Je ne crois pas que tous les torts puissent être d’un seul côté, quel que soit le contexte d’ailleurs. En revanche, il est parfois tout à fait évident qu’une partie est l’agresseur, et que l’autre se défend. C’est le cas avec l’uniatisme en Europe orientale.Socrate d'Aquin a écrit : ↑mer. 15 avr. 2020, 23:18Contrairement à certains de vos correligionnaires (ou, hélas, des miens), je n'essaye pas de dire que tous les torts sont d'un côté.
Sauf votre respect, ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les faits historiques.C'est vous qui le dites.
Certes : une partie du clergé grec. Et il faudrait ajouter : une toute petite partie, qui n’avait quasiment aucun soutien dans la population et dans le bas clergé. Ce qui explique l’échec de l’union de Florence et de toutes les tentatives similaires. D’ailleurs, ces personnages que vous citez étaient morts et enterrés depuis longtemps en 1439.Le désir de l'union avec Rome animait une partie du clergé grec depuis longtemps, comme en témoigne l'exemple du patriarche Jean Bekkos ou des frères Kydonès.
Du reste, croyez-vous que les orthodoxes puissent oublier aussi facilement le sac de Constantinople, les persécutions polonaises, la conduite des Teutoniques en Russie, j’en passe et des meilleures ?
Comment expliquez-vous cette agressivité des Latins envers les orthodoxes ? Les Turcs eux-mêmes n’ont pas commis à Constantinople les ignominies qu’y ont accompli les Latins. Les Mongols (!) se sont montré plus bienveillants et d’une attitude plus civilisée envers les Russes orthodoxes que les catholiques Teutoniques.
Et vous vous étonnez qu’aujourd’hui encore, la grande majorité des orthodoxes ne veuillent pas entendre parler d’une union avec Rome ?
Non, nous ne sommes décidément pas d’accord. L’union de Brest n’est pas « d’abord et avant tout » le résultat du calcul personnel d’une poignée d’évêques corrompus. Elle est d’abord et avant tout le résultat d’un long et complexe processus historique où s’entremêlent des intérêts divers : ecclésiastiques et politiques davantage que proprement religieux, ainsi que des acteurs divers : Polonais catholiques et Lituaniens orthodoxes, Russes, Cosaques, jésuites et protestants. Elle est aussi la conclusion d’au moins un siècle de prosélytisme catholique plus ou moins violent en Pologne-Lituanie, prosélytisme attesté de mille et une manières (documents et lettres historiques, édits discriminatoires, saisie de biens orthodoxes par la couronne polonaise, infiltration du clergé orthodoxe par des aristocrates polonisés, présence massive de jésuites qu’attestent les nombreux collèges de cette organisation dans des villes comme Vilnius, Riga et Tartu (Baltique) Lublin, Polotsk, Kalisz, Niasvij (Pologne et Biélorussie), Lviv (Ukraine)... je continue ?)Nous sommes donc d'accord : l'union de Brest a été menée d'abord et avant tout par les évêques orthodoxes ruthènes.
Puisque vous persistez, permettez-moi de vous dévoiler aussi ma pensée. Avec tout le respect que je dois à mes amis catholiques, je crois que le rite romain de Vatican II est une farce, un rite abâtardi de protestantisme qui n’a aucune chance de fonctionner, comme le prouve la désertification des églises catholiques dans de très nombreux pays. Je crois d’ailleurs que de nombreux catholiques sont d’accord avec moi, y compris sur ce forum.Je vous remercie de confirmer ce que je pensais : le rite occidental orthodoxe est une farce, un rite abâtardi qui n'a aucune chance de fonctionner.
Le rite tridentin et les rites latins plus anciens, en revanche, sont bien entendu dignes de vénération et conservent toute mon estime. Le rite latin orthodoxe a été élaboré sur la base du rite tridentin, avec des modifications bien plus faibles que celles du rite Vatican II, et surtout, bien moins douteuses d’un point de vue théologique.
Quoi qu’il en soit, Socrate d’Aquin, n’oubliez pas que malgré de très sérieuses divergences, nous partageons une même foi en Jésus-Christ. Essayons donc de faire preuve de mesure et de courtoisie, même sur ces questions difficiles... et si je vous ai offensé d’une quelconque manière, vous ou d’autres sur ce distingué forum, je m’en excuse de la manière la plus plate que vous pouvez imaginer (imaginez une crêpe et vous aurez une idée de ma contrition). Je garde toute ma sympathie au catholicisme, malgré ses errements récents (c’est-à-dire depuis mille ans) et d’ailleurs je ne serais pas ici si tel n’était pas le cas. Mais je crois aussi qu’il faut parfois aborder les questions difficiles pour faire avancer le dialogue...