De Lys_Sul :
... qui ne représenterait bien qu'un cas de figure extrême. Admettons.je remarque juste que certaines personnes utilisent la puissance coercitive dite "légale" pour imposer leurs visions sur la société et se muter en ingénieur social dans le dessein de modifier encore la nature de l'Homme.
Sauf l'idée de "révolutionner la nature de l'Homme" n'a rien à voir avec les revendications traditionnelles des partis socialistes (ou socialisants) du XXe siècle en Europe, aux États-unis ou ailleurs. Et l'on peut entendre ici par revendications traditionnelles : un meilleur partage des richesses, droit de syndicalisation, amélioration des conditions de travail, accessibilité des soins de santé, droit à l'éducation, régime de retraite, protection contre la diminution de revenu (chômage, perte d'emploi prolongée), etc.
Les régimes dictatoriaux sud-américains des années 1970, comme ceux dont la raison d'être consistait justement à faire la chasse aux "communistes", de casser du syndicaliste, de détruire les socialistes, d'assurer l'existence d'une société anti-démocratique, étaient détenteurs aussi d'une certaine compréhension du monde et souhaitaient imposer certainement leur propre vision inégalitaire de la société comme au moyen de la force, d'un appareillage de lois.
Sa mère? Je doute que l'Église pourrait se targuer d'être la mère du socialisme (même indirectement), ou de pouvoir jouir d'une sorte de statut de mère protectrice au départ envers les socialistes. Ce serait comme faire injure à l'histoire de l'Europe.La gauche est l'imitation de l’Église retranscrite sur terre avec ses travers propres dans un christianisme mal digéré. Ce n'est pas étonnant, que certains y voient des idées chrétiennes dans le socialisme, c'est seulement son rejeton adolescent qui se rebelle pour créer sa société utopique, ce n'est qu'après un long coma étatique que celui-ci est revenu voir sa mère, les mains rouges.
Pour le reste, il serait assez illusoire de s'imaginer que l'Église, elle-même, serait comme "pure" de toute influence externe, étrangère au milieu humain et culturel dans lequel elle aura pu se développer. Se découvrir comme un motif de reproche, voir la trahison, le flétrissement ou la minorisation du mouvement socialiste en général, dans cette seule raison d'une influence du christianisme sur des socialistes n'a pas plus de sens, selon moi, que le point de vue de nombreux protestants et grandes gueules de forum qui trouveront toujours une faute (une raison de déblatérer "contre") dans le fait que l'Église aura pu tirer sa propre organisation matérielle ou même certaines vues des choses directement du monde païen pour commencer. De fait, l'Église n'est pas plus fille légitime ou fille soumise au monde ( par suite devant faire retour vers lui) parce qu'elle aurait pu en récupérer des éléments intéressants sur le plan philosophique ou autres. Ainsi, ce qui est vrai pour l'Église sera vrai pour le socialisme. Tout le monde a le droit de partager des influences de l'un sur l'autre (sourire).
Je veux dire que chaque mouvement est autonome, peut intégrer des influences diverses et il n'en résulte pas une infériorité de l'emprunteur sur le milieu pouvant constituer une source. Oui, un catholique peut certainement être lui-même sous l'influence du socialisme, s'inspirer du socialisme comme d'autres du platonisme naguère ou de l'aristotélisme. Et ce n'est pas un mal.