par ti'hamo » mar. 26 oct. 2010, 14:17
. Sur les supplices en Enfer :
Parler de "rêvasseries" me semble un peu réducteur. Qu'il s'agisse de représentations, soit ; d'allégories (comme Dieu qui n'est pas un vieux barbu et les anges qui en fait n'ont pas d'ailes).
Mais si ces représentations sont poétiques, ou belles, ou parlantes (et moi, Jérôme Bosch, du point de vue artistique, ça me parle :-), alors pourquoi pas ?
Il n'y a pas plus de raison de se méfier de l'Enfer à la Jérôme Bosch que des représentations du Paradis comme une chorale montée sur petits nuages (franchement, vous pensez vraiment passer l'éternité perché sur un nuage rose entouré de puttis ?)
Que par contre on souffre plus particulièrement par là où on a péché, plusieurs saints en parlent, et on pourrait voir un lien dans la parole de Jésus "si ton œil est pour toi occasion de péché, mieux vaut pour toi l'arracher", etc...
Cela finalement peut sembler cohérent : si par exemple je me blesse et me détruit tout particulièrement la main (en me la brûlant ou que sais-je), c'est de là que je souffrirai ; de même, si on a particulièrement abîmé et détruit un "organe spirituel" (tempérance, prudence, chasteté,...), même dans le cas où cela entraîne à terme la perte te la destruction de l'intégrité et de l'harmonie de tout l'être, il semble possible et plausible que l'on souffre tout particulièrement et précisément par ce "point d'entrée" du mal en nous.
Les fers rouges, poix bouillantes, cachots cloutés, étendues glacées... en sont alors seulement une représentation, certes, mais sans doute une bonne représentation (dire qu'on souffre par la vertu qu'on a le plus malmenée, ça ne nous parle pas trop ; par contre dire "vous voyez quand vous gardez la main à plat sur la poële rougie au feu ? Bon, pareil mais en pire et sans fin", ben tout de suite ça fait un peu plus réfléchir...)
. Quel but à cette souffrance ?
Comme d'autres l'ont noté dans la discussion, il y a une énorme différence entre d'une part la souffrance sur cette terre, qui en soi n'a aucun sens et est un mal mais qui par le sacrifice du Christ et en lui étant associée peut avoir une utilité en vue du bien (on ne parle pas là de torturer autrui pour son bien, évidemment, mais d'accepter les souffrances que l'on rencontre et de les associer à celles du Christ, pour le salut de tous),
et d'autre part la souffrance en Enfer qui ne peut plus déboucher sur aucun bien et qui est une conséquence du mal définitivement choisi.
Cette souffrance, donc, n'a aucun but. Aucune utilité. Par définition, d'ailleurs : ne pouvant plus amener ni viser aucun bien, étant la conséquence du refus de tout bien et du Bien ultime, justement.
. Pourquoi une souffrance sans fin ?
De la même façon, il faut faire une différence entre nos choix actuels, qui sont finis, limités, entachés d'erreurs, soumis au changement, qui peuvent être révisés à la lumière de nouveaux éléments, notre connaissance actuelle qui est progressive, discursive, qui fonctionne par étape et est sujette en partie à l'erreur,
et le choix ultime, final, au moment de la mort, qui se prend en pleine connaissance de cause, par un esprit prenant en compte tous les éléments, considérant tous les biens en présence et choisissant définitivement entre eux - et qui peut alors choisir librement, en pleine connaissance de cause, de se préférer soi-même à Dieu.
C'est bien pour cela qu'on ne peut se prononcer sur le sort de qui que ce soit, puisque les actes et la conduite d'une personne ne préjugent pas du choix ultime qu'elle fait en toute connaissance de cause,
mais c'est bien pour cela également qu'il faut dès maintenant (et avec la grâce de Dieu) s'exercer à la pratique des vertus, exercer et pratiquer toujours mieux la charité et le don de soi ;
parce qu'on est évidemment moins apte à accepter Celui qu'on s'est entraîné toute sa vie à rejeter.
Voilà aussi pourquoi il ne s'agit pas que d'une liste de pratiques codifiées à respecter : il ne s'agit pas d'un cahier des charges à remplir pour être "récompensé", mais d'une sorte d'exercice permanent de l'âme (et en fait de tout l'être) passant sa vie à petit à petit se réunir (harmonie perdue entre corps, âmes, passions, vertus...), à s'entraîner au bien, à s'exercer,...
Comme qu'on se disait une fois chez nous : la vie, en fait, ça sert juste à s'entraîner à dire "oui" à Dieu.
(vous pourrez maintenant vous entraîner chez vous devant votre glace : "oui...", "oui !", "...oui ?", "..ou...oui", "oui !!!!", "ouuuuiiii", "ou..i ?"...)
Bon, j'écris tout ça comme si j'étais expert en la matière, mais il est évident que le dire est une chose, le pratiquer une toute autre...
[b]. Sur les supplices en Enfer :
[/b]Parler de "rêvasseries" me semble un peu réducteur. Qu'il s'agisse de représentations, soit ; d'allégories (comme Dieu qui n'est pas un vieux barbu et les anges qui en fait n'ont pas d'ailes).
Mais si ces représentations sont poétiques, ou belles, ou parlantes (et moi, Jérôme Bosch, du point de vue artistique, ça me parle :-), alors pourquoi pas ?
Il n'y a pas plus de raison de se méfier de l'Enfer à la Jérôme Bosch que des représentations du Paradis comme une chorale montée sur petits nuages (franchement, vous pensez vraiment passer l'éternité perché sur un nuage rose entouré de [i]puttis[/i] ?)
Que par contre on souffre plus particulièrement par là où on a péché, plusieurs saints en parlent, et on pourrait voir un lien dans la parole de Jésus "si ton œil est pour toi occasion de péché, mieux vaut pour toi l'arracher", etc...
Cela finalement peut sembler cohérent : si par exemple je me blesse et me détruit tout particulièrement la main (en me la brûlant ou que sais-je), c'est de là que je souffrirai ; de même, si on a particulièrement abîmé et détruit un "organe spirituel" (tempérance, prudence, chasteté,...), même dans le cas où cela entraîne à terme la perte te la destruction de l'intégrité et de l'harmonie de tout l'être, il semble possible et plausible que l'on souffre tout particulièrement et précisément par ce "point d'entrée" du mal en nous.
Les fers rouges, poix bouillantes, cachots cloutés, étendues glacées... en sont alors seulement une représentation, certes, mais sans doute une bonne représentation (dire qu'on souffre par la vertu qu'on a le plus malmenée, ça ne nous parle pas trop ; par contre dire "vous voyez quand vous gardez la main à plat sur la poële rougie au feu ? Bon, pareil mais en pire et sans fin", ben tout de suite ça fait un peu plus réfléchir...)
[b]. Quel but à cette souffrance ?
[/b]Comme d'autres l'ont noté dans la discussion, il y a une énorme différence entre d'une part la souffrance sur cette terre, qui en soi n'a aucun sens et est un mal mais qui par le sacrifice du Christ et en lui étant associée peut avoir une utilité en vue du bien (on ne parle pas là de torturer autrui pour son bien, évidemment, mais d'accepter les souffrances que l'on rencontre et de les associer à celles du Christ, pour le salut de tous),
et d'autre part la souffrance en Enfer qui ne peut plus déboucher sur aucun bien et qui est une [b]conséquence[/b] du mal définitivement choisi.
Cette souffrance, donc, n'a aucun but. Aucune utilité. Par définition, d'ailleurs : ne pouvant plus amener ni viser aucun bien, étant la conséquence du refus de tout bien et du Bien ultime, justement.
[b]. Pourquoi une souffrance sans fin ?
[/b]De la même façon, il faut faire une différence entre nos choix actuels, qui sont finis, limités, entachés d'erreurs, soumis au changement, qui peuvent être révisés à la lumière de nouveaux éléments, notre connaissance actuelle qui est progressive, discursive, qui fonctionne par étape et est sujette en partie à l'erreur,
et le choix ultime, final, au moment de la mort, qui se prend en pleine connaissance de cause, par un esprit prenant en compte tous les éléments, considérant tous les biens en présence et choisissant définitivement entre eux - et qui peut alors choisir librement, en pleine connaissance de cause, de se préférer soi-même à Dieu.
C'est bien pour cela qu'on ne peut se prononcer sur le sort de qui que ce soit, puisque les actes et la conduite d'une personne ne préjugent pas du choix ultime qu'elle fait en toute connaissance de cause,
mais c'est bien pour cela également qu'il faut dès maintenant (et avec la grâce de Dieu) s'exercer à la pratique des vertus, exercer et pratiquer toujours mieux la charité et le don de soi ;
parce qu'on est évidemment moins apte à accepter Celui qu'on s'est entraîné toute sa vie à rejeter.
Voilà aussi pourquoi il ne s'agit pas que d'une liste de pratiques codifiées à respecter : il ne s'agit pas d'un cahier des charges à remplir pour être "récompensé", mais d'une sorte d'exercice permanent de l'âme (et en fait de tout l'être) passant sa vie à petit à petit se réunir (harmonie perdue entre corps, âmes, passions, vertus...), à s'entraîner au bien, à s'exercer,...
Comme qu'on se disait une fois chez nous : la vie, en fait, ça sert juste à s'entraîner à dire "oui" à Dieu.
(vous pourrez maintenant vous entraîner chez vous devant votre glace : "oui...", "oui !", "...oui ?", "..ou...oui", "oui !!!!", "ouuuuiiii", "ou..i ?"...)
Bon, j'écris tout ça comme si j'étais expert en la matière, mais il est évident que le dire est une chose, le pratiquer une toute autre...