par Cinci » lun. 13 janv. 2020, 20:26
Carhaix :
De plus en plus de voix appellent à libéraliser le mariage des prêtres comme solution au déclin des vocations.
Ce n'est qu'un prétexte.
Le déclin des vocations a bien plus à voir avec la
perte de la foi et la disparition du prestige dans lequel la société pouvait tenir le prêtre, sa fonction.
Encore une fois, en Afrique noire, le statut prestigieux du prêtre y est préservé globalement; et il ne s'y trouve là-bas aucun problème de déficit de vocations. Parce que le religieux, le surnaturel reste une affaire qui est prise au sérieux chez les Africains. Et les prêtres catholiques y sont également des gens très éduqués. Ça, c'est une autre qualité qui est fort recherchée dans des pays qui compteront des taux d'analphabétisme assez importants.
Chez nous, quand tout le monde sera diplômé, le savoir des prêtres y compte pour des prunes. Chez nous, le métier de prêtre n'y sera perçu que sous l'angle le plus ingrat qui se puisse imaginer : pas d'enrichissement personnel $$$, une disponibilité de tous les instants, la déconsidération, le persiflage, la moquerie perpétuelle, la perspective d'être toujours confronté à des paroissiens mous, post-modernes, des églises vides, ajoutez-y une ambiance hédoniste très poussée, un bombardement pornographique de tous les instants en ouvrant le journal, apercevant juste la première page des revues du kiosque à journaux, en ouvrant la télé cinq minutes ... ne pas être appuyé par le gouvernement, avoir les professionnels de l'éducation nationale contre soi, la télé d'État contre soi, devoir se fendre en quatre pour courir cinq paroisses dans un rayon de soixante kilomètres au lieu de compter cinq prêtres dans une seule paroisse, etc.
Mais cette solution [bris du célibat] n'est-elle pas dans une contradiction complète avec un autre phénomène qui traverse la société : le déclin de l'engagement amoureux/des mariages, l'explosion des séparations/divorces, l'augmentation du célibat, et les difficultés de plus en plus grandes qu'ont nombre de gens à trouver leur moitié, dont l'une des conséquences est la vogue des sites de rencontres.
Cette solution
[le bris] se comprend logiquement comme participant juste d'une dynamique de nivellement vers le bas, la facilité, avec l'idée de conformer le prêtre en totalité aux idées de notre monde occidental. C'est vouloir rendre trivial le métier de prêtre, banaliser la chose, en faire un job comme celui d'employé de la SNCF, et dans l'arrière-pensée d'en ouvrir la carrière à tout le monde : aux femmes, aux homosexuels déclarés et fiers de l'être, à ceux qui tiennent absolument à l'idée d'avoir un conjoint, etc. "Pas de discrimination svp !"
C'est juste la pression de conformisme anglo-protestant du monde des affaires, de l'argent-roi, du tout à l'économie et ses valeurs qui fait sentir sa présence. Nos politiciens suiveux ("politiciens" au sens large, militants de groupuscules, associations) s'alignent et s'organisent pour faire débouler sur la table comme si ce devait être un enjeux sérieux de discussion, un élément plus ou moins prioritaire de novelleté qu'il serait bien normal que l'Église adoptât et que tout le monde réclamerait. L'opinion publique ...
C'est une idée protestante, une idée "bien raisonnable" digne de pasteurs anglicans dans le fond. Qu'il n'est pas besoin de chercher midi à quatorze heure. Une solution bonne pour des gens "corrects-réguliers" (de bons bourgeois), comme aurait pu dire Oscar Wilde.
___
P.S. : Le romancier William Peter Blatty (j'aime trop cet exemple; à rebrousse-poil de l'ère du temps) était issu d'un milieu de libanais croyants et aura été éduqué chez les jésuites et était pénétré personnellement d'un réel respect pour la fonction du prêtre. Cela transparaissait dans son roman et duquel un fameux le film aura été produit en 1973. La thématique était (est encore en réalité) celle du prêtre qui fait le sacrifice de sa vie pour combattre le mal. "Nous n'avons pas à combattre contre la chair et le sang, mais contre les esprits invisibles qui ... " C'est la fonction
première du prêtre, non pas celle de préposé à des cérémonies diverses. Le Saint sacrifice de la messe participe de ce combat; étant lui-même une perpétuelle intercession en faveur de tous ceux qui sont au prise avec le mal, qui luttent, qui doivent être libérés. Le prêtre est un moine-soldat ... le curé d'Ars, le padre Pio ...
Ce qui est bien de notre temps, c'est l'infidélité. "Je me marie si ça me plaît, je me démarie ensuite pour la même raison ... je veux que tout soit interchangeable à volonté ... il importe à rien d'être prêtre/prêtresse, prêtre pour se marier à qui l'on veut, prêtre divorcé, en rupture ... peu importe, peu importe ... A quoi bon s'embarrasser de vieilles lunes ? Tout peut être mis à plat, réformable, modifiable, faut être de son temps, sortons de l'obscurantisme ...
[quote][b]Carhaix [/b]:
De plus en plus de voix appellent à libéraliser le mariage des prêtres comme solution au déclin des vocations.
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Ce n'est qu'un prétexte.
Le déclin des vocations a bien plus à voir avec la [b]perte de la foi[/b] et la disparition du prestige dans lequel la société pouvait tenir le prêtre, sa fonction.
Encore une fois, en Afrique noire, le statut prestigieux du prêtre y est préservé globalement; et il ne s'y trouve là-bas aucun problème de déficit de vocations. Parce que le religieux, le surnaturel reste une affaire qui est prise au sérieux chez les Africains. Et les prêtres catholiques y sont également des gens très éduqués. Ça, c'est une autre qualité qui est fort recherchée dans des pays qui compteront des taux d'analphabétisme assez importants.
Chez nous, quand tout le monde sera diplômé, le savoir des prêtres y compte pour des prunes. Chez nous, le métier de prêtre n'y sera perçu que sous l'angle le plus ingrat qui se puisse imaginer : pas d'enrichissement personnel $$$, une disponibilité de tous les instants, la déconsidération, le persiflage, la moquerie perpétuelle, la perspective d'être toujours confronté à des paroissiens mous, post-modernes, des églises vides, ajoutez-y une ambiance hédoniste très poussée, un bombardement pornographique de tous les instants en ouvrant le journal, apercevant juste la première page des revues du kiosque à journaux, en ouvrant la télé cinq minutes ... ne pas être appuyé par le gouvernement, avoir les professionnels de l'éducation nationale contre soi, la télé d'État contre soi, devoir se fendre en quatre pour courir cinq paroisses dans un rayon de soixante kilomètres au lieu de compter cinq prêtres dans une seule paroisse, etc.
[quote]Mais cette solution [color=#FF0000][b][bris du célibat][/b][/color] n'est-elle pas dans une contradiction complète avec un autre phénomène qui traverse la société : le déclin de l'engagement amoureux/des mariages, l'explosion des séparations/divorces, l'augmentation du célibat, et les difficultés de plus en plus grandes qu'ont nombre de gens à trouver leur moitié, dont l'une des conséquences est la vogue des sites de rencontres.
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Cette solution [color=#FF0000][b][le bris][/b][/color] se comprend logiquement comme participant juste d'une dynamique de nivellement vers le bas, la facilité, avec l'idée de conformer le prêtre en totalité aux idées de notre monde occidental. C'est vouloir rendre trivial le métier de prêtre, banaliser la chose, en faire un job comme celui d'employé de la SNCF, et dans l'arrière-pensée d'en ouvrir la carrière à tout le monde : aux femmes, aux homosexuels déclarés et fiers de l'être, à ceux qui tiennent absolument à l'idée d'avoir un conjoint, etc. "Pas de discrimination svp !"
C'est juste la pression de conformisme anglo-protestant du monde des affaires, de l'argent-roi, du tout à l'économie et ses valeurs qui fait sentir sa présence. Nos politiciens suiveux ("politiciens" au sens large, militants de groupuscules, associations) s'alignent et s'organisent pour faire débouler sur la table comme si ce devait être un enjeux sérieux de discussion, un élément plus ou moins prioritaire de novelleté qu'il serait bien normal que l'Église adoptât et que tout le monde réclamerait. L'opinion publique ...
C'est une idée protestante, une idée "bien raisonnable" digne de pasteurs anglicans dans le fond. Qu'il n'est pas besoin de chercher midi à quatorze heure. Une solution bonne pour des gens "corrects-réguliers" (de bons bourgeois), comme aurait pu dire Oscar Wilde.
___
P.S. : Le romancier William Peter Blatty (j'aime trop cet exemple; à rebrousse-poil de l'ère du temps) était issu d'un milieu de libanais croyants et aura été éduqué chez les jésuites et était pénétré personnellement d'un réel respect pour la fonction du prêtre. Cela transparaissait dans son roman et duquel un fameux le film aura été produit en 1973. La thématique était (est encore en réalité) celle du prêtre qui fait le sacrifice de sa vie pour combattre le mal. "Nous n'avons pas à combattre contre la chair et le sang, mais contre les esprits invisibles qui ... " C'est la fonction [i]première [/i]du prêtre, non pas celle de préposé à des cérémonies diverses. Le Saint sacrifice de la messe participe de ce combat; étant lui-même une perpétuelle intercession en faveur de tous ceux qui sont au prise avec le mal, qui luttent, qui doivent être libérés. Le prêtre est un moine-soldat ... le curé d'Ars, le padre Pio ...
Ce qui est bien de notre temps, c'est l'infidélité. "Je me marie si ça me plaît, je me démarie ensuite pour la même raison ... je veux que tout soit interchangeable à volonté ... il importe à rien d'être prêtre/prêtresse, prêtre pour se marier à qui l'on veut, prêtre divorcé, en rupture ... peu importe, peu importe ... A quoi bon s'embarrasser de vieilles lunes ? Tout peut être mis à plat, réformable, modifiable, faut être de son temps, sortons de l'obscurantisme ...