PaxetBonum a écrit :Lys_Sul a écrit :Ce n'est pas une question de courage d'intervenir au sol, mais de stratégie.
Ce qui est un manque de courage c'est de ne pas le faire. On sait depuis longtemps que l'on ne gagne pas une guerre depuis les airs.
Si l'on veut vraiment se débarrasser de Daesh il n'y a pas d'autre solution, il faut l'affronter au sol.
Pas forcément, s'attaquer au nerf de la guerre, l'argent, suffirait. Du moins l'affaiblirait grandement ce qui minimiserait l'intervention au sol donc la rendrait plus probable.
N'oublions pas que Daesch à sous son contrôle une richesse évaluée à 2 milliards de dollars, ils ne sont donc pas dans la dèche (je sais elle était facile celle là).
Quant à une intervention au sol, il ne faut pas se mentir, sans une volonté américaine c'est difficilement faisable.
J'ai été témoin de la difficulté que comporte à un pays comme la France de projeter 12.000 hommes, alors que les américains sont en mesure d'en projeter et déployer 5x plus en moins de 48h.
Ben oui, la réduction systématique du budget de la défense depuis des décennies, par une trop grande confiance dans la dissuasion nucléaire, montre notre faiblesse sur une guerre conventionnelle.
Je ne parle même pas d'une intervention européenne vu que la politique de sa défense est embryonnaire. Des manœuvres communes mais quasiment pas de moyens mutualisés, ni de soldats (ce ne sont pas les quelques euro-corps qui vont changer la donne sans volonté politique).
Sans compter que stratégiquement, une armée qui vous attend sur son terrain dispose d'un avantage très important.
Pour rappel, il a fallu 1 mois de bombardement intensif à la coalition pour sonner l'armée Irakienne, avant de commencer l'engagement terrestre. Et le tonnage de bombes déversées était supérieur à celui utilisé pendant la seconde guerre mondiale. Je ne sais pas si cela vous parle, mais à moi oui.
Sans compter le côté climatique, porter une attaque terrestre en été quand il fait 50° à l'ombre ou en hiver quand il ne fait que 24° en journée mais où l'amplitude thermique fait exploser les pierres et dilate les métaux ? Ou le sable s'insinue dans tout, et oui même avec une capote au bout du fusil on ne coupe pas au nettoyage régulier des armes, et cette espèce de poussière de sable , pire encore. A moins de choisir les périodes de tempêtes des sables qui envoient des cailloux plus gros que ma main exploser les pare brises, et les crânes ou membres par la même occasion.
Ce n'est pas si simple pour des armées qui sont entraînées, et avec un matériel prévu, pour un combat centre-europe.
Cela demande du temps, de l'entrainement, du matériel adapté. Et de mémoire, seuls les américains dispose d'unités habituées à évoluer en milieu désertique, je parle d'effectifs comme une brigade, voir une division, et non de groupes de commandos spécialisés ou de régiments stationnés en Centre-Afrique ou à Djibouti. Oui en tant que moyen d'intervention rapide, pour une offensive faudra injecter des moyens et donc des euros. Et oui, le nerf de la guerre.
On n'a jamais vu une guerre gagnée depuis les airs, on n'a pas non plus - dans un conflit moderne - gagné une guerre sans une domination aérienne, elle est donc plus qu'essentielle : rotations logistiques et sanitaires, renseignement, appui, destruction des infrastructures aéroportées, de communication, de logistique, de commandement etc...
Par contre sans argent, pas d'achats d'armes ou de munitions, pas de pièces de rechanges ... tactiquement empêcher Daesch de vendre du pétrole à moitié prix, ne serait ce qu'en s'en prenant à ceux qui achètent, serait une bonne base de départ.
Des armes sans munitions, autant utiliser des frondes.
Des chars sans carburant ou obus, autant en faire des presse-livres (bon ok , des gros livres).
Alors oui pour une intervention terrestre, mais elle est prématurée, et de plus sur un sol souverain qui donnera difficilement les autorisations pour acheminer des forces en mesure de le mettre dehors par la suite. La solution viendrait elle du côté russe ?
Cordialement.