Aimer ses ennemis

Règles du forum
Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

NB : L'attention des intervenants est particulièrement attirée sur la courtoisie et le respect ; les blasphèmes et provocations visant à blesser le sentiment religieux des lecteurs seront modérés ; les discussions inutilement polémiques seront verrouillées et leur initiateurs sanctionnés.

Répondre


Cette question vous permet de vous prémunir contre les soumissions automatisées et intensives effectuées par des robots malveillants.
Émoticônes
:?: :!: :arrow: :nule: :coeur: :) ;) :( :mal: :D :-D :oops: :cool: :/ :oui: :> :diable: <: :s :hypocrite: :p :amoureux: :clown: :rire: :-[ :sonne: :ciao: :zut: :siffle: :saint: :roule: :incertain: :clap: :fleur: :-@ :non: :cry: :bomb: :exclamation: :dormir: :wow: :boxe: :furieux: :toast: :dance: :flash:
Plus d’émoticônes

Le BBCode est activé
La balise [img] est activée
La balise [flash] est désactivée
La balise [url] est activée
Les émoticônes sont activées

Relecture du sujet
   

Agrandir Relecture du sujet : Aimer ses ennemis

Re: Aimer ses ennemis

par Didyme » mer. 05 oct. 2022, 10:40

D'accord, c'est moi qui vous avais mal compris alors ;) .

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » mer. 05 oct. 2022, 1:44

Didyme a écrit :
mar. 04 oct. 2022, 23:53
Ombiace a écrit :
mar. 04 oct. 2022, 18:47
Merci de reprendre votre fil, Didyme. Si je vous comprends bien, on cherche à provoquer le bien chez autrui, en niant qu'il y ait eu malfaisance de sa part. Je suis d'accord, cela ne change pas les cartes
Non, il n'est pas question de nier le mal mais de se libérer de ce mal et de la haine. De court-circuiter si je puis dire la dynamique de la haine, son cercle vicieux. Et ceci par le pardon.
Le pardon ce n'est pas la négation du mal, ce n'est pas non plus laisser faire le mal mais c'est aussi ne pas se laisser enfermer dans ce mal. (..)
Bonjour Didyme, j'avais bien compris cela.. Je ne prétendais qu'à retranscrire ce que j'avis compris de votre propre analyse de ce qui permet au péché de se pérenniser, en adoptant une forme "mutante" sans jamais se résorber :
Didyme a écrit :
sam. 01 oct. 2022, 19:33
Pour reprendre un ancien message sur le sujet :

Didyme a écrit :En ce qui concerne la haine, si on sort de l'aspect théorique et qu'on considère l'empirisme, force est de constater que lorsque l'on hait d'une haine vindicative un objet, on accorde à cet objet un pouvoir sur nous, il devient l'objet de notre attention, de notre intérêt et on se lie par la haine à cet objet. On se laisse enfermer par la haine à ce mal que l'on hait.
Quand je considère la Passion du Christ, le Christ qui est liberté ne s'est pas laissé enfermé dans le mal par la haine. Il n'a pas exprimé la moindre haine sur le chemin de la Passion.


C'est un peu la même dynamique que l'on peut trouver dans la démarche du pardon. Quand on refuse de pardonner, on ne peut se libérer du mal qu'on nous a fait.
On est pris dans une quête de justice, de réparation. Mais on s'y trouve piégé, pris dans une spirale dont on ne parvient pas à sortir. Comme chercher une issue dans une impasse. Et ça engendre de la colère.
Parce que dans la recherche de justice il y a comme une volonté que ce qui a été fait ne soit pas. Mais c’est vain, on ne peut pas faire que ce qui a été fait n’ai pas eu lieu. On ne peut pas changer, même si c’est difficile à accepter.
Il y a une recherche de réparation dans un désir de faire payer à l’autre pour le mal qu’il nous a fait. Mais si cela peut apaiser en surface, on retombe dans la même spirale car obtenir réparation, faire payer l’autre n’enlève en rien ce qui a été fait. On souffre et on transmet de la souffrance, ou comme dirait Denis Marquet « Tout le monde se défend », on transforme alors la souffrance en violence, mais la spirale n’est pas brisée car la souffrance demeure. Et ce qui a été fait n’a pas disparu.
On recherche une solution dans ce qui ne peut en donner.
C’est là peut-être que le pardon se fait nécessaire. Pas pour les autres mais pour soi. Pas pour justifier le mal qui a été fait mais pour ne plus laisser ce mal nous ronger et nous maintenir prisonnier, pour le laisser enfin derrière et avancer.
Le pardon c’est aussi une façon de repartir de l’avant, de laisser le passé derrière, de ne plus le laisser polluer le présent ni nous faire souffrir.
En fait, tant qu’on ne pardonne pas, l’autre continue de nous faire du mal. On veut faire payer le mal mais c’est le mal qui nous fait payer, encore et encore. Au lieu de s’autoriser à vivre, de se libérer du mal, on laisse ce mal poursuivre son œuvre, nous tourmenter, nous ronger.
Le pardon c’est rendre le mal impuissant, ne plus lui accorder comme une importance vitale à laquelle on s’accroche, mais lui donner ce qu’il vaut vraiment, « rien », du mépris, et s’en distancier, s’en détacher, s’en distinguer.
Je pardonne parce que ce mal ne « mérite » pas que je m’y consacre, ne mérite pas qu’on lui accorde une quelconque valeur.


Et là encore, je retrouve l'analogie dans la Passion, le Christ mort pour le pardon des péchés. Ou dit autrement pour réduire le mal à l'impuissance, vaincre le péché.
, lorsque qu'il n'y a pas véritable pardon.

Jolie apologie du pardon, en tout cas, que la vôtre.. :
Didyme a écrit :
mar. 04 oct. 2022, 23:53
Ombiace a écrit :
mar. 04 oct. 2022, 18:47
Merci de reprendre votre fil, Didyme. Si je vous comprends bien, on cherche à provoquer le bien chez autrui, en niant qu'il y ait eu malfaisance de sa part. Je suis d'accord, cela ne change pas les cartes
Non, il n'est pas question de nier le mal mais de se libérer de ce mal et de la haine. De court-circuiter si je puis dire la dynamique de la haine, son cercle vicieux. Et ceci par le pardon.
Le pardon ce n'est pas la négation du mal, ce n'est pas non plus laisser faire le mal mais c'est aussi ne pas se laisser enfermer dans ce mal. C'est renoncer à la vengeance. En plus de reconnaître l'égarement de la créature, qu'elle vaut plus que ses fautes.

Après je ne dis pas non plus que le pardon est facile, loin de là.

Lorsque Dieu pardonne les péchés, ça n'est pas qu'il considérerait que le mal n'est pas grave mais je pense que non seulement il fait la distinction entre la personne et son péché, mais aussi qu'il n'accorde aucune valeur au péché.
Quand je dis que le péché n'a pas de valeur, je ne dis pas qu'il n'est pas grave mais je dis qu'il n'a pas de valeur en soi, comme quelque chose digne d'estime, d'intérêt. Le péché est simplement désolant et méprisable.


L'exhortation à pardonner me semble aller dans ce sens, dans l'idée de ne pas se laisser dévorer, enfermer dans la haine, dans la vengeance. De ne pas se laisser atteindre par le péché. De ne pas entretenir, alimenter sa dynamique mais de l'enrayer, de casser sa puissance par le pardon.
C'est comme faire ricocher le péché sur soi, ou plutôt de le noyer dans l'amour, de l'y faire sombrer.
J'ai l'impression qu'il y a là-dedans quelque chose du mystère de l'enfer, enfouie en Dieu, dans l'amour.


Après, je ne sais pas si cela provoque nécessairement le bien chez autrui, peut-être est-ce désarmant. Peut-être est-ce désamorçant. Peut-être cela confronte-t-il la personne à son propre péché si personne en face ne le reçoit.

Re: Aimer ses ennemis

par Didyme » mar. 04 oct. 2022, 23:53

Ombiace a écrit :
mar. 04 oct. 2022, 18:47
Merci de reprendre votre fil, Didyme. Si je vous comprends bien, on cherche à provoquer le bien chez autrui, en niant qu'il y ait eu malfaisance de sa part. Je suis d'accord, cela ne change pas les cartes
Non, il n'est pas question de nier le mal mais de se libérer de ce mal et de la haine. De court-circuiter si je puis dire la dynamique de la haine, son cercle vicieux. Et ceci par le pardon.
Le pardon ce n'est pas la négation du mal, ce n'est pas non plus laisser faire le mal mais c'est aussi ne pas se laisser enfermer dans ce mal. C'est renoncer à la vengeance. En plus de reconnaître l'égarement de la créature, qu'elle vaut plus que ses fautes.

Après je ne dis pas non plus que le pardon est facile, loin de là.

Lorsque Dieu pardonne les péchés, ça n'est pas qu'il considérerait que le mal n'est pas grave mais je pense que non seulement il fait la distinction entre la personne et son péché, mais aussi qu'il n'accorde aucune valeur au péché.
Quand je dis que le péché n'a pas de valeur, je ne dis pas qu'il n'est pas grave mais je dis qu'il n'a pas de valeur en soi, comme quelque chose digne d'estime, d'intérêt. Le péché est simplement désolant et méprisable.


L'exhortation à pardonner me semble aller dans ce sens, dans l'idée de ne pas se laisser dévorer, enfermer dans la haine, dans la vengeance. De ne pas se laisser atteindre par le péché. De ne pas entretenir, alimenter sa dynamique mais de l'enrayer, de casser sa puissance par le pardon.
C'est comme faire ricocher le péché sur soi, ou plutôt de le noyer dans l'amour, de l'y faire sombrer.
J'ai l'impression qu'il y a là-dedans quelque chose du mystère de l'enfer, enfouie en Dieu, dans l'amour.


Après, je ne sais pas si cela provoque nécessairement le bien chez autrui, peut-être est-ce désarmant. Peut-être est-ce désamorçant. Peut-être cela confronte-t-il la personne à son propre péché si personne en face ne le reçoit.

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » mar. 04 oct. 2022, 19:03

aldebaran a écrit :
lun. 03 oct. 2022, 20:08
Bonjour Ombiace,
On va essayer que vous cheminiez un peu moins seul dans votre réflexion .
Bonsoir aldebaran.
Merci de votre démarche empathique.
Je vous laisse peut-être le sentiment d'être dans l'interprétation subjective. Je vous l'accorde!
Toutefois, ne sachant guère comment déchiffrer autrement les comportements, je ne retire pas mon propos
aldebaran a écrit :
lun. 03 oct. 2022, 20:08
J'ai peur de faire un contresens, il faudrait que vous explicitiez, notamment ce souci dont vous parlez.
Ne vous donnez pas cette peine, c'est de peu d'importance
aldebaran a écrit :
lun. 03 oct. 2022, 20:08
Idéalement, tous les chrétiens ne devraient pas être du monde, simplement dans le monde (et non retirés du monde). Mais la faiblesse et le péché sont là, beaucoup restent orientés vers la réussite humaine, la puissance, la bonne situation. Ce qui fait admirer et vouloir ressembler aux gens aux sommets, lesquels ne le sont pas toujours par des moyens très moraux.
Vous devez être plus jeune que moi, ce sont des réflexions que j'aurais pu avoir bien des années auparavant.
J'en suis venu à la conclusion qu'il faut d'abord s'occuper de sa propre pureté (..)
Je pense avoir fait le chemin inverse, ayant constaté que le cheminement solitaire de la pureté avait ses limites, lui aussi.. Du coup j'attends sans doute des autres ce qui n'est pas raisonnable d'attendre..

C'est bien possible!
En même temps, Notre Seigneur n'en attend-il pas beaucoup Lui-aussi ?

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » mar. 04 oct. 2022, 18:47

Didyme a écrit :
sam. 01 oct. 2022, 19:33
Pour reprendre un ancien message sur le sujet :

Didyme a écrit :En ce qui concerne la haine, si on sort de l'aspect théorique et qu'on considère l'empirisme, force est de constater que lorsque l'on hait d'une haine vindicative un objet, on accorde à cet objet un pouvoir sur nous, il devient l'objet de notre attention, de notre intérêt et on se lie par la haine à cet objet. On se laisse enfermer par la haine à ce mal que l'on hait.
Quand je considère la Passion du Christ, le Christ qui est liberté ne s'est pas laissé enfermé dans le mal par la haine. Il n'a pas exprimé la moindre haine sur le chemin de la Passion.


C'est un peu la même dynamique que l'on peut trouver dans la démarche du pardon. Quand on refuse de pardonner, on ne peut se libérer du mal qu'on nous a fait.
On est pris dans une quête de justice, de réparation. Mais on s'y trouve piégé, pris dans une spirale dont on ne parvient pas à sortir. Comme chercher une issue dans une impasse. Et ça engendre de la colère.
Parce que dans la recherche de justice il y a comme une volonté que ce qui a été fait ne soit pas. Mais c’est vain, on ne peut pas faire que ce qui a été fait n’ai pas eu lieu. On ne peut pas changer, même si c’est difficile à accepter.
Il y a une recherche de réparation dans un désir de faire payer à l’autre pour le mal qu’il nous a fait. Mais si cela peut apaiser en surface, on retombe dans la même spirale car obtenir réparation, faire payer l’autre n’enlève en rien ce qui a été fait. On souffre et on transmet de la souffrance, ou comme dirait Denis Marquet « Tout le monde se défend », on transforme alors la souffrance en violence, mais la spirale n’est pas brisée car la souffrance demeure. Et ce qui a été fait n’a pas disparu.
On recherche une solution dans ce qui ne peut en donner.
C’est là peut-être que le pardon se fait nécessaire. Pas pour les autres mais pour soi. Pas pour justifier le mal qui a été fait mais pour ne plus laisser ce mal nous ronger et nous maintenir prisonnier, pour le laisser enfin derrière et avancer.
Le pardon c’est aussi une façon de repartir de l’avant, de laisser le passé derrière, de ne plus le laisser polluer le présent ni nous faire souffrir.
En fait, tant qu’on ne pardonne pas, l’autre continue de nous faire du mal. On veut faire payer le mal mais c’est le mal qui nous fait payer, encore et encore. Au lieu de s’autoriser à vivre, de se libérer du mal, on laisse ce mal poursuivre son œuvre, nous tourmenter, nous ronger.
Le pardon c’est rendre le mal impuissant, ne plus lui accorder comme une importance vitale à laquelle on s’accroche, mais lui donner ce qu’il vaut vraiment, « rien », du mépris, et s’en distancier, s’en détacher, s’en distinguer.
Je pardonne parce que ce mal ne « mérite » pas que je m’y consacre, ne mérite pas qu’on lui accorde une quelconque valeur.


Et là encore, je retrouve l'analogie dans la Passion, le Christ mort pour le pardon des péchés. Ou dit autrement pour réduire le mal à l'impuissance, vaincre le péché.
Merci de reprendre votre fil, Didyme. Si je vous comprends bien, on cherche à provoquer le bien chez autrui, en niant qu'il y ait eu malfaisance de sa part. Je suis d'accord, cela ne change pas les cartes

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » mar. 04 oct. 2022, 18:39

gerardha a écrit :
sam. 01 oct. 2022, 14:25
__

Bonjour,

Comme le Christ l'a indiqué, un croyant doit aimer ses ennemis. Et étant chrétien, il le peut.

__
Bonjour Gerardha,
Oui, où voulez-vous en venir ?

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » mar. 04 oct. 2022, 18:36

Thurar a écrit :
mer. 28 sept. 2022, 15:22
Il faut aimer ses ennemis, certes, mais il faut bien se défendre tout de même !
Bonjour Thurar,
Mais Jésus a défendu la cause ! Jusqu'au dernier souffle !

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » mar. 04 oct. 2022, 18:34

Bonjour marss,
marss135 a écrit :
dim. 02 oct. 2022, 17:32
C'est surement à cause de l'enseignement de notre Maître Jésus, qui nous a dit qu'il est venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs.
Votre hypothèse me semble plausible.
Si je vous comprends bien, l'humanité part avec un passif, qui ne se résorbe pas d'un seul coup, et ce serait l'origine de notre malaise.
Bien possible!
Merci de votre contribution.

J'ajouterais donc deux questions :
Pourquoi ?
Et d'où vient cette admiration (ou respect) qu'inspirent ceux qui assoient leur autorité avec malfaisance ?

Re: Aimer ses ennemis

par aldebaran » lun. 03 oct. 2022, 20:08

Bonjour Ombiace,
On va essayer que vous cheminiez un peu moins seul dans votre réflexion :) .
« C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaitront que vous êtes mes disciples » Jean 13-35
Donc oui, certainement nous devrions être une communauté plus unie et aimante. Je partage votre constat et cette déception. C'est un fait, en occident au moins, nous sommes divisés. Or Jésus nous avait bien prévenu sur ce point. Et divisés pour des points qui me paraissent secondaires par rapport à notre foi et notre similarité de disciples du Christ. Une division mondaine, politique d'abord, gauche / droite que j'ai beaucoup connue jeune. Division ensuite pour cette affaire de liturgie, qui a pris selon moi des proportions anormales. Division de courants enfin, le fameux trinôme traditionalistes, conciliaires et modernistes. Les deux extrêmes prétendant avoir raison et voulant imposer leurs choix de pensées, y compris par des actions de désobéissance ou de fait accompli. Il y a beaucoup d'orgueil dans tout cela je trouve.
A part la prière je ne vois plus de solutions, les dialogues de sourds durent depuis des dizaines d'années.
Ombiace a écrit :Préoccupés par les soucis de non chrétiens, ce souci même dont je parle (celui que certains se donnent en répercutant leur mal de vivre pour le faire peser sur les autres, et non pas sur eux-mêmes), les chrétiens ont perdu beaucoup d'amour et d'énergie.
J'ai peur de faire un contresens, il faudrait que vous explicitiez, notamment ce souci dont vous parlez.
Pourquoi finit on par admirer les malfaisants, par leur vouer un respect qui ne devrait être dû qu'à l'unique bienfaisance ?
Idéalement, tous les chrétiens ne devraient pas être du monde, simplement dans le monde (et non retirés du monde). Mais la faiblesse et le péché sont là, beaucoup restent orientés vers la réussite humaine, la puissance, la bonne situation. Ce qui fait admirer et vouloir ressembler aux gens aux sommets, lesquels ne le sont pas toujours par des moyens très moraux.
Vous devez être plus jeune que moi, ce sont des réflexions que j'aurais pu avoir bien des années auparavant.
J'en suis venu à la conclusion qu'il faut d'abord s'occuper de sa propre pureté, ce qui n'est déjà pas une mince affaire, et s'y concentrer. Si d'autres dévient, ne pas trop le regarder, ne pas juger, mais prier pour eux, toujours. Aimer les autres, indépendamment de leurs actes (ce qui est bien le thème du fil). Je reconnais que ce n'est pas toujours facile, que l'on a tendance à vouloir changer le monde, à trouver tout cela très injuste. Mais c'est pourtant bien notre voie. Amour et prière.

Re: Aimer ses ennemis

par marss135 » dim. 02 oct. 2022, 17:32

Ombiace a écrit :
dim. 02 oct. 2022, 15:50
Bonjour aldebaran,
aldebaran a écrit :
mar. 27 sept. 2022, 11:50

Bonjour Ombiace,
Des chrétiens, j'inclus les catholiques, qui seraient hypocrites malgré l'observance de la messe, ou qui feraient de l'entre-soi méprisant, il y en a toujours eu ne soyons pas naïfs.
Quoiqu'il en soit, le Christ nous demande de ne pas juger, et donc de ne pas censurer de nous-mêmes. On pourrait espérer un rappel assez vif du prêtre dans ses homélies, mais ce genre de "petit rappel si besoin" a disparu depuis les années 60.

De toute façon, je ne pense vraiment pas que l'origine de la déchristianisation soit dans cette cause.

Pour rejoindre votre remarque, nous sommes censés être l'exemple, le levain dans la pâte, le sel de la terre. Sinon nous serons jugés à cette aune aussi. Voilà pour les hypocrites, ils ont déjà leur juge.
Justement, en matière d'exemple, les chrétiens ne sont-ils pas censés être reconnu disciples de Jésus à l'amour qu'ils auraient les uns pour les autres ?

Il me semble qu'en fait d'amour, il a été singulièrement dévié des destinataires auxquels il aurait été productif de l'adresser : les catholiques, et ceci par les catholiques eux-mêmes.
Préoccupés par les soucis de non chrétiens, ce souci même dont je parle (celui que certains se donnent en répercutant leur mal de vivre pour le faire peser sur les autres, et non pas sur eux-mêmes), les chrétiens ont perdu beaucoup d'amour et d'énergie.
Pourquoi finit on par admirer les malfaisants, par leur vouer un respect qui ne devrait être dû qu'à l'unique bienfaisance ?, c'est peut-être la bonne question à se poser par le monde catholique..
En tout cas, cela m'interroge, même si je suis esseulé dans ce cheminement.



C'est surement à cause de l'enseignement de notre Maître Jésus, qui nous a dit qu'il est venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs.

Et pour chaque Catholique, s'il veut prendre des forces chaque jour dans la maison de Dieu, le Christ se donne quotidiennement gratuitement en nourriture Corps et Esprit pour que nous vivions par lui, mais cela demande à chacun fidélité et foi pour venir le chercher à la source pour vivre de sa paix, sa joie, comme il avait dit à l'Église de faire cela en mémoire de lui :



Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »

Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. » (Saint Matthieu 9-10)



Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui.

Voici à quoi se reconnaît l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés. (1 St-Jean 4-9)

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » dim. 02 oct. 2022, 15:50

Bonjour aldebaran,
aldebaran a écrit :
mar. 27 sept. 2022, 11:50
Ombiace a écrit :Qu' en pensez-vous, svp ?
Est-ce que de ne pas censurer ces comportements (avoir de l'admiration pour ceux qui prennent sur autrui) n'aurait pas coûté la déchristianisation récente de l'Occident ?
Bonjour Ombiace,
Des chrétiens, j'inclus les catholiques, qui seraient hypocrites malgré l'observance de la messe, ou qui feraient de l'entre-soi méprisant, il y en a toujours eu ne soyons pas naïfs.
Quoiqu'il en soit, le Christ nous demande de ne pas juger, et donc de ne pas censurer de nous-mêmes. On pourrait espérer un rappel assez vif du prêtre dans ses homélies, mais ce genre de "petit rappel si besoin" a disparu depuis les années 60.

De toute façon, je ne pense vraiment pas que l'origine de la déchristianisation soit dans cette cause.

Pour rejoindre votre remarque, nous sommes censés être l'exemple, le levain dans la pâte, le sel de la terre. Sinon nous serons jugés à cette aune aussi. Voilà pour les hypocrites, ils ont déjà leur juge.
Justement, en matière d'exemple, les chrétiens ne sont-ils pas censés être reconnu disciples de Jésus à l'amour qu'ils auraient les uns pour les autres ?

Il me semble qu'en fait d'amour, il a été singulièrement dévié des destinataires auxquels il aurait été productif de l'adresser : les catholiques, et ceci par les catholiques eux-mêmes.
Préoccupés par les soucis de non chrétiens, ce souci même dont je parle (celui que certains se donnent en répercutant leur mal de vivre pour le faire peser sur les autres, et non pas sur eux-mêmes), les chrétiens ont perdu beaucoup d'amour et d'énergie.
Pourquoi finit on par admirer les malfaisants, par leur vouer un respect qui ne devrait être dû qu'à l'unique bienfaisance ?, c'est peut-être la bonne question à se poser par le monde catholique..
En tout cas, cela m'interroge, même si je suis esseulé dans ce cheminement.

Re: Aimer ses ennemis

par Didyme » sam. 01 oct. 2022, 19:33

Pour reprendre un ancien message sur le sujet :

Didyme a écrit :En ce qui concerne la haine, si on sort de l'aspect théorique et qu'on considère l'empirisme, force est de constater que lorsque l'on hait d'une haine vindicative un objet, on accorde à cet objet un pouvoir sur nous, il devient l'objet de notre attention, de notre intérêt et on se lie par la haine à cet objet. On se laisse enfermer par la haine à ce mal que l'on hait.
Quand je considère la Passion du Christ, le Christ qui est liberté ne s'est pas laissé enfermé dans le mal par la haine. Il n'a pas exprimé la moindre haine sur le chemin de la Passion.


C'est un peu la même dynamique que l'on peut trouver dans la démarche du pardon. Quand on refuse de pardonner, on ne peut se libérer du mal qu'on nous a fait.
On est pris dans une quête de justice, de réparation. Mais on s'y trouve piégé, pris dans une spirale dont on ne parvient pas à sortir. Comme chercher une issue dans une impasse. Et ça engendre de la colère.
Parce que dans la recherche de justice il y a comme une volonté que ce qui a été fait ne soit pas. Mais c’est vain, on ne peut pas faire que ce qui a été fait n’ai pas eu lieu. On ne peut pas changer, même si c’est difficile à accepter.
Il y a une recherche de réparation dans un désir de faire payer à l’autre pour le mal qu’il nous a fait. Mais si cela peut apaiser en surface, on retombe dans la même spirale car obtenir réparation, faire payer l’autre n’enlève en rien ce qui a été fait. On souffre et on transmet de la souffrance, ou comme dirait Denis Marquet « Tout le monde se défend », on transforme alors la souffrance en violence, mais la spirale n’est pas brisée car la souffrance demeure. Et ce qui a été fait n’a pas disparu.
On recherche une solution dans ce qui ne peut en donner.
C’est là peut-être que le pardon se fait nécessaire. Pas pour les autres mais pour soi. Pas pour justifier le mal qui a été fait mais pour ne plus laisser ce mal nous ronger et nous maintenir prisonnier, pour le laisser enfin derrière et avancer.
Le pardon c’est aussi une façon de repartir de l’avant, de laisser le passé derrière, de ne plus le laisser polluer le présent ni nous faire souffrir.
En fait, tant qu’on ne pardonne pas, l’autre continue de nous faire du mal. On veut faire payer le mal mais c’est le mal qui nous fait payer, encore et encore. Au lieu de s’autoriser à vivre, de se libérer du mal, on laisse ce mal poursuivre son œuvre, nous tourmenter, nous ronger.
Le pardon c’est rendre le mal impuissant, ne plus lui accorder comme une importance vitale à laquelle on s’accroche, mais lui donner ce qu’il vaut vraiment, « rien », du mépris, et s’en distancier, s’en détacher, s’en distinguer.
Je pardonne parce que ce mal ne « mérite » pas que je m’y consacre, ne mérite pas qu’on lui accorde une quelconque valeur.


Et là encore, je retrouve l'analogie dans la Passion, le Christ mort pour le pardon des péchés. Ou dit autrement pour réduire le mal à l'impuissance, vaincre le péché.

Re: Aimer ses ennemis

par Didyme » sam. 01 oct. 2022, 19:31

marss135 a écrit :
mer. 28 sept. 2022, 14:24
et que l’Evangile nous révèle qu’à l’extrême, que la colère donne l’emprise au démon (qu’est la Haine), et nous savons par l’actualité quotidienne que le colère amène souvent au drame, lorsque des personnes en sont confrontées, qu’en se laissant dominer par la haine, ce père du mensonge qui n’a pas de vérité en lui, conduit à devenir meurtrier, car c’est le désir de ce père du mensonge.

Oui, tout à fait.

Par la haine, on laisse le péché s'infiltrer en soi et nous dominer.
On peut penser qu'il soit juste de haïr l'ennemi, celui qui fait du mal mais c'est réduire la personne à des actes, nier son lien indélébile à Dieu, nier l'enfant en lui, cette part de l'être dont Dieu nous fait don et qui demeure au fondement. C'est nier qu'il soit une créature de Dieu et le demeure, ne plus distinguer ce qui est de Dieu et du péché et tout confondre dans le seul péché.

D'autre part, on peut penser qu'il soit juste de haïr le mal en soi, le péché mais pourtant. Il est vrai qu'il semble juste de haïr le péché mais si on hait la haine, il ne demeure que de la haine, une haine continuellement alimentée par cet échange de haine, cercle vicieux dont on ne sort pas. Et qui explique bon nombre de conflits dans le monde, aujourd'hui encore...
La haine ne met pas fin à la haine, elle la perpétue.

Parce que même dans le fait de haïr le péché, plutôt alors que de s'y opposer, de lui faire face, il y a davantage comme une porte qu'on lui ouvre. Le péché est destructeur, il transmet de la violence, de la haine. Et lorsqu'on se prend à le haïr, c'est comme s'il gagnait, comme s'il nous atteignait, nous contaminait, produisant de la haine, de la violence en nous.
C'est fait de façon fort subtile. On pense être dans le juste en s'opposant de la sorte au mal, alors qu'on est dans le péché. Pensant s'y opposer, on l'a laissé nous atteindre. Comme si on l'avait laissé nous corrompre, nous subjuguer.
On ne vainc pas le mal par le mal, la haine par la haine. Ici, il n'y a qu'un vainqueur...
La haine n'est jamais vivifiante, fertile, pacifiante, unifiante, c’est tout le contraire.

Alors quoi ? On ne devrait pas s'y opposer ? Si mais cela n'implique pas de haïr.
Devrait-on l'aimer ?! Non, il est souvent dit que le diable est méprisé de Dieu. Or, le mépris n'est pas la haine. On peut mépriser, rejeter, s'opposer. Le mépris a pour lui d'accorder au péché sa vraie valeur, rien.
Si je méprise le mal, je ne lui accorde pas de valeur, je le considère comme indigne d'estime, d'attention. Bien que je puisse en être affligé.
Si je hais le mal, je lui accorde de la valeur, de l'attention, mon attention, une forme d'estime. Et je le laisse avoir prise sur moi.

Re: Aimer ses ennemis

par gerardha » sam. 01 oct. 2022, 14:25

__

Bonjour,

Comme le Christ l'a indiqué, un croyant doit aimer ses ennemis. Et étant chrétien, il le peut.

__

Re: Aimer ses ennemis

par Ombiace » sam. 01 oct. 2022, 12:28

Cher Kerygme,
Kerygme a écrit :
mar. 27 sept. 2022, 11:05
On dirait que vous cherchez à faire passer un message au travers de ce sujet.
J'attends aussi que ce soit un peu plus explicite car si vous savez de quoi vous parlez, nous l'ignorons vraisemblablement.
J'espère avoir clarifié les choses précédemment avec Gaudens.
Notamment, non préméditée, la question suivante :
Ombiace a écrit :
jeu. 29 sept. 2022, 18:19
Il s'agit peut-être, pour le dire autrement, de cette habileté du gérant malhonnête, louée par Notre Seigneur dans la parabole.
En effet, comment cette habileté pourrait-elle dissiper les ténèbres?, permettre au gérant de rendre à Dieu ce qui est à Dieu?
, mais cela ferait faire un virage dans le fil..
Quoiqu'il me serait intéressant d'en débattre, pour avoir les points de vue des uns et des autres, sur ce qui ne serait pas rendu à Dieu par le gérant, si l'hypothèse est valide qu'il ne Lui rend pas la totalité de son dû..
(bien qu'ayant reçu la louange du maître)

Haut