Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2017-2018)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Cheminement et vocation

Message non lu par etienne lorant » sam. 13 janv. 2018, 18:19

Le samedi de la 1re semaine du temps ordinaire

Premier livre de Samuel 9,1-4.10c.17-19.10,1.
Il y avait dans la tribu de Benjamin un homme appelé Kish, fils d’Abiel, fils de Ceror, fils de Becorath, fils d’Afiah, fils d’un Benjaminite. C’était un homme de valeur. Il avait un fils appelé Saül, qui était jeune et beau. Aucun fils d’Israël n’était plus beau que lui, et il dépassait tout le monde de plus d’une tête. Les ânesses appartenant à Kish, père de Saül, s’étaient égarées. Kish dit à son fils Saül: « Prends donc avec toi l’un des serviteurs, et pars à la recherche des ânesses. » Ils traversèrent la montagne d’Éphraïm, ils traversèrent le pays de Shalisha sans les trouver; ils traversèrent le pays de Shaalim: elles n’y étaient pas ; ils traversèrent le pays de Benjamin sans les trouver. Alors ils allèrent à la ville où se trouvait l’homme de Dieu. Quand Samuel aperçut Saül, le Seigneur l’avertit : « Voilà l’homme dont je t’ai parlé ; c’est lui qui exercera le pouvoir sur mon peuple. » Saül aborda Samuel à l’entrée de la ville et lui dit : « Indique-moi, je t’en prie, où est la maison du voyant. » Samuel répondit à Saül : « C’est moi le voyant. Monte devant moi au lieu sacré. Vous mangerez aujourd’hui avec moi. Demain matin, je te laisserai partir et je te renseignerai sur tout ce qui te préoccupe. Alors, Samuel prit la fiole d’huile et la répandit sur la tête de Saül ; puis il l’embrassa et lui dit : « N’est-ce pas le Seigneur qui te donne l’onction comme chef sur son héritage ?


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,13-17.
En ce temps-là, Jésus sortit de nouveau le long de la mer; toute la foule venait à lui, et il les enseignait.En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre. Les scribes du groupe des pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples: «Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs!» Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Toutes les vocations passent par un cheminement. Et dans les textes bibliques, ce chemine-ment est tout à fait concret: on quitte sa maison, son travail, ses habitudes et l'on part sans très bien savoir que réserve la prochaine étape. L'important, c'est que l'on sort de chez soi, de son travail et de ses habitudes et que l'on se mette en marche sans vraiment savoir ce que l'on va trouver. Il en va de même en en notre temps:  il est très courant qu'en cherchant l'activité qui nous paraissait la plus évidente, on s'en retrouve dérouté mais de façon heureuse. Dans mon cas personnel, j'avais songé à donner cours de français dans un établissement quelconque de la région. Mais en attendant d'être appelé, j’ai assisté une commerçante dans son travail.

Elle vendait toutes sortes d'articles en solde. Un jour, elle acquit un stock de plusieurs caisses de livres en format de poche, mais ne sachant pas comment biens les présenter, les classer selon le thème, ou bien encore: répondre aux questions de la clientèle, c'est moi qui m'en suit chargé. Et quelques mois plus tard, j'ai ouvert mon propre magasin.

La vocation de Saul fut aussi l’aboutissement d'une "mise en route" dont il ne pouvait pas dire où celle-ci le conduirait. Il ne savait pas ce que pourrait lui apporter de suivre Jésus, sauf qu'il sentait bien que cette occasion de changer de vie ne se représenterait pas une seconde fois. Il fut comme un homme qui se jette à l'eau, sans avoir appris une forme de nage performante, mais qui avait pleine confiance.



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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Dimanche 14 janvier 2018 s

Message non lu par etienne lorant » dim. 14 janv. 2018, 23:13

Comme il est rare qu'un texte comme celui-ci soit bien récité, bien lu - on ne peut désirer que autre chose que le partager:









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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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A vin nouveau, outre neuve

Message non lu par etienne lorant » lun. 15 janv. 2018, 19:32

Premier livre de Samuel 15,16-23.
En ces jours-là, Samuel dit à Saül« Assez! Je vais t’apprendre ce que le Seigneur m’a dit pendant la nuit ». Saül lui dit«Parle.» Alors Samuel déclara: «Toi qui reconnaissais ta petitesse, n’es-tu pas devenu le chef des tribus d’Israël, puisque le Seigneur t’a donné l’onction comme roi sur Israël? Il t’a envoyé en campagne et t’a donné cet ordre: “Va, et voue à l’anathème ces impies d’Amalécites, fais-leur la guerre jusqu’à l’extermination.” pourquoi n’as-tu pas obéi à la voix du Seigneur - Pourquoi t’es-tu jeté sur le butin? Pourquoi Pourquoi s'as-tu fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur?» Saül répondit à Samuel:«Mais j’ai obéi à la voix du Seigneur! ! Je suis allé là où il m’envoyait, j’ai ramené Agag, roi d’Amalec, et j’ai voué Amalec à l’anathème. Dans le butin, le peuple a choisi le meilleur de ce qui était voué à l’anathème, petit et gros bétail, pour l’offrir en sacrifice au Seigneur ton Dieu, à Guilgal.»

Samuel répliqua: « Le Seigneur aime-t-il les holocaustes et les sacrifices autant que l’obéissance à sa parole ? Oui, l’obéissance vaut mieux que le sacrifice, la docilité vaut mieux que la graisse des béliers. La révolte est un péché comme la divination; la rébellion est une faute comme la consultation des idoles. Parce que tu as rejeté la parole du Seigneur, lui aussi t’a rejeté: tu ne seras plus roi ! »


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,18-22.
En ce temps-là, comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vint demander à Jésus: «Pourquoi, alors es disciples de Jean et les disciples des Pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas?  Jésus leur dit: «Les invités de la noce pourraient-ils jeûner, pendant que l’Époux est avec eux  Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé; alors, ce jour-là, ils jeûneront. Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve  autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit. Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. À vin nouveau, outres neuves. »

©Aelf, Paris


Dans la première lecture, que Dieu reproche Samuel d'avoir outrepassé consignes qui lui avait été données. Une fois la victoire acquise, il ne s'est pas contenté d'avoir vaincu, mais il s'est emparé des biens des vaincus, non comme un "homme de Dieu", mais comme un chef de guerre de son époque: le vainqueur pie le vaincu, torture, fusille, viole les femmes et se rend pire que l'ennemi qu'il a vaincu."Vae Victs !" Mais en agissant ainsi, tout au contrite d'apporter aux peuples une vision plus humaine de l'Histoire, on ne fait que renforcer les violences, multiplier les injustices, rendre des hommes esclaves, susciter des désirs de revanche et accroître la virulence des vengeances. De sorte que le cycle des guerres ne cesse jamais d'en susciter d'autres, avec l'usage de d'armes de plus en plus destructrices.
L'avant dernière guerre a vu l’apparition des gaz sur les champs de bataille - et la dernière la bombe atomique. La "guerre des étoiles" n'est certes pas qu'un film d'anticipation...

Jésus, quant a lui, emploie l'image du nouveau vin qu'on ne peut garder dans de vielles outres ou des vêtements usagés dont on se servirait pour cacher les défauts d'un vêtement neuf - c'est ridicule, mais en de nombreux domaines, la perversité des hommes les transporte jusque dans la folie... Notre prêtre a conclu en posant cette question: "Qui, parmi nous, s'est mis à pratiquer sa foi de mieux en mieux, en renouvelant toutes choses au cours de son existence, de son passage sur la terre, dans la chair ?   Que chacune et chacun d'entre nous prenne donc note, dans un carnet, ses "plus" et ses "moins" de sa vie de baptisé - quel est l'ennemi blessé que nous avons secouru ?


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Pratique religieuse ou quête de sainteté ?

Message non lu par etienne lorant » mar. 16 janv. 2018, 14:05

Le mardi de la 2e semaine du temps ordinaire

Premier livre de Samuel 16,1-13.
En ces jours-là, le Seigneur dit à Samuel : « Combien de temps encore seras-tu en deuil à cause de Saül ? Je l’ai rejeté pour qu’il ne règne plus sur Israël. Prends une corne que tu rempliras d’huile, et pars ! Je t’envoie auprès de Jessé de Bethléem, car j’ai vu parmi ses fils mon roi. » Samuel répondit : « Comment faire ? Saül va le savoir, et il me tuera. » Le Seigneur reprit : « Emmène avec toi une génisse, et tu diras que tu viens offrir un sacrifice au Seigneur. Tu convoqueras Jessé au sacrifice ; je t’indiquerai moi-même ce que tu dois faire et tu me consacreras par l’onction celui que je te désignerai. » Samuel fit ce qu’avait dit le Seigneur. Quand il parvint à Bethléem, les anciens de la ville allèrent à sa rencontre en tremblant, et demandèrent : « Est-ce pour la paix que tu viens ? » Samuel répondit : « Oui, pour la paix. Je suis venu offrir un sacrifice au Seigneur. Purifiez-vous, et vous viendrez avec moi au sacrifice. » Il purifia Jessé et ses fils, et les convoqua au sacrifice. Lorsqu’ils arrivèrent et que Samuel aperçut Éliab, il se dit : « Sûrement, c’est lui le messie, lui qui recevra l’onction du Seigneur ! » Mais le Seigneur dit à Samuel : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » Jessé appela Abinadab et le présenta. Samuel,  dit : « Ce n’est pas lui non plus que le Seigneur a choisi.» Jessé présenta Shamma, mais Samuel dit: « Ce n’est pas lui non plus que le Seigneur a choisi.» Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit: « Le Seigneur n’a choisi aucun de ceux-là. » Alors Samuel dit à Jessé: «N’as-tu pas d’autres garçons ? » Jessé répondit: « Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. » Alors Samuel dit à Jessé: « Envoie-le chercher : nous ne nous mettrons pas à table tant qu’il ne sera pas arrivé.» Jessé le fit  venir: le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau. Le Seigneur dit alors: « Lève-toi, donne-lui l’onction: c’est lui ! » Samuel prit la corne pleine d’huile, et lui donna l’onction au milieu de ses frères. L’Esprit du Seigneur s’empara de David à partir de ce jour-là. Quant à Samuel, il se mit en route et s’en revint à Rama.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 2,23-28.
Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens disaient:  Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis». Jésus leur dit: « N’avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux avec luiAu temps du grand prêtre Abiatar, il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de l’offrande que nul n’a le droit de manger, sauf les prêtres, et il en donna aussi à ceux qui l’accompagnaient. » Il leur disait encore: « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »

© AELF, Paris


Le lien entre la première et la seconde lecture peut paraître assez faible. Mais il repose tout entier sur la royauté. Il y a, en effet, deux formes de royauté: celle des hommes, selon leurs critères, et celle de Dieu. Les juifs ont réclamé a Samuel d'avoir un roi, afin d'être gouvernés "comme les autres".".  Ils ont beau être le peuple élu, c'est-à-dire le peuple choisi par Dieu parmi tous les peuples, ils nourrissent comme ambition d’être "comme les autres peuples.  Mais avant de les condamner, nous devons bien constater que chacun de nous, et en Eglise aussi, s'efforce le plus souvent d'être "comme les autres"...  Telle est la "pâte" humaine, tantôt cherchant l'exception, puis la conformité et  l'anonymat !

Telles sont les pensées humaines: elles sont le plus souvent confuses. Et lorsque les pharisiens réprimandent les disciples pour avoir transgressé la règle du repos du sabbat en arrachant quelques épis de blés, Jésus rétorque très simplement que le roi David avait fait bien plus en se nourrissant de pains destinés à l'offrande au temple.

La leçon principale à tirer des lectures de ce jour, c'est qu'il nous faut nous conduire, en Eglise comme en rue, comme au bureau, comme à l'usine... en tout temps et en tout lieu non pas en tenant compte de circonstances différentes, mais comme enfants de Dieu - lesquels ne jugent pas selon les apparences mais "en esprit et en vérité". Pour notre prêtre, les saintes et les saints sont des fidèles qui ont eu pour seule ambition de vivre non pas seulement selon la loi, mais en tout temps selon la grâce divine, c'est-à-dire selon les deux premiers commandements.  "Quels sont-ils ?" ....


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Combattre le mal en manifestant le bien

Message non lu par etienne lorant » mer. 17 janv. 2018, 12:21

Le mercredi de la 2e semaine du temps ordinaire

Premier livre de Samuel 17,32-33.37.40-51.
En ces jours-là, David dit à Saül : « Que personne ne perde courage à cause de ce Philistin. Moi, ton serviteur, j’irai me battre avec lui. » Saül répondit à David : « Tu ne peux pas marcher contre ce Philistin pour lutter avec lui, car tu n’es qu’un enfant, et lui, c’est un homme de guerre depuis sa jeunesse. » David insista : « Le Seigneur, qui m’a délivré des griffes du lion et de l’ours, me délivrera des mains de ce Philistin. » Alors Saül lui dit : « Va, et que le Seigneur soit avec toi ! » David prit en main son bâton, il se choisit dans le torrent cinq cailloux bien lisses et les mit dans son sac de berger, dans une poche ; puis, la fronde à la main, il s’avança vers le Philistin. Le Philistin se mit en marche et, précédé de son porte-bouclier, approcha de David. Lorsqu’il le vit, il le regarda avec mépris car c’était un jeune garçon ; il était roux et de belle apparence. Le Philistin lui dit : « Suis-je donc un chien, pour que tu viennes contre moi avec un bâton ? » Puis il le maudit en invoquant ses dieux. Il dit à David : « Viens vers moi, que je te donne en pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages ! » David lui répondit : « Tu viens contre moi avec épée, lance et javelot, mais moi, je viens contre toi avec le nom du Seigneur des armées, le Dieu des troupes d’Israël que tu as défié. Aujourd’hui le Seigneur va te livrer entre mes mains, je vais t’abattre, te trancher la tête, donner aujourd’hui même les cadavres de l’armée philistine aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Toute la terre saura qu’il y a un Dieu pour Israël, et tous ces gens rassemblés sauront que le Seigneur ne donne la victoire ni par l’épée ni par la lance, mais que le Seigneur est maître du combat, et qu’il vous livre entre nos mains. » Goliath s’était dressé, s’était mis en marche et s’approchait à la rencontre de David. Celui-ci s’élança et courut vers les lignes des ennemis à la rencontre du Philistin. Il plongea la main dans son sac, et en retira un caillou qu’il lança avec sa fronde. Il atteignit le Philistin au front, le caillou s’y enfonça, et Goliath tomba face contre terre. Ainsi David triompha du Philistin avec une fronde et un caillou : quand il frappa le Philistin et le mit à mort, il n’avait pas d’épée à la main. Mais David courut ; arrivé près du Philistin, il lui prit son épée, qu’il tira du fourreau, et le tua en lui coupant la tête. Quand les Philistins virent que leur héros était mort, ils prirent la fuite.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,1-6.
En ce temps-là, Jésus entra de nouveau dans la synagogue; il y avait là un homme dont la main était atrophiée. On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser. Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. » Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « tends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale. Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.


Les textes de ce jour nous rassurent et nous disent de ne pas craindre dans les périodes plus difficiles de notre vie sur la terre. Ne craignos pas ces temps pénibles que nous vivons du fait de ces crises interminables qui traversent le monde.  C'est le péché que nous devons craindre en premier.

La victoire inespérée du jeune David contre un géant, champion de guerre, ressemble bien à la victoire contre les tentations auxquelles nous sommes soumis. de temps à autre. S'il est une tentation qui peut très bien avoir sur nous la puissance d'un géant de guerre, c'est bien la crainte de l'avenir, la peur de venir à manquer, c'est l'angoisse de ne pas venir à bout d'un travail avec succès - et c'est, encore: la maladie et la vieillesse. Des étudiants craintifs, quelle que soit la qualité de leur préparation, éprouvent  des angoisses aussi puissantes que celles qui accompagnent la maladie... Si l'angoisse paralyse parfois, c'est qu'il faut s'appliquer de manière positive. Ainsi, pour le jeune David, venu avec sa fronde et sa jeunesse, la cible énorme que constituait le géant était d'autant plus facile à vaincre du fait de son poids l'empêcherait de se déplacer rapidement.  Que l'on se souvienne aussi des mots de Jésus: "Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui,  c’est celui-là que vous devez craindre."

L’Évangile de ce jour nous montre Jésus désarmer en partie la haine de ses adversaires. Car en ordonnant à l'homme de tendre sa main atrophiée, il ne l'a pas touché. Techniquement, Jésus n'a pas accompli un geste médical, mais c'est le malade qui s'est guéri lui-même. Mais la fureur assassine des conduit ses adversaires à s'allier avec les partisans d'Hérode - qu'ils détestent tout autant.  De même en ce monde : le mal entraîne le mal, mais le bien se retire dans la paix du cœur et de l'âme - belle homélie ce matin !





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Autre commentaire que j'ai pu lire - probablement protestant mais très belle et riche méditation !



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David, le roi bien aimé

Message non lu par etienne lorant » jeu. 18 janv. 2018, 19:09

Le jeudi de la 2e semaine du temps ordinaire

Premier livre de Samuel 18,6-9.19,1-7.
En ces jours-là, au retour de l’armée, lorsque David revint après avoir tué le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d’Israël à la rencontre du roi Saül pour chanter et danser au son des tambourins, des cris de joie et des cymbales. Les femmes dansaient en se renvoyant ce refrain : « Saül a tué ses milliers, et David, ses dizaines de milliers. » Saül le prit très mal et fut très irrité. Il disait : « À David on attribue les dizaines de milliers, et à moi les milliers ; il ne lui manque plus que la royauté ! » Depuis ce jour-là, Saül regardait David avec méfiance. Saül dit à son fils Jonathan et à tous ses serviteurs son intention de faire mourir David. Mais Jonathan, le fils de Saül, aimait beaucoup David et il alla le prévenir  « Mon père Saül cherche à te faire mourir. Demain matin, sois sur tes gardes, mets-toi à l’abri, dissimule-toi. Moi, je sortirai et je me tiendrai à côté de mon père dans le champ où tu seras. Je parlerai de toi à mon père, je verrai ce qu’il en est et je te le ferai savoir. » Jonathan fit à son père Saül l’éloge de David ; il dit : « Que le roi ne commette pas de faute contre son serviteur David, car lui n’a commis aucune faute envers toi. Au contraire, ses exploits sont une très bonne chose pour toi. Il a risqué sa vie, il a frappé à mort Goliath le Philistin, et le Seigneur a donné une grande victoire à tout Israël : tu l’as vu et tu en as été heureux. Pourquoi donc commettre une faute contre la vie d’un innocent, en faisant mourir David sans motif ? » Saül écouta Jonathan et fit ce serment : « Par le Seigneur vivant, il ne sera pas mis à mort ! » Alors Jonathan appela David et lui répéta tout ce que le roi avait dit. Puis il le conduisit à Saül, et David reprit sa place comme avant.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,7-12.
En ce temps-là, Jésus se retira avec ses disciples près de la mer, et une grande multitude de gens, venus de la Galilée, le suivirent. De Judée, de Jérusalem, d’Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon vinrent aussi à lui une multitude de gens qui avaient entendu parler de ce qu’il faisait. Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour que la foule ne l’écrase pas. Il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que  ceux qui souffraient d'un mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Et quand les esprits impurs le voyaient, ils se jetaient à ses pieds et criaient: «Toi, tu es le Fils de Dieu ! » Mais il leur défendait  de le faire connaître.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

L'interprétation des textes de ce jour devient chose très simple dès que l'on y introduit le mot "contestation". Il y a contestation, de la part du roi Saül, de la renommée grandissante du jeune David - et il y a contestation dans le chef des scribes et des pharisiens contre Jésus du fait de son enseignement qui fait venir à Lui beaucoup de leurs compatriotes et de leurs coreligionnaires. Ne craignent-ils pas de perdre l'autorité qu'ils exercent sur le peuple ?

Tous se sont mis à percevoir que la foule des gens simples pourrait s’éloigner de la grande rigueur de leurs pratiques, en découvrant - avec et par Jésus - que la relation à Dieu (c'est-à-dire: la religion) peut être vécue d'une manière beaucoup plus simple, tout en gardant son authenticité.


De la même façon, le roi Saül craint la popularité du jeune David. Il est  le héro de tout le peuple, lui qui a fait périr Goliath d'une simple pierre et en préservant le peuple des malheurs d'une guerre.  Comment pourrait-on se défaire d'un tel homme? Mais de même que les pharisiens ont précipité  la fin de Jésus, de même le roi Saul cherchera à éliminer le héro devenu trop célèbre en un seul jour..

Si donc Jésus est appelé aussi "fils de David", c'est bien du fait de la simplicité de son enseignement, accessible à tous les cœurs sincères.


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Tous connus, tous aimés

Message non lu par etienne lorant » ven. 19 janv. 2018, 14:18

Le vendredi de la 2e semaine du temps ordinaire

Premier livre de Samuel 24,3-21.
En ces jours-là, Saül prit trois mille hommes, choisis dans tout Israël, et partit à la recherche de David et de ses gens en face du Rocher des Bouquetins. Il arriva aux parcs à moutons qui sont en bordure de la route ; il y a là une grotte, où Saül entra pour se soulager. Or, David et ses hommes se trouvaient au fond de la grotte. Les hommes de David lui dirent : « Voici le jour dont le Seigneur t’a dit : “Je livrerai ton ennemi entre tes mains, tu en feras ce que tu voudras.” » David vint couper furtivement le pan du manteau de Saül. Alors le cœur lui battit d’avoir coupé le pan du manteau de Saül. Il dit à ses hommes : « Que le Seigneur me préserve de faire une chose pareille à mon maître, qui a reçu l’onction du Seigneur : porter la main sur lui, qui est le messie du Seigneur. » Par ses paroles, David retint ses hommes. Il leur interdit de se jeter sur Saül. Alors Saül quitta la grotte et continua sa route. David se leva, sortit de la grotte, et lui cria : « Mon seigneur le roi ! » Saül regarda derrière lui. David s’inclina jusqu’à terre et se prosterna, puis il lui cria : « Pourquoi écoutes-tu les gens qui te disent : “David te veut du mal” ? Aujourd’hui même, tes yeux ont vu comment le Seigneur t’avait livré entre mes mains dans la grotte ; pourtant, j’ai refusé de te tuer, je t’ai épargné et j’ai dit : “Je ne porterai pas la main sur mon seigneur le roi qui a reçu l’onction du Seigneur.” Regarde, père, regarde donc : voici dans ma main le pan de ton manteau. Puisque j’ai pu le couper, et que pourtant je ne t’ai pas tué, reconnais qu’il n’y a en moi ni méchanceté ni révolte. Je n’ai pas commis de faute contre toi, alors que toi, tu traques ma vie pour me l’enlever. C’est le Seigneur qui sera juge entre toi et moi, c’est le Seigneur qui me vengera de toi, mais ma main ne te touchera pas ! Comme dit le vieux proverbe : “Des méchants sort la méchanceté.” C’est pourquoi ma main ne te touchera pas. Après qui donc le roi d’Israël s’est-il mis en campagne ? Après qui cours-tu donc ? Après un chien crevé, après une puce ? Que le Seigneur soit notre arbitre, qu’il juge entre toi et moi, qu’il examine et défende ma cause, et qu’il me rende justice, en me délivrant de ta main ! » Lorsque David eut fini de parler, Saül s’écria : « Est-ce bien ta voix que j’entends, mon fils David ? » Et Saül se mit à crier et à pleurer. Puis il dit à David : « Toi, tu es juste, et plus que moi : car toi, tu m’as fait du bien, et moi, je t’ai fait du mal. Aujourd’hui tu as montré toute ta bonté envers moi : le Seigneur m’avait livré entre tes mains, et tu ne m’as pas tué ! Quand un homme surprend son ennemi, va-t-il le laisser partir tranquillement ? Que le Seigneur te récompense pour le bien que tu m’as fait aujourd’hui. Je sais maintenant que tu régneras certainement, et que la royauté d’Israël tiendra bon en ta main.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,13-19.
En ce temps-là,  Jésus gravit la montagne, et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui,et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle avec le pouvoir d’expulser les démons. Donc, il établit les Douze : Pierre – c’est le nom qu’il donna à Simon –, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, le frère de Jacques – il leur donna le nom de « Boanerguès », c’est-à-dire : « Fils du tonnerre » –, André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Zélote, et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.


On pourrait dire: tout est dans l'intitulé, car le Seigneur ne veut pas la mort du méchant, mais qu'il se convertisse et qu'il vive.

La scène un peu cocasse du roi déchu qui se fait couper un manteau de son manteau dans la grotte où il s'est retiré pour se soulager... nous montre bien que nul n'est à l'abri, nulle part, d'une oeuvre divine. Dans le cas précis, ce qui est admirable, ce n'est pas l'astuce de David, mais c'est - tout à fait - qu'afin de convertir un homme, il n'est aucun moyen dévalorisant.

Dieu sait tout ce qu'il y a dans l'homme, mais il n'agit pas comme s'il n'était qu'un vulgaire cobaye de laboratoire ! Il ne s'agit pas de vaincre, mais de le convaincre, c'est-à-dire: vaincre le cœur,  le convertir un peu plus chaque jour, s'est exclamé notre prêtre.  Il nous voit commettre des péchés, mais Il veut nous guérir du mal et nous rendre saints...

Le lien entre la première et la seconde lecture découle naturellement du fait que les disciples ne sont pas choisis selon leurs aptitudes, comme la connaissance des langues, l'éloquence, l'intelligence, la mémoire, l'attention, l'écoute et autres qualités... mais ils sont choisis selon selon le dessein, le projet de Dieu.

De sorte que Judas, le futur traître, reçoit les mêmes pouvoirs que les autres disciples. Cela nous choque, mais c'est la seulement du fait que nous connaissons déjà la fin de l'histoire ! Un autre aurait pu être le traître, puisque même Pierre, dans un moment de panique, a renié trois fois son maître - après que tous se soient enfuis pour ne pas être arrêtés, eux aussi.!

Les lectures de ce jour nous auront donc conduits plus loin que ce que l'on pouvait prévoir. Mais selon notre prêtre, il en est toujours ainsi, car la Parole, le Verbe est toujours à l'oeuvre dans les âmes. Puis-je dire que je suis ressorti tout émerveillé de me sentir aimé ?  Oui: chacune et chacun d'entre nous sommest connus entièrement et aimé sans réserve. Alléluia !


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Dix ans sur le forum

Message non lu par etienne lorant » sam. 20 janv. 2018, 15:33

Le samedi de la 2e semaine du temps ordinaire

Deuxième livre de Samuel 1,1-4.11-12.19.23-27.
En ces jours-là, David, après avoir battu les Amalécites, revint à Ciqlag et y demeura deux jours. Or, le troisième jour, un homme arriva du camp de Saül, les vêtements déchirés et la tête couverte de poussière. En arrivant auprès de David, il se jeta à terre et se prosterna. David lui demanda : « D’où viens-tu donc ? » Il lui répondit : « Je me suis échappé du camp d’Israël. » David lui dit : « Que s’est-il passé ? Raconte-le-moi ! » L’homme répondit : « Le peuple s’est enfui du champ de bataille ; beaucoup d’entre eux sont tombés et sont morts. Et même Saül et son fils Jonathan sont morts ! » Alors David arracha et déchira ses vêtements, et tous les hommes qui étaient avec lui firent de même. Ils se lamentèrent, pleurèrent et jeûnèrent jusqu’au soir, à cause de Saül et de son fils Jonathan, à cause du peuple du Seigneur et de la maison d’Israël, parce qu’ils étaient tombés par l’épée. « Ta fierté, Israël, transpercée sur tes hauteurs ! Comment sont-ils tombés, les héros ? Saül et Jonathan, aimables, pleins de charme, ni dans la vie ni dans la mort ne furent séparés, plus rapides que les aigles, plus vaillants que les lions. Filles d’Israël, pleurez sur Saül : il vous revêtait de pourpre somptueuse et rehaussait de joyaux d’or vos vêtements. Comment sont-ils tombés, les héros, au milieu du combat ? Jonathan, transpercé sur les hauteurs ! J’ai le cœur serré à cause de toi, mon frère Jonathan. Tu étais plein d’affection pour moi, et ton amitié pour moi était merveille plus grande que l’amour des femmes ! Comment sont-ils tombés, les héros ? Comment ont-elles disparu, les armes du combat ? »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,20-21.
En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient: «Il a perdu la tête.»


Cy Aelf Paris


Tandis que David pleure la mort de Saül et de son fils Jonathan, Jésus est lui-même confronté aux limites humaines. C'est bien la question des limites humaines que  soulèvent les textes de la liturgie du jour.

D'une part, il y a le deuil des personnes que nous avons beaucoup aimées et dont la mémoire porte la marque d'un chagrin qui demeure. Pleurer celles et ceux qui nous ont aidés à grandir - qu'ils soient ou non - des membres de nos familles -  demeure un remède pour le cœur.

Pour moi-même, je me souviens du superbe été qui a suivi le décès de mon père, Gabriel. Avec leur part d'héritage, mes sœurs sont parties pour l'Italie; elles ont visité tout ce qu'il est possible durant tout un mois.  Quel bel été que celui de l'année 2008 !  

Mais ni la chaleur  ni la lumière ne pouvaient me consoler - d'autant qu'à peine entrée dans la maison de repos, ma mère a dû être opérée d'une très handicapante "descente d'organes". Et le ciel demeurait tout bleu, il faisait bon, et tout ce qui pouvait me consoler et relever
relever mon esprit affligé, retombait comme autant de malveillant d'ironies  malheurs...

C'est dans ces circonstances qu'au cours d'une messe à laquelle je m'étais rendu toujours le front baissé, en marchant avec peine sous le ciel tout bleu... que le prêtre (inconnu de moi), a cité un mot de Julien Green extrait  de son Journal. Or, je venais d'en   découvrir quelques lignes. Aussitôt, j'ai ressenti que cette lecture pourrait me réconforter.  C'est cette année là,  que je me suis inscrit sur un forum catholique. E L'écriture m'a permis de me "resituer" dans ma propre existence. Au bout du compte, cet héritage-là fut beaucoup plus riche que le "monétaire" ! - évidemment.

Du reste, par la lecture de l’Évangile du jour, je suis conforté du fait de découvrir Jésus confronté aux limites humaines. Cette humilité du Seigneur, c'est - elle aussi - qui nous fait l'aimer jour après jour, en toutes circonstances.

Méditation toute personnelle  car pas de messe ce matin...




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Le chemin de la vie

Message non lu par etienne lorant » lun. 22 janv. 2018, 21:26

Le lundi de la 3e semaine du temps ordinaire

Deuxième livre de Samuel 5,1-7.10.
En ces jours-là, toutes les tribus d’Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent: «Vois ! Nous sommes de tes os et de ta chair. Dans le passé déjà, quand Saül était notre roi, c’est toi qui menais Israël en campagne et le ramenais, et le Seigneur t’a dit: “Tu seras le berger d’Israël mon peuple, tu seras le chef d’Israël.” » Ainsi, tous les anciens d’Israël vinrent trouver le roi à Hébron. Le roi David fit alliance avec eux, devant le Seigneur. Ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël. Il avait trente ans quand il devint roi, et il régna quarante ans à Hébron, il régna sur Juda pendant sept ans et demi; et à Jérusalem il régna trente-trois ans, à la fois sur Israël et sur Juda. Le roi avec ses hommes marcha sur Jérusalem contre les habitants de la région, les Jébuséens. On lui dit: «Tu n’entreras pas ici: des aveugles et des boiteux suffiraient à te repousser.» Autrement dit : David n’entrera pas ici. Mais David s’empara de la forteresse de Sion – c’est la Cité de David. David devint de plus en plus puissant. Le Seigneur, Dieu des armées, était avec lui.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,22-30.
En ce temps-là, les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient: «Il est possédé par Béelzéboul; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons.» Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole: «Comment Satan peut-il expulser Satan? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes: leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours». Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur.»


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Comme les hommes se montrent changeant !  Ils veulent une chose, mais une fois celle-ci obtenue, ils n'en veulent plus. Ils se mettent à critiquer et savent manifester une telle mauvaise foi qu'ils se mettent à regretter le temps où ils furent esclaves. Et ce qui vaut pour les peuples dans leurs estimations irréfléchies se retrouvent, bien évidemment dans la pratique de leur religion.  Voici en quelques mots ce que nous disent les textes de ce jour. Au temps où ils voulurent un roi à seule fin d'être "un peuple comme les autres", Dieu leur envoya un prophète pour les en dissuader. Il s’adressait aux juifs en leur montrant combien leur coûterait  royauté: le roi aurait la meilleure part des récoltes, le meilleur vin produit par les vignes; leurs fils devraient servir à l'armée et beaucoup mourraient au combat; leurs filles deviendraient servantes dans le palais du roi; leurs meilleures chevaux seraient pris pour renforcer la cavalerie du roi. Oui, le fait de vouloir devenir un peuple comme les autres  leur coûterait beaucoup et leur ferait regretter le "bon vieux temps où Dieu leur envoyait des Juges pour les guider dans leurs choix... Mais rien n'y vit: ils voulurent être un peuple comme les autres, eux le peuple élu par Dieu !  Hélas, tel sont les hommes: une chose ne leur suffit pas, mais il l'une et l'autre chose à la fois !

Jésus, dans l’Évangile du jour rencontre les mêmes incohérences chez les juifs lorsqu’il s'adresse à eux. Et ils vont blasphémer en attribuant le pouvoir de guérison de Jésus à des esprits impurs, à des démons. S'il existe certains actes sont qui sont reconnus "contre-nature" par les hommes, comment les mêmes hommes peuvent-il en arriver à dire, comme en paraphrasant: "C'est pour manifester le mal que Jésus fait le bien partout où il va"..." S'il en était ainsi, il nous faudrait nous réjouir de voir mourir nos enfants, de les voir sombrer dans la drogue, dans la violence gratuite, et jusque dans le "suicide altruiste."  

C'est bien telle époque que nous vivons. La médecine le constate et tente de l'expliquer de manière scientifique. Mais la science elle-même n'a-t-elle pas contribué aux destructions des villes de d'Hiroshima et Nagasaki ?  Et combien d'âmes sacrifiées dans les avortements -et il aurait encore beaucoup à dire à ce sujet car l'homme vient au monde pour aimer, non pour haïr mais pour aimer, non pour détruire mais pour bâtir, non pour prendre mais pour donner la vie - et manifester l'amour de Dieu...

http://www.doctissimo.fr/psychologie/su ... -altruiste


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Nous sommes de Sa famille

Message non lu par etienne lorant » mar. 23 janv. 2018, 16:50

Le mardi de la 3e semaine du temps ordinaire

Deuxième livre de Samuel 6,12b-15.17-19.
On rapporta au roi David : « Le Seigneur a béni la maison d’Obed-Édom et tout ce qui lui appartient, à cause de l’arche de Dieu. » David partit alors et fit monter l’arche de Dieu de la maison d’Obed-Édom jusqu’à la Cité de David, au milieu des cris de joie. Quand les porteurs de l’Arche eurent avancé de six pas, il offrit en sacrifice un taureau et un veau gras. David, vêtu d’un pagne de lin, dansait devant le Seigneur, en tournoyant de toutes ses forces. David et tout le peuple d’Israël firent monter l’arche du Seigneur parmi les ovations, au son du cor. Ils amenèrent donc l’arche du Seigneur et l’installèrent à sa place, au milieu de la tente que David avait dressée pour elle. Puis il offrit au le Seigneur des holocaustes et des sacrifices de paix. Quand David eut achevé d’offrir les holocaustes et les sacrifices de paix, il bénit le peuple au nom du Seigneur des armées. Il fit une distribution à tout le peuple, à la foule entière des Israélites, hommes et femmes : pour chacun une galette de pain, un morceau de rôti et un gâteau de raisins. Ensuite tout le monde s’en retourna chacun chez soi.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,31-35.
En ce temps-là, comme Jésus était dans une maison, arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent.» Mais il leur répond: « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »



Pour mieux comprendre ce passage, tiré du livre de Samuël, il est bon de se rappeler que les juifs, pour vaincre plus sûrement leur ennemi, avaient placé l'Arche de l'Alliance au devant de leurs troupes; ils s'étaient dit que Dieu ne pourrait faire autrement que de leur assurer une grande victoire. Mais ils perdirent cette bataille, et ce fut pour eux un grand désastre. Une fois de plus, ils avaient cru pouvoir contraindre le Seigneur à se rallier à leurs pensées. Si l'on consulte le Livre, quelques pages plus loin, on y trouve qu'après avoir emporté l'Arche, les vainqueurs, ne sachant que faire de l'objet, ils le firent voyager pour le rendre à ses propriétaires. Cette histoire révèle néanmoins qu'il est tout à fait vain de vouloir contraindre Dieu à satisfaire nos désirs, mais que c'est à nous de nous efforcer d'entrer dans ses desseins.

Mais inutile de rire de ces juifs, a dit notre prêtre ! Pour commenter son propos, notre prêtre a rapporté histoire de cet homme qui ayant choisi telle femme pour future épouse, se mit à prier durant trois années avant qu'il la retrouve... Mais leurs retrouvailles tournèrent au désastre et le mariage n'eut jamais lieu. Cependant, l'histoire ne finit pas pas là: moins d'un ans plus tard, il se épousa une voisine de son quartier, laquelle n'avait pas cessé - mais en vain - d'attirer son attention !

C'est ainsi que Seigneur guérit les cœurs sincères - du moins ceux qui se confient en lui sans réserve... A l'appui de ce commentaire, l’Évangile de ce jour semble montrer un Jésus qui ne prête guère attention à sa mère. Mais ce que dit Jésus de Marie, si l'on y regarde de près et en se fondant sur la première lecture, Jésus lui rend témoignage pour sa fidélité. N'est ce et pas Marie la première qui a entendu la parole de Dieu et l'a accomplie ? Evidemment ! Et c'est toujours le cas !





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De la royauté qui plaît à Dieu

Message non lu par etienne lorant » mer. 24 janv. 2018, 17:19

Deuxième livre de Samuel 7,4-17.
Cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Nathan. «Va dire à mon serviteur David: Ainsi parle le Seigneur: Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite? Depuis le jour où j’ai fait monter d’Égypte les fils d’Israël et jusqu’à ce jour, je n’ai jamais habité dans une maison; j’ai été comme un voyageur, sous la tente qui était ma demeure. Pendant tout le temps où j’étais comme un voyageur parmi tous les fils d’Israël, ai-je demandé à un seul des juges que j’avais institués pasteurs de mon peuple Israël : “Pourquoi ne m’avez-vous pas bâti une maison de cèdre ?” Tu diras donc à mon serviteur David: Ainsi parle le Seigneur de l’univers: C’est moi qui t’ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J’ai été avec toi partout où tu es allé, j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je t’ai fait un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l’y planterai, il s’y établira et ne tremblera plus, et les méchants ne pourront  l’humilier, comme ils l’ont fait autrefois,depuis le jour :où j’ai institué des juges pour conduire mon peuple Israël. Oui, je t’ai accordé la tranquillité en te délivrant de tous tes ennemis. Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal. Moi, je serai pour lui un père; et lui sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le corrigerai avec le bâton, à la manière humaine, je le frapperai comme font les hommes. Mais ma fidélité ne lui sera pas retirée, comme je l’ai retirée à Saül que j’ai écarté de devant toi. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera table pour toujours.» Toutes ces paroles, toute cette vision, Nathan les rapporta fidèlement à David.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,1-20.
En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer de Galilée. Une foule très nombreuse se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit. Il était sur la mer, et toute la foule était près de la mer, sur le rivage. Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et dans son enseignement il leur disait : «Écoutez ! Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin; les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé. Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux, où il n’avait pas beaucoup de terre; il a levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde; et lorsque le soleil s’est levé, ce grain a brûlé et, faute de racines, il a séché. Du grain est tombé aussi dans les ronces, les ronces ont poussé, l’ont étouffé, et il n’a pas donné de fruit. Mais d’autres grains sont tombés dans la bonne terre ; ils ont donné du fruit en poussant et en se développant, et ils ont produit trente, soixante, cent, pour un.» Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende !» Quand il resta seul, ceux qui étaient autour de lui avec les Douze l’interrogeaient sur les paraboles. Il leur disait: «C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume de Dieu; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles. Et ainsi, comme dit le prophète: “Ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon.”» Il leur dit encore : « Vous ne saisissez pas cette parabole ? Alors, comment comprendrez-vous toutes les paraboles? Le semeur sème la Parole. Il y a ceux qui sont au bord du chemin où la Parole est semée : quand ils l’entendent, Satan vient aussitôt et enlève la Parole semée en eux. Et de même, il y a ceux qui ont reçu la semence dans les endroits pierreux: ceux-là, quand ils entendent la Parole, ils la reçoivent aussitôt avec joie; mais ils n’ont pas en eux de racine, ce sont les gens d’un moment; que vienne la détresse ou la persécution à cause de la Parole, ils trébuchent aussitôt. Et il y en a d’autres qui ont reçu la semence dans les ronces : ceux-ci entendent la Parole, mais les soucis du monde, la séduction de la richesse et toutes les autres convoitises les envahissent et étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre: ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent, et ils portent du fruit: trente, soixante, cent, pour un.



Cy Aelf, Paris


Comme le langage humain rencontre des difficultés pour témoigner de Dieu !  Sur le plan humain, l'institution d'une royauté est apparue comme un avantage supplémentaire. Elle a permis de clarifier la compréhension du peuple à l'égard du phénomène divin. Les prophètes orientaient les pas des juifs en leur ouvrant des chemins dans la compréhension de la volonté divine. Puis il y eut des juges, puis des rois. A partir de la royauté de David, le peuple put mieux entrer dans la compréhension de la royauté divine. Ce fut une très grande avancée pour le peuple de se référer à un être qui leur soit supérieur en toute chose. Quelque soit l'époque, il était rassurant pour tous de savoir que leur roi règne et décide de tout ce qu'il conviendrait pour le bien du royaume. Les Juifs, en tout cas, ont bien accueilli ce type de gouvernement, d'autant qu'il était liée au phénomène divin: David comme Salomon furent châtiés pour leurs fautes - mais nos chefs de gouvernement, présidents comme premiers ministres vont jusqu'à la fin de leur mandat, quoi qu'il advienne...

L’évangile de ce jour nous offre une estimation de la royauté divine - qui nous gouverne nous aussi. Avec la parabole du semeur, Jésus nous montre que nous sommes tous invités à participer à l'édification du royaume de Dieu. Ici, pas de campagne électorale, car le programme est le même pour tous, et de toutes les nations.

Le seul ennemi n’est autre que Satan - "L’adversaire" - lequel, comme nous le voyons tous les jours sur nos écrans de télévision, ne se lasse jamais de semer le désordre, les inégalités, les idéologies les plus confuses et avant tout: la conscience que nous avons de la dignité humaine.

Si nous avons été baptisés, c'est bien pour entrer, dès à présent, aujourd’hui, dans le Royaume des Cieux.


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Dernière modification par etienne lorant le jeu. 25 janv. 2018, 22:00, modifié 1 fois.
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Fête de la conversion de saint Paul, apôtre

Message non lu par etienne lorant » jeu. 25 janv. 2018, 21:11

Livre des Actes des Apôtres 22,3-16.
En ces jours-là, Paul dit au peuple : « Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie, mais élevé ici dans cette ville, où, à l’école de Gamaliel, j’ai reçu une éducation strictement conforme à la Loi de nos pères ; j’avais pour Dieu une ardeur jalouse, comme vous tous aujourd’hui. J’ai persécuté à mort ceux qui suivent le Chemin du Seigneur Jésus ; j’arrêtais hommes et femmes, et les jetais en prison ; le grand prêtre et tout le collège des Anciens peuvent en témoigner. Ces derniers m’avaient donné des lettres pour nos frères de Damas où je me rendais : je devais ramener à Jérusalem, ceux de là-bas, enchaînés, pour qu’ils subissent leur châtiment. Donc, comme j’étais en route et que j’approchais de Damas, soudain vers midi, une grande lumière venant du ciel m’enveloppa de sa clarté. Je tombai sur le sol, et j’entendis une voix  dire: “Saul, Saul, pourquoi me persécuter?” Et  je répondis : “Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes.” Ceux qui étaient avec moi virent la lumière, mais n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. Alors je dis : “Que dois-je faire, Seigneur ?” Le Seigneur me répondit : “Relève-toi, va jusqu’à Damas ; et là on te dira tout ce qu’il t’est prescrit de faire.” Comme je n’y voyais plus rien, à cause de l’éclat de cette lumière, je me rendis à Damas, conduit par la main de mes compagnons.Or, Ananie, un homme religieux selon la Loi, à qui tous les Juifs résidant là rendaient un bon témoignage, vint se placer près de moi et me dit : “Saul, mon frère, retrouve la vue.” Et moi, au même instant, je retrouvai la vue, et je le vis. Il me dit encore : “Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la voix qui sort de sa bouche. Car tu seras pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu. Et maintenant, pourquoi tarder ? Lève-toi et reçois le baptême, sois lavé de tes péchés en invoquant son nom.” »


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 16,15-18.
En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création.Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien.»


Cy Aelf, Paris

Il est bon pour nous que le Seigneur ne juge pas les hommes et les femmes selon leurs pensées et leurs réflexions. En effet,  Il regarde plus loin que les actes posés par l'être humain et ce qu'il garde en son cœur, intimement. Et ce qu'Il a trouvé dans le cœur de Paul, c'est de l'ardeur, de la persévérance, un grand zèle religieux. Au commencement: un zèle mal placé, comme on en trouve chez les fanatiques - et nous sommes bien placés pour savoir jusqu'où peut aller le zèle religieux quand il se mue en fanatisme...

Mais c'est au moment où il va mener campagne contre les "hérétiques chrétiens" que le futur apôtre qu'il tombe sur le sol et devient aveugle. Cette cécité soudaine accompagne de nombreuses conversions, quand bien même elle ne touche que l'esprit - on parle de "Nuits de l'âme.  Le bouleversement est tel que l'homme ne sait plus ce qu'il doit faire ensuite; il n'est guère étonnant que le futur Paul ait été rendu aveugle!

Pour discerner la vraie Lumière parmi toutes les les "lumières" qui se présentent à l'esprit, il faut l'effacement de tout ce qui appartient à l'idéologie, au consensus et même à cette sorte de "bonne volonté" prudente et qui n'engage à rien. "Parmi les catholiques, il y a beaucoup de femmes et d'hommes de bonne volonté, mais il y a peu de convertis", a dit notre prêtre. C'est qu'ils n'en ont pas besoin. Mais le futur apôtre, l'auteur d'épîtres qui ont gardé, jusqu'à nous, leur force et leur fraîcheur, est devenu aveugle pour mieux voir, puis s'est rendu au désert comme l'ont fait tous les prophètes.

Le choix du texte de l’Évangile s'applique très concrètement à ce qu'a vécu l'apôtre en débarquant à Malte: en ramassant des broussailles pour faire du feu, il se fit mordre par un serpent sans en souffrir aucun mal (voir : Les Actes des Apôtres, au chapitre 28:1-6) - encore une image forte pour désigner celles et ceux que le Seigneur a choisi parmi tous pour vaincre l'antique serpent - celui du Jardin de l'Eden... car tout se tient dans l'Histoire Sainte !


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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Mémoire des saints Timothée et Tite

Message non lu par etienne lorant » ven. 26 janv. 2018, 14:35

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 1,1-8.
Paul, Apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie que nous avons dans le Christ Jésus, à Timothée, mon enfant bien-aimé. À toi, la grâce, la miséricorde et la paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur. Je suis plein de gratitude envers Dieu, à qui je rends un culte avec une conscience pure, à la suite de mes ancêtres, je lui rends grâce en me souvenant continuellement de toi dans mes prières, nuit et jour. Me rappelant tes larmes, j’ai un très vif désir de te revoir pour être rempli de joie. J’ai souvenir de la foi sincère qui est en toi: c’était celle qui habitait d’abord Loïs, ta grand-mère, et celle d’Eunice, ta mère et j’ai la conviction que c’est aussi la tienne. Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier; mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10,1-9.
En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où il allait se rendre. Il leur dit: « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison. ’S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur: “Le règne de Dieu s’est approché de vous.”
»

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

"Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un  esprit de force, d’amour et de pondération."  Par pondération, on peut aussi comprendre: équilibre et modération." Le message de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ permet évidemment de se réjouir, mais il ne faut pas frapper tambour et sonner trompettes ! A quoi reconnaît-on une joie véritable?  Plus aux yeux qui brillent de compréhension que d'exclamations et de cris ! Car le message de l’Évangile est grave tout en apportant une grande joie. La réjouissance de l'esprit est de celles qui s'apprécient dans le recueillement et une joie calme et profonde.

Saint Paul écrivant à Timothée, dont le nom signifie "qui craint Dieu" - révèle cette joie céleste qui, seule parmi toutes, peut permettre de supporter quelques souffrances dans l'apostolat... Quant à ces assemblées où l'on chante "Jésus, reviens, Jésus reviens !" - que s'attendons qu'il se produise?  Bien sûr, Jésus est présent, mais pourquoi ne l'écoute-t-on pas ?  

Cette pondération, cette mesure dans l'annonce de la bonne nouvelle, voici ce qui permet un dialogue véritable ainsi qu'une compréhension qui demeure. Ce sont avec les mêmes "qualités de consignes" que Jésus envoie prêcher les disciples. Pour la plupart, ce sont des pécheurs, des ouvriers de la mer, des gens tout simples, comment peuvent-ils évangéliser, si ce n'est dans une grande simplicité ?  C'est par leur simplicité et ensuite seulement par des signes qu'ils convertiront des âmes par ces simples mots : "“Le règne de Dieu s’est approché de vous.” »



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«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Tempêtes dans les consciences

Message non lu par etienne lorant » sam. 27 janv. 2018, 14:42

Le samedi de la 3e semaine du temps ordinaire

Deuxième livre de Samuel 12,1-7a.10-17.
En ces jours-là, le Seigneur envoya vers David le prophète Nathan qui alla le trouver et lui dit  « Dans une même ville, il y avait deux hommes; l’un était riche, l’autre était pauvre. Le riche avait des moutons et des bœufs en très grand nombre. Le pauvre n’avait rien qu’une brebis, une toute petite, qu’il avait achetée. Il la nourrissait, et elle grandissait chez lui au milieu de ses fils ; elle mangeait de son pain, buvait de sa coupe, elle dormait dans ses bras : elle était comme sa fille. Un voyageur arriva chez l’homme riche. Pour préparer le repas de son hôte, celui-ci épargna ses moutons et ses bœufs. Il alla prendre la brebis du pauvre, et la prépara pour l’homme qui était arrivé chez lui.» Alors, David s’enflamma d’une grande colère contre cet homme, et dit à Nathan: «Par le Seigneur vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort !  Et il remboursera la brebis au quadruple, pour avoir commis une telle action et n’avoir pas épargné le pauvre. » Alors Nathan dit à David : « Cet homme, c’est toi ! Ainsi parle le Seigneur Dieu d’Israël : Désormais, l’épée ne s’écartera plus jamais de ta maison, parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Ourias le Hittite pour qu’elle devienne ta femme. Ainsi parle le Seigneur: De ta propre maison, je ferai surgir contre toi le malheur. Je t’enlèverai tes femmes sous tes yeux et je les donnerai à l’un de tes proches, qui les prendra sous les yeux du soleil. Toi, tu as agi en cachette, mais moi, j’agirai à la face de tout Israël, et à la face du soleil ! » David dit à Nathan: « J’ai péché contre le Seigneur ! » Nathan lui répondit : « Le Seigneur a passé sur ton péché, tu ne mourras pas. »Cependant, parce que tu as bafoué le Seigneur, le fils que tu viens d’avoir mourra. » Et Nathan retourna chez lui. Le Seigneur frappa l’enfant que la femme d’Ourias avait donné à David, et il tomba gravement malade. David implora Dieu pour le petit enfant : il jeûna strictement, et, quand il rentrait chez lui, il passait la nuit couché par terre. Les anciens de sa maison insistaient auprès de lui pour qu’il se relève, mais il refusa, et ne prit avec eux aucune nourriture.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,35-41.
Ce jour-là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien quelle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et disent: «Maître, nous sommes perdus; cela ne te fait rien ?» Réveillé, il menaça le vent et  la mer: « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »



Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Le prophète Nathan a proposé à David de prononcer un jugement contre un homme qui s'est emparé d'une brebis qui était sa seule et unique consolation -  faisant périr. Et cet homme n'est autre que le roi David lui-même.

Comment un homme peut-il en arriver à se corrompre ainsi par l'envie ?  Mais de la même manière: qui d'entre nous n'a pas convoité le bien d'autrui ?  Méfions-nous de nous-mêmes, car sans aller jusqu'au crime prémédité, c'est très souvent de la même manière, par simple envie, que nous tombons dans le péché. Nous entrons en débat avec notre propre "moi", notre conscience, avec de valses hésitations, et nous en arrivons à voiler notre propre sens de la justice. C'est ensuite un lourd labeur de la conscience sur elle-même afin de se libérer du poids des fautes ainsi commises.

Si le sacrement de confession/réconciliation est pénible, ce n'est pas tant du fait de l'aveu - qui se perdra dans le secret, mais du fait qu'il nous oblige à nous regarder en face - l'écoute par le prêtre agit comme un miroir  pour nos laideurs cachées... le soulagement final n'en est que plus grand. C'est paradoxal, mais ce soulagement est irremplaçable et source d'un très grand soulagement de l'âme.

Le choix des textes de la liturgie est, de nouveau, admirable. Car, en ce sens, la tempête sur la mer de Galilée symbolise à merveille les secousses et les soubresauts des âmes qui s'inquiètent pour leur salut. C'est bien comme une tempête que provoque dans l'âme ce retour sur elle-même. Mais le Seigneur n'a pas dédaigné de monter avec nous, avec les apôtres, dans la barque exposée à la tempête !  D'où cette Parole extraordinaire : "Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs !


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Joie extraordinaire des convertis

Message non lu par etienne lorant » lun. 29 janv. 2018, 12:11

Deuxième livre de Samuel 15,13-14.30.16,5-13a.
En ces jours-là, un messager vint annoncer à David : « Le cœur des hommes d’Israël a pris parti pour Absalom. » Alors David dit à tous ses serviteurs, qui étaient avec lui à Jérusalem : « Debout, fuyons ! Autrement nous n’échapperons pas à Absalom. Vite, partez ! Sans quoi, il nous gagnera de vitesse, il nous précipitera dans le malheur et passera la ville au fil de l’épée. » David montait par la montée des Oliviers ; il montait en pleurant, la tête voilée ; il marchait pieds nus. Tous ceux qui l’accompagnaient avaient la tête voilée ; et ils montaient en pleurant. Comme le roi David atteignait Bahourim, il en sortit un homme du même clan que la maison de Saül. Il s’appelait Shiméï, fils de Guéra. Tout en sortant, il proférait des malédictions. Il lançait des pierres à David et à tous les serviteurs du roi, tandis que la foule et les guerriers entouraient le roi à droite et à gauche. Shiméï maudissait le roi en lui criant : « Va-t’en, va-t’en, homme de sang, vaurien ! Le Seigneur a fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül dont tu as usurpé la royauté ; c’est pourquoi le Seigneur a remis la royauté entre les mains de ton fils Absalom. Et te voilà dans le malheur, car tu es un homme de sang. » Abishaï, fils de Cerouya, dit au roi : « Comment ce chien crevé peut-il maudire mon seigneur le roi ? Laisse-moi passer, que je lui tranche la tête. » Mais le roi répondit : « Que me voulez-vous, fils de Cerouya ? S’il maudit, c’est peut-être parce que le Seigneur lui a ordonné de maudire David. Alors, qui donc pourrait le lui reprocher ? » David dit à Abishaï et à tous ses serviteurs : « Même celui qui est mon propre fils s’attaque à ma vie : à plus forte raison ce descendant de Benjamin ! Laissez-le maudire, si le Seigneur le lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur considérera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. » David et ses hommes continuèrent leur chemin.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 5,1-20.
En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens. Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ; il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ; en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui et cria d’une voix forte: « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! » Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. De la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte. Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Après avoir commis de nombreux abus, comme seuls peuvent se le permettre des hommes investis de pouvoirs sur autrui, le roi David est rentré en lui-même et il a pris le chemin de la conversion et de la grâce. Le voici tout différent, plus proche du jeune homme qui, d'une seule pierre de sa fronde fut vainqueur du géant Goliath. Mais Absalom, son troisième fils, cherche à lui ravir son trône. Cependant, David a retenu l'amère sanction qui lui fut infligée pour avoir pris la femme de son meilleur soldat, tout aveuglé qu'il fût par son désir. La leçon  a bien servi et le roi n'entrera certes pas dans un nouveau conflit sanglant, d'autant que son rival n'est autre que son dernier fils... Mieux vaut fuir le pouvoir que d'en user par la violence et par le sang. De sorte que la fuite - la fuite devant notre liberté de choisir entre le bien et le mal -et  une grande rigueur à ne rechercher que le bien, voici un chemin de sainteté.

L’Évangile nous montre justement l'état lamentable dans lequel se trouve le possédé, tombé si bas qu'il n'a plus le contrôle de ses paroles.  Ce sont bien les démons qui s'adressent à Jésus, ce n'est pas le possédé - sa conscience n'a-t-elle pas été complètement  annihilée par les démons ?  Ce sont eux qui s'adressent à Jésus, car le possédé n'a plus sa volonté propre.

Une question a été soulevée par notre prêtre: si tel est le pouvoir des démons lorsqu'ils s'en prennent aux êtres humains, quel est le pouvoir que confère une pratique religieuse sincère et saine ?  La réponse fut celle-ci: l'incitation aux bonnes actions augmente dans le cœur et l'âme, mais avec cette résistance - la crainte de ne plus avoir de vie "normale".  Mais la norme habituelle, c'est la faute, en dépit même de la bonne volonté. La plupart d'entre nous, a-t-il ajouté, sommes constamment invités à vivre "comme tout le monde" - tandis que la sainteté !  Il existe pourtant un critère infaillible pour reconnaître que l'on est sur la bonne voie - et c'est la Joie. Une joie, secrète, intime, légère,  mais qui fait briller le sourire et qui fait comme éclairer le front - disent les convertis - lesquels seront mis à l'épreuve.....


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