Bonjour Arthus,
Vous semblez plus connaisseur que je ne le suis en la matière, si vous le voulez bien je peux vous exposer ma compréhension de la chose et j'apprécierais que vous me corrigiez si nécessaire. Aussi, pardonnez-moi par avance si j'écris des énormités, ou si je fais usage d'un vocabulaire parfois imprécis.
Arthus a écrit : ↑lun. 24 févr. 2020, 19:23
Qu'entendez vous par "une information mal copiée tend à se dégrader et non à s'enrichir" ? Il n'y a aucune notion d'enrichissement dans l’évolution. Une mutation génétique n'est ni un "appauvrissement", ni un "enrichissement". Elle est éventuellement un avantage évolutif dans certain environnement, et un désavantage dans les autres.
J'entends bien qu'il y ait des mutations spontanées intra-espèces, sélectionnées comme les plus adaptées à l'environnement par itérations successives, et qu'on ne peut pas parler de ces évolutions en termes d'appauvrissement ou d'enrichissement.
Néanmoins il me semble bien qu'à un niveau macro, l'évolution des espèces témoigne d'une complexification -- ou enrichissement pour reprendre le terme que vous employiez -- chronologiquement croissante des organismes, de façon similaire au tableau périodique des éléments en chimie qui est aussi lisible comme une frise chronologique. Est-ce que la recherche en est à dire que ces mutations suffisent à expliquer (même en théorie) les énormes sauts qualitatifs observés dans l'enrichissement chronologiquement croissant des organismes ?
Arthus a écrit : ↑lun. 24 févr. 2020, 19:23
Le principe de sélection naturelle est une évidence mathématique qui a des applications concrètes. On se sert par exemple d'algorithmes "
génétique" pour trouver des solutions à des problématiques complexes. Le principe c'est d'associer un processus aléatoire et itératif à un processus de sélection. Non seulement ça marche, mais c'est efficace.
C'est intéressant, j'ignorais ce pan de la recherche sur les algorithmes génétiques.
Mon propos n'est pas de contredire l'existence de mutations aléatoires sélectionnées par itération pour leur adaptabilité, mais de douter qu'elles suffisent à combler le gouffre épistémologique entre micro et macro-évolutions. La plupart des études que j'ai pu consulter à ce sujet témoignent de l'impossibilité de réduire ces macro-évolutions à la simple application de micro-évolutions sur un temps long. La plupart des simulations remplisse ce vide en pré-codant des suppositions ce qui, cocassement, ressemble à une création d'informations par une intelligence extérieure au système observé.
Il est tout de même fort possible que je ne sois pas au fait des avancées de la recherche sur ce sujet, si vous en savez plus je suis preneur !
Arthus a écrit : ↑lun. 24 févr. 2020, 19:23
Un exemple valant mieux qu'une longue explication, je vous propose
cette video qui est assez parlante. Ici, c'est justement parce que les variables initiales sont "mal copiée" sur de nombreuse génération que le système peut apprendre à sauter par dessus la balle. L'expérimentation semble contredire vos affirmations.
La vidéo ne dit pas grand-chose sur la façon dont cet organisme simulé acquiert peu à peu la capacité de sauter, faute d'explications sur ce que j'observe, je suppose que ce système fonctionne en vase clos et qu'aucune nouvelle donnée venue de l'extérieur n'est introduite à chaque itération. Quoi qu'il en soit, il ne semble pas fantasque de penser que parmi une population d'organismes vivant sur le tracé de rochers roulants, ceux qui sautent par dessus des obstacles en mouvement vont avoir plus de chances de survivre et de se reproduire que leurs congénères, et que par itération successive la population va progressivement systématiser la capacité de sauter à leur appareil génétique.
Notons tout de même que dans ce cas, la capacité génétique de sauter pré-existe, la forme de cet organisme est prédisposé à pouvoir sauter. Parmi une population possédant cette capacité latente, les individus qui s'en servent tirent leur épingle du jeu et sont à l'origine de la diffusion de l'usage systématique de cette capacité au sein de la population. A ce que je sache, on n'a pas ici la création d'une nouvelle information, mais bien la sélection et l'extension à l'ensemble de la population d'une information préexistante.
Arthus a écrit : ↑lun. 24 févr. 2020, 19:23
Donc
on sait qu'un processus aléatoire et itératif, lorsqu'il est associé a une sélection, permet de faire évoluer le système vers un comportement adapté aux contraintes qui lui sont imposés.
Nous sommes bien d'accord.
Partant de là :
Arthus a écrit : ↑lun. 24 févr. 2020, 19:23
Du coup, j'ai du mal a comprendre :
- Niez vous le fait qu'il existe des mutations génétiques aléatoires ?
- Niez vous le fait que les être vivants soit soumis à un processus de sélection ?
- Niez vous que la reproduction, sur plusieurs génération, soit un processus itératif ?
Je ne nie pas qu'il y ait des mutations génétiques aléatoires, sélectionnées par itérations successives en fonction de leur adaptabilité à leur environnement.
Arthus a écrit : ↑lun. 24 févr. 2020, 19:23
Le cas échéant, vous devriez admettre que l'évolution est possible sans faire intervenir une entité surnaturelle.
Tout dépend ce que vous entendez par "l'évolution". Comme vous l'aurez constaté, je conviens avec vous qu'il y a des mutations aléatoires au sein d'un groupe d'individus, qu'elles doivent leur propagation via sélection par itérations successives comme les plus adaptées à leur environnement. Je ne nie pas non plus la foisonnance de micro-évolutions au sein d'une espèce voire même au sein d'un groupe d'espèces, pour lesquelles les notions d'appauvrissement ou d'enrichissement n'ont pas de sens.
En revanche cela ne suffit pas, je crois, à expliquer la tendance à l'enrichissement (ou complexification) chronologiquement croissant des organismes.