Carhaix a écrit : ↑ven. 06 déc. 2019, 20:17
Je réagis au premières lignes de votre post (j'en suis navré, mais je vois que j'ai beaucoup de retard dans la lecture de ce fil). Je ne crois pas que le cas que vous évoquiez existe. Celui qui commet un péché sait pertinemment qu'il se coupe de Dieu. Il ne s'agit pas d'être un robot, mais de se lier d'amitié avec Dieu. C'est le cœur de la question. Comment peut-on communier avec Dieu alors qu'on lui fait la guerre ? Même en trichant devant le prêtre, il n'est pas possible de se mentir à soi-même.
Bonjour Carhaix,
Je suis très étonné de l’interprétation que vous faites de mon texte et qui va à l’opposé de celle de Trinité. Il me semble dire exactement ce que vous auriez voulu qu’il dise et je m’attendais justement plus à être critiqué là-dessus ! Ma réponse étant alors prévue que demi-connaissance et demi-consentement ne font que déterminer des situations intermédiaires où les parts +/- grandes de connaissance et de consentement, viennent enlever au dilemme posé son caractère crucial mais sans l’abolir.
Je suis tout autant désolé que vous que le sujet ait débordé depuis ma suggestion du divorce, et confus.
La communion spirituelle, recommandée à ceux qui s’estimeraient pouvoir n’être pas en état de grâce (mais qui auraient pu la recouvrer soit par une contrition imparfaite et leur désir de se confesser au plus tôt, soit par une contrition parfaite mais difficilement certaine) reste la seule autorisée aux divorcés remariés catholiques.
A moins qu’ils ne restent sans relation sexuelle, ce qui donne à celle-ci une sorte d’exclusivité, un droit majeur à la qualité de l’indissolubilité et sous estime d’une façon que l’on pourrait trouver outrageante la valeur spirituelle de tout le reste (ou de l’indissolubilité, mais alors surestimée) qui selon cette recommandation peut être partagé en amour avec un autre, y compris dans celle-ci. C’est vraiment un coup bas porté en dessous de la ceinture, mais pourquoi pas ! Et qui met en balance ce que l’être humain a de meilleur en lui, y compris sa capacité à le partager avec autrui, avec de l’autre côté un concept intemporel qui ne franchira pas la porte du ciel mais sensé l’ouvrir, exclusivement pour ceux qui choisiraient une vie de conjugalité.
(Jésus ne l’a jamais défendu. Il a parlé de ceux que Dieu a unis, et qu’il ne fallait pas séparer. Non de tous ceux qui s’uniraient devant un prêtre serait-il catholique, après quelques vérifications qui par discrétion et respect, pudeur, ne sauraient toujours aller assez loin : d'où la possibilité de nullité...)
Mais quand on voit ici la richesse prêtée à la « présence réelle », on peut se demander pourquoi tant de précautions et si en effet il y a encore des personnes qu’elle intéresse…
Vu que bien sûr et souvent, cela concernerait des catholiques qui de toute façon n'allaient pas à la messe (matière grave) !
En tout cas, elle revient pour les autres à ce que l’état de grâce soit reconnu comme possible malgré les apparences et définitions dogmatiques. Ce seul fait devrait éviter les jugements par trop hâtifs et dénigrants des fidèles, mais le pli a été pris, on se demande bien pourquoi, et comment, sauf qu’il est bien connu en hypocrisie que le peuple fut-il de baptisés a besoin de bouc-émissaires…
Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ?
19 versets plus loin, dans Matthieu, il est question d’une exception qui pourrait apporter une des réponses possible, n’en déplaise à certains qui se contentent de défendre ce qu’on a décidé être pour eux la bonne interprétation et n’ont donc pas besoin de réfléchir.
A leur place, il y a ceux que Jésus (excusez du peu) accuse de se donner des passe-droits et de « faire porter des fardeaux trop lourds ». Et si c’était là le cas ?
N’y pensons pas, il y a une solution plus pratique : promettre à l’enfer le reste du troupeau qui ne veut pas aller au ciel idiot, comme cela on aura plus de place au paradis, on y sera premier… héhé !
Je suis obligé de m’arrêter là, afin d’ôter de mon texte la queue du diable…
Bien des arguments toutefois ne sont que trop des justifications humaines d’une cause qui n’aurait pas été choisie humainement. Et c'est normal, merci Jésus et son incarnation. Logique alors que la défense de cette cause ne soit pas à notre portée. Mais facile de s’en servir pour ne pas avoir à donner d’explications et imposer de l’arbitraire. Or entre ce qui était nos conditions de vie à l’origine et maintenant, ce qui a changé nous prive des qualités permettant de choisir avec infaillibilité. Pourtant cela restait un argument que cette indissolubilité, dès lors qu’il s’agissait de dérouter ceux qui prétendaient se servir de sa disparition pour la faire réapparaître en contradiction…
Il faut distinguer dans les évangiles ce qui est dit comme enseignement, de ce qui est à l'usage d'une répartie, et mesurer les enjeux.