par Gerson » ven. 11 févr. 2005, 19:25
Le parallèle entre l'argumentation rationnelle tendant à la démonstration de l'existence de Dieu et l'argument de “la preuve par le mal” ne me paraît pas pertinent.
Cette preuve, en réalité, n'est au mieux qu'une preuve par l'absurde. En réalité elle est sophistique parce qu'elle prétend établir l'être à partir de ce qui, par hypothèse, n'a pas d'existence propre [le mal]. De ce chef, elle tend seulement à établir, au plus, qu'il est absurde de prétendre tirer de l'existence du mal l'inexistance de Dieu.
La démarche rationnelle de la démonstration de l'existence de Dieu, elle, est une démarche rigoureuse, qui tend à établir l'existence d'un fait, à savoir celui de cette cause première que les hommes appelent Dieu, comme dit saint Thomas.
L'incarnation la rend-elle caduque ? A l'évidence, ce n'est pas ce qu'a pensé ce dernier, ni ce qu'a pensé avant lui saint Paul. Si tel était le cas, d'ailleurs, la possibilité d'une philosophie chrétienne s'en trouverait singulièrement hypothéquée, car il n'y aurait plus place que pour la théologie, sur le fondement de la Révélation.
En outre, le Dieu qui fait face à l'intelligence humaine, n'a t-il pas toujours été le "Dieu chrétien” ? Le Christ est l'Alpha et l'Omega, dès le “commencement” du monde et l'on admet en théologie que même les patriarches aient eu foi implicite en lui.
Il me semble que c'est sous-estimer la philosophie que de la réduire à son seul rôle d'Ancilla theologiae, pour en assurer seulement désormais la défense négative contre les erreurs. La grâce non plus que l'Incarnation ne détruisent la nature. De tout temps, même avant l'Incarnation, et aujourd'hui pour ceux qui l'ignorent encore, la grâce actuelle éclaire l'intelligence humaine par le fonctionnement naturel que Dieu lui a donné lui-même en la créant.
Le parallèle entre l'argumentation rationnelle tendant à la démonstration de l'existence de Dieu et l'argument de [i]“la preuve par le mal”[/i] ne me paraît pas pertinent.
Cette preuve, en réalité, n'est au mieux qu'une preuve par l'absurde. En réalité elle est sophistique parce qu'elle prétend établir l'être à partir de ce qui, par hypothèse, n'a pas d'existence propre [le mal]. De ce chef, elle tend seulement à établir, au plus, qu'il est absurde de prétendre tirer de l'existence du mal l'inexistance de Dieu.
La démarche rationnelle de la démonstration de l'existence de Dieu, elle, est une démarche rigoureuse, qui tend à établir l'existence d'un fait, à savoir celui de cette cause première que les hommes appelent Dieu, comme dit saint Thomas.
L'incarnation la rend-elle caduque ? A l'évidence, ce n'est pas ce qu'a pensé ce dernier, ni ce qu'a pensé avant lui saint Paul. Si tel était le cas, d'ailleurs, la possibilité d'une philosophie chrétienne s'en trouverait singulièrement hypothéquée, car il n'y aurait plus place que pour la théologie, sur le fondement de la Révélation.
En outre, le Dieu qui fait face à l'intelligence humaine, n'a t-il pas toujours été le "Dieu chrétien” ? Le Christ est l'Alpha et l'Omega, dès le “commencement” du monde et l'on admet en théologie que même les patriarches aient eu foi implicite en lui.
Il me semble que c'est sous-estimer la philosophie que de la réduire à son seul rôle [i]d'Ancilla theologiae[/i], pour en assurer seulement désormais la défense négative contre les erreurs. La grâce non plus que l'Incarnation ne détruisent la nature. De tout temps, même avant l'Incarnation, et aujourd'hui pour ceux qui l'ignorent encore, la grâce actuelle éclaire l'intelligence humaine par le fonctionnement naturel que Dieu lui a donné lui-même en la créant.