Règne social du Christ

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Cinci
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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Cinci » ven. 04 oct. 2019, 0:34

Lecture :

"... dire que l'unité catholique n'est pas de ce monde, cela signifie qu'elle relève de la grâce, non de l'ordre de la nature; dire qu'elle est dans ce monde, cela signifie qu'elle existe au sein même de notre temps historique.

L'unité catholique n'est pas de ce monde

"Je leur ai donné ta parole et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde" (Jean XVII, 14 et 16). "Et il leur disait : Vous, vous êtes d'en bas; moi, je suis d'en haut; vous, vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde" (Jean VIII, 23). La loi suprême des adversaires de Jésus est la nature alourdie par le péché; la loi suprême de Jésus et de ses disciples est la grâce qui remonte les pentes de la nature. Jésus répondit : "Mon royaume n'est pas de ce monde; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais maintenant mon royaume n'est pas d'ici" (Jean XVIII, 36) Au contraire, le pouvoir de Pilate sur Jésus, bien qu'il soit donné d'en haut (Jean XIX, 11), est un pouvoir de ce monde.

Les royaumes de ce monde relèvent de la nature et de la culture, bref de ce qui, après la chute, a subsisté de l'ordre de la création. Le royaume qui n'est pas de ce monde relève de la grâce de Jésus et de l'ordre de la rédemption.

Les royaumes de ce monde se constituent par les initiatives de l'homme fonctionnant sur leur propre plan comme des causes secondes en vue de fins immédiatement temporelles et infravalentes. Le royaume qui n'est pas de ce monde se constitue par les initiatives de la grâce, qui s'empare d'une partie des ressources de la nature et de la culture, pour les utiliser instrumentalement en vue de fins immédiatement spirituelles et transculturelles, les transférant ainsi du plan de la création sur le plan de la rédemption; un peu comme un musicien s'empare des sons d'un instrument inanimé pour leur faire exprimer toutes les passions d'un coeur humain.

C'est d'une partie seulement des ressources de la nature et de la culture, que s'empare la grâce pour les attirer à elle et les incorporer au royaume qui n'est pas de ce monde. Cette partie est toujours qualitativement la plus intime, la plus profonde; mais elle est toujours quantitativement la plus petite : avec saint François ou saint Benoit Labre, elle se réduit à un minimum. La plus grande part des activités de l'univers de la nature : sidéral. atomique, biologique, et de l'univers de la culture, continue sa course horizontale vers la fin de notre aventure historique et ne débouchera dans l'au-delà qu'à l'heure de la Parousie. Ainsi, la pauvreté évangélique des moyens restera toujours ici-bas la marque authentique du royaume qui n'est pas de ce monde.

Le royaume qui n'est pas de ce monde ne se construit pas en évacuant les royaumes de ce monde. Sa catholicité est le contraire d"un totalitarisme; elle n'est rivalité sans merci qu'à l'égard du péché et du royaume du Prince de ce monde. S'il emprunte ses matériaux au monde de la nature et de la culture, c'est pour se constituer sur un plan que ne peuvent occuper ni la nature ni la culture. Il est par essence transethnique, transpolitique, transculturel. Il laisse en place les lois du cosmos. Il laisse en place les formations humaines légitimes : les arts, les métiers et les techniques, les familles, les groupes ethniques et les cités. Il laisse même en place les misères physiques de la nature déchue : la faim et la soif, les processus de vieillissement et de naissance, la souffrance et la mort; - les miracles de la multiplication des pains et de la résurrection des morts, dans la vie de Jésus comme dans de son Église, ne sont que des épisodes : c'est une autre faim qu'il s'agit de rassasier, une autre vie qu'il s'agit de susciter. Le royaume qui n'est pas de ce monde est catholique de par sa nature évangélique, en raison même de sa transcendance : aucune formation humaine ne peut espérer l'emprisonner, ni prétendre jamais s'identifier à lui, ou l'Identifier à soi. Il passe librement à travers elles comme Jésus à travers les portes du Cénacle. Il découvre dans chacun des enfants des hommes des blessures pour lesquelles aucune des formations humaines ne saurait avoir de remèdes, qui ne peuvent être guéries que par le sang de la rédemption du Christ, et c'est à chacun de ces enfants des hommes qu'il est envoyé, par destination. Telle est la catholicité essentielle et constitutive de l'Église.

Une fois constitué dans le monde, le royaume qui n'est pas de ce monde est comme un soleil qui demande à illuminer d'en haut, sans aucunement le désessencier ni se l'incorporer, tout l'ordre des royaumes de ce monde et de la culture : soit intrinsèquement, s'il s'agit d'activités qui, si grande que puisse être la part de techniques drainée par elles, sont essentiellement d'ordre philosophique et éthique, comme les activités morales, sociales, politiques ; soit du moins extrinsèquement, s'il s'agit de techniques indépendantes en elles-mêmes de la foi chrétienne. Telle est la catholicité rayonnante de l'Église."

(à suivre)
Dernière modification par Cinci le ven. 04 oct. 2019, 1:03, modifié 1 fois.

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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Cinci » ven. 04 oct. 2019, 1:03

(suite)

" Le christianisme influence l'histoire en vue d'une double tâche relevant de sa catholicité.

En usant d'abord des réalités historiques comme d'instruments en vue de ses propres fins divines, il s'empare de ce qui lui est nécessaire pour constituer son corps, sa visibilité. Ce n'est pas sur toute l'histoire qu'il désire agir ainsi, c'est sur une partie seulement de l'histoire. L'Église, qui réclame toujours toutes les âmes pour les sauver, ne réclame alors de l'histoire que le minimum de substance visible dont elle a besoin pour continuer au milieu d'elle sa propre vie divine de corps mystique du Christ, de cité pérégrinale, ou, selon le mot de Bossuet, de "ville des pauvres" . (S'il y a des trésors dans les cathédrales, et elles-mêmes ne sont-elles pas d'admirables trésors, cela n'est supportable que pour autant que ce sont des trésors pauvres, je veux dire des trésors d'art, non de trésors d'or). Alors l'Église n'a le droit de prendre du monde, par un processus d'assimilation, que ce qui lui est nécessaire pour constituer, entretenir, déployer sa catholicité surnaturelle. Quand on lui dispute ou qu'on lui ravit ce minimum qu'elle juge elle-même nécessaire, elle est attaquée et meurtrie dans son essence même.

Quant aux réalités historiques qu'il traite comme des causes secondes, le christianisme essaie de les influencer non plus en vue d'en faire son propre corps, mais en vue des les aménager et de les orienter suivant les exigences les plus intimes et les plus hautes déposées au fond d'elles-mêmes par le Créateur. Il sait que, dans la mesure ou elles obéiront à leur vraie loi, elles cesseront pour autant de lui être hostiles, et commenceront de devenir pour lui, au lieu d'une chambre de torture, une demeure, une demeure d'exil sans doute. De ce point de vue, ce n'est pas une partie seulement de l'histoire, c'est toute l'histoire universelle vers quoi l'Église, en raison d'une mission divine absolument inéluctable, est tournée : non point certes en vue de l'assimiler ni de l'incorporer à soi, mais en vue de la purifier, de l'illuminer, de la spiritualiser. Voilà le rayonnement de la catholicité surnaturelle de l'Église par rapport au temporel chrétien, le rayonnement divin que le royaume qui n'est pas de ce monde demande à exercer sur tous les royaumes qui sont de ce monde. Quand on conteste à l'Église ce maximum qu'elle réclame, quand on l'entrave dans sa mission divine touchant le temporel, elle est attaquée non plus dans la catholicité de sa constitution, mais dans la catholicité de son rayonnement.

- Card. Charles Journet, L'Église du Verbe incarné, tome III, p. 1942

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Re: Règne social et universel du Christ

Message non lu par Léon » sam. 18 nov. 2023, 11:24

Bonjour,

Paix Liturgique a publié le 17 novembre 2023, cet enseignement de Mgr Schneider donné à Rome le 29 octobre 2023, à propos de la Royauté sociale et universelle de Jésus-Christ:
http://www.paixliturgique.com/aff_lettr ... _N_ID=3862
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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Trinité » sam. 18 nov. 2023, 14:41

Bonjour,



...Jésus déclara à Pilate
« Ma royauté n’est pas de ce monde ;
si ma royauté était de ce monde,
j’aurais des gardes
qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » ;)

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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Léon » sam. 18 nov. 2023, 16:08

Trinité a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 14:41
Bonjour,



...Jésus déclara à Pilate
« Ma royauté n’est pas de ce monde ;
si ma royauté était de ce monde,
j’aurais des gardes
qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » ;)
Bonjour,
Jésus-Christ, est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ! Telle est la vérité de notre foi : Jésus-Christ, Dieu incarné et sauveur du monde, est véritablement Roi. Il a lui-même avoué cette vérité face à sa mort salvatrice sur la Croix, il l'a proclamée devant Pilate, c'est-à-dire devant les représentants du pouvoir mondial païen et incrédule de cette époque-là : « Oui, je suis Roi » (Jn 18, 37). Et avant de monter au ciel, le Christ réitéra solennellement : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18).
...etc, de la part d'un Evêque catholique, apostolique et romain, ministre de Jésus-Christ.
http://www.paixliturgique.com/aff_lettr ... _N_ID=3862
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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Altior » sam. 18 nov. 2023, 17:41

Voici ce que nous chantons souvent à la sortie de la Sainte Messe (plus spécialement à la Solennité du Christ Roi) :

https://www.youtube.com/watch?v=7FsRZg__LJo

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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Trinité » sam. 18 nov. 2023, 18:35

Léon a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 16:08
Trinité a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 14:41
Bonjour,



...Jésus déclara à Pilate
« Ma royauté n’est pas de ce monde ;
si ma royauté était de ce monde,
j’aurais des gardes
qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » ;)
Bonjour,
Jésus-Christ, est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ! Telle est la vérité de notre foi : Jésus-Christ, Dieu incarné et sauveur du monde, est véritablement Roi. Il a lui-même avoué cette vérité face à sa mort salvatrice sur la Croix, il l'a proclamée devant Pilate, c'est-à-dire devant les représentants du pouvoir mondial païen et incrédule de cette époque-là : « Oui, je suis Roi » (Jn 18, 37). Et avant de monter au ciel, le Christ réitéra solennellement : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18).
...etc, de la part d'un Evêque catholique, apostolique et romain, ministre de Jésus-Christ.
http://www.paixliturgique.com/aff_lettr ... _N_ID=3862
Bien-sûr que NSJC est roi, mais ce n'est pas un roi matériel, il l'a dit clairement à Pilate...

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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Trinité » sam. 18 nov. 2023, 18:41

Altior a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 17:41
Voici ce que nous chantons souvent à la sortie de la Sainte Messe (plus spécialement à la Solennité du Christ Roi) :

https://www.youtube.com/watch?v=7FsRZg__LJo
Chant magnifique Altior.

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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Léon » sam. 18 nov. 2023, 20:28

Trinité a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 18:35
[+] Texte masqué
Léon a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 16:08


Bonjour,


...etc, de la part d'un Evêque catholique, apostolique et romain, ministre de Jésus-Christ.
http://www.paixliturgique.com/aff_lettr ... _N_ID=3862
Bien-sûr que NSJC est roi, mais ce n'est pas un roi matériel, il l'a dit clairement à Pilate...
C'est quoi cette histoire de roi "matériel" ?
Que voulez-vous enlever à la royauté sociale et universelle de Jésus-Christ ?
Vous voulez la réduire et l'enfermer dans une niche ou un placard spiritualiste seulement pour ses disciples confinés dans l'entre-soi ?
Bah non.
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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Trinité » sam. 18 nov. 2023, 21:30

Léon a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 20:28
Trinité a écrit :
sam. 18 nov. 2023, 18:35
[+] Texte masqué
Bien-sûr que NSJC est roi, mais ce n'est pas un roi matériel, il l'a dit clairement à Pilate...
C'est quoi cette histoire de roi "matériel" ?
Que voulez-vous enlever à la royauté sociale et universelle de Jésus-Christ ?
Vous voulez la réduire et l'enfermer dans une niche ou un placard spiritualiste seulement pour ses disciples confinés dans l'entre-soi ?
Bah non.
Cette interprétation de "Roi social" par cet évêque est assez ambiguë , et pour moi contradictoire avec les paroles du Christ qui sont pourtant très claires...
Il n'est pas question d'enfermer la royauté du Christ , à ses disciples , ce serait contradictoire avec sa mission et son sacrifice , pour nous sauver sur la terre, et en l'espèce ses paroles devraient êtres reçues par tous, y compris évidemment par les instances dirigeantes de tous les pays du monde...
C'est un problème d'interférence , ce n'est pas une niche spiritualiste...
"Rendez à César, ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu"
Désolé...

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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Perlum Pimpum » dim. 19 nov. 2023, 9:51

César doit rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu. Or Dieu la souveraineté sur toute chose créée. Toute chose créée, donc aussi César ; César doit donc l’obéissance et le culte public à Dieu.

Dieu a la souveraineté sur toute chose. Mais il l’a remise à son Fils. Donc le Christ est le Roi souverain des nations.

Certes le royaume du Christ n’est pas de ce monde. Mais nonobstant le monde en son entier est soumis à sa royauté. Le monde entier lui doit donc l’obéissance : individus et sociétés lui doivent l’obéissance et le culte ; c’est dans la conformité des lois humaines aux lois divines que les sociétés reconnaissent l’autorité du Christ-Roi.
Quas primas, doctrine du Christ-Roi :

« 5. Mais, pour entrer plus à fond dans Notre sujet, il est de toute évidence que le nom et la puissance de roi doivent être attribués, au sens propre du mot, au Christ dans son humanité; car c'est seulement du Christ en tant qu'homme qu'on peut dire: Il a reçu du Père la puissance, l'honneur et la royauté (4); comme Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, il ne peut pas ne pas avoir tout en commun avec le Père et, par suite, la souveraineté suprême et absolue sur toutes les créatures.

« 10. II est presque inutile de rappeler qu'elle comporte les trois pouvoirs, sans lesquels on saurait à peine concevoir l'autorité royale. Les textes des Saintes Lettres que Nous avons apportés en témoignage de la souveraineté universelle de notre Rédempteur le prouvent surabondamment. C'est, d'ailleurs, un dogme de foi catholique que le Christ Jésus a été donné aux hommes à la fois comme Rédempteur, de qui ils doivent attendre leur salut, et comme Législateur, à qui ils sont tenus d'obéir (26). Les évangélistes ne se bornent pas à affirmer que le Christ a légiféré, mais ils nous le montrent dans l'exercice même de son pouvoir législatif. A tous ceux qui observent ses préceptes, le divin Maître déclare, en diverses occasions et de diverses manières, qu'ils prouveront ainsi leur amour envers lui et qu'ils demeureront en son amour (27). Quant au pouvoir judiciaire, Jésus en personne affirme l'avoir reçu du Père, dans une réponse aux Juifs qui l'accusaient d'avoir violé le Sabbat en guérissant miraculeusement un malade durant ce jour de repos: " Le Père, leur dit-il, ne juge personne, mais il a donné au Fils tout jugement (28). Dans ce pouvoir judiciaire est également compris - car il en est inséparable - le droit de récompenser ou de châtier les hommes, même durant leur vie. Il faut encore attribuer au Christ le pouvoir exécutif : car tous inéluctablement doivent être soumis à son empire; personne ne pourra éviter, s'il est rebelle, la condamnation et les supplices que Jésus a annoncés.

« 12. D'autre part, ce serait une erreur grossière de refuser au Christ-Homme la souveraineté sur les choses temporelles, quelles qu'elles soient: il tient du Père sur les créatures un droit absolu, lui permettant de disposer à son gré de toutes ces créatures. Néanmoins, tant qu'il vécut sur terre, il s'est totalement abstenu d'exercer cette domination terrestre, il a dédaigné la possession et l'administration des choses humaines, abandonnant ce soin à leurs possesseurs. Ce qu'il a fait alors, il le continue aujourd'hui. Pensée exprimée d'une manière fort heureuse dans la liturgie: " Il ne ravit point les diadèmes éphémères, celui qui distribue les couronnes du ciel (29). "

« 13. Ainsi donc, le souverain domaine de notre Rédempteur embrasse la totalité des hommes. Sur ce sujet, Nous faisons Volontiers Nôtres les paroles de Notre Prédécesseur Léon XIII, d'immortelle mémoire: " Son empire ne s'étend pas exclusivement aux nations catholiques ni seulement aux chrétiens baptisés, qui appartiennent juridiquement à l'Eglise même s'ils sont égarés loin d'elle par des opinions erronées ou séparés de sa communion par le schisme; il embrasse également et sans exception tous les hommes, même étrangers à la foi chrétienne, de sorte que l'empire du Christ Jésus, c'est, en stricte vérité, l'universalité du genre humain (30). " Et, à cet égard, il n'y a lieu de faire aucune différence entre les individus, les familles et les Etats; car les hommes ne sont pas moins soumis à l'autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. Il est l'unique source du salut, de celui des sociétés comme de celui des individus: Il n'existe de salut en aucun autre; aucun autre nom ici-bas n'a été donné aux hommes qu'il leur faille invoquer pour être sauvés (31). Il est l'unique auteur, pour l'Etat comme pour chaque citoyen, de la prospérité et du vrai bonheur: " La cité ne tient pas son bonheur d'une autre source que les particuliers, vu qu'une cité n'est pas autre chose qu'un ensemble de particuliers unis en société (32). " Les chefs d'Etat ne sauraient donc refuser de rendre - en leur nom personnel, et avec tout leur peuple - des hommages publics, de respect et de soumission à la souveraineté du Christ; tout en sauvegardant leur autorité, ils travailleront ainsi à promouvoir et à développer la prospérité nationale. »
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Règne social et universel du Christ

Message non lu par Léon » dim. 19 nov. 2023, 12:14

Bonjour Trinité,

c'est quoi ce problème "d'interférences" ?

Les interférences concernent normalement les ondes radios.
Pouvez-vous trouvez une autre expression pour expliquer exactement ce "problème" ?

Ne soyez pas désolé, nous avons tous intérêt à y voir clairement.
La difficulté est parfois de verbaliser une pensée particulière.

N'ayez pas peur du Règne social et universel du Christ, il n'y a rien de méchant...
Bon dimanche
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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Trinité » dim. 19 nov. 2023, 15:24

Perlum Pimpum a écrit :
dim. 19 nov. 2023, 9:51
César doit rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu. Or Dieu la souveraineté sur toute chose créée. Toute chose créée, donc aussi César ; César doit donc l’obéissance et le culte public à Dieu.

Dieu a la souveraineté sur toute chose. Mais il l’a remise à son Fils. Donc le Christ est le Roi souverain des nations.

Certes le royaume du Christ n’est pas de ce monde. Mais nonobstant le monde en son entier est soumis à sa royauté. Le monde entier lui doit donc l’obéissance : individus et sociétés lui doivent l’obéissance et le culte ; c’est dans la conformité des lois humaines aux lois divines que les sociétés reconnaissent l’autorité du Christ-Roi.
Quas primas, doctrine du Christ-Roi :

« 5. Mais, pour entrer plus à fond dans Notre sujet, il est de toute évidence que le nom et la puissance de roi doivent être attribués, au sens propre du mot, au Christ dans son humanité; car c'est seulement du Christ en tant qu'homme qu'on peut dire: Il a reçu du Père la puissance, l'honneur et la royauté (4); comme Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, il ne peut pas ne pas avoir tout en commun avec le Père et, par suite, la souveraineté suprême et absolue sur toutes les créatures.

« 10. II est presque inutile de rappeler qu'elle comporte les trois pouvoirs, sans lesquels on saurait à peine concevoir l'autorité royale. Les textes des Saintes Lettres que Nous avons apportés en témoignage de la souveraineté universelle de notre Rédempteur le prouvent surabondamment. C'est, d'ailleurs, un dogme de foi catholique que le Christ Jésus a été donné aux hommes à la fois comme Rédempteur, de qui ils doivent attendre leur salut, et comme Législateur, à qui ils sont tenus d'obéir (26). Les évangélistes ne se bornent pas à affirmer que le Christ a légiféré, mais ils nous le montrent dans l'exercice même de son pouvoir législatif. A tous ceux qui observent ses préceptes, le divin Maître déclare, en diverses occasions et de diverses manières, qu'ils prouveront ainsi leur amour envers lui et qu'ils demeureront en son amour (27). Quant au pouvoir judiciaire, Jésus en personne affirme l'avoir reçu du Père, dans une réponse aux Juifs qui l'accusaient d'avoir violé le Sabbat en guérissant miraculeusement un malade durant ce jour de repos: " Le Père, leur dit-il, ne juge personne, mais il a donné au Fils tout jugement (28). Dans ce pouvoir judiciaire est également compris - car il en est inséparable - le droit de récompenser ou de châtier les hommes, même durant leur vie. Il faut encore attribuer au Christ le pouvoir exécutif : car tous inéluctablement doivent être soumis à son empire; personne ne pourra éviter, s'il est rebelle, la condamnation et les supplices que Jésus a annoncés.

« 12. D'autre part, ce serait une erreur grossière de refuser au Christ-Homme la souveraineté sur les choses temporelles, quelles qu'elles soient: il tient du Père sur les créatures un droit absolu, lui permettant de disposer à son gré de toutes ces créatures. Néanmoins, tant qu'il vécut sur terre, il s'est totalement abstenu d'exercer cette domination terrestre, il a dédaigné la possession et l'administration des choses humaines, abandonnant ce soin à leurs possesseurs. Ce qu'il a fait alors, il le continue aujourd'hui. Pensée exprimée d'une manière fort heureuse dans la liturgie: " Il ne ravit point les diadèmes éphémères, celui qui distribue les couronnes du ciel (29). "

« 13. Ainsi donc, le souverain domaine de notre Rédempteur embrasse la totalité des hommes. Sur ce sujet, Nous faisons Volontiers Nôtres les paroles de Notre Prédécesseur Léon XIII, d'immortelle mémoire: " Son empire ne s'étend pas exclusivement aux nations catholiques ni seulement aux chrétiens baptisés, qui appartiennent juridiquement à l'Eglise même s'ils sont égarés loin d'elle par des opinions erronées ou séparés de sa communion par le schisme; il embrasse également et sans exception tous les hommes, même étrangers à la foi chrétienne, de sorte que l'empire du Christ Jésus, c'est, en stricte vérité, l'universalité du genre humain (30). " Et, à cet égard, il n'y a lieu de faire aucune différence entre les individus, les familles et les Etats; car les hommes ne sont pas moins soumis à l'autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. Il est l'unique source du salut, de celui des sociétés comme de celui des individus: Il n'existe de salut en aucun autre; aucun autre nom ici-bas n'a été donné aux hommes qu'il leur faille invoquer pour être sauvés (31). Il est l'unique auteur, pour l'Etat comme pour chaque citoyen, de la prospérité et du vrai bonheur: " La cité ne tient pas son bonheur d'une autre source que les particuliers, vu qu'une cité n'est pas autre chose qu'un ensemble de particuliers unis en société (32). " Les chefs d'Etat ne sauraient donc refuser de rendre - en leur nom personnel, et avec tout leur peuple - des hommages publics, de respect et de soumission à la souveraineté du Christ; tout en sauvegardant leur autorité, ils travailleront ainsi à promouvoir et à développer la prospérité nationale. »
Bonjour P.P.

Je suis d'accord avec tout ce qui est dit dans Quas Primas, cependant vous pouvez relever ceci , qui corrobore bien avec les paroles de Jésus à Pilate:
"Néanmoins, tant qu'il vécut sur terre, il s'est totalement abstenu d'exercer cette domination terrestre, il a dédaigné la possession et l'administration des choses humaines, abandonnant ce soin à leurs possesseurs. Ce qu'il a fait alors, il le continue aujourd'hui. Pensée exprimée d'une manière fort heureuse dans la liturgie: " Il ne ravit point les diadèmes éphémères, celui qui distribue les couronnes du ciel (29). "


Ce qui veut dire en clair que, lors de sa vie terrestre, il ne s'est jamais immiscer dans le domaine matériel des états.

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Re: Règne social et universel du Christ

Message non lu par Trinité » dim. 19 nov. 2023, 15:31

Léon a écrit :
dim. 19 nov. 2023, 12:14
Bonjour Trinité,

c'est quoi ce problème "d'interférences" ?

Les interférences concernent normalement les ondes radios.
Pouvez-vous trouvez une autre expression pour expliquer exactement ce "problème" ?

Ne soyez pas désolé, nous avons tous intérêt à y voir clairement.
La difficulté est parfois de verbaliser une pensée particulière.

N'ayez pas peur du Règne social et universel du Christ, il n'y a rien de méchant...
Bon dimanche
Bonjour Léon,

Le mot" interférences" est je vous avoue pour le moins mal choisit. :)
Vous constaterez en relisant ce fil , et les débats associés, que les avis ont été très divergents...
J'aurai du plutôt parler de" gouvernance matérielle des états"
Je n'ai pas peur du règne social et universel du Christ, et je le souhaite de tout coeur...
Bon dimanche à vous également.
Que l'Esprit Saint nous éclaire...

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Re: Règne social du Christ

Message non lu par Perlum Pimpum » dim. 19 nov. 2023, 15:34

Trinité a écrit :
dim. 19 nov. 2023, 15:24

Bonjour P.P.

Je suis d'accord avec tout ce qui est dit dans Quas Primas, cependant vous pouvez relever ceci , qui corrobore bien avec les paroles de Jésus à Pilate:
"Néanmoins, tant qu'il vécut sur terre, il s'est totalement abstenu d'exercer cette domination terrestre, il a dédaigné la possession et l'administration des choses humaines, abandonnant ce soin à leurs possesseurs. Ce qu'il a fait alors, il le continue aujourd'hui. Pensée exprimée d'une manière fort heureuse dans la liturgie: " Il ne ravit point les diadèmes éphémères, celui qui distribue les couronnes du ciel (29). "


Ce qui veut dire en clair que, lors de sa vie terrestre, il ne s'est jamais immiscer dans le domaine matériel des états.
Bonjour T,

Bien d’accord, tant qu’on en prétexte pas pour nier le devoir des États à être catholiques. :)
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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