Message non lu
par Renaud » mer. 22 août 2007, 4:53
Étant hors d'Europe et très pris, j'ai, aujourd'hui mardi, un petit répit. J'aurais voulu répondre avec plus de détail aux sujets de cette rubrique, mais j'ai là l'occasion de faire un copié-collé (en l'adaptant un peu pour répondre) de mon propre écrit. C'est une sorte de brouillon qui prépare une intervention que je dois faire dans quelques jours et qui me sert ainsi de réponse. Cela m'économise, entre autres, du temps. Mais d'abord quelques réponse selon le message précédent (Christian)
=Cependant la pensée des créditistes apparaît irrémédialement marquée par les conditions économiques de leur époque, les années 1930-1950=
--Réponse: l'époque des créditistes est de plus en plus dans le présent et ils sont maintenant actifs sur les cinq continents (et il y a bien d'autres éléments de réponse).
= On ne voit pas dans le système créditiste comment on pourrait financer les investissements nouveaux. Le capital doit être libéré avant que le premier coup de pioche d’un nouveau bâtiment ait été donné, ou le premier croquis d’une nouvelle machine ne soit posé sur la planche à dessin=
--Réponse: À la question: Peut-on produire? Si c'est oui nous pouvons produire physiquement, on peut donc émettre la monnaie correspondante, c'est bien plus facile que de produire. Si c'est non, on en reste là, ou on remet à plus tard. C'est bien mieux que de ne pas pouvoir jouïr de son bien en étant presque complètement hypothéqué et asséché par les dettes qui enflent à l'infini...
=Deux paragraphes pour autant de failles fatales dans le raisonnement=
--Réponse: Est-ce une faille fatale dans le raisonnement que d'avoir 43 milliards d'euros d'intérêts de dette à payer (rien qu'en France)?
=D’abord les prix ne comportent pas deux parts : rémunération du travail + rémunération du capital. Adam Smith, Ricardo, Marx, sont tombés dans ce panneau que n’évitent pas les créditistes. Aristote et les Jésuites de l’Ecole Salamanque au 17ème siècle (qui sont les véritables et méconnus fondateurs de la science économique moderne) avaient bien perçu que les prix n’étaient nullement la résultante du travail contenu (« coagulé » disait Marx, dans son vocabulaire imagé). Les économistes de l’Ecole Autrichienne ont porté le coup de grâce à cette illusion de la valeur-travail.=
--Réponse: Les banques peuvent à peu près tout monétariser, nous sommes de plus en plus rongés par la monétarisation progressive du monde et du quotidien (tapez sur un moteur comme Google: Jean Bayard monnaie) et vous aurez des informations de choix sur ce processus délétère. Notre mentalité a été profondément faussée par le processus sordide (d'origine lombarde, puis protestante anglo-saxonne) de coller des intérêts à payer quasiment à chaque écriture comptable. Le vers est dans le fruit! Rien n'est plus contraire à la vérité et à la doctrine sociale de lÉglise. Vous les reconnaitrez à leurs fruits, disent les Évangiles: pouah!! Enfin (entre autres information documentée), je connais un économiste suisse qui dit le contraire sur l'école autrichienne (à moins que nous ne parlions pas de la même?)
=Mais l’intérêt est la rémunération du prêteur. Or le prêteur mange, s’habille, paie un loyer, construit sa maison, va au cinéma…. Pensez à tous ces personnages de Balzac qui vivent de leurs rentes. Les intérêts sont dépensés, exactement comme le sont les salaires. Lorsque ces intérêts sont versés à des banques, ils servent à payer les employés, les prestations des fournisseurs, etc., donc les intérêts font partie de la création de richesse=
--Réponse: elle est directement ci-dessous à la suite:
---- Le capitalisme mondial s'organise mondialement. Les marchés financiers s'organisent aussi mondialement tout en devenant de plus en plus un immense capital anonyme mondial. Les États-Unis, à eux seuls, constituent environ 50% du capital mondial. Ce sont 20 000 sociétés et compagnies qui sont cotées dans le monde entier, influant sur les cours de la bourse. Le nombre estimé de gestionnaires d'actifs dans le monde est, grosso-modo, entre 100 000 et 200 000, ce sont pêle-mêle les entreprises cotées en bourse et les composants des marchés financiers, ou encore l'ensemble du monde économique ayant une influence palpable sur les chiffres économiques. La norme de ces gestionnaires c'est: l'ENRICHISSEMENT DES ACTIONNAIRES. Tout est dit. Un PDG de groupe prendra telle ou telle décision (acheter ou vendre telle entreprise, ou encore, pour utiliser un terme-épouventail, délocaliser une ou plusieurs entreprises) même si cela doit envoyer au chômage X milliers de personnes. Les PDG se disent: "de toutes les façons, si je ne prends pas cette décision, ce sera nos concurrents qui la prendront et je me doit de verser des dividendes satisfaisants à mes actionnaires..."
Ainsi, il y a 300 millions d'actionnaires dans le monde, 50% d'entre eux (soit 150 millions d'actionnaires) sont citoyens des État-Unis, et 50% (150 autres millions d'actionnaires) sont dans le reste du monde riche et pauvre. Il y a donc 4 à 5% d'actionnaires dans la population mondiale, laquelle se monte à quelques 6,5 milliards d'habitants.
Il n'y a aucun autre "actionnaire" comparables aux actionnaires d'entreprises ailleurs dans le monde, sauf dans quelques pays aux économies très spéciales. Ainsi le Brunei qui a beaucoup de revenus pétroliers et verse des dividendes à ses citoyens. Il y a aussi l'État américain de l'Alaska riche en pétrole qui verse quelques dividendes aux résidants. On peut citer aussi le Brésil où un projet de dividende serait déjà en cours de réalisation, ainsi qu'en Afrique du Sud. D'autres projets similaires seraient également en gestation dans certains pays ici et là. Donc, il y a actuellement une population de 5% d'actionnaires d'entreprise (la moitié sont américains) qui sont sensés avoir des revenus grâce à leurs actions.
Les autres, parmi les 95% restant, ont des revenus en tant que salariés, en tant que petits et moyens entrepreneurs, artisans, fonctionnaires, professions libérales, petits commerçants, agriculteurs, etc, et puis il y a en grand nombre les sans revenu, ou ayant de très petits revenus, totalement aléatoires.
Dit en très résumé, ces 95% de non actionnaires restant sont ceux qui font le plus boullir la marmite, mais qui paient quelques 80% de toutes les dettes cumulées, CE QUI EST UNE CHARGE ÉCRASANTE pour ceux qui n'ont qu'un petit patrimoine et des réserves à peine suffisantes, et je ne parle pas de ceux qui n'ont ni patrimoine, ni capital, si ce n'est que leurs seules capacités, ou leurs force de travail.
Nous voilà en face de deux groupe de gens (qui ne devraient pas être antagonistes) soit 300 millions d'actionnaires et quelques 6,2 milliards de non actionnaires.
Or, que nous a prouvé le major DOUGLAS?
Que les prix, à la base, comportent deux parties.
J'ai déjà transcrit plusieurs fois ce passage (J. G. Bardet): l'une de travail, l'autre de capital, l'une: A) de salaires personnels (directs ou indirects mais versé à des personnes pour leur consommation), l'autre: B) de rémunération des capitaux engagés et qui sont en majeure partie des capitaux venant de crédits créés à partir du néant par des dettes et dont il faut payer les intérêts. Il faudrait quand-même expliquer comment - tombent du ciel tous ces intérêts à payer - d'un argent créé ex-nihilo ou à partir de rien, ce qui est contre nature et la négation du Crédo.
Rappel: la couverture monnataire étant composée seulement de la monnaie fiduciaire, soit environ 15% de la masse monétaire, plus les dépôts à vue, tout au plus 10% en "râclant" de partout, soit un total de 15%+10% = 25% environ (variable selon les pays mais minoritaire). Qu'en est-il des 75% de la masse monétaire restante et qui est la plus importante et déterminante? Et bien ces 75% restants correspondent à la masse monétaire qui relèvent de la fameuse "politique du crédit" des banquiers; comprenez leurs caprices et leurs seuls caprices. Les marchés financiers roulant pour eux-mêmes aux frais des producteurs depuis bien longtemps déjà... Ils demandemt un ROE (return on equity)(de qui se moque-t-on ici avec ce mot: equity?) Les banquiers étants les grands maîtres du cycle des affaires, des "booms", des dépressions et des crises économiques, donc sociales, etc. Cette expression: "politique du crédit" veut tout dire et son contraire et sonne comme un repoussoir à la compréhension du public qui est éxédé, voire fatigué de ces termes ou expressions destinées à endormir notre attention qui, finalement, lâche prise... C'est ce qui est bien voulu et accepté par les milieux financiers, car l'ignorance des hommes est leur plus sûre garantie...
Maurice Allais, prix Nobel d'économie, dit, en substance, que ce système est un système de faux monnayeurs ayant réussi a mettre la loi de leur côté... Il préconise une couverture monétaire à 100%-monnaie, les carnassiers pourraient ainsi s'adonner à leurs orgies financières, mais à leurs seuls frais... Et que les herbivores pacifiques et productifs vivent enfin en paix avec des revenus normaux et sains.
Ce qu'il faut bien noter, c'est que la "capacité de consommation" des actionnaires d'entreprises, donc leur pouvoir d'achat, aussi important soit-il, vu la masse d'argent volé par leurs (?) intérêts qu'on leur paie, est loin, très loin de pouvoir absorber toute la production. Actuellement, le nombre de multimilionnaires en euros ou dollars, etc, augmente sensiblement. Mais leurs revenus, pour importants qu'ils soient, et même gigantesques pour certains, ne peuvent pas absorber toute la production, et je ne parle pas des actionnaires courants dont la majorité travaillent à côté. N'oublions pas que les actionnaires actuels ne sont - que - 300 millions sur 6,2 milliards d'habitants. Même très riches, cela ne suffit pas du tout. À l'extrême, même si j'ai deux ou trois yatchs de plusieurs dizaine de mètres de long, un ou plusieurs avions privés, une dizaines de résidences dans les endroits les plus chers et huppés de la planète, si j'ai, rien qu'à mon service personnel, 50 à 100 personnes bien payées, je reste très minoritaire par mes excellents revenus.
Or, il y a dans ces 95% de - non actionnaires - toutes les catégories de gens et les possibilités d'optention de revenus raisonnablement supérieurs à ce que'ils sont actuellement, et ceci étant dû aux constants progrès techniques QUI NE SONT PAS SUIVIS PAR LE SYSTÈME FINANCIER ACTUEL QUI EST UN SYSTÈME COMPLÈTEMENT OBSOLÈTE, MENSONGER, NOCIF, VOLEUR ET PIRE ENCORE. Ce système est IN-DÉ-FEN-DA-BLE. Il ne reflète aucunement les réalités économiques et encore moins les réalités socio-économiques, surtout à l'époque de làutomatisation croissante. Persister à me pas s'en rendre compte nous fait marcher à côté de nos chaussures (si on a de quoi s'en payer).
Il y a dans le discours des libéraux, une confusion et un aveuglement constant vis à vis de la monnaie. Leur dialectique est de même nature que celle de leurs pseudo-adversaires historiques socialo-communistes. LA MONNAIE N'EST PAS NEUTRE. Elle procure à celui, ou ceux qui la contrôlent, un "pouvoir ultime", un pouvoir illimité de décision masqué par le pouvoir politique...
Petite digression, l'ère de la révolution bourgeoise protestante qui nous fit sombrer dans la dévotion à Mammon semble en train de s'achever dans les bourdes monstrueuses et les erreurs tragiques anglo-américaines (et israëliennes?) sous couvert de démocratie universelle...au Moyen-Orient élargi et en Iraq où ces démocraties les plus guerrières du monde induisent un flot continu de sang (Sarkozy-Kouchner venant à la rescousse?), fin de la digression.
Je suis désolé, mais les prix que nous payons au quotidien et les crédits à rembourser (mais ces derniers sont les éléments même du "POIDS des PRIX") contiennent donc une accumulation collectivement insurmontable d'intérêts et de frais financiers qui gavent en particulier les gros actionnaires dont le pouvoir d'achat, pourtant non limités ou presque, ne peut "satisfaire" la majorité des producteurs par la petitesse des débouchés due au faible ou nul pouvoir d'achat de la majorité, ce qui les prive de leurs part de revenu légitime.
Ce que démontre le major DOUGLAS est qu'il est possible de concrétiser ces revenus normaux (dividendes ou autres) de ceux qui produisent SANS PRENDRE DANS LA POCHE DE PERSONNE y compris des plus riches. Ces derniers verraient, pour leur satisfaction, les commandes affluer vers l'industrie et l'agriculture, leurs revenus augmenter encore, leurs affaires s'assainir, et le fisc actuel perdrait sa raison d'être. Qui dit mieux?