Archidiacre a écrit : ↑mar. 15 janv. 2019, 13:16
Toujours et encore les mêmes raccourcis fondés sur du vide... Comment arrivez-vous à nous faire croire que les Papes valide des "fanfares"? en confondant des messes ordinaires avec d'autres cérémonies en plus de ça? D'où tirez vous que l'usage de la batterie et de la guitare est une généralité? Ne vous fatiguez pas à donner une source (vous n'en avez donné absolument aucune depuis le début du fil, bien satisfait de vos propres a priori sans fondement), sa déclaration d'origine souligne au contraire la nécessité de sauvegarde et de ne pas tomber dans la "médiocrité, superficialité et banalité". En lisant le texte du Pape, on ne peut pas faire le raccourci entre une musique adaptée aux cultures qu'elle vise (et n'imaginez pas que c'est du relativisme) et une musique liturgique de "fanfare" qui perd tout sens de spiritualité.
A cet égard, apparaît une double mission que l’Eglise est appelée à poursuivre, en particulier à travers ceux qui, à titre divers, œuvrent dans ce secteur. Il s’agit, d’un côté, de sauvegarder et de valoriser le patrimoine riche et multiforme hérité du passé, en l’utilisant de façon équilibrée dans le présent et en évitant le risque d’une vision nostalgique ou «archéologique». D’autre part, il est nécessaire de faire en sorte que la musique sacrée et le chant liturgique soient pleinement «inculturés» dans les langages artistiques et musicaux de l’actualité; c’est-à-dire qu’ils sachent incarner et traduire la Parole de Dieu en chants, sons, harmonies qui font vibrer le cœur de nos contemporains, en créant également un climat émotif opportun, qui dispose à la foi et suscite l’accueil et la pleine participation au mystère que l’on célèbre.
La rencontre avec la modernité et l’introduction des langues parlées dans la liturgie a sans aucun doute soulevé de nombreux problèmes: de langages, de formes et de genres musicaux. Parfois a prévalu une certaine médiocrité, superficialité et banalité, au détriment de la beauté et de l’intensité des célébrations liturgiques. Pour cela, les divers protagonistes de ce domaine, musiciens et compositeurs, directeurs et choristes de scholae cantorum, animateurs de la liturgie, peuvent apporter une précieuse contribution au renouveau, surtout qualitatif, de la musique sacrée et du chant liturgique. Pour favoriser ce parcours, il faut promouvoir une formation musicale adaptée, également chez ceux qui se préparent à devenir prêtres, dans le dialogue avec les courants musicaux de notre temps, avec les instances des divers domaines culturels, et dans une attitude œcuménique
https://w2.vatican.va/content/francesco ... sacra.html
Vous appliquez juste votre méthode d'acrobatie mentale habituelle: vous minimisez tout ce qui vous contredit et vous extrapolez tout ce qui vous rassure. C'est insuffisant pour quelqu'un qui cherche la vérité. Et pourquoi avoir peur de jouer les "barbant de service"? N'est-ce pas ce que vous faites sur ce forum dans le fond? Pourquoi présupposer que vous n'auriez que des retours négatifs? On dirait que vous vous enfermez dans votre monde de plainte et de grognement et qu'il vous plait...
J'aimerai aussi savoir d'où vous tenez qu'il n'y a pas de débat sur les différends théologiques et qu'il y en avait bien plus avant Vatican II, car j'ai un doute. A l'époque de Pie XI, les rencontres des Malines étaient une nouveauté. Je précise que je parle de débats et non d'attaques entâchées d'inimité, de prosélytisme (dans sa définition négative actuelle).
Commençons par le texte du concile cité plus haut. Voilà un texte qui dit une chose, puis son contraire. Et c'est parfaitement déroutant. Un premier paragraphe rappelle le "trésor inestimable" de la musique sacrée, "au-dessus de tous les arts". Par la suite, elle est même qualifiée de "sainte". Et chose très intéressante, il est question qu'elle "favoris[e] l'unanimité". Ne doit-on pas comprendre qu'en favorisant l'unanimité elle ne doit heurter personne ? Cela semble logique. Et tout à coup, on tombe sur un "Mais". Et là, le texte bifurque à 180° pour annoncer le contraire de ce qui vient d'être dit : "Mais l’Église approuve toutes les formes d’art véritable, si elles sont dotées des qualités requises, et elle les admet pour le culte divin." On voit bien, dans cette phrase, qu'est soudain ouverte la porte à toutes les innovations possibles. Car en réalité, il est très vague de définir ces autres "formes d'art", qui se démarquent de celles dont il vient d'être question, en les qualifiant de "véritables, dotées des qualités requises", ce qui peut s'appliquer à tout suivant le jugement de chacun.
Et ensuite ça continue : l'orgue est l'instrument de l'Église, vénérable, traditionnel, etc., "Mais" ! On admet l'introduction d'autres instruments.
On se retrouve avec un texte très ambiguë, très ouvert, qui ouvre la porte à tout ce que l'on veut.
Merci Archidiacre ! Vous venez de me livrer la preuve, noir sur blanc, que l'origine de toutes ces innovations est bel et bien dans les textes du Concile.
Et bien sûr, on a fait fi de la fameuse "unanimité" qui devait être recherchée, puisqu'on a imposé des styles et des goûts qui n'étaient pas ceux de tout le monde, suscitant le scandale chez beaucoup.
Quant au texte de François, il se démarque du texte du concile en allant encore plus loin. À présent, il est question de sauvegarder le patrimoine du passé "de façon équilibrée", donc réduite, avant de demander sans aucune ambiguïté que la musique liturgique soit "inculturée" dans les styles actuels. C'est très clair. Il s'étend même sur les effets attendus : "faire vibrer le cœur des contemporains" et créer un "climat émotif opportun". Le problème, c'est que les goûts des contemporains sont variés. Tout le monde ne vibre pas sur des chansons de Charles Aznavour et de Serge Lama. Et parmi ceux qui "vibrent" à ces musiques, tous ne vont pas vibrer dans le contexte de la messe, car tout le monde n'accepte pas d'être sollicité dans ces sortes d'émotions au moment de la messe.
Donc quelle est la conséquence ? La joie de quelques uns, sans doute, et la tristesse, la frustration, la colère, le répulsion, le scandale chez d'autres. Il n'y a plus unanimité et unité, mais division et exclusion.
La dernière partie de la lettre oppose la "médiocrité", qui serait à l'origine des "problèmes" suscités par cette liturgie jusqu'à présent, à la "qualité" qui est dorénavant requise et qui va tout arranger. Mais là encore, c'est complètement subjectif. Qui va décider que tel chant, telle chorale, sont de qualité ou médiocres ? Car il faut tenir compte aussi des moyens dont dispose une paroisse. Toutes n'ont pas de chorales virtuoses dirigées par des chefs géniaux, accompagnés par des orchestres du niveau du CNSM ! Et avant-hier, je ne prétendrais pas que la chorale et la fanfare que j'ai entendues étaient médiocres, ou que leur répertoire était d'un niveau mauvais. Non, ils étaient même assez au point, et la musique, en soi, n'était pas spécialement laide. Quand il est question des goûts et des couleurs, tous les avis sont possibles.
Enfin, une recommandation intéressante à la fin de la lettre que vous citez : que la formation musicale souhaitée soit "dans une attitude œcuménique". Ce sont les derniers mots. Comment ne pas voir un lien entre la demande d'appropriation des styles musicaux contemporains et la perspective de l'œcuménisme ? Ce lien est clairement formulé.