Question de pouvoir
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Question de pouvoir
Bonjour, j’aimerais avoir vos avis sur la question suivante : peut-on refuser le pouvoir pour soi-même mais l’exercer pour les autres ?
Je me trouve dans la situation suivante : on me cause du tort dans ma vie professionnelle. Je pourrais facilement me défendre avec l’aide d’un syndicat. Cependant, après avoir longuement réfléchi, j’ai décidé de continuer de faire entendre mon point de vue, mais sans entamer de procédure juridique. Ainsi, je persiste à dire ce qui est faux, illégal, mauvais. Mais je refuse d’essayer d’obtenir satisfaction en exerçant un pouvoir sur l’autre, même si ce pouvoir est légal et légitime.
Ne pas exercer de pouvoir sur qui que ce soit est très important pour moi et cette décision me satisfait à un détail près : je crois aussi très important d’aider l’autre à se défendre quand il est victime d’une injustice. Je ne verrais aucun inconvénient à aider mes collègues à se défendre si nécessaire en utilisant ce pouvoir que je refuse pour moi.
Est-ce que ma position vous semble incohérente ? Auriez-vous des exemples de saints ou de personnalités spirituelles qui ont ainsi refusé certains modes d’action pour eux-mêmes tout en encourageant les autres à y recourir ? Sachant qu’il s’agit de modes d’action légaux, non violents et que ce qui est en cause, c’est la justice sociale et la dignité de l’être humain.
Je me trouve dans la situation suivante : on me cause du tort dans ma vie professionnelle. Je pourrais facilement me défendre avec l’aide d’un syndicat. Cependant, après avoir longuement réfléchi, j’ai décidé de continuer de faire entendre mon point de vue, mais sans entamer de procédure juridique. Ainsi, je persiste à dire ce qui est faux, illégal, mauvais. Mais je refuse d’essayer d’obtenir satisfaction en exerçant un pouvoir sur l’autre, même si ce pouvoir est légal et légitime.
Ne pas exercer de pouvoir sur qui que ce soit est très important pour moi et cette décision me satisfait à un détail près : je crois aussi très important d’aider l’autre à se défendre quand il est victime d’une injustice. Je ne verrais aucun inconvénient à aider mes collègues à se défendre si nécessaire en utilisant ce pouvoir que je refuse pour moi.
Est-ce que ma position vous semble incohérente ? Auriez-vous des exemples de saints ou de personnalités spirituelles qui ont ainsi refusé certains modes d’action pour eux-mêmes tout en encourageant les autres à y recourir ? Sachant qu’il s’agit de modes d’action légaux, non violents et que ce qui est en cause, c’est la justice sociale et la dignité de l’être humain.
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- Tribunus plebis
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- Conviction : chrétien non catholique
- Localisation : Le Chambon sur Lignon (France)
Re: Question de pouvoir
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Bonjour,
"La fervente supplication du juste peut beaucoup". Vous devriez vous cantonner à cela pour vous et pour votre prochain.
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Bonjour,
"La fervente supplication du juste peut beaucoup". Vous devriez vous cantonner à cela pour vous et pour votre prochain.
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- Pater civitatis
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- Inscription : mar. 08 avr. 2008, 16:53
Re: Question de pouvoir
Votre message me laisse sur une envie d'applaudir haut et fort !nijiad a écrit :Bonjour, j’aimerais avoir vos avis sur la question suivante : peut-on refuser le pouvoir pour soi-même mais l’exercer pour les autres ?
Je me trouve dans la situation suivante : on me cause du tort dans ma vie professionnelle. Je pourrais facilement me défendre avec l’aide d’un syndicat. Cependant, après avoir longuement réfléchi, j’ai décidé de continuer de faire entendre mon point de vue, mais sans entamer de procédure juridique. Ainsi, je persiste à dire ce qui est faux, illégal, mauvais. Mais je refuse d’essayer d’obtenir satisfaction en exerçant un pouvoir sur l’autre, même si ce pouvoir est légal et légitime.
Ne pas exercer de pouvoir sur qui que ce soit est très important pour moi et cette décision me satisfait à un détail près : je crois aussi très important d’aider l’autre à se défendre quand il est victime d’une injustice. Je ne verrais aucun inconvénient à aider mes collègues à se défendre si nécessaire en utilisant ce pouvoir que je refuse pour moi.
Est-ce que ma position vous semble incohérente ? Auriez-vous des exemples de saints ou de personnalités spirituelles qui ont ainsi refusé certains modes d’action pour eux-mêmes tout en encourageant les autres à y recourir ? Sachant qu’il s’agit de modes d’action légaux, non violents et que ce qui est en cause, c’est la justice sociale et la dignité de l’être humain.
Quant aux exemples des saints ? Une page n'y suffirait pas.
J'espère que vous poursuivrez ainsi, car l'Esprit Saint est sur vous. Seul "bémol": si vous avez des personnes à charge, il faut penser à elles aussi.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )
Re: Question de pouvoir
Merci pour ces réactions !
Je n’ai personne à charge, etienne lorant. C’est vrai qu’il faut aussi y penser et cela m’aurait encore plus compliqué la décision...
Je reste preneuse d’un exemple de saint : je me doute bien que cela ne doit pas manquer mais curieusement, je n’arrive pas à trouver dans ma mémoire quelqu’un qui aurait vécu des choses similaires.
Je crois tout à fait à « la fervente supplication », gerardh, mais pourquoi parlez-vous « se cantonner à cela » ? Il n’est pas interdit de se défendre, encore moins de défendre l’autre. Ce dont je parle ici est un choix personnel, cela ne me paraît pas possible d’en faire une règle. Tout au plus une option à envisager plus souvent.
Je n’ai personne à charge, etienne lorant. C’est vrai qu’il faut aussi y penser et cela m’aurait encore plus compliqué la décision...
Je reste preneuse d’un exemple de saint : je me doute bien que cela ne doit pas manquer mais curieusement, je n’arrive pas à trouver dans ma mémoire quelqu’un qui aurait vécu des choses similaires.
Je crois tout à fait à « la fervente supplication », gerardh, mais pourquoi parlez-vous « se cantonner à cela » ? Il n’est pas interdit de se défendre, encore moins de défendre l’autre. Ce dont je parle ici est un choix personnel, cela ne me paraît pas possible d’en faire une règle. Tout au plus une option à envisager plus souvent.
Re: Question de pouvoir
Mais il faut aussi considérer que si, effectivement, vous êtes victime d'une injustice, il est peu probable qu'elle ne concerne que vous. Non seulement elle peut avoir des ramifications qui touchent d'autres personnes, mais encore il y a aussi la valeur d'exemple, et la laisser commettre n'est pas sain, quand bien même vous seriez la seule victime.
Donc, si l'injustice est avérée, il me semble qu'il serait plus méritoire et courageux de vous battre contre elle non pas forcément pour en tirer avantage, mais par haine de l'injustice. Cependant, je ne dispose pas assez d'informations pour juger, cela va de soi. Si par exemple il s'agit d'une promotion qu'une personne moins compétente que vous a obtenu de préférence à vous il n'est pas évident qu'il y ait une injustice, et il serait alors peut-être plus digne et plus méritoire d'être indifférent à ce genre de course aux avantages.
Donc, si l'injustice est avérée, il me semble qu'il serait plus méritoire et courageux de vous battre contre elle non pas forcément pour en tirer avantage, mais par haine de l'injustice. Cependant, je ne dispose pas assez d'informations pour juger, cela va de soi. Si par exemple il s'agit d'une promotion qu'une personne moins compétente que vous a obtenu de préférence à vous il n'est pas évident qu'il y ait une injustice, et il serait alors peut-être plus digne et plus méritoire d'être indifférent à ce genre de course aux avantages.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)
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Re: Question de pouvoir
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Bonjour nijiad,
Ne devons-nous pas rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ?
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Bonjour nijiad,
Ne devons-nous pas rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ?
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- Théodore
- Prætor
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Re: Question de pouvoir
Saint Paul, quand on allait le fouetter, malgré son statut de citoyen romain, n'a pas hésité un instant à le faire valoir, ni à faire valoir son droit à plaider sa cause devant l'empereur.
Unam peti a Domino, hanc requiram,
Ut inhabitem in domo Domini omnibus diebus vitae meae.
Ut videam voluptatem Domini, et visitem templum eius.
Psaume XXVI, verset 7-8.
Ut inhabitem in domo Domini omnibus diebus vitae meae.
Ut videam voluptatem Domini, et visitem templum eius.
Psaume XXVI, verset 7-8.
Re: Question de pouvoir
Prodigal, il s’agit d’une réelle injustice, qui touche à mon intégrité professionnelle (tort moral) et qui est susceptible de créer des injustices financières à moyen et long terme. Mais avant d’être une injustice, c’est un non respect de la légalité. Ce n’est pas une histoire de promotion ou de concurrence avec une autre personne. Excusez-moi, c’est difficile de donner des détails.
Je ne pense pas que d’autres personnes puissent être concernées, en tout cas sur ces points spécifiques à mon métier, dont je suis la seule représentante dans cette structure. Mais cela s’inscrit dans une atmosphère de moins en moins soucieuse de l’humain… donc il y a peut-être en effet des choses discutables ailleurs.
Il me semble que j’ai trois possibilités : ne rien dire et laisser faire, qui me gêne parce que cela voudrait dire que j’accepte l’injustice ; entrer dans une procédure, ce que j’ai du mal à envisager parce que c’est entrer dans une démarche qui considère l’autre comme un adversaire en cherchant les moyens de le faire plier ; ou bien comme je le disais continuer à faire savoir mon désaccord mais sans entamer de procédure. Cette dernière possibilité me semble la moins mauvaise mais est-ce que je ne l’envisage pas par facilité ? Et est-ce que je reste cohérente (et crédible) si, m’apercevant que d’autres sont aussi victimes d’injustice, je les encourage à se battre alors que moi j’aurai renoncé à le faire ?
Merci pour la référence à saint Paul, Théodore, je vais aller relire les Actes.
Et, Gerardh, je ne suis pas sûre de comprendre comment vous appliquez votre citation à cette circonstance.
Je ne pense pas que d’autres personnes puissent être concernées, en tout cas sur ces points spécifiques à mon métier, dont je suis la seule représentante dans cette structure. Mais cela s’inscrit dans une atmosphère de moins en moins soucieuse de l’humain… donc il y a peut-être en effet des choses discutables ailleurs.
Il me semble que j’ai trois possibilités : ne rien dire et laisser faire, qui me gêne parce que cela voudrait dire que j’accepte l’injustice ; entrer dans une procédure, ce que j’ai du mal à envisager parce que c’est entrer dans une démarche qui considère l’autre comme un adversaire en cherchant les moyens de le faire plier ; ou bien comme je le disais continuer à faire savoir mon désaccord mais sans entamer de procédure. Cette dernière possibilité me semble la moins mauvaise mais est-ce que je ne l’envisage pas par facilité ? Et est-ce que je reste cohérente (et crédible) si, m’apercevant que d’autres sont aussi victimes d’injustice, je les encourage à se battre alors que moi j’aurai renoncé à le faire ?
Merci pour la référence à saint Paul, Théodore, je vais aller relire les Actes.
Et, Gerardh, je ne suis pas sûre de comprendre comment vous appliquez votre citation à cette circonstance.
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- Tribunus plebis
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- Conviction : chrétien non catholique
- Localisation : Le Chambon sur Lignon (France)
Re: Question de pouvoir
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Bonjour nijiad,
Occupez-vous des choses "excellentes", priez, et laissez faire à la fois la grâce et la justice de Dieu.
Ne vous occupez pas des choses de ce monde (qui nous hait).
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Bonjour nijiad,
Occupez-vous des choses "excellentes", priez, et laissez faire à la fois la grâce et la justice de Dieu.
Ne vous occupez pas des choses de ce monde (qui nous hait).
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