par Alizee » jeu. 14 oct. 2021, 10:55
Marie,
Je vous comprends 200%.
Le parcours catéchuménal présente 2 écueils pour moi :
1/ Ca va crescendo, vous êtes un peu au centre de l'attention de toute une équipe (diocésaine et/ou paroissiale). Une fois baptisé, communié et confirmé (chez nous c'est la même année), on considère que ça y est, c'est bon. De fait, vous tombez dans un espèce de trou, et les équipes passent à la "promotion de l'année d'après". De plus, ça se double avec l'arrivée de l'été ce qui signifie vie paroissiale réduite. Le souffle retombe, et personne n'a prévu de suite. C'est à vous de vous débrouiller.
2/ Il se vit un peu "en dehors" de la communauté paroissiale en tant que telle. On était 3 confirmands (j'avais été baptisée bébé, mais "sans suite"), et sur les 3 seule moi venais à la messe. Souvent, on ne sait même pas s'il y a un catéchumène sur la paroisse. On découvre quand il fait son entrée en catéchuménat, on le revoit s'il y a un scrutin, puis baptême/communion dans la nuit de Pâques. La confirmation adulte se fait ici au niveau diocèse. Du coup, cette préparation n'est pas très propice à ce que le catéchumène s'ancre localement dans la vie paroissiale. La messe n'est pas un salon de thé où l'on papote, et s'incruster dans un groupe d'inconnus qui discutent sur le parvis n'est pas chose aisée. La meilleure option est de prendre un service, aussi humble soit-il, c'est par là qu'on va rencontrer du monde (ou un parcours, type Zachée, un partage biblique....).
Si on a réussi à s'intégrer dans la vie paroissiale, à connaître des gens qui vous connaissent, le nécessaire et douloureux détachement du prêtre-instructeur se fera progressivement. Souvent, sans cette insertion, le lien à la paroisse se cristallise en la figure du prêtre. Pour moi, c'était un peu différent, j'avais réussi à connaître du monde en prenant un service (le chant en l'occurrence, donc difficile de se cacher :-)), mais quand le prêtre a changé de paroisse 2 ans après, c'était vraiment pas évident. Il y avait là quelqu'un avec qui j'avais partagé mon histoire, qui me connaissait, qui m'a aussi mariée, me donnait un petit conseil au passage, et puis après lui, progressivement toute l'équipe ancienne est partie. Plus personne ne connaît mon histoire. J'avoue que ça m'a fait drôle, mais en même temps, être considérée comme une paroissienne lambda, au même titre que les autres, sans regard particulier posé sur moi, ça fait aussi beaucoup de bien. Parfois j'en souris, quand je m'aperçois qu'ils me prennent pour une pratiquante de toujours. Mais il y a encore des moments où j'éprouve de la peine.
Je vous souhaite vraiment de trouver une suite qui vous permet de vous insérer dans la vie communautaire, ce qui sera d'un grand secours quand spirituellement, ça va moins fort et que l'on peut avoir l'impression de reperdre la foi.... mais rassurez-vous, je pense que tout le monde passe par là, il y a des moments forts, et de moments moins fastes, mais le chemin continue.
Marie,
Je vous comprends 200%.
Le parcours catéchuménal présente 2 écueils pour moi :
1/ Ca va crescendo, vous êtes un peu au centre de l'attention de toute une équipe (diocésaine et/ou paroissiale). Une fois baptisé, communié et confirmé (chez nous c'est la même année), on considère que ça y est, c'est bon. De fait, vous tombez dans un espèce de trou, et les équipes passent à la "promotion de l'année d'après". De plus, ça se double avec l'arrivée de l'été ce qui signifie vie paroissiale réduite. Le souffle retombe, et personne n'a prévu de suite. C'est à vous de vous débrouiller.
2/ Il se vit un peu "en dehors" de la communauté paroissiale en tant que telle. On était 3 confirmands (j'avais été baptisée bébé, mais "sans suite"), et sur les 3 seule moi venais à la messe. Souvent, on ne sait même pas s'il y a un catéchumène sur la paroisse. On découvre quand il fait son entrée en catéchuménat, on le revoit s'il y a un scrutin, puis baptême/communion dans la nuit de Pâques. La confirmation adulte se fait ici au niveau diocèse. Du coup, cette préparation n'est pas très propice à ce que le catéchumène s'ancre localement dans la vie paroissiale. La messe n'est pas un salon de thé où l'on papote, et s'incruster dans un groupe d'inconnus qui discutent sur le parvis n'est pas chose aisée. La meilleure option est de prendre un service, aussi humble soit-il, c'est par là qu'on va rencontrer du monde (ou un parcours, type Zachée, un partage biblique....).
Si on a réussi à s'intégrer dans la vie paroissiale, à connaître des gens qui vous connaissent, le nécessaire et douloureux détachement du prêtre-instructeur se fera progressivement. Souvent, sans cette insertion, le lien à la paroisse se cristallise en la figure du prêtre. Pour moi, c'était un peu différent, j'avais réussi à connaître du monde en prenant un service (le chant en l'occurrence, donc difficile de se cacher :-)), mais quand le prêtre a changé de paroisse 2 ans après, c'était vraiment pas évident. Il y avait là quelqu'un avec qui j'avais partagé mon histoire, qui me connaissait, qui m'a aussi mariée, me donnait un petit conseil au passage, et puis après lui, progressivement toute l'équipe ancienne est partie. Plus personne ne connaît mon histoire. J'avoue que ça m'a fait drôle, mais en même temps, être considérée comme une paroissienne lambda, au même titre que les autres, sans regard particulier posé sur moi, ça fait aussi beaucoup de bien. Parfois j'en souris, quand je m'aperçois qu'ils me prennent pour une pratiquante de toujours. Mais il y a encore des moments où j'éprouve de la peine.
Je vous souhaite vraiment de trouver une suite qui vous permet de vous insérer dans la vie communautaire, ce qui sera d'un grand secours quand spirituellement, ça va moins fort et que l'on peut avoir l'impression de reperdre la foi.... mais rassurez-vous, je pense que tout le monde passe par là, il y a des moments forts, et de moments moins fastes, mais le chemin continue.