Didyme a écrit : ↑dim. 04 nov. 2018, 15:13
Il me semble comprendre par là que vous dites que l'âme est comme pure, que c'est notre condition terrestre soumise à notre corps aveuglant qui provoque le péché, péché qui s'imprime comme un résidu dans l'âme. Certes il y aurait une trace mais le péché ne viendrait pas de l'âme mais de "Quelque chose qui vient de la matière, une impression laissée par l'existence terrestre".
Est-ce que j'ai bien compris ?
Ce n'est pas ce que j'espérais faire passer.
Sur les péchés rémissibles et irrémissibles
L'âme, une fois la mort physique, est pleinement consciente des choix qu'elle a réalisés. Elle se reconnait coupable et se juge elle-même. C'est donc qu'elle portait une sorte de voile qui l'empêchait de discerner clairement les conséquences de ses choix.
Le corps physique a ses exigences que l'âme ne possède pas. La principale raison d'être du corps physique est la persistance de l'information génétique et mémorielle dans la matière. Dans certaines circonstances, cette nécessité impérieuse peut entrer en conflit avec nos valeurs morales et engendrer une déviation (un péché).
Nos actions sont la résultante de plusieurs variables. On agit aussi selon les données et les contextes dans lesquels nous nous trouvons, les variables environnementales. Le péché ainsi commis n'est pas un péché absolu en ce qu'il concerne des circonstances terrestres. C'est notre nature humaine, nos exigences en tant qu'espèce vivante, qui conduit au péché.
C'est pour quoi tous ces péchés soumis au Monde, soumis aux nécessités biologiques, seront remis. Mais vous savez également qu'un péché n'est pas remis : celui en esprit. Là, les impératifs corporels ne jouent aucun rôle. C'est l'âme, en pleine conscience, qui décide de pécher. C'est là un péché absolu, irrémissible.
Sur la nature de l'âme et sur l'entachement partiel des péchés
Je comprends votre désir d'affirmer qu'une âme ne peut être dissociée de DIEU puisqu'elle procède de Lui, vient de Lui, est de la même substance que Lui. Mais, c'est mettre de côté Matthieu 5, 30 :
Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
On voit ici que Jésus tente de nous instruire sur l'enfer. Ce qui provoque chez toi une occasion de chute, retire-le de ta personne. Parce que cette part t'emportera tout entier dans la perdition. En chaque homme existe cette part. En chaque homme existe également une part qui
garde et se souvient.
Parlons de l'âme un petit peu. Qu'est-ce ? Une forme ? Non ! Une structure ? Non ! Un ensemble ? Peut-être. Une âme semble être un ensemble qui fait sens. Qui porte une identité, qui porte une mémoire, qui porte une responsabilité. Qu'est-ce que cela pourrait signifier quant à ce que dit Jésus ? Notre âme est comparable à un corps glorieux. Si elle possède une part corrompue, un appendice déficient, pourrions-nous nous en séparer ? En voilà une question !
Est-ce qu'une âme est totalement une ? Non, je ne crois pas. Elle est d'abord communion avec DIEU. C'est-à-dire que mon âme peut se dissoudre dans DIEU, habiter son sein, être DIEU, participer à son existence. Alors, mon âme n'a pas de frontière intime. Elle n'est pas délimitée. Elle n'est pas une entité unique et isolée. Se pourrait-il alors qu'une part de mon âme se sépare, soit "
comme un sarment, jeté dehors, et qui se dessèche (Jean 15, 6). Si la part souillée de mon âme peut être retirée, comme un sarment malade, n'est-ce pas elle qui est jetée au feu ?
Est-ce notre être tout entier qui doit subir l'exile ou seule notre part déficiente ?
Sur le choix absolu de l'âme
Aussi, plus loin, vous avez parlé de la part de "oui". J'aimerais éclaircir ce point.
Il me semble que ce n'est pas tant que l'âme dispose d'une orientation morale vers le bien qui compte ici. C'est qu'elle dispose de la même nature que l'Être divin. Ce qui l'enclin instinctivement à s'unir, à faire alliance, à communier avec ce qui est de même nature. Ce qui l'empêchait de se reconnaitre semblable appartient au Monde, au sensible, à la corporalité, à la matière. Une fois extraite de ce contexte, elle devrait se reconnaitre semblable.
Si vous pouvez affirmer avec moi qu'il existe une vérité dans les contes et dans la mythologie biblique, vous pourrez observer que Lucifer, le Diable, Satan est toujours présenté comme une créature divine. De ce fait, elle devrait appartenir à DIEU et participer à son existence. Cependant, ce qui l'empêche bien souvent de se présenter comme telle, c'est la tentation du pouvoir, du mensonge et de la jouissance. L'âme qui ne parvient pas à l'humilité, à la clairvoyance et au dépouillement ne pourra vouloir s'unir à DIEU. Elle préfèrera jouir de son existence individuelle.
Voilà le "non" radical : celui qui ne reconnait pas DIEU comme semblable, comme PÈRE, comme source unique. Ce sont les invités à la noce qui ne veulent pas venir (Matthieu 22, 3).
Il est radical, car l'âme est toute consciente. Son choix est irréversible, car il ne souffre pas des variables contextuelles, environnementales, biologiques, etc. Si elle refuse de s'annihiler en Christ, de vivre en Lui, par Lui, à travers Lui, elle poursuit une existence esseulée, morne et douloureuse.
Le manque qu'elle ressentirait viendrait de sa nature profonde, insatisfaite de sa propre situation, mais inapte à réintégrer le TOUT. Jamais elle n'accèdera à la béatitude, sans cesse à la recherche d'une rétribution qui ne viendra pas. Car elle s'est trompée de chemin et que l'après-vie ne saurait lui fournir les mêmes satisfactions éphémères que le Monde. Elle subsisterait par sa nature, mais serait également torturée par elle.
La radicalité des "non" et des "oui" appartiennent uniquement à l'âme en tout conscience. Dans la parabole, Jésus affirme que les invités sont tués et leur maison brûlée. Ce qui signifie qu'ils n'auront plus l'occasion de revenir sur leur choix. Leur identité est morte et leurs fondations détruites. Ils ne feront pas partie des invités qui jouissent des noces du Christ.
Remarquez aussi qu'il est dit que le Roi faire rassembler
tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Mais celui qui ne vient pas vers DIEU pour communier, celui qui ne se revête pas d'habits de fête pour honorer le PÈRE est
jeté, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Didyme a écrit : ↑dim. 04 nov. 2018, 15:13
Vous avez raison, j'aurais dû répondre. Surtout que c'est moi qui vous ai posé des questions.
Veuillez m'excuser. Je ne désirais pas vous forcer la main.
Vous ne me devez rien, Didyme. C'est moi qui vous suis redevable.