par Cinci » sam. 25 déc. 2021, 23:18
Présentation d'un «traditionaliste et intégriste» d'un autre siècle, au Canada français, l'abbé Elzéar Delamarre (1854-1926), fondateur du sanctuaire au lac Bouchette :
https://crc-canada.net/eglise-au-canada ... hette.html
[...]
Il a tout cependant pour retenir notre intérêt [le sanctuaire] et attirer notre dévotion puisqu’il a participé à l’endiguement du libéralisme pendant plusieurs décennies, grâce à son fondateur, l’abbé Elzéar DeLamarre
[...]
Au bout de quatre ans de ce régime, épuisé, il doit aller se reposer en Floride. Mais, à l’encontre des noirs pronostics des médecins, il se remet et en profite pour prendre contact avec les Franco-américains, ce qui affermit encore ses convictions nationalistes.
[...]
À ses yeux, la religion est un amour de Jésus et de Marie, et donc un combat multiforme contre le démon. Or, ici, il est clair que le protestantisme est l’auxiliaire du Malin, l’ennemi extérieur de l’Église, tandis que le libéralisme en est l’ennemi intérieur. Son séjour aux États-Unis lui fait voir la puissance du catholicisme contre le protestantisme, à condition que sa foi, sa morale et sa discipline soient vécues sans compromis
à Lourdes, il rencontre le Père Marie-Antoine de Lavaur, le saint religieux, promoteur des pèlerinages à la grotte de Massabielle. Sa prédication tonitruante, sa dévotion triomphaliste, sa confiance absolue dans le triomphe de l’Immaculée, ses dénonciations des erreurs modernes, l’enthousiasment et lui donnent à jamais une grande admiration des capucins.
[...]
SAINT ANTOINE AU SAGUENAY
De retour au pays, l’abbé DeLamarre n’allait pas tarder à faire preuve de son ardente dévotion pour celui qu’on nomma “ le marteau des hérétiques ” aussi bien que “ le père des pauvres ”.
[saint Antoine, le marteau des hérétiques ...]
[...]
“ LE MARTEAU ” DU LIBÉRALISME
En 1898, avec l’abbé Eugène Lapointe, le futur fondateur du premier syndicat catholique au Canada, il lance le journal La Défense pour défendre les intérêts religieux et nationaux des Canadiens-français. Comme dans Le Messager, l’abbé DeLamarre y pourchasse l’indifférentisme et l’impiété des doctrines tendancieuses répandues par les journaux protestants ou libéraux, que ce soit « l’Américanisme accommodant » ou bien le « modernisme pernicieux qui tend, par une adaptation odieuse des dogmes et de la morale catholique, au paganisme actuel ».
[on note : ... pour défendre les intérêts religieux et nationaux ... et nationaux des Canadiens-français ... l'abbé pourchasse les doctrines tendancieuses répandues par les journaux protestants et libéraux ... l'américanisme et le modernisme ... l'adaptation odieuse des dogmes et de la morale catholique ...
[...]
Il s’en prend à la franc-maçonnerie, « l’église de Satan », aussi bien qu’aux grands principes révolutionnaires : « Liberté, égalité, fraternité. Tout ce que contenaient ces trois mots a fait la plus évidente banqueroute. La liberté a produit l’asservissement de l’homme ; l’égalité a donné le monopole et l’impôt écrasant ; la fraternité a enfanté les massacres et les boucheries qu’on appelle la guerre ». Nombre de ses réflexions restent d’actualité, par exemple : « Le mal n’est pas dans le progrès même. Il est dans ceux qui se font contre Dieu une arme de ce progrès. Dieu hors du monde, c’est le règne de l’or et du fer, de la sensualité et de la brutalité ».
[note : l'enseignement répercuté par l'abbé Delamarre correspond, point par point, à une position globale la plus contraire à celle de la hiérarchie de notre Église catholique d'aujourd'hui.]
Cependant, les épreuves ne lui sont pas épargnées. En particulier, il est la cible de critiques de plus en plus acerbes, quoique voilées. Il faut savoir que dans ce diocèse de Chicoutimi, où les intérêts économiques sont aux mains de grandes familles anglo-protestantes, le clergé est en partie libéral. L’incessante polémique que soutient l’abbé DeLamarre en indispose plus d’un, même parmi ses confrères du Séminaire, inquiets de son emprise sur les jeunes clercs qui lui sont très attachés.
Sa dévotion à saint Antoine catalyse les critiques. Elle déchaîne les esprits forts, on parle de superstition, on l’accuse « d’exploiter la crédulité populaire ».
L’abbé fit contre mauvaise fortune bon cœur. Considérant qu’il valait mieux se tenir éloigné un temps de Chicoutimi, il se construisit une modeste résidence avec l’aide de sa famille, et en particulier de son neveu, Victor DeLamarre, le fameux homme fort. Il la baptisa Ermitage San Antonio. Il y adjoignit une petite chapelle dédiée à saint Antoine, que son ami, le peintre nationaliste Charles Huot, décora entièrement de belles peintures représentant les scènes les plus marquantes de la vie du grand thaumaturge.
Comme l’abbé DeLamarre ne peut rester insensible à la moindre détresse, il accueille les visiteurs, les fait prier, les confesse, les console. Et c’est ainsi que chaque été, car l’ermitage n’est pratiquement pas habitable l’hiver, le pèlerinage s’étoffe malgré l’austérité des lieux. À ses sœurs qui avaient voulu les aménager plus confortablement, l’abbé avait répondu : « Ce n’est pas un lieu de luxe, c’est un lieu de prière et de pénitence ! »
Voici ce qu'est devenu son lieu de «prière et pénitence» depuis l'an 2000 ...
https://st-antoine.org/fr/
https://st-antoine.org/fr/visiter/attra ... activites/
Un centre de villégiature, loisir, délassement, repos pour la petite famille, un coin nature pour se ressourcer et se sensibiliser également à une spiritualité plurielle, écologique, tolérante et tout.
La dernière fois que je lisais le programme des activités (il y a deux ans) : l'animateur invité qui assurait une série de conférences pour la saison était un ex-jésuite ayant ni plus ni moins rompu les amarres avec la foi catholique, un écrivain de style new age désormais (ouvert à toutes les spiritualités) pour entretenir les visiteurs de yoga, méditation de pleine conscience, etc. Pour survivre, les capucins du cru auront dü s'adapter au marché il faut croire. Le marché du tourisme spirituel.
Présentation d'un «traditionaliste et intégriste» d'un autre siècle, au Canada français, l'abbé Elzéar Delamarre (1854-1926), fondateur du sanctuaire au lac Bouchette :
https://crc-canada.net/eglise-au-canada/eglise-19e-siecle/elzear-delamarre-lac-bouchette.html
[quote] [...]
Il a tout cependant pour retenir notre intérêt [[size=150]le sanctuaire[/size]] et attirer notre dévotion puisqu’il [b]a participé à l’endiguement du libéralisme pendant plusieurs décennies[/b], grâce à son fondateur, l’abbé Elzéar DeLamarre
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Au bout de quatre ans de ce régime, épuisé, il doit aller se reposer en Floride. Mais, à l’encontre des noirs pronostics des médecins, il se remet et en profite pour prendre contact avec les Franco-américains, ce qui affermit encore ses convictions [u]nationalistes[/u].
[...]
À ses yeux, la religion est un amour de Jésus et de Marie, et donc un combat multiforme contre le démon. Or, ici, il est clair que le protestantisme est l’auxiliaire du Malin, l’ennemi extérieur de l’Église, tandis que le libéralisme en est l’ennemi intérieur. Son séjour aux États-Unis lui fait voir [u]la puissance du catholicisme[/u] contre le protestantisme, [u]à condition que sa foi, sa morale et sa discipline soient vécues sans compromis[/u]
à Lourdes, il rencontre le Père Marie-Antoine de Lavaur, le saint religieux, promoteur des pèlerinages à la grotte de Massabielle. Sa prédication tonitruante, sa dévotion triomphaliste, sa confiance absolue dans le triomphe de l’Immaculée, [u]ses dénonciations des erreurs modernes[/u], l’enthousiasment et lui donnent à jamais une grande admiration des capucins.
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[b]SAINT ANTOINE AU SAGUENAY[/b]
De retour au pays, l’abbé DeLamarre n’allait pas tarder à faire preuve de son ardente dévotion pour celui qu’on nomma “ le marteau des hérétiques ” aussi bien que “ le père des pauvres ”.
[saint Antoine, le marteau des hérétiques ...]
[...]
“ LE MARTEAU ” DU LIBÉRALISME
En 1898, avec l’abbé Eugène Lapointe, le futur fondateur du premier syndicat catholique au Canada, il lance le journal [i]La Défense[/i] pour défendre les intérêts religieux et nationaux des Canadiens-français. Comme dans Le Messager, l’abbé DeLamarre y pourchasse l’indifférentisme et l’impiété des doctrines tendancieuses répandues par les journaux protestants ou libéraux, que ce soit « l’Américanisme accommodant » ou bien le « modernisme pernicieux qui tend, par une adaptation odieuse des dogmes et de la morale catholique, au paganisme actuel ».
[on note : ... pour défendre les intérêts religieux et nationaux ... [u]et[/u] nationaux des Canadiens-français ... l'abbé pourchasse les doctrines tendancieuses répandues par les journaux protestants et libéraux ... l'[i]américanisme[/i] et le [i]modernisme[/i] ... l'adaptation odieuse des dogmes et de la morale catholique ...
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Il s’en prend à la franc-maçonnerie, « l’église de Satan », aussi bien qu’aux grands principes révolutionnaires : « Liberté, égalité, fraternité. Tout ce que contenaient ces trois mots a fait la plus évidente banqueroute. La liberté a produit l’asservissement de l’homme ; l’égalité a donné le monopole et l’impôt écrasant ; la fraternité a enfanté les massacres et les boucheries qu’on appelle la guerre ». Nombre de ses réflexions restent d’actualité, par exemple : « Le mal n’est pas dans le progrès même. Il est dans ceux qui se font [u]contre Dieu[/u] une arme de ce progrès. [u]Dieu hors du monde[/u], c’est le règne de l’or et du fer, de la sensualité et de la brutalité ».
[note : l'enseignement répercuté par l'abbé Delamarre correspond, point par point, à une position globale la plus contraire à celle de la hiérarchie de notre Église catholique d'aujourd'hui.]
Cependant, les épreuves ne lui sont pas épargnées. En particulier, il est la cible de critiques de plus en plus acerbes, quoique voilées. Il faut savoir que dans ce diocèse de Chicoutimi, où les intérêts économiques sont aux mains de grandes familles anglo-protestantes, le clergé est en partie libéral. L’incessante polémique que soutient l’abbé DeLamarre en indispose plus d’un, même parmi ses confrères du Séminaire, inquiets de son emprise sur les jeunes clercs qui lui sont très attachés.
Sa dévotion à saint Antoine catalyse les critiques. Elle déchaîne les esprits forts, on parle de superstition, on l’accuse « d’exploiter la crédulité populaire ».
L’abbé fit contre mauvaise fortune bon cœur. Considérant qu’il valait mieux se tenir éloigné un temps de Chicoutimi, il se construisit une modeste résidence avec l’aide de sa famille, et en particulier de son neveu, Victor DeLamarre, le fameux homme fort. Il la baptisa Ermitage San Antonio. Il y adjoignit une petite chapelle dédiée à saint Antoine, que son ami, le peintre nationaliste Charles Huot, décora entièrement de belles peintures représentant les scènes les plus marquantes de la vie du grand thaumaturge.
Comme l’abbé DeLamarre ne peut rester insensible à la moindre détresse, il accueille les visiteurs, les fait prier, les confesse, les console. Et c’est ainsi que chaque été, car l’ermitage n’est pratiquement pas habitable l’hiver, le pèlerinage s’étoffe malgré l’austérité des lieux. À ses sœurs qui avaient voulu les aménager plus confortablement, l’abbé avait répondu : « [b]Ce n’est pas un lieu de luxe, c’est un lieu de prière et de pénitence ! [/b]»[/quote]
Voici ce qu'est devenu son lieu de «prière et pénitence» depuis l'an 2000 ...
https://st-antoine.org/fr/
https://st-antoine.org/fr/visiter/attraits-et-activites/
Un centre de villégiature, loisir, délassement, repos pour la petite famille, un coin nature pour se ressourcer et se sensibiliser également à une spiritualité plurielle, écologique, tolérante et tout.
La dernière fois que je lisais le programme des activités (il y a deux ans) : l'animateur invité qui assurait une série de conférences pour la saison était un ex-jésuite ayant ni plus ni moins rompu les amarres avec la foi catholique, un écrivain de style new age désormais (ouvert à toutes les spiritualités) pour entretenir les visiteurs de yoga, méditation de pleine conscience, etc. Pour survivre, les capucins du cru auront dü s'adapter au marché il faut croire. Le marché du tourisme spirituel.