Naissance de l'âme

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LumendeLumine
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Infusion de l'âme

Message non lu par LumendeLumine » mar. 03 avr. 2007, 15:56

Je me pose une question: on dit que le développement de l'être humain est sans rupture de la conception à l'âge adulte. Nous savons en tout cas que l'âme humaine n'est pas divisible: on ne peut pas couper un être humain en deux pour en faire deux personnes, comme c'est le cas chez certains végétaux et même certains animaux. Or l'embryon est divisible puisque le produit de la conception peut se diviser pour faire des jumeaux. Donc la forme de l'embryon n'est pas l'âme humaine, et il faut en revenir à la thèse d'Aristote.

Également, si l'embryon est une personne qui a droit à la même protection que chacun d'entre nous, n'est-il pas extrêmement irresponsable de le laisser se développer dans le corps de la mère, sachant qu'il a de bonnes chances d'être rejeté lors d'une fausse couche? Or ce serait manifestement contre-nature. Donc l'embryon n'est pas une personne.

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Message non lu par Boris » mar. 03 avr. 2007, 18:49

La fausse couche est un avortement naturel. 30% des grossesses se terminent par une fausse couche. Cela peut passer inaperçu sinon par quelques jours de retard des règles.

Avortement naturel est le terme médical pour fausse couche.

Il s'agit bien d'une mort naturelle de l'enfant.
Tout comme ce que certains appellent un "oeuf clair".
C'est un bébé qui a vécu jusqu'à la nidation puis est mort de façon naturelle. Mais il est resté "nidifier" au moment de l'échographie. C'est pourquoi il est "visible" mais pas assez pour savoir à quel moment il est décédé.

Etant dans l'incapacité de répondre sur l'age du bébé, certains médecins ont inventé l'histoire de l'oeuf clair qui sselon eux ne serait pas fécondé. Il n'y a rien de plus faux.
S'il n'est pas fécondé alors c'est un ovule et un ovule ne peut pas se nidifier ! Seul un bébé de plusieurs centaines ou milliers de cellules a la capacité et surtout les cellules ad hoc pour faire la nidation.


Quant aux jumeaux, le spermatozoïde uni a l'ovule portent en eux les jumeaux.
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Message non lu par LumendeLumine » mar. 03 avr. 2007, 20:39

Mais cela ne résoud pas les problèmes que j'ai décrit. Si la fausse couche a comme conséquence la mort d'une personne humaine, et que nous sommes en mesure de parer à ce phénomène, nous avons la responsabilité morale de prendre ces mesures, même si la fausse couche est un phénomène naturel.

Et si l'ovule fécondé porte en lui deux personnes humaines, il est impossible qu'il en soit une lui-même; il n'est donc que potentiellement une personne humaine, au même titre qu'un spermatozoïde ou qu'un ovule non-fécondé. Or l'interdit de l'avortement porte non sur des personnes humaines potentielles mais actuelles: c'est ce qui fait de l'avortement un assassinat. Donc l'interdit de l'avortement ne porte pas sur l'embryon.

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Message non lu par FMD » mar. 03 avr. 2007, 21:10

LumendeLumine, comment appréhendez-vous les siamois? (c'est une manière un peu particulière d'entrer dans le débat, je le reconnais)

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Message non lu par Miles Christi » mar. 03 avr. 2007, 21:23

LumendeLumine a écrit :
Je me pose une question: on dit que le développement de l'être humain est sans rupture de la conception à l'âge adulte. Nous savons en tout cas que l'âme humaine n'est pas divisible: on ne peut pas couper un être humain en deux pour en faire deux personnes, comme c'est le cas chez certains végétaux et même certains animaux. Or l'embryon est divisible puisque le produit de la conception peut se diviser pour faire des jumeaux. Donc la forme de l'embryon n'est pas l'âme humaine, et il faut en revenir à la thèse d'Aristote.

Également, si l'embryon est une personne qui a droit à la même protection que chacun d'entre nous, n'est-il pas extrêmement irresponsable de le laisser se développer dans le corps de la mère, sachant qu'il a de bonnes chances d'être rejeté lors d'une fausse couche? Or ce serait manifestement contre-nature. Donc l'embryon n'est pas une personne.

Bonjour LumendeLumine,

D'abord je rappelerais que l'âme humaine selon la conception catholique est à la fois un "quo" et un "quod", c'est à dire à la fois principe d'animation d'un corps et substance spirituelle, Aristote ne retient que l'aspect formel et Platon que l'aspect substantiel, avec pour corollaire la mortalité de l'âme pour Aristote et son immortalité pour Platon, ce qui fait, comme le rappelle le Père Georges Habra, que sur ce point Aristote a subi les foudres des néoplatoniciens et théologiens chrétiens:


La fameuse définition d'Aristote: "l'âme est entéléchie première d'un corps naturel, qui a la vie en puissance", revient tout simplement à dire que l'âme est dans le même rapport au corps que la forme au marbre de la statue, ce qui en fait une âme périssable. Aussi Plotin est-il très sévère à l'égard de cette définition..."Si l'âme est une entéléchie, il y aura peut-être encore des sensations, mais des sensations seulement; les pensées pures seront impossibles."

(...)
De même St Grégoire de Nysse dit qu'Aristote "estima l'âme mortelle", St Grégoire le Théologiens dénonce "ses discours sur l'âme propres à un mortel" (c'est-à-dire propres à qui n'espère pas une vie après la mort) St Maxime enfin va jusqu'à le ranger sur ce point avec Epicure (...) Et ceux qui déraisonnent tant, supprimant l'immortalité de l'âme, rien ne les distingue de la diligence impie d'Epicure et d'Aristote, avec qui ces gaillards, comme il est naturel, se glorifient de se ranger".
(...)

L'unanimité des Pères (la liste peut aisément être prolongée) des plus perspicaces et des plus aptes à à épouser toutes les nuances de la pensée du grand philosophe est certainement plus que suffisante pour réduire à leur juste valeur les louanges ampoulées et l'engouement des scolastiques pour le philosophe, eux qui ne savaient même pas le grec et ne possédaient d'Aristote que des traductions. Il faut pourtant le reconnaître, les erreurs d'Aristote sur ce point sont une tragique inconséquence d'un philosophe qui croyait à la pensée pure et à la capacité de la raison de maîtriser les instincts(...)

La mort et l'au-delà

Georges Habra

Ceci étant dit, il est vrai que la personne humaine est le sujet d'existence d'un corps animé, et que la mort équivaut à la cessation de l'existence de cette personne, cependant il ne faut surtout pas prendre cela dans un sens matérialiste, mais dans un sens anti-dualiste, le dualisme conduisant à opposer corps et âme et finalement menant au dénigrement du corps.


Pour en revenir au problème de l'infusion de l'âme, je crois qu'il est vain d'essayer de déterminer l'instant précis où cette opération s'accomplit, dans la mesure où il s'agit d'une opération métaphysique non mesurable, je ferais remarquer au passage que même en physique des particules le déterminisme temporel et spatial a été abandonné. Donc toutes ces législations sur l'avortement qui fixent un délai d'interruption de grossesse sont absurdes, car il est impossible d'établir scientifiquement une frontière temporelle au delà de laquelle l'embryon serait un être humain et en deça un "simple matériel vivant", pour reprendre une analogie avec la physique quantique ce n'est pas une incertitude liée à notre manque de connaissances expérimentales, et qui un jour pourrait être levée, c'est une incertitude radicale provenant du fait que notre cadre spatio-temporel perd sa validité dans ce cas-là, en théologie il faudrait plutôt parler de mystère, et autant que je sache la vie reste un mystère et je suis prêt à parier qu'elle le restera jusqu'à la fin des temps. En attendant nous avons cette situation à la fois abominable et ridicule où il suffit de changer de pays pour avorter plus ou moins tardivement, comme si la fixation de la date du commencement de la personne humaine était une convention administrative parmi d'autres, cela fait froid dans le dos.


Ensuite, hormis la question de l'infusion de l'âme, demeure celui de la création de l'âme, car même si l'âme n'est pas encore infusée, elle est créée par Dieu à l'occasion d'une conception, et elle est créée pour informer un corps et constituer une personne humaine, et là encore je vois mal ce qui pourrait permettre d'affirmer qu'empêcher l'avènement d'une personne humaine serait moins grave que de supprimer une personne humaine, on pourrait même au contraire dire de la personne supprimée qu'elle au moins elle a vécu. Somme toute nous sommes toujours ramenés à la question de savoir si une vie vaut la peine d'être vécue, et les débats politiques actuels faisant reposer cette appréciation tantôt sur l'avis de l'intéressé, tantôt sur celui de la mère ou des proches, ne font que participer à la désacralisation de la vie humaine, et lorsque les gens seront acquis à cette idée fausse et dangereuse que la vie humaine n'a plus rien de sacrée, ce sera la fin, comme quoi cesser de croire en Dieu conduit inéluctablement à ne plus croire en la vie, c'est bien là le drame de cette Europe vieillissante et mourante, il y a d'ailleurs quelque chose de surréaliste dans cette obsession de la croissance économique alors qu'à côté la vie, sans laquelle il n'y a plus rien, est complètement négligée et méprisée.

In cruce salus. In cruce vita. In cruce protectio ab hostibus. In cruce robur mentis. In cruce gaudium spiritus. In cruce virtus summa. In cruce perfectio sanctitatis. Non est salus animae, nec spes æternæ vitæ, nisi in cruce. Tolle ergo crucem et sequere Jesum, et ibis in vitam æternam.


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Message non lu par LumendeLumine » mar. 03 avr. 2007, 21:26

[En réponse à Franck au sujet des siamois]

Ce sont deux personnes humaines et il se trouve qu'elles ont fusionné en une certaine région, mais je ne sais pas si cela se produit dès la conception ou pendant le développement... où voulez-vous en venir?

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Message non lu par LumendeLumine » mar. 03 avr. 2007, 21:39

Bonjour Miles,

J'ai toujours tenu que l'âme est la forme du corps, mais je ne souhaite pas m'engager dans un débat sur cette question. Le fait est que l'interdit de l'avortement est une application du principe plus général "on ne tue pas un innocent", soit une personne humaine innocente. Or la personne humaine est indivisible: on ne peut pas faire d'une personne deux personnes. L'embryon ne peut donc être une personne humaine.

Je n'entendrais pas par là justifier des pratiques comme la pilule du lendemain ou l'expérimentation sur les cellules souches embryonnaires, car la question du début de la vie humaine reste nébuleuse et dans le doute il vaut mieux s'abstenir. Un chasseur qui voit quelque chose remuer dans un buisson, ne sachant pas s'il s'agit d'un renard ou de son fils, s'il tire, est gravement coupable même s'il s'avère que c'était un renard.

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Message non lu par Boris » mer. 04 avr. 2007, 7:34

selon le site http://www.doctissimo.fr/html/sante/enc ... foetus.htm, l'embryon est définit ainsi :
L'embryon

La période embryonnaire couvre les soixante premiers jours de la vie intra-utérine.

Pendant le premier mois, à partir de la cellule unique initiale, résultat de la fusion des deux gamètes, des divisions successives par mitose vont former des cellules de deux types : les cellules périphériques se développeront en annexes (placenta, cordon...), les cellules centrales vont constituer l'embryon.

Pendant le premier mois, on va assister à l'individualisation de l'embryon au sein de l'oeuf.

Au 6° jour, quand il commence sa nidation, l'oeuf comporte déjà les cellules embryonnaires, qui sont réunies à un pôle.

Le 7° jour, le bouton embryonnaire se compose de deux catégories de cellules, constituant deux feuillets : l'ectoblaste et l'endoblaste. L'ectoblaste va former l'épiderme, les ongles, l'émail des dents, le tissu nerveux (cerveau, moelle épinière, une partie de l'oeil et de l'hypophyse) et les membranes de l'oeuf. L'endoblaste donne les glandes digestives et l'épithélium qui tapisse le tube digestif et les voies respiratoires.

Au 10° jour, l'oeuf mesure 0,4 mm; l'amnios apparaît dans l'épaisseur de l'ectoblaste.

Au 13° jour, l'oeuf mesure environ 1,5 mm de diamètre ; il a une forme de sphère. L'embryon est un disque de deux feuillets, d'environ 0,15 mm de diamètre.

Au 18° jour, l'embryon mesure 1 mm.

Au cours de la 3° semaine, un troisième feuillet va apparaître, le mésoblaste.

Au 22° jour, l'embryon mesure 2 mm et on devine les ébauches optiques et auditives. Quelques vaisseaux embryonnaires se sont réunis en réseaux qui fusionnent en un tube : c'est l'ébauche cardiaque qui est animée de contractions rythmiques.

Au 26° jour (4° semaine), l'embryon mesure 4 mm. Les membres supérieurs se développent ainsi que les reins. Un bourgeon annonce le foie et la vésicule biliaire. L'intestin primitif est formé. Le tube neural, ébauche du futur système nerveux se met en place. Au niveau de la face, les cupules optiques apparaissent ainsi que les cellules de l'olfaction.

La circulation se met en place.

Au 32° jour (1 mois), l'embryon mesure 5 à 7 mm. Les membres inférieurs se développent. Les cavités cardiaques se creusent. Les premières hématies foetales sont formées. La thyroïde, les parathyroïdes, le thymus, l'estomac, le pancréas se développent. La trachée apparaît avec deux bourgeons pulmonaires. Les nerfs et les ganglions se forment. Le tube neural se développe en avant et constitue le cerveau primitif. L'utérus a la taille d'une mandarine.

Pendant le 2° mois, les principaux organes se forment, c'est l'organogénèse ; le modelage de l'aspect extérieur s'affine, c'est la morphogénèse.

A 5 semaines, l'embryon baigne dans un sac rempli de liquide amniotique. Il mesure 7 mm. Il est relié au placenta par le cordon ombilical :

A 6 semaines, la face est plus détaillée. Les gonades indifférenciées sont en place. Les quatre cavités cardiaques sont bien délimitées. Les lobes pulmonaires, la rate, les mains, l'intestin sont bien différenciés. Le cerveau continue son développement et les deux hémisphères cérébraux se constituent. Le pancréas apparaît. De nombreuses condensations tissulaires préfigurent les futures pièces osseuses. L'embryon mesure17 mm.

A 7 semaines, la bouche se développe. Les reins continuent de se former. Les glandes sexuelles se différencient selon le sexe en testicules ou ovaires. Les doigts et les orteils sont individualisés. Les 110 pièces osseuses qui constitueront le squelette sont en place. Les gros vaisseaux sanguins sont visibles. Les bronches se ramifient. Les premiers muscles se forment. La moelle épinière se forme. L'embryon mesure 27 mm.

A 8 semaines, les yeux, les paupières, les oreilles et les os des membres se forment. Toutes les pièces cartilagineuses des membres sont en place. Les premiers points d'ossification apparaissent au niveau des vertèbres. Le foie et le coeur sont bien développés. La langue est formée d'une ébauche unique médiane. Les lèvres sont bien séparées des lames dentaires. Le larynx est bien constitué. L'estomac prend sa forme et sa place définitives. Le rectum est nettement séparé de l'ensemble vessie-urètre. Les tubules rénaux se forment. A 51 jours de vie, l'embryon mesure 28 mm.

A la fin du 2° mois, il y a une rotation des membres qui se fait en sens contraire aux membres supérieurs et inférieurs : ainsi sera permise la flexion des coudes et des genoux. L'embryon mesure 3 cm et pèse 11 g.

Les premiers mouvements actifs apparaissent. L'utérus a la taille d'une orange.

A partir du 3° mois, l'embryon poursuit son développement et devient foetus.

C'est durant l'embryogénèse que peuvent se constituer les malformations congénitales :
- l'anencéphalie et le spina bifida apparaissent lors de la 4° semaine.
Le syndrome de Pierre Robin, l'atrésie de l'oesophage se créent à la 4° semaine. Les cardiopathies congénitales sont installées lors de la 5° et la 6° semaine. Le bec-de-lièvre se constitue lors de la 7° semaine alors que la fente palatine est visible à la fin du 2° mois.
Où l'on apprend que dès avatn le 6e jours, l'embryon est bien un être humain à part entiére, c'est à dire avec son matériel génétique qui le rend unique !

Le CEC nous enseigne que l'homme transmet la Vie et que c'est Dieu qui crée l'âme du bébé dès son stade embyonnaire.
Cette âme se détache du corps au moment de la mort charnelle. Elle y sera rattachée au moment de la résurection, mais se sera alors un corps glorieux.

Ce que vous refusez, c'est que la cellule unique composée du spermatozoïde et de l'ovule puisse contenir le matériel génétique pour céer 2 personnes.
Or, sauf dans les cas d'aide à la procréation, le cas des jumeaux est génétique : s'il y a des jumeuax dans votre famille, il y a une probabilité non nulle pour que vous ayez à votre tour des jumeaux.
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Message non lu par LumendeLumine » jeu. 12 avr. 2007, 1:42

Excusez-moi pour le délai.

Je ne refuse pas que l'ovule fécondé contienne le bagage génétique nécessaire pour deux personnes. Ce que je refuse, c'est que cet ovule qui est potentiellement une ou plusieurs personnes, en soit une lui-même. Il est indéterminé à l'égard de l'individualité.

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Message non lu par Boris » jeu. 12 avr. 2007, 7:37

Nous aurons tous corrigé, vous parlez d'oeuf et non d'ovule dans votre précédent message.

Je n'aime pas le mot "individu" : je trouve qu'il est piégé de nos jours. Pour moi, l'individualisme s'oppose au christianisme. Je préfère employé le terme de personne.

Je n'ai pas d'autre réponse à vous donner que celle de la Foi du charbonnier sur cette question.

[align=center]Acte de foi[/align]
[align=justify]Mon Seigneur et mon Dieu, je crois que tu es Père et que tu as fait l’homme et le monde parce que tu aimes. Je crois en ton Fils que l’on a tué mais qui est ressuscité. C’est lui qui nous a appris ce que cela veut dire : aimer ! Je crois en toi, Esprit Saint, qui vis au plus profond de nous et qui mèneras l’Église jusqu’au bout. Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Eglise, parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper.[/align]
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Message non lu par LumendeLumine » jeu. 12 avr. 2007, 19:24

Oui, j'aurais dû dire embryon et non seulement ovule.

Dans le contexte le terme individu n'a rien à voir avec l'individualisme, et je l'emploie correctement car la première condition à la personnalité c'est l'individualité du sujet, c'est-à-dire qu'il est un sujet un et indivisible en tant que tel. La divisibilité remet en question l'individualité, et par suite la personnalité.

Quant à l'enseignement de l'Église sur l'avortement, il suit les découvertes scientifiques: on ne va pas taxer de crime inique la destruction de l'embryon s'il est démontré que ce n'est pas un être humain actuel. Pour ma part je suis tout prêt à me conformer à l'enseignement moral de l'Église même si je ne le comprends pas, mais là où il y a des précisions à apporter, on ne peut qu'espérer que cela soit fait.

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Message non lu par Boris » jeu. 12 avr. 2007, 19:39

Entièrement d'accord.
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Message non lu par marchenoir » jeu. 12 avr. 2007, 22:02

LumendeLumine a écrit :Mais cela ne résoud pas les problèmes que j'ai décrit. Si la fausse couche a comme conséquence la mort d'une personne humaine, et que nous sommes en mesure de parer à ce phénomène, nous avons la responsabilité morale de prendre ces mesures, même si la fausse couche est un phénomène naturel.

Et si l'ovule fécondé porte en lui deux personnes humaines, il est impossible qu'il en soit une lui-même; il n'est donc que potentiellement une personne humaine, au même titre qu'un spermatozoïde ou qu'un ovule non-fécondé. Or l'interdit de l'avortement porte non sur des personnes humaines potentielles mais actuelles: c'est ce qui fait de l'avortement un assassinat. Donc l'interdit de l'avortement ne porte pas sur l'embryon.
Bonjour LumendeLumine.

Le problème que vous avez soulevé est troublant. D'autant plus, en fait, qu'il me semble difficile de savoir ce que l'Eglise pense de cette question, si tant est qu'elle en pense quelque chose d'ailleurs... Et pourtant, le problème me semble important et riche théologiquement.

La réponse proposée par Miles Christi ne m'a pas convaincue, ce qui n'est certes un critère ni d'erreur ni de vérité. Mais tout de même, en prenant le cas d'un embryon avant la séparation en deux jumeaux, il me semble que le principe du tiers exclus impose de soutenir que l'une des deux propositions : "l'âme a été infusée" ou "l'âme n'a pas été infusée", est vraie. Bon, j'admets volontiers que je me fais de l'infusion de l'âme une idée très naïve, mais mon esprit se trouve face à une impasse lorsqu'il s'agit d'en faire une notion qui ne soit pas associée à un instant t.

De même, et toujours pour répondre à Miles Christi, je comprends mal ce qui suit :
Miles Christi a écrit :je vois mal ce qui pourrait permettre d'affirmer qu'empêcher l'avènement d'une personne humaine serait moins grave que de supprimer une personne humaine
Il me semble que ce serait mettre sur le même plan la contraception et l'avortement. Pourriez-vous préciser ce que vous vouliez dire ?



Enfin, et pour vous répondre, LumendeLumine, quoi que très partiellement vous allez voir, je fais tout de même remarquer que la question de l'interdit de l'avortement portant ou ne portant pas sur l'embryon, ne se pose en réalité pas puisque votre argument est celui de la possibilité des jumeaux, et qu'une telle éventualité apparaît nécessairement avant la nidation de l'embryon. Il n'y a donc pas nécessité de condamner un acte qui ne peut être posé.

Cela dit, la question de l'infusion de l'âme reste entière.

Bien à vous.

Marchenoir.
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Message non lu par Miles Christi » sam. 14 avr. 2007, 19:27

marchenoir a écrit :
De même, et toujours pour répondre à Miles Christi, je comprends mal ce qui suit :
Miles Christi a écrit:
je vois mal ce qui pourrait permettre d'affirmer qu'empêcher l'avènement d'une personne humaine serait moins grave que de supprimer une personne humaine

Il me semble que ce serait mettre sur le même plan la contraception et l'avortement. Pourriez-vous préciser ce que vous vouliez dire ?

Lorsqu'un sculpteur réalise une oeuvre, la forme de la statue n'existe pas réellement séparée de la matière de la statue, elle ne préexiste seulement que dans l'esprit du sculpteur, et elle s'actualise au fur et à mesure du travail du sculpteur, lorsque la statue est brisée sa forme n'est plus.


Dans ce cas la forme est dite matérielle, non pas en ce sens que la forme serait elle-même de la matière (ce qui serait absurde puisque par définition elle est le principe informant la matière pour la déterminer à être quelque chose), mais en ce sens qu'elle ne subsiste pas en dehors de la matière, elle n'est qu'un constitutif formel.


Or l'âme humaine n'est pas qu'une forme matérielle ou simple constitutif formel. Le père Lallement n'hésite pas à qualifier cela de mystère de l'homme: l'homme partage avec l'animal la vie matérielle et sensitive et avec l'ange la vie spirituelle.


Contre Aristote, il y a plusieurs moyens pour établir l'autonomie de l'âme humaine: par son opération intellectuelle, opération qui lui est propre et irréductible à des opérations organiques, et pour ce qui est de la séparabilité de l'âme proprement dite, il suffit d'étudier toutes les expériences mystiques d'extase, de dissociation et de mort imminente.

Cela va bien entendu à l'encontre du préjugé matérialiste, de nos jours couramment répandu, qui ne voit dans un être humain qu'un jeu de forces et de transformations matérielles, un processus organique en devenir.

ceci étant précisé j'en reviens à votre remarque: non je n'évoquais pas la contraception, j'évoquais le cas où une substance spirituelle, une âme a été créée par Dieu pour être infusée dans le seul corps qu'elle puisse informer (elle n'est forme que d'un corps) et que du fait de décisions humaines cette opération ne peut avoir lieu: avortement, embryon congelé etc...


Je précise qu'il ne s'agit pas ici de l'erreur d'Origène qui pensait que les âmes préexistaient à la conception, mais du "laps de temps" entre la fécondation qui est l'occasion de création de l'âme (ou des âmes) et l'infusion de celle(s)-ci dans leur corps.

In cruce salus. In cruce vita. In cruce protectio ab hostibus. In cruce robur mentis. In cruce gaudium spiritus. In cruce virtus summa. In cruce perfectio sanctitatis. Non est salus animae, nec spes æternæ vitæ, nisi in cruce. Tolle ergo crucem et sequere Jesum, et ibis in vitam æternam.


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Message non lu par Boris » dim. 15 avr. 2007, 20:40

LumendeLumine a écrit :Voir: http://www.ircm.qc.ca/bioethique/obsgen ... _02_2.html sur la question.
Il y a un hic : l'aticle cité est trop ancien ! Il ne mentionne pas la reconstitution de cellules nerveuses du cerveau à partir de cellules souches provenant du placenta après accouchement !

Pour répondre à Miles Chrsiti : je ne suis pas d'accord avec l'application de ce que vous dites. Selon le CEC Abrégé, l'âme est crée par Dieu à la conception de l'êter humain.
Ainsi un avortement ou la congélation d'êtres humains au stade embryonnaire n'empêchent l'action de Dieu puisque ces actes barbares se déroulent après l'action de Dieu en provoquant la mort de cet être humain privé de ses droits (droit à la Vie selon la chartre internationnale des droits des Enfants, signée par l'ONU et la France en particulier)
UdP,
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