Arbre de Vie, Arbre de la Connaissance

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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Hélène
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Le fruit défendu

Message non lu par Hélène » jeu. 04 mai 2006, 4:14

Pour faire suite au fil des questions de poupie, je propose d'ouvrir de nouveaux sujets pour répondre à ses questionnements concernant la Genèse.
poupie a écrit :Donc en fait j'aimerais savoir à quoi correspond le fruits defendu?
Il faut savoir qu’il n’est pas question de pomme dans l’histoire. Le mot latin est « pomum » qui signifie « fruit ». Il s’agit d’une image bien sûr qui veut parler à notre cœur et à notre intelligence. Tout comme Jésus utilise cette même image pour parler d’un arbre bon qui produit de bons fruits. Il semblerait que la tradition qui a associé le fruit à une pomme viendrait du Cantique des cantiques dans lequel on retrouve un verset qui dit en substance : « sous le pommier tu t’étais endormie » parlant de l’épouse du Bien-aimé c’est-à-dire, l’humanité tombée dans le sommeil du péché (la mort) et que le Bien-aimé viendra réveiller lors des épousailles de la Croix et de la Résurrection. Le fruit dont il est question est un fruit de la région de la mésopotamie qui était bon pour être entièrement consommé sans aucune perte (par exemple le noyau et/ou la pelure). Ce qui signifie que ce que Dieu donne est bon dans son intégralité. Il donne tout et tout est bon pour notre satisfaction, nos désirs, notre bien-être, etc.

Pour ce qui est du fruit défendu, il s’agit d’une bien malheureuse traduction que de faire usage du mot « défendu ». Il faudrait plutôt parler "d’inter-dit" (au sens étymologique du terme et non pas au sens de « défendu »). « Inter-dit » càd : « ce qui est dit entre nous » ou « ce qui est entendu » comme une parole qui fait vivre parce qu’elle pose des limites et appelle à la liberté (la vraie qui consiste à choisir le bien) et non un interdit qui appelle à une soumission servile ou écrasante d’un Dieu Tout-puissant.

Dieu dit : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin ». « TOUT » c’est bien tout. C’est quand même beaucoup ! C’est tout. Mais, il y a une mise en garde, une épreuve de la liberté : « mais, de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras point sous peine de mourir » (ou de devenir mortel selon la traduction). Ce qui est intéressant ici est que nos contemporains brandissent sur tous les tons cet inter-dit comme si Dieu ne voulait pas que nous acquérions la connaissance (par exemple la science) et c’est l’argument numéro un pour les rationalistes athées : la science et la foi sont incompatibles puisque le chrétien est appelé à rester dans l’ignorance. Comme le serpent de la Genèse, on nous parle d'un dieu jaloux de l'homme qui veut se garder un pouvoir. Or si on lit bien le verset, il ne s’agit pas de ne pas acquérir la connaissance mais bien de ne pas connaître (au sens fort existentiel co-naître) le bien ET LE MAL. Ce qui serait absurde pour tout bon père que de vouloir que son enfant fasse l’expérience existentielle du mal ! Dieu ne voulait pas que nous connaissions le mal mais le bien. Pas que nous restions ignorants des choses de la science. C'est un faux débat qui ne fait que nous détourner du vrai sens de ces textes (tactique typique du démon...le diviseur). Dieu veut bien sûr nous révéler les choses cachées de la science que nous les découvrions avec émerveillement puisqu’elles glorifient sa grandeur et sa puissance.

Et le « sous peine de mourir » ? Qu’est-ce à dire ? Certaines traductions ont un sens comme « vous mourrez certes » ou encore "sous peine de devenir mortels". Puisque Dieu ne peut nullement être l’auteur de la mort comme nous le dit le Livre de la Sagesse « tu n’as pas créé la mort », il ne peut s’agir d’une sentence prononcée comme une parole de malédiction. C’est un constat que Dieu fait et c’est la raison de sa mise en garde. Ce n’est pas Dieu qui punit nos premiers parents : ils subissent la conséquence inévitable de vouloir goûter à la mort en se coupant volontairement de la source de leur être : Dieu, Principe du Vivant. Comment espérer vivre en étant coupé de la Vie même ? Je suis Celui qui est… l’Éternel, le Vivant. Jésus disait à sainte Catherine de Sienne : je suis Celui qui est. Tu es celle qui n'est pas et puis il ajoutait : Fais-toi capacité et je me ferai torrent. C'est la raison pour laquelle Jésus dit à ses disciples "Sans moi vous ne pouvez rien faire"...rien...c'est rien !

Dieu est celui qui nous suscite dans l'être et nous re-suscite en son Fils au matin de la Résurrection...en dehors de Lui impossible d'avoir la Vie en plénitude. C'est une illusion que de se laisser miroiter que nous pouvons être la source et la fin de notre existence...c'est absurde...c'est un mensonge...Je reçois la vie d'un Autre, je ne peux pas me la donner à moi-même...à moins de me prendre pour Dieu mais encore là...c'est un mensonge. Je suis effectivement incapable de me donner l'existence à moi-même...je la reçois de quelqu'Un qui me la donne. Il est là le fruit pourri du père du mensonge...vous serez comme des dieux... :twisted: C'est le refus de dépendre d'un Autre. D'être à soi-même la source et la fin de notre être. Le refus d'être créature et non des petits dieux. C'est un fruit empoisonné...

La suite à venir concernant le serpent...

Fraternellement,
Hélène

* Je souligne que la source de ce qui précède est un résumé en mes propres mots des enseignements du père Joseph-Marie Verlinde "Le péché originel" donnés à ses étudiants du cours de philosophie de la nature de l'Université Catholique de Lyon.
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

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Bien d'accord chère Hélène

Message non lu par bajulans » jeu. 04 mai 2006, 5:04

Nous sommes des petits dieux (ou des petites déesses)

Bien sûr, si nous nous prenons pour Dieu, nous sommes en pleine folie, nous tenons la vie et tout notre être de notre grand Dieu, en cela je suis bien d'accord avec vous, mais pour le reste, je diverge de vos opinions.

Faits à l'image de Dieu, nous voyons dans notre âme la marque de Dieu. Le père du mensonge dit à nos premiers parents "vous serez comme des dieux". Adam aurait dû lui répondre "nous sommes des dieux", sa timidité, sa faiblesse font qu'il succombe.

C'est pourquoi l'homme est d'une très haute dignité.

Psaume VIII
5 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui,
et le fils de l'homme, pour que tu en prennes soin?
6 Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu,
tu l'as couronné de gloire et d'honneur.
7 Tu lui as donné l'empire sur les oeuvres de tes mains;
tu as mis toutes choses sous ses pieds (...)
Psaume LXXXII
6 " J'ai dit : Vous êtes des dieux, (...)
Le mensonge de satan, c'est de dire "vous serez comme des dieux", il emploie le futur pour une réalité présente.

L'Esprit Saint est formel, nous sommes de peu inférieurs à Dieu ! Nous sommes de dieux et des déesses.

Merci pour les précisions sur l'arbre de la connaissance du mal. Dieu voulait que nous ne connaissions ni le mal, ni la mort.
Loué soit Jésus-Christ

Pierre-Luc
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fruit défendu

Message non lu par Pierre-Luc » jeu. 04 mai 2006, 10:54

Quand on lit le verset 6 du chapitre 3 de la Genèse, il est clair qu'il sagit du fruit de la connaissance.
L'homme (Eve et Adam) voulaient connaître autant que Dieu et même "être Dieu"....
Encore de nos jours, l'homme a toujours tendance à vouloir se mettre au même niveau ou à la place du Créateur.... et cela dans presque tous les domaines... On pourrait éventuellement se poser la question de savoir si c'est encore Dieu qui crée l'homme à son image... ou l'inverse (l'homme qui crée "Dieu" à son image)? Surtout quand on voit le devenir de notre pauvre humanité.

Genèse 3:6 La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. (St Jean 11.25).

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Re: fruit défendu

Message non lu par Hélène » jeu. 04 mai 2006, 17:15

Pierre-Luc a écrit :Quand on lit le verset 6 du chapitre 3 de la Genèse, il est clair qu'il sagit du fruit de la connaissance.
L'homme (Eve et Adam) voulaient connaître autant que Dieu et même "être Dieu"....
Oui...mais si on fait référence à ce que dit le verset 9 du chapitre 2, ce dont Dieu les met en garde c'est le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Dire seulement le fruit de la connaissance en ne lisant pas la suite ce n'est pas aller jusqu'au bout de la Parole qui est claire...c'est jouer le jeu du malin qui cite toujours un passage saucissonné ou de travers. Le verset auquel vous faites référence parle certes de la connaissance au sens de l'intelligence mais il s'agit d'une connaissance sans Dieu, malgré Dieu voire contre Dieu (Maxime le Confesseur). Il n'est donc pas question de nous garder dans l'ignorance. Mais de nous mettre en garde contre une connaissance (co-naissance...existentielle) dont nous n'avons pas été créée pour : le mal et la mort. Une connaissance sans Dieu qui est Sagesse et Intelligence suprême. Le verset que vous citez est la version que le serpent leur fait miroiter...La connaissance. Point. La Parole ne va pas jusqu'au bout. Pour le dire en d'autres termes et comme le disait je ne sais plus qui : par le fait d'avoir goûté à ce fruit empoisonné (mensonger...de connaître sans Dieu) que nos yeux se sont "ouverts" à une sorte de lucidité froide, nous nous sommes nous-mêmes éloignés de notre Bien suprême qu'est Dieu..qui est Vie. Quelqu'un disait : Dieu n'est pas lucide. Ou comme dit l'adage populaire : l'Amour est aveugle. Parce qu'il est Amour, Il ne connaît pas le mal comme nous le connaissons ("connaître", toujours au sens biblique...pas au sens de "savoir" mais au sens d'y participer existentiellement). Il suffit de voir comment Jésus a les yeux bandés alors qu'on l'insulte, qu'on le bafoue, qu'on lui crache dessus et qui fait référence à la Parole de l'Écriture : tes yeux sont trop purs pour voir le mal. Cette image parle très fort pour dire que Dieu ne veut pas voir qui l'offense. Contrairement à nous qui pouvons haïr, jalouser, convoiter, Dieu est infiniment pauvre. Il ne peut qu'aimer. C'est l'arbre de la Vie qui est au milieu du Jardin...mais les yeux d'Ève se sont détournés du centre de son existence pour courrir après un mirage...elle choisit l'autonomie mensongère. C'est bien ce que fait le malin dans chacune de nos vies. Il ne prend aucun repos pour nous détourner de notre Bien suprême: Jésus-Christ, Seigneur et Sauveur et l'arbre de Vie : La Croix. C'est sa seule ambition...nous détourner de la Source de notre être par toutes sortes d'astuces, de rêveries, d'illusions du bonheur...
Encore de nos jours, l'homme a toujours tendance à vouloir se mettre au même niveau ou à la place du Créateur.... et cela dans presque tous les domaines... On pourrait éventuellement se poser la question de savoir si c'est encore Dieu qui crée l'homme à son image... ou l'inverse (l'homme qui crée "Dieu" à son image)? Surtout quand on voit le devenir de notre pauvre humanité.
Eh oui...nous baignons toujours en plein Genèse 3...le malin n'a pas changé de tactique...puisqu'elle fonctionne toujours. Son premier coup a bien fonctionné : mettre le doute dans notre esprit quant à la bienveillance de Dieu. Il savait bien que s'il atteignait cette relation vitale pour notre vie à la racine de notre être que tout le reste déboulerait de soi...c'est pas pour rien qu'on l'appelle le Malin, le diviseur et le menteur...surtout l'Accusateur: il accuse Dieu et il accuse les hommes devant Dieu...sans répit.
Genèse 3:6 La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.
Pas plus finfino notre Adamas... :|

Tous ces textes sont tellement profonds que nous pourrions les méditer éternellement sans jamais avoir fait le tour de toute la portée philosophique, psychologique, existentielle, prophétique, exégétique et j'en passe...heureusement qu'on aura toute l'éternité après cette vie dont notre connaissance reste partielle comme dit saint Paul : je connaîtrai comme je suis connue...

Fraternellement,
Hélène
Dernière modification par Hélène le jeu. 04 mai 2006, 18:40, modifié 1 fois.
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Message non lu par bajulans » jeu. 04 mai 2006, 17:34

C'est Saint Bonaventure je crois qui compare l'histoire de l'humanité à l'histoire de chaque individu.

Au sujet de la petite enfance, il dit : "c'est l'obscurité", si je me souviens bien. Car on ne se souvient plus de la petite enfance (bébé), or l'histoire d'Adam et Eve, c'est une histoire du temps où l'humanité est dans les langes. Elle est donc fatalement obscure (on ne se souvient pas de quand nous étions bébés)

Si je me souviens bien aussi, c'est Adam qui commet le premier péché, le péché orginel avec notre mère Eve, parce que c'est le mari, l'homme. Il commet aussi le deuxième en accusant sa femme, un péché contre le prochain ("c'est la femme qui tu as mise à côté de moi". Notre père Adam était faible et pas toujours très clair. Bon, mais Adam et Eve sont deux patriarches, ils se sont sauvés)

Je suis d'accord avec Hélène, c'est la connaissance du mal, et comme elle le dit non pas connaissance intellectuelle, mais participation au mal. Le péché originel a été un obscurcissement de notre intelligence.
Loué soit Jésus-Christ

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Re: Petite Enfance

Message non lu par Hélène » jeu. 04 mai 2006, 17:52

bajulans a écrit :C'est Saint Bonaventure je crois qui compare l'histoire de l'humanité à l'histoire de chaque individu.
Ben alors, j'aime saint Bonaventure...qui j'entends dire était toute une tête ! :) Nous disons aussi à la Famille de saint Joseph que chacune de nos histoires est une histoire sainte. Par exemple notre vie passe par des Exodes, des déserts, des doutes, des trahisons de l'amour, des morts et des résurrections, des idôlatries, des purifications dans les grandes eaux de la mer rouge (le Sang du Christ), des guerres contre les 7 nations (un père disait qu'il s'agit des 7 péchés capitaux qui sont en nous), des régressions archaïques, etc.

Pour ce qui est des récits de la Genèse, je propose à votre lecture pour comprendre les deux premiers chapitres l'excellent "Au commencement" de Jean Daniélou (Éditions du Seuil, Paris, 1963).
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Re: fruit défendu

Message non lu par Pierre-Luc » ven. 05 mai 2006, 11:01

Hélène a écrit :
Pierre-Luc a écrit :Quand on lit le verset 6 du chapitre 3 de la Genèse, il est clair qu'il sagit du fruit de la connaissance.
L'homme (Eve et Adam) voulaient connaître autant que Dieu et même "être Dieu"....
Oui...mais si on fait référence à ce que dit le verset 9 du chapitre 2, ce dont Dieu les met en garde c'est le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

Hélène,
Je suis entièrement d'accord avec vous. Dans ma précipitation à répondre à cet article, j'ai oublié de mentionner qu'il s'agissait de le connaissance du bien et du mal.
Autant pour moi!
Bien à vous en Christ.
Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. (St Jean 11.25).

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fruit défendu

Message non lu par zora » lun. 22 mai 2006, 22:10

Je suis d'accord avec vous Hélène sur tous vos arguments sauf un seul:
(...)Or si on lit bien le verset, il ne s’agit pas de ne pas acquérir la connaissance mais bien de ne pas connaître (au sens fort existentiel co-naître) le bien ET LE MAL. Ce qui serait absurde pour tout bon père que de vouloir que son enfant fasse l’expérience existentielle du mal ! (...)
Maintenant je me pose une question: ce n'est peut-être la question de ne pas connaître le bien et le mal mais que Dieu savait que l'homme ne serait pas capable de comprendre en plein cette connaissance et vivre avec elle et qu'il finira à se créer des conclusions fausses et que cela sera la cause de sa perdition. Quant à l’expérience existentielle du mal je pense que cela n'est pas mauvais en soi parce qu'il est toujours plus facile d'éviter un danger connu qu'un danger inconnu ou même un danger qu'on ne peut même pas aviser parce qu'on ne se rend pas compte de son existence. Je n'ai pas d'enfants mais si j'en avais je préférerais qu'ils connaissent le mal (pas en sens qu'ils souffrent et qu'ils soient des victimes, bien sûr, mais qu'ils s'en rendent compte) pour pouvoir l'éviter. J'ai connu beaucoup de parents qui ont causé le malheur de leurs enfants, sans le vouloir bien sûr, en les protégeant trop et leur cachant les vérités sur la vie et la nature humaine. Dieu est trop sage pour faire une faute pareille. L'interdiction était peut-être temporaire: quand l'homme avait acquis la sagesse et la capacité suffisantes de comprendre et maîtriser une telle connaissance Dieu la lui aurait enlevée. Avant il cherchait d'être cru sur parole et il en avait le plein droit: il a créé l'homme, il lui a tout donné, il lui a prouvé sa bonté et sa sagesse et son omnipotence. Mais l'homme n'a pas obéi à Dieu et la conséquence de cet acte était sa chute.

cordialement :)
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Vous serez comme des dieux

Message non lu par Christophe » mar. 30 mai 2006, 17:29

Salut Hélène, bonjour à tous ! :)

Il me semble que dans le texte de la Génèse, le serpent tentateur insinue à Eve que la consommation du fruit défendu - qui doit apporter la connaissance du bien et du mal - doit rendre apte à définir le bien et le mal : "Vous serez comme des dieux". Dans cette exégèse, le premier péché consiste donc à refuser Dieu et Sa Loi, à vouloir devenir soi-même juge de toute chose.
Cf. CEC 396-403 + 415-417.

Que Dieu vous bénisse.
Christophe
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Dieu est Pere

Message non lu par bajulans » jeu. 01 juin 2006, 8:26

Hélène a écrit :l'Amour est aveugle. Parce qu'il est Amour, Il ne connaît pas le mal comme nous le connaissons ("connaître", toujours au sens biblique...pas au sens de "savoir" mais au sens d'y participer existentiellement). Il suffit de voir comment Jésus a les yeux bandés alors qu'on l'insulte, qu'on le bafoue, qu'on lui crache dessus et qui fait référence à la Parole de l'Écriture : tes yeux sont trop purs pour voir le mal. Cette image parle très fort pour dire que Dieu ne veut pas voir qui l'offense. Contrairement à nous qui pouvons haïr, jalouser, convoiter, Dieu est infiniment pauvre. Il ne peut qu'aimer.
Comme le dit Helene Dieu ne voulait pas nous priver de quelque chose qui aurait pu nous faire du bien. Aristote dit quelque part qu'il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas savoir.

En revanche, je crois que le demon ment lorsqu'il pretend : vous serez comme des dieux, non parce que nous ne serons jamais comme des dieux, mais parce que nous sommes, deja, des dieux. Nous sommes formes a l'image de Dieu, nous somme de peu inferieurs a Dieu dit l'ecriture.
Loué soit Jésus-Christ

Grichka
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l'autre rencontré est un grâce pour moi !

Message non lu par Grichka » lun. 07 août 2006, 14:53

Dieu est celui qui nous suscite dans l'être et nous re-suscite en son Fils au matin de la Résurrection...en dehors de Lui impossible d'avoir la Vie en plénitude. C'est une illusion que de se laisser miroiter que nous pouvons être la source et la fin de notre existence...c'est absurde...c'est un mensonge...Je reçois la vie d'un Autre, je ne peux pas me la donner à moi-même...à moins de me prendre pour Dieu mais encore là...c'est un mensonge. Je suis effectivement incapable de me donner l'existence à moi-même...je la reçois de quelqu'Un qui me la donne. Il est là le fruit pourri du père du mensonge...vous serez comme des dieux... Twisted Evil C'est le refus de dépendre d'un Autre. D'être à soi-même la source et la fin de notre être. Le refus d'être créature et non des petits dieux. C'est un fruit empoisonné...
Je pense que l'humain est un être social. Nous sommes source les uns des autres, ma vie vient des autres, mais la vie des autres vient en partie de moi. Le Nous (pluriel) implique et suppose le Je (singulier) donc Lui, Dieu.
Ainsi donc quand st Jean dit que Dieu est Amour, ceci implique que le principe de notre unicité est l'amour, et donc que la gloire de Dieu resplendira dans la charité entre NOUS.

"tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal sinon tu mourras."

Il s'agit de la connaissance éthique. Il s'agit d'un appel à ne pas trouver sa plénitude dans la connaissance éthique, donc dans le jugement éthique.
L'éthique est nécessaire au vivre ensemble, mais il peut aussi être un poison dans le sens où il enferme les relations dans le jugement.
La vie relationnelle suppose et implique d'être dans l'accueil amoureux, dans la confiance, dans l'espérance les uns et les autres.
Etre chrétien, suppose ne pas être juge, mais être sauveur.
Qu'est ce qu'être sauveur ?
Pour moi, c'est reconnaître la dignité de toute personne humaine, reconnaître et apprécier sa singularité, comme une grâce, une source de vie pour chacun d'entre NOUS, pour NOUS.

et vous, mes soeurs et frères ?
"Là où la lumière éblouie et dessèche, j'apporte de l'obscurité, là où l'obscurité perd et refroidit j'apporte de la lumière, c'est plus fort que moi." Canard boiteux

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Arbre de Vie, Arbre de la Connaissance

Message non lu par Harfang » mer. 15 oct. 2008, 20:11

Bonjour ce matin quelqu'un m'a demander ce que m'évoquer le titre : "Les Fleurs du Mal", instinctivement j'ai penser au jardin d'Eden et au magnifique Arbre de Vie qui était en son centre.
Mais juste après je me suis demander si je n'avais pas dit une bêtise : L'Abre de Vie est-il "mal" ?
Qu'ont appris Adam et Eve en mangeant le fruit défendu ? Que signifie le fait qu'il se soit rendu compte qu'il était nus ?

Cordialement, Harfang.
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Olivier JC
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Re: L'Arbre de Vie

Message non lu par Olivier JC » mer. 15 oct. 2008, 20:53

Bonsoir,

L'Arbre de vie n'est certainement pas mal. Précisons au passage que c'est le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal qu'Adam et Eve ont mangé.

Les Fleurs du Mal sont le titre d'un recueil de poème de Baudelaire. Plus exactement, le troisième titre retenu par l'auteur (après Les Lesbiennes et Les Limbes).

Par ce titre, Baudelaire entend manifester que du mal, de l'expérience douloureuse et malheureuse de l'homme broyé par les vicissitudes de l'existence, peut jaillir de la Beauté, que lui, le Poète, veut s'attacher à découvrir.

Pour en revenir à votre question, manger le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal consiste pour Adam et Eve à refuser la dépendance de la créature à son Créateur. A vouloir prendre plutôt qu'à recevoir.

Ce faisant, c'est tout le regard de l'homme qui se dévoie. La nudité dont il est question, c'était la nudité de l'âme l'un face à l'autre. Après le péché originel, l'un est tenté de regarder l'autre comme sujet. La nudité est pour ainsi dire un danger, un risque. Aujourd'hui encore nous le sentons aisément : se dévoiler, se mettre à nu, c'est prendre un risque, puisqu'on ne peut jamais être certain de ce que l'autre fera de ce don. Alors on a tendance à retenir...

Voilà en quelques mots ce que signifie le thème de la nudité dans le récit de la Chute.

Pour quelque chose de plus complet, je vous conseille Homme et Femme Il les créa, Jean-Paul II, Ed. du Cerf.

+
MOTUS IN FINE VELOCITOR

Charles
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Re: L'Arbre de Vie

Message non lu par Charles » ven. 17 oct. 2008, 15:38

Olivier JC a écrit :L'Arbre de vie n'est certainement pas mal. Précisons au passage que c'est le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal qu'Adam et Eve ont mangé.
Bonjour Olivier,
Le récit de la Genèse dit que l'Arbre de vie est au centre du jardin et que l'Arbre de la connaissance du bien et du mal est aussi au centre, comme il n'y a qu'un centre, il faut en conclure que l'Arbre de vie et l'Arbre de la connaissance du bien et du mal sont un seul et même arbre.

Voir :

viewtopic.php?f=91&t=5423

viewtopic.php?f=91&t=5925&hilit=genèse
Dernière modification par Charles le ven. 17 oct. 2008, 23:35, modifié 1 fois.

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Re: L'Arbre de Vie

Message non lu par Balade » ven. 17 oct. 2008, 19:15

Bonjour Charles,

Il me semble que l'arbre de la connaissance et l'arbre de vie sont deux arbres bien
distincts. D'aucuns affirment que l'arbre de vie donne l'immortalité, ce qui serait
confirmé par le passage suivant :

"Alors Yahvé-Dieu dit :"Voilà que l'homme est devenu comme l'un d'entre nous
pour connaître le bien et le mal. maintenant, qu'il n'aille pas étendre la main,
prendre
aussi de l'arbre de vie, en manger et vivre à jamais." (genèse 3:22-23)

Notez l'emploi du mot "aussi", qui signifie que ce sont deux actions bien distinctes
ont été faites dans deux endroits distincts.
Dernière modification par Balade le ven. 17 oct. 2008, 19:28, modifié 1 fois.

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