Bonjour Christian,
Christian a écrit :C’est le malade qui définit la maladie. Est malade celui qui se dit malade.
Non, car la maladie peut être observée de manière objective. Dire que c'est le malade qui définit la maladie, c'est tomber selon moi dans le relativisme si cher à notre temps.
Et c'est d'ailleurs une erreur lourde de conséquence. Que penseriez-vous de l'attitude d'un patient souffrant d'un cancer et refusant de reconnaître sa maladie ? Serait-elle moins réelle pour autant ? La sagesse ne commande-t-elle pas à cette personne d'ouvrir les yeux, ne serait-ce que pour être lucide sur son état ?
Excusez-moi de la comparaison, mais je trouve que dire "c’est le malade qui définit la maladie", c'est un peu comme dire, "c'est le croyant qui définit Dieu". Ca n'a pas de sens.
Christian a écrit :La maladie ne doit pas être définie par « la nature », « la normalité », « la médecine » ou par tout autre instance extérieure. Nous ne voulons pas, je pense, émuler l’URSS, où la dissidence était une pathologie, ni ces nombreux régimes eugénistes, qui éliminaient ou stérilisaient les « ratés » de la nature.
Je pense que vous vous trompez lourdement. Vous mettez sur le même plan ce qui est dicté par une idéologie mortifère et ce qui est dicté par la nature même de l'espèce.
Le but n'est pas d'éliminer les malades, mais d'être lucide quant à leur état, seul réel moyen de pouvoir espérer un jour aider ceux qui le veulent. Si je me ramène à mon propre cas, oui je pense que mes tendances homosexuelles relèvent d'un trouble psychologique. Est-ce que je voudrais être guéri ? Oui. Est-ce que ça m'empêche d'être heureux ? Absolument pas, car mon bonheur n'est pas fondé sur mon bien-être mais sur l'amour. (Et je trouve, au passage, qu'il est dangereux de vouloir nier la maladie de quelqu'un car ça laisse supposer que cette personne sera plus heureuse ainsi, ou autrement dit que si cette personne ne se juge pas en parfaite santé, elle ne sera pas heureuse.)
Au demeurant, et pour répondre à votre comparaison avec l'eugénisme d'Etat pratiqué par les régimes totalitaires, il est assez "comique" (si je puis dire) de voir que c'est dans notre société, a priori de votre avis quant à la non-maladie de l'homosexualité, que l'on pratique l'eugénisme : voyez le nombre d'enfants trisomiques éliminés parce que c'est plus simple ainsi.
Christian a écrit :Au nom de quelle « normalité » alors obligerait-on les gens à changer une condition qui les satisfait ? Et si ils sont satisfaits, qui dira que leur condition n’est pas normale ?
A aucun moment je n'ai parlé d'obliger les gens à se soigner. Chacun gère son trouble comme il l'entend, tant que ça ne met pas d'autres personnes en danger.
Maintenant, je renverse votre argument : qui dira à ceux qui vivent mal leur "différence" qu'il est possible qu'ils soient guéris ? Qui ira chercher pour eux un remède si tout le monde part du principe qu'il n'y a rien à soigner ? N'est-ce pas tout aussi totalitaire de leur imposer de bien vivre avec ce que vous appelez leur "différence" ?
Moi, je défends simplement la vérité : l'homosexualité est rationnellement et objectivement un trouble de notre nature sexuelle. Il n'y a aucun jugement de valeurs derrière ce constat.
Bon, j'imagine que ce débat est sans fin car nous camperons chacun sur nos positions. Pour essayer de le faire avancer, je vous pose cette simple question : quelle est votre preuve objective que l'homosexualité n'est pas une maladie ?
Fraternellement,