La peine capitale en question

« Par moi les rois règnent, et les souverains décrètent la justice ! » (Pr 8.15)

Êtes-vous favorable à la peine capitale ?

Oui
12
13%
Oui mais seulement dans certains cas exceptionnels
15
16%
Non
67
71%
 
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Carhaix » jeu. 11 juil. 2019, 20:00

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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Carhaix » jeu. 11 juil. 2019, 20:16

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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Carhaix » jeu. 11 juil. 2019, 20:21

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James
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par James » jeu. 11 juil. 2019, 23:15

Kerygme a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 19:08
Bonjour James,

Ce n'est pas en ce sens que je l'ai fait, mais plutôt une façon de dire qu'on joue beaucoup en ce moment avec les boîtes de Pandore.
Comme je le disais l'argument sur le "avant c'était .." qui prime, au point même d'avoir baissé les bras. Constantin aurait-il fait du Christianisme une religion d'état si les Chrétiens de l'époque avaient abandonné l'idée d'évangéliser la société, d'y apporter les valeurs chrétiennes ? Jeanne d'Arc aurait elle bouté l'anglais en restant dans sa campagne à se morfondre ?

Le défaitisme c'est ne plus avancer, c'est donc s'arrêter. C'est abandonner l'élan missionnaire et ne plus faire avancer le Royaume de Dieu.
Cher Kerygme,

A autre époque, autres valeurs!
Constantin n'avait pas un afflux massif et permanent de croyants revendicateurs d'une autre religion à gérer, et Jeanne d'Arc n'avait pas à composer avec les partisans d'une laïcité qui ne s'en serait prise qu'à sa seule religion. C'était un temps que les moins de 250 ans ne peuvent pas connaitre, un temps où les dirigeants catholiques n'avaient pas intégré à leur logiciel le droit-de-l'hommisme, un temps où on boutait les arabes à Poitiers. Aujourd'hui, on les accueille à bras ouverts et on leur construit des mosquées...

Pour ma part, je l'ai déjà expliqué sur ce forum, je pense que l'heure n'est plus à se considérer comme le phare de l'humanité, mais il s'agit plutôt de penser communautarisme. Notre existence sur ces terres est menacée et nous devons réfléchir à la manière la plus adéquate qui nous permettrait de conserver notre Foi, nos valeurs et notre mode de vie.
Kerygme a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 19:08
Vous dites parlons concrètement, êtes vous certain qu'il faille attendre une dictature bolchévique ou un califat ? Au rythme ou vont les choses c'est probablement mon voisin qui me lapidera sur le parvis de l'église plutôt qu'un russe qui vendra m'occire.
Quand je parlais de dictature bolchévique, je ne voulais pas parler d'un russe. En matière de reductio ad "patriarcum", d'invocation des heures les plus sombres de notre histoire et de délation sur les réseaux sociaux d'un tel qui n'aurait souscrit pleinement à l'idéologie dominante, nos concitoyens progressistes n'ont pas grand chose à envier aux camarades de l'URSS dans leur manière de se comporter au quotidien. S'ils ne mettent pas à mort physiquement leurs détracteurs (pour le moment) ils agissent méthodiquement pour les mettre à mort socialement. Le terme qu'ils emploient pour qualifier une personne sur laquelle ils se sont ainsi déchainés est "canceled", ça laisse rêveur! Je ne les vois pas dans l'immédiat se prononcer en faveur de la peine de mort pour les "fachos" que nous sommes mais si quelques antifas et assimilés pouvaient se charger de nous faire connaitre, via quelques caresses un peu fermes de leurs battes de baseball, les joies de la paraplégie, vous n'en verriez pas beaucoup pour s'en plaindre.

Quant au cas du califat, et bien la mise à mort est chose normale. Vous ne trouverez parmi les membres de la oumma pas grand monde pour s'y opposer. Pourquoi le feraient-ils? Je n'ai pas vu beaucoup d'entre eux la combattre en terre d'islam alors chez les kouffars...

Quoiqu'il en soit, je souscris totalement au fait que ce soit votre voisin qui s'en prenne d'abord à vous pour une raison X ou Y - un mauvais regard ou un refus de lui donner une cigarette peut-être - étant donné que votre argumentaire nous sort du cadre politique pour nous projeter dans le cadre criminel mais la probabilité pour que ce voisin soit un catholique est faible, très faible, de plus en plus faible.
Kerygme a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 19:08
Oui mais il attend aussi à ce que nous ne soyons pas attentistes, mais missionnaires.
Oui c'est vrai... si toutefois nous gardons en tête que toute mission a ses limites.
Carhaix a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 20:21
Pas complètement révolu, James.
Si l'on prolonge les courbes, l'Eglise de demain n'aura plus qu'un seul continent : l'Amérique. Et rien ne dit que dans cette éventuelle Amérique catholique de demain, l'Eglise ne retrouvera pas son influence.
Mon cher Carhaix,

Plus tôt nous aurons fait le deuil de notre "grandeur" passée, plus tôt nous pourrons réagir afin d'assurer notre avenir.

L’Église de demain aura certes l'Amérique mais aussi l'Afrique. L'Afrique sub-saharienne est la région du globe qui, de l'avis de tous les démographes, va connaitre le plus grand accroissement de population au cours du 21e siècle au point de finir par être le continent le plus peuplé. Or ces peuples sont très majoritairement chrétiens.

C'est une théorie que j'ai rapidement exposé dans un sujet sur le fil d'actualité de ce forum qui me sert à m'expliquer la raison pour laquelle les hautes instances du Vatican sont aussi ouvertement immigrationnistes : je pense qu'ils tablent sur une arrivée massive de chrétiens africains pour ré-évangéliser l'Europe (principalement) au détriment des populations autochtones et de leur identité.

Je suis assez pessimiste quant aux chances de réussite et au bien-fondé d'un tel projet.

Que Dieu vous bénisse!
Dernière modification par James le ven. 12 juil. 2019, 15:22, modifié 1 fois.

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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Valentin » ven. 12 juil. 2019, 0:34

Cinci a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 16:59
On ne prend pas Dieu par surprise pour lui défaire son plan
Mais quel est le plan de Dieu ?
C'est l'Homme libre.
Si l'Homme est libre en pensée et en actes, alors il l'est, par la grâce de Dieu, jusqu'à son dernier souffle.
Maintenant prenons deux jumeaux, Jean-Pierre et Jean-Paul. Admettons qu'ils sont très proches et ont les mêmes idées sur tout.
Admettons qu'ils sont tous deux athées. Si Jean-Pierre est exécuté à 40 ans en Arabie saoudite pour avoir mangé du chocolat, mais que Jean-Paul se convertit à 80 ans, l'un des deux a de bien meilleures chances de salut que l'autre.
Ce n'est pas au juge civil ou à Dieu-le-Père de toujours accorder à un grand criminel une autre tranche de vie supplémentaire et jusqu'à ce qu'il se décide de pencher enfin dans le bon sens.
Mais si. Bien sûr que si. Pourquoi partez-vous du principe qu'un criminel ne peut pas s'amender ? C'est une possibilité qui existe tant que cet homme est en vie. À partir du moment où vous décidez de l'exécuter, cette possibilité (aussi infime soit-elle à vos yeux) disparaît définitivement. Le repentir n'est plus possible après la mort.
Avant, si.
On ne compare pas le procès équitable de Jack l'éventreur (avec avocat à la défense et tout) et sa pendaison subséquente dû à l,arrêt de justice, en Angleterre, et quand personne ne remet en cause la légitimité du pouvoir établi là-bas, avec le fait qu'un Staline puisse faire exécuter injustement l'un de ses plus fidèles collaborateur ancien et à la suite d'un simple appel téléphonique ! Il s'agit juste d'un acte criminel dans ce dernier cas, véritablement judiciaire dans l'autre.
Ce n'était pas mon propos. Il s'agissait de déterminer si l'abolition de la peine de mort pouvait être mise en relation avec une perte de foi de la société ; l'idée étant que plus on est athée, plus la vie terrestre est précieuse, alors que pour un religieux, elle n'est qu'une étape avant la Vie éternelle.
Ce raisonnement ne tient pas, à mon avis, puisque les régimes athées ont été de très loin les plus sanguinaires, ceux qui avaient le moins d'égards pour la vie humaine.
Dernière modification par Valentin le ven. 12 juil. 2019, 0:35, modifié 1 fois.

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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Valentin » ven. 12 juil. 2019, 0:34

Carhaix a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 20:16
Les plus grands saints qui ont vécu au désert ont été tentés jusqu'au dernier moment.
Eh bien ? Les plus grands pécheurs sont eux aussi susceptibles de se convertir, jusqu'au dernier moment.
La longueur de la vie ne favorise en rien la conversion.
C'est vous qui le dites. Je suis persuadé du contraire, pour les raisons que j'ai exposées plus haut.
En tout cas, qu'elle favorise ou non la conversion, il est certain qu'en abrégeant la vie d'un condamné à mort, vous rendez impossible sa conversion.
L'histoire de la femme adultère est hors sujet...
Ah bon ?

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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Carhaix » ven. 12 juil. 2019, 0:53

Valentin a écrit :
ven. 12 juil. 2019, 0:34
Carhaix a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 20:16
Les plus grands saints qui ont vécu au désert ont été tentés jusqu'au dernier moment.
Eh bien ? Les plus grands pécheurs sont eux aussi susceptibles de se convertir, jusqu'au dernier moment.
La longueur de la vie ne favorise en rien la conversion.
C'est vous qui le dites. Je suis persuadé du contraire, pour les raisons que j'ai exposées plus haut.
En tout cas, qu'elle favorise ou non la conversion, il est certain qu'en abrégeant la vie d'un condamné à mort, vous rendez impossible sa conversion.
L'histoire de la femme adultère est hors sujet...
Ah bon ?
Je laisse tomber...

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Re: La peine capitale en question

Message non lu par PaxetBonum » ven. 12 juil. 2019, 8:35

emilio45 a écrit :
sam. 06 juil. 2019, 14:24
Folie meurtrière en flagrant délit devant des milliers de témoins =/= affaire de meurtre. C'est bien évidemment de la mauvaise foi de comparer ces deux types de crimes...
La mauvaise foi est d'affirmer que l'on ne peut jamais condamné quelqu'un à la peine capitale sous prétexte que ce peut être un innocent.
Par cet exemple je ne compare rien je vous apporte la preuve qu'il existe des cas où la justice pourrait légitimement prononcer la peine capitale sans aucun risque de condamner un innocent.
emilio45 a écrit :
sam. 06 juil. 2019, 14:24
Oui mais ce n'est pas 100%, il n'y a donc pas de certitude. La certitude c'est du 100%, pas du 99%. 99% c'est juste assez sûr pour légitimer l'enfermement de quelqu'un et l’empêcher de nuire à la société en attendant l'arrivée de nouveaux éléments. Mais pas assez pour le tuer.
Le jugement ne se fonde pas seulement sur l'ADN du meurtrier il y a un ensemble de preuves qui sont apportées et dont l'accumulation amène une valeur prédictive proche de 100%. En effet la prévalence d'ADN quasi identique dans un même lieu pour des personnes n'ayant aucun alibi est proche de 0. Ajouté à cela le fait que de l'ADN de la victime se trouve sous les ongles dus suspect qui prétend ne l'avoir jamais vu, et que des fibres de tissus des vêtements de la victime se trouvent dans le coffre du suspect, vous obtenez une certitude de 100%.
emilio45 a écrit :
sam. 06 juil. 2019, 14:24
Et pour la photo je ne suis pas un expert en droit, mais ça m'étonnerait qu'on puisse envoyer en prison un présumé coupable en ayant comme seule preuve une photo accablante de la chose qui lui est reproché.
Je ne faisais que répondre à votre idée qu'un innocent pourrait-être condamné sur une photo "photoshopée", comme vous je pense impossible de condamner une personne sur la seule évidence d'une photo.
emilio45 a écrit :
sam. 06 juil. 2019, 14:24

Au sujet de la loi du talion, vous jouez avec les mots. De la légitime défense?! La légitime défense s'applique qu'en cas de danger imminent,
Non je ne joue pas sur les mots, j'utilise les mots justes.
La loi du Tallion c'est 'œil pour œil, dent pour dent' donc faire subir la même chose au coupable.
C'est vous qui l'utilisez pour autre chose que ce qu'elle désigne réellement, car la loi du Tallion a déjà été une avancée positive dans la justice.

Pour la légitime défense c'est pareil : cela exprime une défense légitime sans évoquer d'imminence ou pas.
La société peut légitimement se protéger de pédophiles meurtriers multirécidivistes ou de djihadistes en les condamnant à mort pour protéger ses concitoyens.
emilio45 a écrit :
sam. 06 juil. 2019, 14:24
Non, pas le moins du monde, je sais que vous ne voulez pas la mort de tous les criminels, il n'empêche qu'à partir du moment ou l'ont rend possible une quelconque mise à mort, il y aura toujours des dérives regrettables à envisager.
Là nous sommes d'accord.
Mais cela s'applique à toute mise à mort : financière, professionnelle, sur les réseaux sociaux… on voit ces dérives quotidiennement qui tuent des innocents qui ont juste le tort de témoigner de la vérité.
emilio45 a écrit :
sam. 06 juil. 2019, 14:24
Donc non, la peine capitale n'est pas toujours la condamnation d'un criminel, c'est aussi celle d'un innocent, parfois. Et oui elle devrait être la condamnation uniquement d'un criminel, mais force est de constater que ce n'est point toujours le cas.

On peut établir des règles qui permettent de ne condamner à mort que des coupables avérés sans aucun risque de condamner un innocent (Marc Dutroux, Ted Bundy, les djihadistes du Bataclan…)
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par PaxetBonum » ven. 12 juil. 2019, 8:41

Valentin a écrit :
dim. 07 juil. 2019, 22:33
Mais l’Église orthodoxe a de tous temps plaidé la miséricorde envers les condamnés à mort, pour une raison très simple : la peine de mort exclut pour toujours le repentir.
Pas du tout car les condamnés à mort ne sont pas exécutés le lendemain de la sentence mais des années après.
Il y a des conversions merveilleuses dans les couloirs de la mort.
Certains ont écrits des livres poignant enjoignant les enfants à ne pas suivre leur exemple.
Pax et Bonum !
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Kerygme » ven. 12 juil. 2019, 9:31

Bonjour Carhaix,
Carhaix a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 20:00
Vous dites, en gros, qu'il faut s'adapter à son époque.
Ce n'est pas tout à fait ce que je dis. Je dis qu'il faut comprendre son époque pour pouvoir évangéliser avec la compréhension de cette époque.
C'est en ce sens que je parle de s'adapter.
Carhaix a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 20:00
Nous ne supportons plus l'idée de décider de la mise à mort d'autrui, car cela nous paraît trop violent. La peine de mort est-elle le seul domaine où nous reculons devant la violence, là où elle ne posait aucun problème il y a quelques décennies ?
Pas le moins du monde. Apparemment vous m'interpellez sans avoir pris connaissance de ce qu'était ma position sur le sujet.
J'ai toujours reconnu que la société avait ce droit en tant qu'elle agit au nom de la société. ce n'est pas pour autant que je suis d'accord.
Je suis contre la peine de mort car si sur 100 exécutions il s'avère qu'une seule est celle d'un innocent (les USA en sont l'exemple type) alors cette seule mort justifie l'arrêt de la peine de mort. Si accepter la mort d'un innocent pour la mort de 99 coupables (qui le méritent et je ne dis pas le contraire) est jugé acceptable c'est alors qu'on est dans l'utilitarisme, l'esprit moderne.
Carhaix a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 20:00
Et comme par hasard, aujourd'hui, le crime prolifère, et la Justice le réprime mollement.
Comme c'est facile, comme c'est pratique. Le crime prolifère peut être aussi parce que dans notre société le citoyen ne fait plus respecter l'ordre, car il n'y a plus d'ordre. Il suffit de voir dans les transports en commun, combien de personnes interviennent pour aider leur prochain ? Pour remettre en place un jeune qui importune quelqu'un, qui dégrade un bien public ? Le crime prolifère peut être aussi parce que par attentisme les gens se réfugient derrière une autorité qu'ils voudraient omniprésente ... mais que dans ces moments !
Pour la justice je ne vous donne par tort même si elle n'est là que pour appliquer les peines prévues par le législateur. Maintenant je vous interpelle à mon tour : que faites vous auprès de votre député qui doit avoir une permanence près de chez vous pour faire évoluer la législation ? Si la réponse était 'rien" alors je réponds que l'attentisme n'a jamais fait changer les choses, et si vous répondez "je le fais" j'ajouterai mais peut être que comme moi vous êtes seul parce beaucoup ont baissé les bras.

Maintenant soyons sérieux, ce débat sur la peine de mort n'est que théorique. Au niveau législatif qu'il soit français ou européen un retour en arrière est impossible. Les discours inverses tenus par la famille Lepen il y a quelques années étaient purement démagogiques sur ce sujet.
A moins d'un Frexit, et encore, la France ne peut pas réinstaurer la peine de mort sans être hors-la-loi. Concernant l'ONU je n'en sais rien mais je subodore que ce doit être aussi verrouillé de ce côté.

Il ne s'agit donc pas de se lamenter sur le "c'était mieux avant", le "yaka", le "ilfoke" mais de s'adapter (et non au sens accepter ou fusionner avec) à ce que veut la société moderne. Notre vocation est de faire avancer le royaume de Dieu dans les sociétés où nous nous trouvons. Je ne crois pas que se replier en se lamentant fasse oeuvre d'efficacité en ce sens.


Cordialement.
Dernière modification par Kerygme le ven. 12 juil. 2019, 11:44, modifié 2 fois.
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Kerygme » ven. 12 juil. 2019, 10:06

James a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 23:15
A autre époque, autres valeurs!
Bonjour James,

Ne soyons pas à l'affût de la lettre, essayons d'être dans l'esprit de la lettre.
Il est vrai qu'en méditant cet échange hier soir je me suis rendu compte de mon erreur de n'avoir pas cité un fait plus moderne. Et ce qui devait arrivé est arrivé vous exploitez l'occasion. Mais je suis seul fautif j'ai été trop pressé, mea culpa.
Alors voici un exemple plus contemporain : pensez_vous que l'Abbé Pierre, suite à l'hiver 54, n'a pas été en mesure de secouer la société et d'en faire changer la législation ? Ce n'est pas en se repliant, en se lamentant que cela a été possible mais par l'action, par l'esprit missionnaire, par la vocation de son baptême.
James a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 23:15
mais il s'agit plutôt de penser communautarisme. Notre existence sur ces terres est menacée et nous devons réfléchir à la manière la plus adéquate qui nous permettrait de conserver notre Foi, nos valeurs et notre mode de vie.
C'est évident, par la reconquête des âmes et non pas par le repli communautaire. Si Christ est la lumière du monde, ce n'est pas en mettant la lumière sous le boisseau que ce monde va être à nouveau éclairé. Admettons qu'il n'y ait aucun bolchévique pour venir nous molester : se replier dans nos églises c'est abandonner le terrain, c'est disparaître par la force des choses par la simple fin naturelle de nos vies.

Connaissez vous l'histoire du Curé qui se noie ? Derrière cette historiette il y a un enseignement à retenir.
Un curé est en train de se noyer au milieu d'un fleuve. Par chance, il passe une péniche qui lui envoie une corde :
'Accrochez vous, mon père!' lui lance le batelier.
Le curé répond 'je vous remercie mon, fils, mais je fais confiance à Dieu pour me sauver'.
Le curé est toujours en train de se débattre avec sa soutane lorsqu'un passant en voiture lui jette une bouée de la berge :
'Accrochez vous, mon père !' lui lance le passant.
Le curé répond 'je vous remercie mon, fils, mais je fais confiance à Dieu pour me sauver'.
Le curé commence à boire la tasse et à s'enfoncer dans l'eau lorsqu'un hélicoptère arrive et lui envoie une corde
'Vite, accrochez vous, mon père!'
Le curé répond entre deux tasses 'je vous remercie (bloub) mon, fils, mais je fais (bloub) confiance à Dieu pour me (bloub) sauver'.
Puis le curé se noie.
....
Arrivé au paradis, le curé rencontre Dieu, et lui dit : 'Seigneur, vous m'avez bien laissé tomber tout à l'heure!'
'Comment ça ?' lui répond Dieu 'je t'ai envoyé une péniche, une voiture et un hélicoptère!'
Cette histoire nous rappelle que Dieu nous parle aussi à travers la vie réelle et qu'il faut savoir l'écouter.
James a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 23:15
étant donné que votre argumentaire nous sort du cadre politique pour nous projeter dans le cadre criminel mais la probabilité pour que ce voisin soit un catholique est faible, très faible, de plus en plus faible.
Vous avez parfaitement raison, mais il ne tient qu'à vous (et nous) de faire que cette probabilité soit moins faible. Notre baptême ne nous oblige t'il pas à une triple charge de prêtre, prophète et roi ? :
- par la charge sacerdotale la vocation d'inviter tout homme à entrer dans la communion avec Dieu.
- par la charge royale d'avoir un regard sur le monde dans lequel je baigne, un regard sur celui que je rencontre: croire en l'homme, croire en la vie. C'est le travail de toute l'Église de rendre les hommes capables de bien construire l'ordre temporel et de l'orienter vers Dieu.
- par la charge prophétique d'être dans l'ordre de l'annonce, du témoignage, de la structuration de la foi. Il ne s'agit pas de poser des gestes extraordinaires mais, par les actes et les paroles de la vie quotidienne, rendre compte de l'Esprit qui nous anime.

Posons nous un instant et faisons une introspection rien que là-dessus. Suis-je fidèle à mon baptême ?
James a écrit :
jeu. 11 juil. 2019, 23:15
Oui c'est vrai... si toutefois nous gardons en tête que toute mission a ses limites.
Quand Jésus invite Pierre a le rejoindre sur l'eau, c'est son doute qui lui a fait poser une limite et s'enfoncer. Et que fait-il après ? Il crie "Seigneur, sauve moi".(Matthieu 14)


Cordialement.
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Cinci » ven. 12 juil. 2019, 13:43

Valentin ,

Vous écrivez :
Valentin :

Ce n'était pas mon propos. Il s'agissait de déterminer si l'abolition de la peine de mort pouvait être mise en relation avec une perte de foi de la société ; l'idée étant que plus on est athée, plus la vie terrestre est précieuse, alors que pour un religieux, elle n'est qu'une étape avant la Vie éternelle. Ce raisonnement ne tient pas, à mon avis, puisque les régimes athées ont été de très loin les plus sanguinaires, ceux qui avaient le moins d'égards pour la vie humaine.
C'est vrai que vous raisonniez en fonction de la remarque de Prodigal. C'est juste. Mais le point de vue qui est le sien se comprenait dans une perspective où nous aurions affaire à des humanistes athées, je pense. L'idée c'est que pour ces humanistes la vie humaine sur terre représente la valeur suprême, la chose la plus précieuse qu'un homme pourrait posséder et alors ce dont aucune autorité sur terre pourrait être en droit de l'en priver. La contradiction avec le point de vue traditionnel de l'Église est lancée, possiblement en amont, par le fait qu'il s'agit en réalité de deux anthropologies différentes qui viendront se heurter.

Je serais bien d'accord avec vous que des systèmes politiques éloignés du libéralisme bourgeois peuvent être tantôt des systèmes qui remplacent Dieu par une idole et qu'au nom d'une nouvelle idolâtrie il puisse devenir possible de sacrifier ensuite des centaines de milliers de vies humaines. Il importe à rien que l'idole soit religieuse ou non ( ex : idole scientifique, technocratique, progrès) pour que cette dernière ait soif et puisse réclamer son lot de sacrifices humains. C'est sûr. Dans tous les cas, la peine de mort va devenir possible parce que l'on sera en présence d'une autre représentation de l'homme que celle qui sera mise de l'avant par nos humanistes athées. Et ici je ne ferais que reprendre vos contre-exemples.

Si on revient en 2019 ...

La perte de la foi permettant de faire réaliser des gains au système humaniste sans Dieu se solde aussi par un différentiel net dans l'opinion qui fera pencher la balance en faveur d'une élimination de la peine capitale - et dont certains citoyens pourraient être passibles en théorie admettons - dans nos sociétés post-chrétiennes.

Dans la France de monsieur Macron, les gens n'abandonnent pas le christianisme au profit du Stalinisme ou du nazisme, mais bien au genre d'humanisme dont le professeur Schwartzenberg pouvait être pétru ("Éliminons les souffrances de toutes sortes et autant que possible, il faut sauver la dignité de l'homme, il faut soutirer le maximum de plaisir dans la vie, nous sommes des êtres rationnels et il faut savoir gérer au mieux, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir (compris pour les grands criminels), le mal qu'Il y aurait à gâcher des compétences, il vaut mieux sauver ce qui est récupérable tout en éliminant la souffrance inutile, barbarie que d'éliminer un citoyen contre sa propre volonté quand on pourrait le réformer ou le rééduquer pour le plus grand profit de la collectivité, etc.")

James
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par James » ven. 12 juil. 2019, 14:07

Kerygme a écrit :
ven. 12 juil. 2019, 10:06
(...)
Mon très cher Kerygme,

Vos intentions sont très louables et vos paroles douces à la lecture seulement elles ne prennent pas en compte les réalités actuelles. Vous parlez sans cesse comme si l’Église avait encore un poids sur la société et vous allez vous confronter à bien des désillusions...

Qui écoute l'avis de l’Église aujourd'hui en Occident? Qui a infléchi sa politique suite à l'action des catholiques?

Regardez les récentes mobilisations : le mariage homosexuel est passé, Vincent Lambert a été assassiné et le dossier sur la GPA ne penche pas franchement en notre faveur. Vous pouvez être assuré que dans quelques années cette cause là sera perdue elle-aussi.

Pourquoi?

Parce que la Lumière est venue dans le monde mais le monde ne l'a pas reconnu (commencement de l’Évangile selon Saint Jean) et aujourd'hui ce sont les nôtres qui nous quittent parce qu'ils sont attirés par les ténèbres un peu comme le chien retourne à son vomi (tiré des Proverbes et de 2 Pierre).

Vous pouvez faire la politique de l'autruche aussi longtemps que vous le souhaitez, nier cet état de fait et multiplier les exemples positivistes mais tout cela n'aura pas la pertinence de LA seule et unique consigne que le Christ a laissé à ses missionnaires et que vous omettez volontiers : celle du non-entêtement!

"Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds." (Mt 10:14)

Être fidèle à son baptême ne consiste pas à faire entendre sa voix intempestivement auprès de gens qui n'en ont pas envie (surtout si certains d'entre eux en éprouvent de l'aversion) mais elle consiste à avoir la lucidité et l'humilité de s'arrêter pour se consacrer à d'autres choses tout aussi importantes (au hasard la charité envers les démunis et les liens communautaires entre catholiques). C'est aussi in-fine accepter le libre arbitre de notre prochain à qui Dieu ne veut pas forcer la main. Qu'ont fait d'autres les Apôtres? Lorsque Paul s'est exprimé face à l’aréopage et qu'il a fini par être moqué par son auditoire, il s'est retiré avec les quelques convaincus, fin de l'histoire. Ce que vous nous dites vous, Kerygme, est précisément l'inverse : rester à multiplier les démonstrations pour leur arracher leur approbation, tout en ne voyant pas que les convaincus ne le sont plus tellement et rejoignent un à un le camp adverse.

C'est la stratégie de l'échec.

Ceci était ma dernière intervention, c'est un peu hors-sujet vis-à-vis de la peine capitale.

Que Dieu vous bénisse!

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Carhaix
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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Carhaix » ven. 12 juil. 2019, 14:19

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Dernière modification par Carhaix le dim. 14 juil. 2019, 2:24, modifié 1 fois.

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Re: La peine capitale en question

Message non lu par Kerygme » ven. 12 juil. 2019, 14:26

Carhaix a écrit :
ven. 12 juil. 2019, 14:19
Il y a une grande mode, sur les réseaux sociaux depuis quelques temps, qui consiste à imposer silence à son interlocuteur en lui sortant les expressions que vous venez d'employer : yakafokon, ifokeu, etc., sous-entendu : vous chouinez, taisez-vous. Je suis déçu de trouver ce recours verbal plutôt brutal, voire totalitaire, dans vos propos.
Bonjour,

Je m'abstiens donc de lire plus loin car vos interventions se basent principalement sur un jugement induit et permanent. Pour votre information, je ne fréquente aucun réseau social mais vous vous êtes fait votre idée. Il m'arrive d'écouter les jeuens par contre, alors tant pis.


Cordialement.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

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