ouvriers avant la Première Guerre mondiale, Jaurès et cie. "Non à la guerre des capitalistes, des impérialistes ... promesse de grève générale en cas de mobilisation ..."

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » mar. 12 août 2014, 7:26

  • États-Unis d'Amérique

    Les États-Unis représentaient, en 2006, 46 % de l'ensemble des dépenses militaires officielles du monde (528,7 milliards de dollars, soit 395,8 milliards d'euros), justifiés par les opérations en Afghanistan et en Irak. La part de leurs dépenses militaires dans le PNB américain a augmenté de 34 % en cinq ans (source : SIPRI) et représente 1 483 euros par habitant (source : OTAN). Le budget 2007 équivaut à 3,7 % du PIB américain, une somme similaire à celle de l’année 1995, et qui demeure inférieure aux 11 à 12 % du PIB consacrés à la défense pendant la guerre de Corée, 9 % pendant la guerre du Viêt Nam et 6,2 % en 1986 sous la présidence Reagan.

    Pour 2008, le budget de la Défense des États-Unis s'élèvera à 670 milliards de dollars dont 190 pour les deux conflits : Afghanistan et Irak.

    voir aussi : (en) Military budget of the United States (en)
    voir aussi : (en) Évolution des dépenses militaires américaines ajustées de l'inflation depuis la Seconde Guerre mondiale, par le New York Times.
Note : ces informations sont reprises de Wiki. On a le New York Times comme source ou le SIPRI en l'occurence.

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Re: L'industrie de l'armement

Message non lu par Cinci » mar. 12 août 2014, 15:44

L'austérité n'affecte pas les dépenses militaires ...

http://rue89.nouvelobs.com/2010/06/02/l ... res-153341



A propos de l'auteur ...

"Expert dans les domaines des opérations secrètes et du trafic de drogue international, Peter Dale Scott est l'un des principaux
auteurs/chercheurs en matière de « Parapolitique »(ayant écrit une dizaine d'ouvrages dans ce domaine depuis 1972) ou de ce qu'il
appelle la « Politique profonde » — qu'il définit comme étant « l’ensemble des pratiques et des dispositions politiques, intentionnelles ou non, qui sont habituellement critiquées ou passées sous silence dans le discours public plus qu’elles ne sont reconnues ».

Roger Morris, ancien membre du Conseil de sécurité nationale des États-Unis sous les présidences de Lyndon Johnson et de Richard Nixon, a dit de Peter Dale Scott qu'il est « [...] l’un des écrivains politiques et historiques les plus brillants, créatifs et intellectuellement stimulants du dernier demi-siècle. Son dernier ouvrage La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, réaffirme la singularité de cet auteur visionnaire et défenseur de la vérité."


http://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Dale_Scott

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