La tour de Babel

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jeanphiphi
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La tour de Babel

Message non lu par jeanphiphi » sam. 09 sept. 2017, 19:48

La tour de Babel dans la Bible dont les constructeurs sont sous l'emprise de "Lucifer" qui est le démon de l'orgueil.

Bien que cette histoire soit une allégorie, je me demande si cette histoire ne ferait pas allusion aujourd'hui aux grandes capitales et mégapoles de ce monde qui érigent des tours et des grattes ciel toujours plus haut (pour montrer avec une certaine arrogance leur puissance économique) comme New York , Tokyo , Dubai, Honk Kong, Shangaï etc. aveuglées par l'orgueil et l'envie de toujours vouloir posséder plus. Je sais pas ce que vous en pensez, mais je le vois comme ça.

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Xavi
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Re: La tour de Babel

Message non lu par Xavi » mar. 03 oct. 2017, 14:15

Le mythe de la Tour de Babel imagine une explication de la diversité des langues des humains sur la terre qui, à l’origine, parlaient une même langue, mais qui ont été punis par une dispersion divine des langages lorsqu’ils entrepris la construction orgueilleuse d’un tour qui devait monter jusqu’à rejoindre Dieu dans le ciel.

Le récit de la Genèse est cependant beaucoup plus sobre et les connaissances archéologiques en permettent aujourd’hui une compréhension plus réaliste.

Ce récit n’évoque pas spécialement une « emprise de Lucifer » ou un orgueil, même s’il révèle la parole et l’action de Dieu en présence des humains qui veulent « pénétrer les cieux » (Gn 11,4) par eux-mêmes, dans le prolongement de la faute du jardin d’Eden où ils ont voulu s’emparer d’une connaissance séparée du bien ou du mal.

La réalité historique connue montre que ce n’est pas seulement une allégorie. Wikipedia suffit pour en avoir des résumés pertinents et objectifs auxquels on peut se référer avec les mots suivants : Shinar, Babylone, Sumer, Écriture, sumérien, ziggourat, Ebla, éblaïte, langues sémitiques.

Babel est le nom araméen de la ville de Babylone dont les ruines subsistent encore aujourd’hui au sud de Bagdad, en Irak. C’est le pays de Shinear ou Shinar (Gn 11,2) qui est aussi nommé pays de Sumer.

Cette région était occupée, durant le troisième millénaire avant Jésus-Christ, par les Sumériens qui sont les premiers, dans l’histoire humaine, à avoir élaboré une écriture de leur langue. Les plus anciennes traces de Babylone datent d’environ 2500 ans avant Jésus-Christ.

A partir de 3300 avant Jésus-Christ, l’écriture sumérienne (dite : cunéiforme) a été la première à exprimer des sons par des signes écrits, ce qui a permis progressivement un développement exceptionnel du vocabulaire et de la grammaire de la langue sumérienne qui est devenue, en quelques siècles, la langue de référence de toutes les autres.

Contrairement à ce qu’on pense souvent, le récit de la Genèse n’affirme pas que toutes les nations « parlaient » le même langage, mais dit seulement que « tous se servaient d’une même langue et des mêmes mots » (Gn 11,1) : il s’agit, dans le pays de Sumer, de la langue et des mots du sumérien.

Il y avait probablement plusieurs langues et dialectes dans les diverses régions du Moyen Orient, mais, en l’absence d’écriture des sons, leur vocabulaire et leur grammaire restaient pauvres avec des communications limitées à celles que permettaient les gestes, la parole et les écritures limitées à la communication de dessins (écriture pictographique).

Le sumérien est devenu la première langue écrite et toutes les autres s’en sont inspirées.

Dans les ruines de la cité antique d’Ebla (dans le nord ouest actuel de la Syrie, à mille kms de Babylone), on a retrouvé plus de 17.000 tablettes d’argile datant d’environ 2300 avant Jésus-Christ, soit plusieurs siècles avant Abraham, dont la plupart était en sumérien mais d’autres dans la langue locale différente (l’éblaïte) et, parmi ces tablettes, rangées comme dans une salle d’archives ou une bibliothèque modernes, on a retrouvé, notamment, un dictionnaire de traduction de l’éblaïte et du sumérien.

Il semble que le sumérien était connu et pratiqué partout. C’était la langue commune à cause de la qualité de son écriture, de son vocabulaire et de sa grammaire.

Une des circonstances qui a favorisé l’invention de l’écriture par le sumériens, c’est la présence abondante d’argile dans la plaine du Tigre et de l’Euphrate qui est au centre du pays de Sumer.

Le récit de la Genèse le mentionne lorsqu’il écrit que les humains se dirent l’un à l’autre : « Faisons des briques et cuisons-les au feu » (Gn 11,3). Mais, en réalité, le terme français « brique » indique mal ici le sens plus large du mot hébreu « lebenah » qui s’applique aux diverses formes des morceaux d’argile prélevés pour être séchés puis cuits. L’expression « blocs d’argile » traduirait mieux le terme « lebenah » du texte hébreu.

Ces blocs donnaient certes un excellent matériau de construction lorsque le morceau était un bloc épais, mais, lorsque le morceau formait un bloc plus mince en forme de tablette, c’était aussi un excellent support pour fixer par écrit des accords et des lois, puis d’autres paroles à conserver.

C’est plutôt dans ce sens qu’on peut mieux comprendre le livre de l’exode lorsqu’il relate que les scribes étaient obligés de fabriquer des « lebenah » : « Les scribes des Israélites vinrent se plaindre … en disant … « … l’on nous dit : « Faites des « lebenah »… vous livrerez la quantité de « lebenah » fixée … vous ne diminuerez en rien la quantité quotidienne de « lebenah » » (Ex 5,15-19).

C’est aussi plutôt dans le sens de tablettes d’écriture que d’un matériau de construction qu’Ezechiel utilise ce même mot « lebenah » dans ce verset : « Quant à toi, fils d’homme, prends une « lebenah » et mets-la devant toi : tu y graveras une ville, Jérusalem » (Ez 4,1)

On a retrouvé des dizaines de milliers de tablettes d’argile recouvertes de textes figés définitivement par la cuisson de l’argile.

La fabrication de minces blocs d’argile formant des tablettes a permis le développement de l’écriture sumérienne, ce qui explique que toutes les populations du Moyen Orient de l’époque avaient, malgré leurs langages différents, « une même langue et des mêmes mots », ceux du sumérien. « Faisons des tablettes d’argile et cuisons-les » : c’est la base de l’invention de l’écriture et de la langue commune de l’époque.

L’argile abondante a aussi été utilisée pour construire des immeubles et, notamment, des tours.

Les ruines qui subsistent et les recherches archéologiques confirment que les Sumériens construisaient de hautes tours carrées et pyramidales (des « ziggourats ») et les restes de l’une d’elles (de 91 mètres de coté) a même été retrouvée à Babylone, mais sans que rien ne permette d’affirmer si c’est exactement celle-là dont parle le récit de la Genèse. D’autres ont été retrouvées et Babylone a été détruite et reconstruite à plusieurs reprises.

Ces tours se terminaient au sommet par un autel à la divinité. Dans la réalité concrète, une tour qui s’élève très haute « dans le ciel », cela n’évoque pas nécessairement de l’orgueil et on utilise encore une expression semblable pour les « gratte-ciels » de notre époque. Rien dans le récit de la Genèse n'affirme que les constructeurs de la tour de Babel auraient voulu la construire en hauteur de manière infinie ou jusqu'à atteindre Dieu, comme l'ont présenté des interprétations mythologiques.

Le but plus précis, indiqué par le récit de la Genèse, peut être assez banal : « Faisons-nous un nom (littéralement en hébreu : un « sem qui demeure » et ne soyons pas dispersés sur la terre » (Gn 11,4). On peut observer le double sens du mot « sem » qui désigne, d’une part, l’un des fils de Noé nommé « Sem » et, d’autre part, le « nom » qui identifie une personne.

Dans le contexte de la descendance de Sem dont parlent tant les versets précédents que suivants, il pouvait s’agir de perpétuer à Babylone le nom et la présence de l’ancêtre Sem autant que la langue sumérienne connue de toutes les nations environnantes.

Mais, comme le relate le récit de la Genèse, les historiens indiquent que la langue sumérienne commune a soudainement disparu, vers 2000 avant Jésus-Christ, pour une raison inconnue. Il est possible qu’un pouvoir dominant installé dans une autre région (le plus probable c’est le pouvoir exercé par le roi d’Akkad) a imposé, à une époque, sa langue particulière (l’akkadien) dans le pays de Sumer, mais cette langue n’avait pas du tout l’extension du sumérien et n’a pu le remplacer comme langue connue de toutes les nations. Cette domination étrangère peut aussi expliquer que la construction de Babylone (dont des traces remontent à 2500 ans avant Jésus-Christ) a été abandonnée à la même époque, avant de connaître un essor nouveau et important après l’époque d’Abraham.

Le sumérien a subsisté encore dans les écrits, notamment religieux, pendant de nombreux siècles (un peu comme le latin), mais elle n’était plus parlée et n’a plus dès lors été connue que des érudits.

En bref, le récit de la Genèse concernant la tour de Babel ne peut être réduit à une allégorie car il évoque des éléments historiques aujourd’hui certains : l’invention, au moyen de tablettes d’argile, de la langue écrite sumérienne, son expansion dans tout le Moyen Orient comme langue commune, la pratique mésopotamienne de la construction de hautes tours surmontée d’un autel à la divinité (des ziggourats), la construction ancienne de la ville de Babylone, et la fin soudaine de la langue commune sumérienne.

Le rédacteur croyant du récit y a perçu et présenté la parole et l’action de Dieu.

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Re: La tour de Babel

Message non lu par Trinité » mar. 03 oct. 2017, 18:44

Bonjour Xavi,

De quand daterait l'écriture égyptienne ?

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Xavi
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Re: La tour de Babel

Message non lu par Xavi » mar. 03 oct. 2017, 19:50

Bonsoir Trinité,

Je n’ai pas d’information particulière utile concernant l’écriture égyptienne. À ma connaissance, il n’y a aucun indice permettant de penser qu’elle pourrait être plus ancienne que l’écriture sumérienne en ce qui concerne l’élément essentiel que constitue la représentation des sons et des syllabes par des signes écrits. Le sumérien est la plus ancienne langue (parole) écrite. Et, quoi qu’il en soit, l'égyptien n’a pas eu la même universalité. Après le sumérien, c’est l’akkadien qui se répandra comme langue internationale.

Cependant, des hiéroglyphes égyptiens, qui sont des dessins représentant les choses elles-mêmes (et non les mots parlés qui les désignent), pourraient, certes, être plus anciens que l’écriture sumérienne, car la capacité d’exprimer des faits par des dessins est beaucoup plus ancienne comme le démontrent, par exemple, les fresques des grottes de Lascaux.


NB : L’ensemble de mes réflexions concernant l’historicité d’Adam et Ève et du livre de la Genèse a été développé dans une synthèse réactualisée ce 24 mai 2023, sous le titre « Un jardin dans l’Eden », disponible en pdf dans la section Théologie de ce forum sous l’intitulé « Évolution, création, incarnation : un livre à télécharger » :
https://www.cite-catholique.org/viewtop ... 92&t=20369

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La tour de Babel

Message non lu par Trinité » jeu. 09 nov. 2023, 1:23

Comment voyez vous cette histoire de "La Tour de Babel"?

Il est évident que sur la finalité de l'histoire, avec les différentes langues des constructeurs , en punition de leur orgueil , n'est qu'une image...
Dans la réalité , les langues sont plutôt issues des différents endroits du monde, ou ont vécu nos ancêtres.

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Re: La tour de Babel

Message non lu par Toto2 » jeu. 09 nov. 2023, 15:47

Bonjour,

Pie XII, Humani generis :
Tout comme dans les disciplines de la biologie et de l'anthropologie, il en existe également dans les sciences historiques qui s'écartent de façon audacieuse des règles et des précautions établies par l'Église. Il faut déplorer tout particulièrement une certaine manière, beaucoup trop libre, d'interpréter les livres historiques de l'Ancien Testament, et ceux qui en sont les partisans invoquent à tort la lettre donnée, il y a peu de temps, par la Commission biblique pontificale à l'archevêque de Paris [*3862-3864]. Cette lettre en effet avertit clairement que les onze premiers chapitres de la Genèse, quoiqu'ils ne répondent pas vraiment aux manières d'écrire l'histoire dont se sont servis les grands historiens grecs et latins ou les savants de notre temps, appartiennent néanmoins en un certain sens que les exégètes devront encore 3898
explorer et établir, au genre historique, et que, dans un style simple et figuré, tel qu'il convenait à la mentalité d'un peuple peu cultivé, ces mêmes chapitres rapportent les vérités essentielles sur lesquelles repose la poursuite de notre salut, comme aussi ils proposent une description populaire de l'origine du genre humain et du peuple élu. Si les hagiographes anciens ont pris quelque chose aux
narrations populaires, (ce qu'on peut certes accorder), il ne faut jamais oublier qu'ils l'ont fait aidés du souffle de l'inspiration divine par lequel ils étaient prémunis contre toute erreur dans le choix et l'appréciation de ces documents

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Re: La tour de Babel

Message non lu par Trinité » ven. 10 nov. 2023, 0:21

Bonsoir,

Merci pour ce texte "Humani géneris" du St Père Toto2.

Ce que je retire de cette lecture, en ce qui me concerne, c'est l'idée générale qu'il faut en déduire.
Notamment , sur les conséquences du péché d'orgueil , mais certainement pas un fait réel vécu.

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Re: La tour de Babel

Message non lu par Altior » ven. 10 nov. 2023, 1:41

Bonjour,
Trinité a écrit :
ven. 10 nov. 2023, 0:21
mais certainement pas un fait réel vécu.
Pourriez-vous me dire d'où vient cette certitude ? Pour quelle raison êtes-vous certain que cette tour n'a jamais existé (enfin, existé jusqu'à sa démolition je veux dire).
Par contre, moi je comprends du document de ce Pape qu'il faut prendre au sérieux l'historicité de cet épisode.

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Re: La tour de Babel

Message non lu par Olivier JC » ven. 10 nov. 2023, 11:07

Bonjour,

Un article intéressant sur un possible substrat historique du récit de la tour de Babel :
+
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Re: La tour de Babel

Message non lu par Trinité » ven. 10 nov. 2023, 19:52

Bonsoir Olivier J C

Très intéressant cet article, qui me semble plausible vis à vis du texte de la Bible.

En conséquence, je reviens donc sur mon idée première de la non existence d'un fait réel.

Cependant , il me semble que la diversité des langues n'était pas localisée à cet endroit du monde...

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Re: La tour de Babel

Message non lu par Xavi » sam. 11 nov. 2023, 12:11

Bonjour à tous,

Trinité observe de manière pertinente, qu'en effet, « la diversité des langues n'était pas localisée à cet endroit du monde » à l’époque de l’exil

À cet égard, l’article du National Geographic suggère que « les gens du pays de Juda, qui furent déportés en Babylonie à partir, surtout, de 587 av. J.-C., [furent] impressionnés par cet édifice d’un style totalement inconnu à Jérusalem » de sorte que « La Bible, qui connut à ce moment sa première véritable mise en forme, intégra donc la « tour de Babel » dans le récit de la Genèse, à la suite de l’épisode du Déluge. ».

L’auteur rappelle cependant lui-même que « C’est … l’élite du panthéon mésopotamien, depuis le 3e millénaire sumérien jusqu’à l’état du 1er millénaire, qui était logée au sommet de la ziggourat et qui y recevait un culte lié aux aspects célestes de ces divinités. ».

Il y a eu, en effet, de nombreuses ziggourats en Mésopotamie dès le troisième millénaire avant Jésus-Christ, et, compte tenu des nombreuses communications dans le Croissant fertile de la Mésopotamie jusqu’en Égypte, il ne me semble pas fondé d’affirmer que les gens du pays de Juda ignoraient l’existence de ces ziggourats et qu’ils auraient découvert lors de l’exil un style « totalement inconnu ».

On retrouve dans cette affirmation une conviction répandue qui me semble erronée en ce qu’elle considère que la Bible aurait été inventée lors de l’exil, ce qui contredit directement la foi de l’Église qui, comme la tradition juive, n’a jamais cessé d’attribuer les cinq premiers livres de la Bible à Moïse.

À cet égard, l’affirmation que ce n’est que lors de l’exil que la Bible connut « sa première véritable mise en forme » est non seulement contraire à l’enseignement de l’Église, mais gratuite et infondée. Cela me semble une approche simpliste d'une réalité complexe.

Ni le récit de la Tour de Babel, ni les récits concernant le déluge, Abraham ou Moïse n’ont été plaqués artificiellement à l’époque de l’exil. La foi s’inscrit à toutes les époques dans une tradition qui évolue et s’adapte, mais ne s’invente jamais à partir de rien.

Il est bien exact que la ziggourat de Babylone a connu des déchéances à l’époque de l’exil, mais il y a eu bien d’autres déchéances et destructions de ziggourats depuis le troisième millénaire avant Jésus-Christ. Comme d’autres cités mésopotamiennes, Babylone a été détruit et reconstruit à plusieurs reprises.

À cet égard, le texte de l’article du National Geographic se limite à des détails matériels concernant une ziggourat de Babylone et ne propose aucun lien avec le récit biblique qui raconte la destruction d’une ziggourat en lien avec la disparition d’une langue commune ce qui me semble permettre de privilégier plutôt une référence à l’événement historique que fut la disparition soudaine de l’usage oral du sumérien, en 2004 avant Jésus-Christ, lors de la destruction du royaume de Ur (qui incluait Babel, ancien nom de Babylone).

Avant 2004 avant Jésus-Christ, la langue et l’écriture du sumérien étaient la référence « universelle » dans tout le Moyen Orient. L’akkadien lui a succédé comme langue diplomatique universelle en continuant à faire usage de l’écriture sumérienne. Ce que fut la perte du sumérien reste largement à explorer.

Prétendre que les premiers livres de la Bible auraient été inventés à l’époque de l’exil ne me semble qu’une tentative caricaturale simplifiant excessivement ce que fut la transmission des récits bibliques depuis les patriarches ayant vécu en Mésopotamie jusqu’à Abraham.

Abraham était un mésopotamien, issu de Ur en Chaldée, et les récits comme ceux du déluge ou de la tour de Babel sont donc initialement des récits mésopotamiens dont on trouve diverses traces dans d’autres récits mésopotamiens des troisième et deuxième millénaire avant Jésus-Christ.

Moïse en a assuré la transmission en faisant usage de l’écriture.

Mais, il reste un travail complexe à effectuer pour comprendre ce que furent concrètement les « écrits » de Moïse et ce que fut leur transmission jusqu’à leur mise en forme en hébreu carré après l’exil à Babylone.

Cependant, quoi qu’il en soit, nous pouvons croire que l’action de l’Esprit Saint a veillé sur cette mise en forme autant que sur les innombrables transmissions qui l’ont précédée pour nous donner aujourd’hui un texte « authentique » qui nous transmet de manière fiable l’enseignement (la « Torah » ou la « Loi ») de Moïse qui est pour nous pleinement parole de Dieu alors même qu’elle est aussi, par ses sources humaines très complexes et multiples, parole d’humains, transmise par des humains.

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