par Harfang » jeu. 01 mars 2012, 0:01
Cette accusation de déicide est absurde (en plus d'être criminelle), car ceux qui ont tué Jésus ne savaient pas qu'il était Dieu.
Vous renversez les choses : le crime, en l'occurrence, c'est le rejet et la condamnation du Messie. Nous sommes tous la cause de la mort de Jésus, mais il y a une différence entre ceux qui s'approprient les mérites de la Croix et les autres qui persistent dans la négation de la vérité du Messie. Les scribes et les pharisiens ont vu les prodiges, entendu l'enseignement du Christ ; ils n'ont donc pas seulement agit par ignorance, mais par endurcissement coupable du cœur. Quand Jésus leur a dit qu'Il était Fils de Dieu, qu'ont-ils fait ? Il l'ont giflé et lui ont craché au visage !
Et puis ça n'a rien à voir avec le péché originel! Le péché originel est dans la nature humaine, c'est une faiblesse innée qui nous pousse à pécher. Ce n'est pas un péché particulier.
Tandis qu'un crime commis dans le passé, comment voulez-vous qu'il contamine les descendants???
Le péché originel n'est pas quelque chose d'éthéré : il est une faute circonstanciée. Un crime commis dans le passé, de quelque nature qu'il soit, contamine les descendants de la même façon que le péché originel a contaminé tous les enfants d'Eve. Le rapport est là. Et puis, cette idée relève du simple bon sens : des ancêtres illustres n'honorent-ils pas une famille tout entière ? Un père criminel n'entache-t-il pas toute sa maison de déshonneur et de blâme ? On se trouve ici face à une loi du monde moral dont on observe les effets tous les jours.
Mais ce principe ne s'applique pas seulement aux juifs ! Par exemple, concernant la France, j'ai le sentiment que tous ses habitants partageaient auparavant la même gloire, en vertu de ce principe de solidarité dans les crimes et les mérites, et que maintenant ils partagent tous au contraire la même culpabilité devant l'histoire : je veux parler de la prévarication des Lumières et du crime ignoble de la Révolution. La France est une nation en état de péché mortel depuis 1793 ; il pèse sur elle la honte du régicide ! La République est empourprée du sang de Louis XVI, comme l'URSS l'est du sang des Romanov, comme l'Allemagne l'a été du sang répandu par le monstre qu'elle a engendré, comme la Rome païenne l'est du sang des martyrs, comme la Synagogue l'est du Sang du Christ...
Mais ce principe se vérifie encore dans l'Église : qu'est-ce que la Communion des saints sinon une immense solidarité spirituelle de tous les chrétiens dans les mérites comme dans les fautes : un pécheur ne fait pas seulement du mal à son âme, mais encore au Corps Mystique du Christ et aux autres croyants ; un saint ne sauve pas uniquement son âme : il en entraîne beaucoup d'autre à sa suite, et ses mérites sont un trésor commun à tous les baptisés !
Faudrait-il refuser d'appliquer cette loi mystérieuse du monde moral au judaïsme rabbinique ?
Quant au rideau déchiré, il signifie que désormais Dieu est accessible. Il n'est pas une déclaration de guerre entre les chrétiens et les autres. Cette idée me semble révoltante, utiliser la mort du Christ pour manifester de l'hostilité alors qu'il est au contraire mort pour sauver tous les hommes, et qu'avant de mourir il a dit "Père,pardonne-leur", vous ne voulez quand même pas annuler cette parole?
Et pourtant... Jésus est venu apporter le glaive, et non la paix, selon ses propres mots, dans le sens où Il constitue un signe de contradiction pour l'humanité qui est séparée en deux camps : l'Église et le monde... et entre les deux, c'est bel et bien la guerre ; une guerre qui ne prendra fin qu'à la consommation des siècles. Les pères mettront à mort leurs fils, les fils leurs pères et les familles seront déchirées... Israël sera déchirée... Mais ce n'est pas nous qui déclarons la guerre ; c'est le monde qui nous fait violence par haine du Christ et de la Croix. Oui, le Christ est mort pour tous les hommes ! Dès lors, n'est-il pas nécessaire de vouloir que tous les hommes s'en applique les mérites (car ça ne se fait pas automatiquement) ? Tel est le désir de l'Église et le mien : que les juifs parviennent à la plénitude de la Vérité, qui est le Christ, et si cela passe par un remède cathartique, alors il ne faut pas hésiter à l'employer. Faire preuve d'intransigeance vis-à-vis du judaïsme est-elle une méthode opportune ? Je le crois.
« Père, pardonne-leur » ; oui, certes, mais pour que le Père puisse pardonner, il faut que les sujets de la prière désirent accueillir le pardon... Or, comment suscitera-t-on de la contrition dans les âmes si l'on ne dénonce pas les erreurs ? L'Église n'agit-elle pas de la sorte lorsqu'elle excommunie et anathémise ? Le but n'est pas de susciter de l'hostilité ni même de juger un tel ou un tel, mais de pousser au repentir.
Est-il mal de dire que l'avortement est un crime ? Le but recherché n'est absolument pas de diaboliser les femmes qui s'y résignent, mais de tenter de dissuader celles qui s'apprêtent à le commettre... Cette didactique est-elle condamnable ? Je ne pense pas.
[quote]Cette accusation de déicide est absurde (en plus d'être criminelle), car ceux qui ont tué Jésus ne savaient pas qu'il était Dieu.[/quote]
Vous renversez les choses : le crime, en l'occurrence, c'est le rejet et la condamnation du Messie. Nous sommes tous la cause de la mort de Jésus, mais il y a une différence entre ceux qui s'approprient les mérites de la Croix et les autres qui persistent dans la négation de la vérité du Messie. Les scribes et les pharisiens ont vu les prodiges, entendu l'enseignement du Christ ; ils n'ont donc pas seulement agit par ignorance, mais par endurcissement coupable du cœur. Quand Jésus leur a dit qu'Il était Fils de Dieu, qu'ont-ils fait ? Il l'ont giflé et lui ont craché au visage !
[quote]Et puis ça n'a rien à voir avec le péché originel! Le péché originel est dans la nature humaine, c'est une faiblesse innée qui nous pousse à pécher. Ce n'est pas un péché particulier.
Tandis qu'un crime commis dans le passé, comment voulez-vous qu'il contamine les descendants???[/quote]
Le péché originel n'est pas quelque chose d'éthéré : il est une faute circonstanciée. Un crime commis dans le passé, de quelque nature qu'il soit, contamine les descendants de la même façon que le péché originel a contaminé tous les enfants d'Eve. Le rapport est là. Et puis, cette idée relève du simple bon sens : des ancêtres illustres n'honorent-ils pas une famille tout entière ? Un père criminel n'entache-t-il pas toute sa maison de déshonneur et de blâme ? On se trouve ici face à une loi du monde moral dont on observe les effets tous les jours.
Mais ce principe ne s'applique pas seulement aux juifs ! Par exemple, concernant la France, j'ai le sentiment que tous ses habitants partageaient auparavant la même gloire, en vertu de ce principe de solidarité dans les crimes et les mérites, et que maintenant ils partagent tous au contraire la même culpabilité devant l'histoire : je veux parler de la prévarication des Lumières et du crime ignoble de la Révolution. La France est une nation en état de péché mortel depuis 1793 ; il pèse sur elle la honte du régicide ! La République est empourprée du sang de Louis XVI, comme l'URSS l'est du sang des Romanov, comme l'Allemagne l'a été du sang répandu par le monstre qu'elle a engendré, comme la Rome païenne l'est du sang des martyrs, comme la Synagogue l'est du Sang du Christ...
Mais ce principe se vérifie encore dans l'Église : qu'est-ce que la Communion des saints sinon une immense solidarité spirituelle de tous les chrétiens dans les mérites comme dans les fautes : un pécheur ne fait pas seulement du mal à son âme, mais encore au Corps Mystique du Christ et aux autres croyants ; un saint ne sauve pas uniquement son âme : il en entraîne beaucoup d'autre à sa suite, et ses mérites sont un trésor commun à tous les baptisés !
Faudrait-il refuser d'appliquer cette loi mystérieuse du monde moral au judaïsme rabbinique ?
[quote]Quant au rideau déchiré, il signifie que désormais Dieu est accessible. Il n'est pas une déclaration de guerre entre les chrétiens et les autres. Cette idée me semble révoltante, utiliser la mort du Christ pour manifester de l'hostilité alors qu'il est au contraire mort pour sauver tous les hommes, et qu'avant de mourir il a dit "Père,pardonne-leur", vous ne voulez quand même pas annuler cette parole?[/quote]
Et pourtant... Jésus est venu apporter le glaive, et non la paix, selon ses propres mots, dans le sens où Il constitue un signe de contradiction pour l'humanité qui est séparée en deux camps : l'Église et le monde... et entre les deux, c'est bel et bien la guerre ; une guerre qui ne prendra fin qu'à la consommation des siècles. Les pères mettront à mort leurs fils, les fils leurs pères et les familles seront déchirées... Israël sera déchirée... Mais ce n'est pas nous qui déclarons la guerre ; c'est le monde qui nous fait violence par haine du Christ et de la Croix. Oui, le Christ est mort pour tous les hommes ! Dès lors, n'est-il pas nécessaire de vouloir que tous les hommes s'en applique les mérites (car ça ne se fait pas automatiquement) ? Tel est le désir de l'Église et le mien : que les juifs parviennent à la plénitude de la Vérité, qui est le Christ, et si cela passe par un remède cathartique, alors il ne faut pas hésiter à l'employer. Faire preuve d'intransigeance vis-à-vis du judaïsme est-elle une méthode opportune ? Je le crois.
« Père, pardonne-leur » ; oui, certes, mais pour que le Père puisse pardonner, il faut que les sujets de la prière désirent accueillir le pardon... Or, comment suscitera-t-on de la contrition dans les âmes si l'on ne dénonce pas les erreurs ? L'Église n'agit-elle pas de la sorte lorsqu'elle excommunie et anathémise ? Le but n'est pas de susciter de l'hostilité ni même de juger un tel ou un tel, mais de pousser au repentir.
Est-il mal de dire que l'avortement est un crime ? Le but recherché n'est absolument pas de diaboliser les femmes qui s'y résignent, mais de tenter de dissuader celles qui s'apprêtent à le commettre... Cette didactique est-elle condamnable ? Je ne pense pas.