Tiens donc.Quejana écrit :
Ce sujet me tracasse depuis plus d'un an. Il y a un certain temps, un pasteur nous a recommandé de lire les livres de Nietzsche, disant que cela renforcerait notre foi, en la débarrassant de ses faux dieux.
Il m'est difficile d'imaginer qu'un pasteur puisse distribuer autour de lui des conseils de lecture à propos de Nietzsche.
[...]
Si beaucoup de chrétiens lisent Nietzsche ? je ne sais pas. Première nouvelle que j'en ai ! Il en prendrait combien pour faire beaucoup ? Je ne sais pas.Je me demande maintenant pourquoi autant de chrétiens lisent Nietzsche : quel profit spirituel tirent-ils de cette lecture ? peut-il apporter quelque chose à notre foi ?
Le profit spirituel ? Pour cela, il nous faudrait le demander à l'un de ces chrétiens lecteurs de Nietzsche. Votre pasteur parlait d'être débarrassé de faux dieux. Il aurait été bon de savoir à quels faux dieux il songeait.
Si la lecture de Nietzsche peut apporter quelque chose à la foi ? Peut-être ... difficile à dire ... J'hésiterais parce que je sais que même des expériences "négatives" peuvent par la bande aider à se définir soi-même.
Sauf qu'en général quand on recommande un auteur on laisse entendre que celui-ci devrait pouvoir influer positivement sur la façon de voir les choses chez le lecteur. On s'attend à ce qu'ensuite le lecture ait une meilleure appréhension de Dieu, ait accès à une meilleure intelligence du mystère ou qu'il puisse perdre une sorte de fascination pour la science qui l'aurait tenu captif de poncifs matérialistes athées et etc. Un bon auteur à fréquenter peut parfois ouvrir le chemin pour la croyance en Dieu, parce qu'il nous démontrera que la chose ne serait pas aussi sotte que tout le monde le dirait.
Pour ma part, je ne suis pas un "grand" lecteur de Nietzsche. Je n'aime pas du tout. Je trouve ce qu'il exprime comme étant bien trop confus. De mes lectures d'Ainsi parlait Zarathoustra, je n'ai rien retenu vraiment. Si ça se présente comme de la poésie alors je vais dire que c'est une poésie qui ne me touche guère.
La seule impression générale qui me reste de Nietzsche tiendrait sur un timbre-poste. Et ce serait le sentiment d'avoir eu affaire à un être torturé, indécis, affirmant une chose et son contraire et au final que rien ne serait vraiment vrai sinon peut-être le seul grand dessein non défini que le sujet-héros aura pu décider de poursuivre. La vérité dans la quête mais sans qu'il soit nécessaire de trouver, chercher pour chercher.
Honnêtement, je ne saurais voir en quoi la fréquentation des pages de Nietzsche devrait avoir pour effet de chasser les idoles. A la limite, je pourrais comprendre qu'un néo-protestant ennemi des religions puisse se réjouir à voir Nietzsche mordre dans le religieux et sembler congédier les jésuites et tout. Sauf que chasser les jésuites n'est une garantie de rien quant au fait de ne plus pouvoir sacrifier soi-même à tout un tas d'idoles. Oui, même après avoir mis la hache dans toutes les religions existantes !
Je n'en ai jamais vu.Je me pose aussi une autre question : y a-t-il des auteurs chrétiens du XXe siècle qui se sont employés à réfuter Nietzsche ou bien à l'opposé, à se servir de sa philosophie pour démontrer l'existence de Dieu et le bien-fondé du christianisme ?