Conflits familiaux

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Maduc
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Conflits familiaux

Message non lu par Maduc » mar. 19 nov. 2019, 11:08

Bonjour à tous,

Je m'excuse par avance si je me trompe de lieu ou de section du forum pour demander de l'aide, mais il m'a semblé que c'était bien ici que je pouvais vous soumettre mon problème.

Il y a dix ans à peu près, j'ai rencontré celle qui allait devenir ma future femme. Nous nous aimons plus que tout. Cependant, depuis le début, mes parents et mon frère ont souvent manifesté une sorte de désapprobation, de haine ou de mépris envers elle - les termes sont un peu forts parce que je n'en trouve pas d'autres, pour faire court, ils avaient quelques réserves sur elle. Ces sentiments découlent du fait que ma femme a un caractère très particulier : tendance à la dépression, phobique sociale, elle possède également un franc-parler et une façon de s'exprimer qui peuvent donner l'impression d'une personne hautaine, méprisante, donneuse de leçons, voire insultante. Cette façon de faire a créé par le passé quelques petits conflits, car cela a pu être mal pris. Les apparences sont souvent trompeuses, et même si elle a un caractère particulier, c'est en vérité quelqu'un de très doux et de très peu sûre de soi.
J'ai eu beau expliquer cela à mes parents, ils n'ont jamais rien voulu entendre, ou quand ils l'ont entendu, ils avaient tôt fait de l'oublier.
Bref cela fait des années que mes parents et ma femme sont en tension : mes parents pour les raisons évoquées plus haut et ma femme parce qu'elle a repéré très tôt dans ma famille ce besoin de contrôler nos vies, de vouloir avoir raison en tout et de demander une relative obéissance de ma part et de celle de ma femme.

Il y a plusieurs mois a eu lieu mon anniversaire, je propose à mes parents certaines modalités concernant les préparatifs qui ne leur plaisent pas. Ma mère me le fait savoir avec un ton très désapprobateur qui me rend très mal à l'aise et me rend triste, car je déteste que les gens me reprochent d'avoir mal fait et j'ai une propension à me sentir coupable dès que l'on me fait un reproche, surtout quand il s'agit de ma famille.
J'en parle un peu à ma femme et puis je retourne travailler. Ce que je ne savais pas, c'est qu'entre-temps ma femme a écrit à ma mère pour lui expliquer que je ne pensais pas à mal et qu'il fallait faire attention à la façon de me parler dû à mon caractère sensible. Je ne souhaite pas restituer le message ici, mais il pouvait être mal pris, car sa formulation n'était pas très diplomate, mais assez franche. En tout cas, dans le fond, rien de méchant.

En rentrant le soir, j'apprends cela et je vois que mon père a écrit un message incendiaire à ma femme, vraiment violent, en faisant comprendre que ma mère s'était sentie outrageusement insultée par ma femme, qu'ils attendaient des excuses, et en a profité pour lui sortir tous les griefs qu'ils avaient en son endroit, en disant qu'elle était à l'origine de "cette situation pourrie" (sic), qu'elle n'était qu'une jeune femme et qu'elle devait le respect à ses aînés, que son caractère et sa façon d'être ne lui permettaient pas de formuler des reproches, etc. Ma femme a du coup répliqué à son message à la hauteur de la violence qu'il a lui-même manifestée à son égard en parlant de leur emprise néfaste sur notre vie : la façon qu'ils ont de vouloir tout contrôler, leur manque d'implication totale dans la préparation du mariage, la façon qu'ils ont eu de parler de nous dans notre dos (par pudeur, elle n'a pas mentionné le fait d'avoir été traitée de p... ; vous compléterez l'insulte), de nous rabaisser même parfois, etc.
De plus, mon petit frère m'a écrit en se disant très déçu du fait que je défende ma femme plutôt que mes parents, que s'il était marié, il ne laisserait pas sa femme parler comme ça, en gros, que je devais la corriger dans sa façon de faire.

En bref, cet événement de prime abord anodin a mis en lumière une tension existant depuis le début. Ma femme a ensuite fait un premier pas en appelant ma mère pour tenter de lui expliquer les choses. j'ai entendu la conversation, ma mère n'a pas cessé de crier, de la traiter de gamine, attendant qu'elle s'aplatisse devant elle. Ma femme a tenté de rester digne. Elle s'est faite raccrocher au nez.

Depuis, je ne vois plus mes parents, sauf une fois au moment de ma Confirmation - ils avaient d'ailleurs failli ne pas venir car ils avaient oublié, sans doute par manque d'intérêt malgré mes nombreux rappels sur la date. Mon petit frère qui devait être mon parrain de Confirmation est à la place parti en pèlerinage, oubliant totalement ses engagements.

Depuis cet événement, mes parents m'ont relancé deux fois sur le sujet, en expliquant que la porte était ouverte de leur côté mais que pour cela ma femme devait faire un geste envers eux, qu'elle a déjà fait). Je résumé ici la teneur de leurs exigences :
- Elle doit s'excuser ;
- Elle doit se corriger ;
- Elle doit être respectueuse et obéissante envers eux (ils m'ont même cité le commandement incitant à honorer le père et la mère pour expliquer que ma femme devait le faire à leur égard et qu'elle était une mauvaise chrétienne) ;
- Elle doit trouver un travail et arrêter de vivre à mes crochets parce que c'est une feignante (ce que je j'ai trouvé scandaleux de leur part, parce qu'ils connaissent ses problèmes psychologiques).

Ma femme a donc fait un premier pas en reconnaissant que ses formulations pouvaient être mal prises, elle s'est faite rembarrée violemment. Ni ma femme, ni mes parents ne souhaitent pardonner sans recevoir d'excuses et ils ne souhaitent pas formuler d'excuses. J'essaye de ménager les deux parties en essayant de faire comprendre qu'il n'y a rien de tout noir ou tout blanc, mais mes parents ne veulent rien entendre, alors que ma femme a fait des efforts pour essayer de se faire comprendre.

Je suis vraiment très déprimé en ce moment à cause de cela, car mes parents m'ont fait comprendre que je devais m'imposer et dominer ma femme pour la faire plier à ma volonté, en fait la leur. Je trouve cela révoltant. Je cherche du réconfort auprès du Seigneur, je me suis même confessé récemment pour demander des conseils, une consolation. Bien que cela m'ait apporté du bien, je commence à faiblir, car je ne vois pas d'issue à ce problème. Ma femme reste ma priorité, mais mes parents restent mes parents et j'ai pour eux l'affection que tout fils doit avoir.

Cela devient de plus en plus difficile à gérer, d'autant plus que le Pardon est pour moi essentiel dans ma vie, je l'ai toujours pratiqué et j'ai toujours honni la haine.

Voilà pardon pour cet étalage et s'il vous a dérangé. J'aimerais avoir vos retours si vous le pouvez ou le voulez, une aide, quelque chose. Même une prière, non pas pour moi, mais pour mes parents et pour ma femme.

Toto2
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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Toto2 » mar. 19 nov. 2019, 13:00

Bonjour,

Je compatis, ces situations peuvent être douloureuses, vous êtes pris en tenailles entre vos parents que vous aimez et votre épouse que vous aimez aussi.

Permettez-moi de citer une blague très vraie :
Une femme récemment mariée se fait gifler par son mari. Elle va se plaindre à son père, disant "mon mari m'a giflé". Le père la regarde un instant, la gifle, puis lui dit "va dire à ton mari que s'il a giflé ma fille, moi j'ai giflé sa femme!".

Derrière le caractère léger de cette boutade se cache une vérité : vous êtes d'abord l'époux de votre femme avant d'être le fils de vos parents (avant au sens d'importance, pas au sens chronologique bien sûr!).

Jésus : "l'homme quittera son père et sa mère, s'attachera à sa femme et ils ne feront qu'une seule chair".

En conséquence, vos parents n'ont pas à intervenir dans votre vie conjugale, n'ont pas à se faire obéir de votre épouse (une épouse doit obéissance à son mari, pas aux parents du mari, et le respect et l'honneur vont aux parents, pas aux beaux-parents), ni à lui demander de travailler, cette question ne les regarde pas (d'ailleurs vous pourriez leur répondre par Saint Paul : Parents, n'exaspérez pas vos enfants s'ils veulent jouer au jeu des citations bibliques).
Par ailleurs, sans parler de la forme que je ne connais pas, l'intervention de votre épouse envers vos parents, sur le fond, est tout à fait légitime : à partir du moment où vous appartenez à votre épouse ("je me donne à toi"), votre épouse a le droit de défendre son bien si quelqu'un d'autre, fussent les parents, lui causent un tort, parce que par ricochet le propriétaire est lésé.

Sur ce, et quels que puissent être les torts de vos parents, cette situation conflictuelle vous peine, ce que l'on comprend. Même si incontestablement vos parents ont tort, il y a une grandeur d'âme à faire le premier pas, fût-ce de manière quelque peu hypocrite, pour passer l'éponge et passer à autre chose. Une lettre de votre épouse, disant aux parents qu'elle regrette si sa manière de s'exprimer les a blessés et présente ses excuses pour sa formulation maladroite, pourrait elle améliorer les choses? Je dis courrier parce qu'au moins elle est sûre de ne pas être interrompue. Vous verrez bien si vos parents saisissent la perche. Mais il faut vraiment qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas à intervenir comminatoirement dans votre vie conjugale.

Conseil du Père Padre Pio quand il n'arrivait pas à s'entendre avec quelqu'un : prier son ange gardien de bien vouloir se mettre en relation avec l'ange gardien de la susdite personne pour régler le conflit à l'amiable entre eux.
Si quelqu'un vient à vous sans cette doctrine, ne le saluez pas

que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; [...] il est malséant à une femme de parler dans l'Église.

Nous réclamons la constance de votre zèle contre les ennemis du célibat ecclésiastique ....défendre de toutes vos forces une loi de si haute importance et de repousser les traits dirigés contre elle par des hommes que tourmentent les plus infâmes passions.

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Sam D.
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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Sam D. » mar. 19 nov. 2019, 13:53

Bonjour Maduc,

Je comprends vos problèmes, et y compatis à plus forte raison que j'en ai connu de similaires, même s'ils n'ont, heureusement, pas culminé en un conflit aussi exacerbé que dans votre cas. Tout conflit de loyauté est pénible à vivre, spécialement quand s'opposent deux camps entre lesquels un choix n'est possible qu'au prix de douloureuses concessions, vous l'avez fort pertinemment relevé.

Par votre description, vous nous poussez à penser que le problème vient essentiellement de vos parents, qui ont pris votre femme en grippe ; s'appuyant volontiers sur le Décalogue, ils font cependant fi de toute charité - il va falloir qu'ils révisent un peu leur christianisme. L'anecdote de votre frère allant en pèlerinage plutôt qu'à votre confirmation tend à démontrer que tout ce monde pratique une religion très égocentrique et "auto-justifiante"...

C'est bien sûr plus facile à dire quand on n'est pas impliqué, mais pour l'instant, leur rage et leur orgueil leur suffisent, souciez-vous, ainsi que vous en avez pris le chemin, en priorité de votre femme, dont vous nous avez dit la fragilité. Pour ce qui est de l'attitude à avoir avec vos parents, rarement, me semble-t-il, la phrase tirée de l'exercice général de ste Faustine http://www.spiritualite-chretienne.com/ ... de-08.html m'aura parue aussi adaptée : "Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m'enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus." Je voudrais par là vous faire voir que même en refusant d'accéder à leurs exigences et de vous faire leur avocat, il reste une voie subtile et, fort heureusement, hautement chrétienne, de rester fidèle à l'affection que tout fils doit avoir pour ses parents.

J'intègre avec joie votre situation dans mes prières ; mais au fait, priez également pour vous-mêmes : car conserver espérance, foi et charité n'est jamais déplacé ou égoïste, au contraire il ne pourra en résulter que le plus grand bien pour tous !
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la Samaritaine
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Re: Conflits familiaux

Message non lu par la Samaritaine » mar. 19 nov. 2019, 16:54

Bonjour cher Maduc,

je vais être direct : vous êtes marié avec votre femme et pas avec vos parents, c'est avec elle que vous bâtissez votre vie et j'ai l'impression que vous vous entendez fort bien et que vous vous êtes bien trouvés. Je suis touchée par la manière dont vous l'aimez inconditionnellement, avec ses soucis de santé psychologiques. Elle même a l'air de très bonne volonté, reconnaissant son manque de diplomatie, ce qui est un effort très louable vu ses problèmes de santé dont elle ne se sert pas d'excuses. Elle me donne l'impression à travers vos mots d'être une personne courageuse.

Vos parents, d'après vos propres dires, ont une attitude extrêmement intrusive, se mêlant de ce qui ne les regarde pas. Ils n'ont pas à intervenir dans vos choix, dans votre organisation, ils n'ont pas à critiquer votre femme, son caractère d'autant plus qu'elle est fragile. C'est à vous de défendre votre femme. Si vous ne le faites pas suffisamment et avec fermeté, c'est elle qui tente de se défendre toute seule, ce pour quoi elle n'est pas douée et qu'elle n'a pas à faire normalement.
Vous n'avez pas à "ménager les deux parties", cela, c'est un manque de discernement de votre part. Vous avez à protéger votre femme et votre couple des attitudes manipulatrices de votre famille et des jugements intolérables sur votre épouse fragile. vous devez voir la vérité en face : vos parents ne vont pas changer, ils sont intrusifs et capables d'attitudes et de propos manipulateurs et nocifs pour votre couple.
Faites preuve de fermeté : ne rentrez pas dans leur jeu malsain d'exigences de toute sorte et dites expressément que vous ne voulez plus entendre de critiques sur votre femme, sur votre manière de vivre et, de grâce, voyez les moins !!!

Vous pouvez aller les voir seul, vous pouvez leur téléphoner, leur écrire mais il me paraît urgent de mettre de la distance avec eux et surtout il faut que votre femme les voie beaucoup moins, ce n'est pas bon pour sa santé. Vous souvenez vous de Jésus refusant de voir sa mère qui a pourtant fait une longue marche pour venir le voir ? Pourquoi : sans doute sa mère et ses frères s'inquiétaient de sa nouvelle "carrière de prophète", de ce qu'on disait sur lui (probablement qu'il devenait dingue), voulaient savoir de quoi il en retourne, bref : ils étaient dans une démarche certainement estimée par le Christ comme INTRUSIVE.

Cessez de laisser votre épouse en première ligne, affrontez vous même vos parents et vos frères, ayez ce courage et ne vous laissez pas manipuler. La fermeté n'exclut pas la gentillesse, mais elle exclut tout atermoiement. Vous devez adopter une ligne directrice et vous y tenir.
Il est important aussi de renoncer à tout espoir de "réconciliation". Les forces en présence ne le permettent pas, en tout cas pas pour l'instant. Mais ce n'exclut nullement de cultiver le pardon dans votre cœur, pour vous et votre épouse

Voici la véritable traduction de "tu honoreras ton père et ta mère" :

"Tu donneras à ton père et à ta mère leur juste poids afin que tes jours coulent heureux tout le long de ta vie".
A méditer.

Veuillez m'excuser pour le ton directif que j'ai avec vous dans ce post, c'est ce qui m'est inspiré.

Que le Seigneur vous bénisse et vous garde vous et votre chèrie !

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Carolus
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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Carolus » mar. 19 nov. 2019, 17:54

Maduc a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 11:08
Maduc :
Bonjour à tous [...]
Bonjour, cher Maduc. :)
Maduc a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 11:08
Maduc :
[...]
Voilà pardon pour cet étalage et s'il vous a dérangé. J'aimerais avoir vos retours si vous le pouvez ou le voulez, une aide, quelque chose. Même une prière, non pas pour moi, mais pour mes parents et pour ma femme.
Je prie pour VOUS ET pour vos parents et votre femme.

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Maduc » mer. 20 nov. 2019, 12:38

Toto2 a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 13:00
Bonjour,

Je compatis, ces situations peuvent être douloureuses, vous êtes pris en tenailles entre vos parents que vous aimez et votre épouse que vous aimez aussi.

Permettez-moi de citer une blague très vraie :
Une femme récemment mariée se fait gifler par son mari. Elle va se plaindre à son père, disant "mon mari m'a giflé". Le père la regarde un instant, la gifle, puis lui dit "va dire à ton mari que s'il a giflé ma fille, moi j'ai giflé sa femme!".

Derrière le caractère léger de cette boutade se cache une vérité : vous êtes d'abord l'époux de votre femme avant d'être le fils de vos parents (avant au sens d'importance, pas au sens chronologique bien sûr!).

Jésus : "l'homme quittera son père et sa mère, s'attachera à sa femme et ils ne feront qu'une seule chair".

En conséquence, vos parents n'ont pas à intervenir dans votre vie conjugale, n'ont pas à se faire obéir de votre épouse (une épouse doit obéissance à son mari, pas aux parents du mari, et le respect et l'honneur vont aux parents, pas aux beaux-parents), ni à lui demander de travailler, cette question ne les regarde pas (d'ailleurs vous pourriez leur répondre par Saint Paul : Parents, n'exaspérez pas vos enfants s'ils veulent jouer au jeu des citations bibliques).
Par ailleurs, sans parler de la forme que je ne connais pas, l'intervention de votre épouse envers vos parents, sur le fond, est tout à fait légitime : à partir du moment où vous appartenez à votre épouse ("je me donne à toi"), votre épouse a le droit de défendre son bien si quelqu'un d'autre, fussent les parents, lui causent un tort, parce que par ricochet le propriétaire est lésé.

Sur ce, et quels que puissent être les torts de vos parents, cette situation conflictuelle vous peine, ce que l'on comprend. Même si incontestablement vos parents ont tort, il y a une grandeur d'âme à faire le premier pas, fût-ce de manière quelque peu hypocrite, pour passer l'éponge et passer à autre chose. Une lettre de votre épouse, disant aux parents qu'elle regrette si sa manière de s'exprimer les a blessés et présente ses excuses pour sa formulation maladroite, pourrait elle améliorer les choses? Je dis courrier parce qu'au moins elle est sûre de ne pas être interrompue. Vous verrez bien si vos parents saisissent la perche. Mais il faut vraiment qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas à intervenir comminatoirement dans votre vie conjugale.

Conseil du Père Padre Pio quand il n'arrivait pas à s'entendre avec quelqu'un : prier son ange gardien de bien vouloir se mettre en relation avec l'ange gardien de la susdite personne pour régler le conflit à l'amiable entre eux.
Bonjour Toto 2,

Je vous remercie pour votre message. Effectivement, je pense comme vous que la grandeur d'âme reviendrait à ma femme de faire le premier pas. Elle l'a déjà fait par ailleurs, mais comme je l'avais dit, elle s'est fait refoulée au téléphone. Mes parents étant trop centrés sur eux-mêmes et n'écoutant pas, voir oubliant en direct les paroles d'explication que je leur ai données au téléphone, je pense que le premier pas sera pour plus tard. Mais je penserai à prier mon ange gardien. C'est une bonne idée. Merci encore !

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Maduc » mer. 20 nov. 2019, 12:41

Sam D. a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 13:53
Bonjour Maduc,

Je comprends vos problèmes, et y compatis à plus forte raison que j'en ai connu de similaires, même s'ils n'ont, heureusement, pas culminé en un conflit aussi exacerbé que dans votre cas. Tout conflit de loyauté est pénible à vivre, spécialement quand s'opposent deux camps entre lesquels un choix n'est possible qu'au prix de douloureuses concessions, vous l'avez fort pertinemment relevé.

Par votre description, vous nous poussez à penser que le problème vient essentiellement de vos parents, qui ont pris votre femme en grippe ; s'appuyant volontiers sur le Décalogue, ils font cependant fi de toute charité - il va falloir qu'ils révisent un peu leur christianisme. L'anecdote de votre frère allant en pèlerinage plutôt qu'à votre confirmation tend à démontrer que tout ce monde pratique une religion très égocentrique et "auto-justifiante"...

C'est bien sûr plus facile à dire quand on n'est pas impliqué, mais pour l'instant, leur rage et leur orgueil leur suffisent, souciez-vous, ainsi que vous en avez pris le chemin, en priorité de votre femme, dont vous nous avez dit la fragilité. Pour ce qui est de l'attitude à avoir avec vos parents, rarement, me semble-t-il, la phrase tirée de l'exercice général de ste Faustine http://www.spiritualite-chretienne.com/ ... de-08.html m'aura parue aussi adaptée : "Je fréquenterai sincèrement même ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté, et moi, je m'enfermerai dans le Cœur très miséricordieux de Jésus." Je voudrais par là vous faire voir que même en refusant d'accéder à leurs exigences et de vous faire leur avocat, il reste une voie subtile et, fort heureusement, hautement chrétienne, de rester fidèle à l'affection que tout fils doit avoir pour ses parents.

J'intègre avec joie votre situation dans mes prières ; mais au fait, priez également pour vous-mêmes : car conserver espérance, foi et charité n'est jamais déplacé ou égoïste, au contraire il ne pourra en résulter que le plus grand bien pour tous !
Merci pour vos paroles et cette belle citation. Vous l'avez dit : "essentiellement". Je pense que les torts sont très souvent partagés, mais dans ce cas-là, mes parent en emportent la majorité. Merci beaucoup !

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Maduc » mer. 20 nov. 2019, 13:01

la Samaritaine a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 16:54
Bonjour cher Maduc,

je vais être direct : vous êtes marié avec votre femme et pas avec vos parents, c'est avec elle que vous bâtissez votre vie et j'ai l'impression que vous vous entendez fort bien et que vous vous êtes bien trouvés. Je suis touchée par la manière dont vous l'aimez inconditionnellement, avec ses soucis de santé psychologiques. Elle même a l'air de très bonne volonté, reconnaissant son manque de diplomatie, ce qui est un effort très louable vu ses problèmes de santé dont elle ne se sert pas d'excuses. Elle me donne l'impression à travers vos mots d'être une personne courageuse.

Vos parents, d'après vos propres dires, ont une attitude extrêmement intrusive, se mêlant de ce qu'il ne les regarde pas. Ils n'ont pas à intervenir dans vos choix, dans votre organisation, ils n'ont pas à critiquer votre femme, son caractère d'autant plus qu'elle est fragile. C'est à vous de défendre votre femme. Si vous ne le faîtes pas suffisamment et avec fermeté, c'est elle qui tente de se défendre toute seule, ce pour quoi elle n'est pas douée et qu'elle n'a a pas à faire normalement.
Vous n'avez pas à "ménager les deux parties", cela, c'est un manque de discernement de votre part. Vous avez à protéger votre femme et votre couple des attitudes manipulatrices de votre famille et des jugements intolérables sur votre épouse fragile. vous devez voir la vérité en face : vos parents ne vont pas changer, ils sont intrusifs et capables d'attitudes et de propos manipulateurs et nocifs pour votre couple.
Faîtes preuve de fermeté : ne rentrez pas dans leur jeu malsain d'exigences de toute sorte et dîtes expressément que vous ne voulez plus entendre de critiques sur votre femme, sur votre manière de vivre et, de grâce, voyez les moins !!!

Vous pouvez aller les voir seul, vous pouvez leur téléphoner, leur écrire mais il me paraît urgent de mettre de la distance avec eux et surtout il faut que votre femme les voit beaucoup moins, ce n'est pas bon pour sa santé. Vous souvenez vous de Jésus refusant de voir sa mère qui a pourtant fait une longue marche pour venir le voir ? Pourquoi : sans doute sa mère et ses frères s'inquiétaient de sa nouvelle "carrière de prophète", de ce qu'on disait sur lui (probablement qu'il devenait dingue), voulaient savoir de quoi il en retourne, bref : ils étaient dans une démarche certainement estimée par le Christ comme INTRUSIVE.

Cessez de laisser votre épouse en première ligne, affrontez vous même vos parents et vos frères, ayez ce courage et ne vous laissez pas manipuler. La fermeté n'exclut pas la gentillesse, mais elle exclut tout altermoiement. Vous devez adopter une ligne directrice et vous y tenir.
Il est important aussi de renoncer à tout espoir de "réconciliation". Les forces en présence ne le permettent pas, en tout cas pas pour l'instant. Mais ce n'exclut nullement de cultiver le pardon dans votre cœur, pour vous et votre épouse

Voici la véritable traduction de "tu honoreras ton père et ta mère" :

"Tu donneras à ton père et à ta mère leur juste poids afin que tes jours coulent heureux tout le long de ta vie".
A méditer.

Veuillez m'excuser pour le ton directif que j'ai avec vous dans ce post, c'est ce qui m'est inspiré.

Que le Seigneur vous bénisse et vous garde vous et votre chèrie !

Samaritaine
Bonjour Samaritaine,

Merci pour votre vigoureux, mais courtois message. Vous n'avez pas tort sur le fait que je ne suis peut-être pas assez ferme, cela est dû à mon tempérament naturel : je fuis souvent les conflits, car ils me pétrifient. Je nuancerais tout de même sur mon cas, je me soigne comme dirait l'autre, je leur tiens de plus en plus tête. Peut-être que Dieu m'a donné d'affronter cette épreuve pour que je puisse développer ce courage d'affronter mes parents qui m'a tant fait défaut auparavant. Je le vois donc comme une Grâce à tous vous lire. D'ailleurs, ma dernière conversation téléphonique avec eux m'a permis de m'imposer plus que par le passé.
Toute proportion gardée, - je ne souhaite pas faire une comparaison d'égalité avec ce passage de la Bible, mais plutôt développer une réflexion - peut-être que cet épisode personnel peut être rapproché du moment où Dieu a durci le cœur de Pharaon. Peut-être que leur dureté de cœur va me pousser à me montrer plus ferme, tout en restant juste, sans en arriver aux Plaies d'Egypte hein ! :-D

Merci encore !

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Maduc » mer. 20 nov. 2019, 13:18

Carolus a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 17:54
Maduc a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 11:08
Maduc :
Bonjour à tous [...]
Bonjour, cher Maduc. :)
Maduc a écrit :
mar. 19 nov. 2019, 11:08
Maduc :
[...]
Voilà pardon pour cet étalage et s'il vous a dérangé. J'aimerais avoir vos retours si vous le pouvez ou le voulez, une aide, quelque chose. Même une prière, non pas pour moi, mais pour mes parents et pour ma femme.
Je prie pour VOUS ET pour vos parents et votre femme.
Bonjour Carolus et merci. :)

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Kerniou » jeu. 21 nov. 2019, 2:10

Cher Maduc,
Je suis tout à fait d'accord avec les interventions précédentes: vos parents sont intrusifs voire "malveillants" à l 'égard de votre épouse et de vous-même qui l'aimez.
Le dialogue étant difficile sinon impossible, vous pourriez peut-être écrire à vos parents.
Dans ce courrier vous pourriez leur dire que vous les aimez mais que leur attitude à l'égard de votre épouse est douloureuse et inacceptable pour elle comme pour vous et leur rappeler que " l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme" ...
Au téléphone, l'on peut vous interrompre et le ton peut monter... Alors que dans un courrier vous pouvez peser vos mots et vous montrer respectueux mais ferme et déterminé dans votre propos.
Afin de protéger votre épouse et c'est à vous de le faire, vous pourriez, aussi, changer de n° de téléphone et demander votre inscription sur liste rouge ... L'idée d'aller, seul, rendre visite à vos parents me paraîtrait souhaitable mais je dirais: dans un second temps, quand vos parents auront bien intégré que votre épouse reste et restera votre priorité ...
Ces démarches ne sont pas faciles mais votre bonheur conjugal en vaut la peine ...
Bon courage à vous
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Maduc » ven. 22 nov. 2019, 11:33

Merci beaucoup pour votre message ! :) C'est réconfortant d'avoir autant de soutien.

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Sam D. » lun. 16 déc. 2019, 22:10

Bonsoir,

Ce fil m'a été utile pour gérer une nouvelle flambée du conflit auquel je faisais allusion plus haut.

Il m'a aidé à écarter tout doute pour au sujet de quel côté me ranger, soit celui de ma femme et de ma fille, dont il a été dit du mal. Deux jours après, j'ai pris le téléphone pour exposer nos griefs le plus diplomatiquement du monde, afin de préserver autant que possible la relation, mais sans concession sur nos intérêts immédiats. Ma femme a d'abord été fort désappointée de ma ligne de défense, laquelle, à son goût, faisait trop peu valoir mon "autorité", et trop ses sentiments, la jetant une fois de plus "en pâture" comme la véritable fauteuse de troubles. J'ai pu faire valoir qu'au contraire, la démarche visait à faire reconnaître la légitimité de ses sentiments, en appelant au cœur de la partie adverse, là où une posture rigide n'aurait fait que précipiter une rupture, et qu'au surplus mon initiative me coûtait déjà passablement à titre personnel puisque sur le fond je formulais des reproches.

Au cours d'un repas auquel nous avions été invités déjà bien avant, celle que nous tenons pour la fautive a nié avoir tenu les propos que nous lui reprochons, toutefois si maladroitement que cela avait valeur d'aveux indirects. Son comportement m'a grandement déçu, au point de me désorienter passablement, mais le fond de l'affaire se voyait confirmé.

Si mes prières, notamment à St Joseph, n'ont pas été exaucées exactement comme je l'aurais voulu (puisqu'en effet tout porte à croire qu'un certaine forme de rupture se produira), j'ai obtenu bien mieux : ma femme a compris que j'étais de son côté et s'en trouve apaisée au point de me dire spontanément ce soir que "nous nous sommes retrouvés". Comme quoi, de tout mal peut sortir un bien ! Je remercie le Ciel de m'avoir permis de gérer cet épisode en conformité avec mes valeurs chrétiennes, ayant même réussi à trouver une plausibilité à l'affirmation sur laquelle je butais quelque peu (Ez 3:3), disant : "Fils de l'homme, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne! Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel."

Quant à ma belle-mère, après un moment de flottement, j'arrive à voir ses manquements essentiellement comme une pauvreté dont je prends ma part, et l'inclus bien sûr à plus forte raison dans mes prières.

Désolé pour la tartine, pas trop absconse je l'espère !
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Kerniou
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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Kerniou » mer. 18 déc. 2019, 10:10

L'essentiel est que votre épouse et vous-même soyez unis et soudés dans cette situation, que votre famille ait compris que votre épouse et votre fille passent avant elle. Votre attitude a remis chacun dans sa place et dans sa fonction. Vous avez agi en "chef de famille" ... C'est une expression que je n'aime pas beaucoup mais qui dit bien ce qu'elle veut dire ... Que le Seigneur vous bénisse et vous protège tous les trois ...
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Re: Conflits familiaux

Message non lu par zelie » mer. 18 déc. 2019, 13:20

je fuis souvent les conflits, car ils me pétrifient.
m'est d'avis que ce n'est pas un hasard si vous avez bâti ce caractère-là, et que fils de tels parents, -que vous semblez très bien analyser, donc bien connaître, en tous les cas assez pour en sentir tous les illogismes-, vous fûtes attiré par cette femme-là.
C'est un acte de résilience, parfois, le conjoint... Mais pas que... Pauvre conjoint qui n'est là que pour endosser le rôle de fusible d'une situation familiale antérieure, dans laquelle il n'est strictement pour rien, et qu'il va devoir subir au-delà de ses forces, puisque le but justement est de le faire craquer pour ne pas craquer nous-mêmes! Et tenter, à travers sa destruction, de faire survivre le système rigide (la personnalité rigide, le point de vue rigide, les rapports d'autoritarisme) qui seul nous tient debout parce que pauvres que nous sommes en amour et en confiance en la vie, nous n'avons su développer uniquement de la rigidité et rien d'autre, crispés, encore et encore, sur des foutaises de respect que les autres nous devraient pour redorer notre blason (notre fierté d'être homme) qu'à nous seuls nous n'avons pas su nourrir!
Beau noeud familial.

Je trouve tous les conseils qu'on vous a donné magnifiques et empreints d'un grand sens chrétien, même celui de Samaritaine, que vous avez qualifié d'un peu ferme. Et vous avez raison de vous raccrocher à votre vision chrétienne de la situation, car à terme (long terme!), c'est cela qui vous permettra de sortir de ce cercle infernal par le haut.

Mais là, dans l'immédiat, si vous voulez briser le cercle infernal que vous subissez de la part de votre maman (ou papa, ou les deux), tout en gardant un respect filial à vos parents et une grande loyauté à votre famille, il va peut-être falloir finir par réaliser à quelle famille vous avez affaire, et aller gratter un peu plus en amont dans votre vécu pour comprendre comment de tels parents fonctionnent encore ainsi face à un fils adulte et marié, pour trainer ainsi son épouse, sa moitié, dans une tel théâtre de souffrances... Car ce que font vos parents, c'est du théâtre. De l'emprise plus exactement. Et le pire, c'est qu'à l'âge qu'ils sont vous ne les changerez pas: il va falloir faire avec ce qu'ils sont, en sachant pertinemment qu'ils continueront à agir ainsi jusqu'à leur mort.
Car qu'est-ce qu'elle trinque votre épouse! Que paie-t-elle à votre place? Pourquoi c'est elle qui récolte les pots cassés, pourquoi c'est elle qui assume seule l'ire de vos parents, pourquoi c'est elle en somme qui porte, assume, gère, tous les conflits qui vous oppose VOUS et vous seul à vos parents, cette part de relation familiale empoisonnante qui pré-existait grandement et bellement à son arrivée à elle dans votre famille?
Vous donnez actuellement à vos parents un pouvoir démesuré: celui de détruire allègrement votre famille (de détruire le lien amoureux qui vous attache à une autre personne qu'eux, votre femme), et par là, de nier votre droit à choisir votre vie, et la personne qui va avec. Mais depuis quand? Mais allô, comme dit l'autre! N'y aurait-il pas une prise de conscience de ce qui se joue réellement à faire? Pensez-vous pouvoir faire l'économie d'un patient travail sur soi, avec l'aide d'un thérapeute, pour dénouer le noeud exact qui anime et relie toutes les personnes de votre famille (car le frangin qui se barre au lieu de venir à votre confirmation, dans une famille qui se dit très chrétienne .... Comment dire? :nrv: ), voire même ce qui aux générations précédentes vous a tous précipités dans des tels noeuds familiaux, qui se rejouent en parallèle, des choses comme ça...).

C'est tel que je suis certaine que si vous aviez épousé une autre femme, méga-douce, adorable, prête à s'excuser de tout, ils auraient été tout aussi infects et destructeurs. Ils se permettent de crier au téléphone sur une personne (une personne qui n'est pas leur enfant en plus!) : mais depuis quand, et où on voit ça? C'est déjà quelque chose d'inadmissible, même si votre femme était imparfaite en tous points (ce qu'elle n'est pas, elle a l'air d'être un bijou au contraire!). On n'en arrive pas à de telles extrémités quand un brin de respect nous anime. Et tout ce que vous racontez à l'avenant. Vos parents outrepassent allègrement leurs droits et leurs devoirs depuis toujours apparemment. Comme des enfants rois qu'aucun cadre ne limite, comme quelqu'un qui a tous les droits, même celui de refuser à leur fils de vivre en dehors d'eux, dans une toute-puissance infantile et infantilisante franchement inacceptable. Et tout ce tintouin sous le prétexte biblique des dix commandements, ben pardi! A y être, faisons les choses en grand! Mais comprenez-vous au moins que les gabegies ne trouvent jamais la complétude après lesquelles elles courent, et dévorent tous sucs vitaux qu'elles trouvent pour donner prétextes à leurs soifs inassouvies de déviance? Et que si demain vos parents changeaient de religion, de pays, de je-ne-sais-quoi, ils trouveraient ailleurs et autrement d'autres prétextes pour continuer à n'être que ce qu'ils sont? Et que donc, mais donc, comprenez-le, leur attitude actuelle est tout SAUF chrétienne! Elle est toxique, malade, déviante, je ne sais pas, il n'y a que vous qui pouvez juger du degré de ce que vous subissez.
Un chrétien digne de ce nom, c'est à dire un homme amoureux de Dieu et de son message de Lumière et d'Amour reflète-t-il autre chose que cet Amour et un grand esprit de prière? Non. Vos parents reflètent-ils une telle attitude? Non. Alors au diable leurs excuses bidons de respect, de religion "qui a dit qu'il fallait" et de patin-couffin.

Vous allez finir, un jour, par nourrir une grande colère face à de telles déviances, de tels abus. Il vous faut sortir de ce jeu malfaisant, et vite. C'est pour cela que je me suis permise d'évoquer une aide thérapeutique, ou peut-être une aide par un acccompagnement spirituel, une retraite, que sais-je? Mais le noeud familial est prégnant, envahissant, et il vous faut réagir habilement, en prenant de la distance (par la thérapie) pour ne pas à terme vous exposer à des ruptures familiales non voulues mais subies parce que d'autres s'écharpent au-dessus de votre tête.
C'est justement parce que vous, vous seul et sans vous référencer à eux, vous garderez une attitude chrétienne, et vous protégerez votre famille en allant consulter que vous vous y retrouverez. C'est parce que votre attitude changera que le cercle infernal des exigences parentales tombera de lui-même, même si vos parents restent ce qu'ils sont.
C'est parce que vous aurez intégré certaines données qu'il vous manque encore sur votre propre cheminement, qu'un jour, vous pourrez voir vos parents pour ce qu'ils sont et les aimer tels qu'ils sont sans que cela vous détruise ou vous envahisse trop. Et dans ce chemin, vous en tenir vous à l'Amour du prochain et à l'intégrité sans que cela passe par endurer de tels excès.
Car là, en ce moment, tout est dans l'excès. Et c'est cela qui vous bouffe, et votre femme avec.
Et c'est aussi de cela, -ce regard adulte sur ce que sont ses parents tout en leur pardonnant leurs caprices d'enfants "abandonnés" par leur propres enfants devenus grands, leurs craintes devant leurs propres défis, leur lassitude de n'être plus jeunes et forts, leurs craintes devant la perte, la vieillesse et la mort- dont il s'agit quand la Bible dit:
"C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair."(Gen 2 : 24)

Et ils deviendront une seule chair... Une seule... pas une grosse moitié pour papa et maman et un reste défiguré et piétiné pour sa chérie!

Pour finir, juste deux petits conseils, en plus de celui de se faire aider par thérapie (qui est le plus important, vraiment) :

-en attendant de savoir quoi faire, pour mieux faire sans faire exploser la famille, le mieux et quasiment la seule chose à faire, c'est de prendre du recul sur la situation: ce recul est souvent géographique, et s'il ne peut l'être, il s'exprime par en espacement des contacts et laisser le temps au temps de faire son oeuvre (tout en priant aussi, mais calmement, sans se torturer pour avoir un exaucement immédiat, juste prier pour s'unir dans l'amour à Jésus et continuer son petit bonhomme de chemin quotidien la main dans la main de Jésus, avec patience et confiance). Vos parents sont vexés? Ok, laissez-les à leur orgueil déplacé. Ne rappelez pas, coupez le téléphone, et attendez quelques temps. Le temps calme toujours l'orgueil de quelqu'un qui aime sincèrement. Si le temps ne fait rien, c'est que l'orgueil démesuré compte plus que vous, réalisez-le. Dans ce cas, laissez encore beaucoup, beaucoup de temps passer.
L'idée, c'est d'être ferme par les actes sans en venir aux mots. Dans une situation conflictuelle, ne vous expliquez pas, ne vous justifiez pas, n'espérez aucune compassion due aux tentatives d'explications: l'orgueil n'a soif que d'adoration et de soumission et se nourrit de tout ratelier pour cela. Donc appeler, téléphoner, c'est inutile. Agissez sans haine ni précipitation, mais avec fermeté; espacez les contacts, vous espacerez les conflits. Sans espérer les résoudre, puisque la résolution n'est pas accessible pour l'instant à vos parents.

-en attendant de trouver une aide thérapeutique pour réorganiser ce qui en vous vous permettrait de prendre les bonnes décisions, et d'avoir une vision plus adulte des choses, lisez sur les parents toxiques, sur les relations familiales, ce genre de thème. La littérature abonde sur le sujet, prenez la peine d'aller faire un tour dans les immenses librairies qui fleurissent dans toutes les villes, au rayon psychologie, vous trouverez votre bonheur. Ce n'est pas rien de faire un tel pas, car c'est admettre sa condition d'enfant coincé à qui on refuse de le considérer comme un adulte, et admettre aussi qu'on peut déchoir ses parents de leurs piédestal de toute-puissance sans renoncer à les aimer et les respecter, et au contraire, à construire sur eux un regard bien plus tempérant, impartial et empreint de miséricorde tout à la fois; cela permet de faire le premier pas de remettre chaque personne à sa juste place. Et à propos de juste place, je ne parle pas que de la place de vos parents, mais de celle que vous accordez à vous-même, et encore plus, à votre épouse, qui a vraiment, vraiment besoin que vous preniez le taureau par les cornes et que vous vous investissiez dans votre propre vie et votre propre présent.
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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Re: Conflits familiaux

Message non lu par Sam D. » mer. 18 déc. 2019, 14:22

Merci pour vos bonnes paroles, Kerniou.
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