L'acte de croire

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par Gerson » dim. 13 févr. 2005, 21:22

Merci pour votre réponse.

I - J'avoue ne toujours pas saisir la force démonstrative que vous prêtez à "la preuve par le mal" :(. La preuve classique par les cinq voies a raison de preuve parce qu'elle nécessite l'intelligence à la conclusion qu'elle lui présente.

A relire la "preuve par le mal", celle-ci ne part que d'une opinion ["on dit souvent que..."] et ne conduit qu'à cette conclusion : il n'est pas irrationnel de penser que Dieu existe. Conclusion qui est d'ailleurs obtenue au prix d'une contradiction : le mal existe [proposition de départ auquel s. Augustin, que vous invoquez, ne souscrit pas] et il n'existe pas.

En toute hypothèse, il ne s'agit jamais, finalement, que d'un argument moral : "Qu'est-ce qui vous retient de croire en Dieu ?" C'est un peu comme le pari de Pascal. La portée métaphysique, probante, n'a pas plus de force.

II - Vous semblez privilégier "l'approche par la différence entre l'être et l'essence" sur les "voies" historiques que vous rappelez. Pourriez-vous nous expliquer ce que entendez par là ?

par Gerson » ven. 11 févr. 2005, 19:25

Le parallèle entre l'argumentation rationnelle tendant à la démonstration de l'existence de Dieu et l'argument de “la preuve par le mal” ne me paraît pas pertinent.

Cette preuve, en réalité, n'est au mieux qu'une preuve par l'absurde. En réalité elle est sophistique parce qu'elle prétend établir l'être à partir de ce qui, par hypothèse, n'a pas d'existence propre [le mal]. De ce chef, elle tend seulement à établir, au plus, qu'il est absurde de prétendre tirer de l'existence du mal l'inexistance de Dieu.

La démarche rationnelle de la démonstration de l'existence de Dieu, elle, est une démarche rigoureuse, qui tend à établir l'existence d'un fait, à savoir celui de cette cause première que les hommes appelent Dieu, comme dit saint Thomas.

L'incarnation la rend-elle caduque ? A l'évidence, ce n'est pas ce qu'a pensé ce dernier, ni ce qu'a pensé avant lui saint Paul. Si tel était le cas, d'ailleurs, la possibilité d'une philosophie chrétienne s'en trouverait singulièrement hypothéquée, car il n'y aurait plus place que pour la théologie, sur le fondement de la Révélation.

En outre, le Dieu qui fait face à l'intelligence humaine, n'a t-il pas toujours été le "Dieu chrétien” ? Le Christ est l'Alpha et l'Omega, dès le “commencement” du monde et l'on admet en théologie que même les patriarches aient eu foi implicite en lui.

Il me semble que c'est sous-estimer la philosophie que de la réduire à son seul rôle d'Ancilla theologiae, pour en assurer seulement désormais la défense négative contre les erreurs. La grâce non plus que l'Incarnation ne détruisent la nature. De tout temps, même avant l'Incarnation, et aujourd'hui pour ceux qui l'ignorent encore, la grâce actuelle éclaire l'intelligence humaine par le fonctionnement naturel que Dieu lui a donné lui-même en la créant.

par LumendeLumine » mer. 01 déc. 2004, 19:06

on dit souvent qu'il n'y a pas de Dieu parce qu'il y a du mal dans le monde, mais s''il n'y a pas de Dieu, le monde est seul, s'il est seul, rien ne lui manque et si rien ne lui manque, c'est qu'il parfait (!) : étant parfait, il est absurde de dire qu'il y a du mal en lui. Et s'il n'y a pas de mal, qu'est-ce qui vous retient de croire en Dieu ?
C'est bien, mais ce raisonnement n'aboutit à rien...
1) Dieu ne peut pas exister car le mal existe
2) Donc Dieu n'existe pas.
3) Donc le mal n'existe pas.

Ce qui me retiendrait de croire en Dieu? Tu vois, le mal n'existe pas seulement dans l'éventualité où Dieu n'existe pas. Dans l'éventualité où il existe, le mal existe aussi, et l'existence de ce mal vient contrecarrer celle de Dieu et par extension du mal aussi. Donc, tout ce que l'argument démontre, c'est qu'il n'existe ni Dieu ni mal. Ça n'aide pas beaucoup disons...

Mais je suis d'accord avec le reste de ton intervention.

par LumendeLumine » mar. 30 nov. 2004, 20:49

Salut Charles,

Premièrement, merci beaucoup pour ta réponse, elle répond exactement à ce que j'espérais...

Si je comprends bien, l'existence de Dieu n'est pas, de prime abord, remise en question: ce n'est pas l'homme qui vient à Dieu par son intelligence ou son affectivité, c'est Dieu qui vient à l'homme et se démontre infailliblement par l'infusion de la grâce. Le rôle de l'homme se limite donc à accepter avec gratitude le don de Dieu. Mais alors, à quoi bon, par exemple, les cinq voies de Saint Thomas d'Aquin? (preuves de l'existence de Dieu dans la somme théologique) Je dois que tu m'apprends beaucoup mais aussi que cela m'obligerait à revoir complètement mon discours avec les non-croyants... En effet, tous les athées demandent des preuves, des preuves, alors j'ai pensé leur en fournir, et depuis j'ai développé un discours strictement logique avec eux; mais comment leur expliquer que Dieu nous donne gratuitement le don de foi si eux-même ne le "ressentent" pas? Tous les non-croyants sont-ils simplement des gens qui manquent d'ouverture? Un peu difficile à avaler, non?

L'acte de croire

par LumendeLumine » mar. 30 nov. 2004, 2:57

Je discutais sur un autre forum de "qu'est-ce qu'être catholique aujourd'hui", et au fil de notre discussion, il m'est venu le raisonnement suivant que je considère un peu bancal sans trop savoir pourquoi:

[font=courier new]Lorsque nous affirmons notre foi en l'Église, nous n'affirmons pas une foi en les hommes qui la composent, comme s'il s'agissaient de surhommes, mais bien en une foi en Dieu: et cette foi en Dieu est source de notre foi en l'Église. Ainsi, nous faisons confiance à notre Pape et aux autorités écclésiastiques, mais ce uniquement parce que Jésus nous l'a ordonné et que nous croyons en Lui.

En même temps, cela va dans les deux sens: aussi vrai que nous ne pourrions avoir foi en l'Église sans avoir foi en Dieu, autant nous ne pourrions connaître la Vérité sans l'Église. La foi en l'Église est nécessaire à la foi en Dieu, mais la foi en Dieu est nécessaire à la foi en l'Église, dans un sens différent.
[/font]

C'est surtout le deuxième paragraphe sur lequel j'ai recommencé à réfléchir, parce qu'il est paradoxal. Si la foi en Dieu est nécessaire à la foi en l'enseignement de l'Église, et que la foi en l'enseignement de l'Église est nécessaire à la foi en Dieu, on aboutit à une sorte de logique circulaire qui ne repose sur rien: on a donc des croyants enfermés dans leur cercle d'auto-justification, et des athées qui jamais ne pourront y pénétrer.

Je me demandais si vous pourriez m'éclairer sur cette question donc: à qui faire confiance en premier? Le premier acte de foi est-il foi en l'homme ou foi en Dieu?

______________________________________________

J'aurais également une deuxième question similaire mais beaucoup plus fondamentale.

1) Nous croyons en Dieu parce que Dieu nous donne la foi.
2) Nous croyons que Dieu nous donne la foi parce que nous croyons en Dieu.
:blink:

Comprende?
;-) oui, non, peut-être... ;-)

C'est une autre logique circulaire. 1) se prouve par 2) et 2) se prouve par 1).
L'acte de foi est-il absurde face à la logique? Qu'est-ce que l'acte de croire? Aidez-moi svp

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