Il est extrêmement significatif que vous me citiez, à l'appui de vos dires, un texte de 2012. Rien de plus ancien? Parce que si l'Eglise a mis 2000 ans pour arriver à cela, je doute fort de la solidité d'un tel texte...Et encore, quand je dis l'Eglise, je devrais plutôt dire "COMITÉ PONTIFICAL POUR LES CONGRÈS EUCHARISTIQUES INTERNATIONAUX", donc je me demande d'ailleurs la valeur d'un tel document, qui n'est d'ailleurs pas signé. Et puis l'évocation du PGMR ne me convainc pas du tout puisque je suis traditionaliste.
Mon opinion (sans doute téméraire, mais je ne demande qu'à être détrompé) est que l'on a mis cette théorie au goût du jour pour se rapprocher des protestants, qui portent aux nues l'Ecriture (sola scriptura) et qui nient par ailleurs la présence réelle dans l'hostie. La présence du supérieur de la communauté oecuménique de Taizé (avec par ailleurs un évêque orthodoxe) à ce congrès ne fait que renforcer mon opinion.
Pour ma part, je continue à faire une différenciation radicale entre les deux, que l'Eglise fait aussi :
-il y a messe uniquement s'il y a consécration. S'il n'y a pas de consécration, il n'y a pas de messe. On lit bien l'Evangile le Vendredi Saint, cela ne fait pas une messe pour autant. Donc cela montre bien que l'élément le plus important est la consécration, pas la lecture de la Bible
-L'excommunication latae sententiae, peine spirituelle la plus haute, est prévue pour ceux profanant les Saintes Espèces. Je ne connais pas de texte prévoyant le même châtiment pour ceux qui brûleraient volontairement et avec dérision une Bible ; ce serait à coup sûr un acte grave, nécessitant confession, mais qui n'entraîne pas excommunication.
-La consécration, de mémoire, doit être effectuée dans un lieu religieux ; si un prêtre veut consacrer dans une chapelle privée, il doit demander l'autorisation à l'évêque. On n'a pas besoin d'une autorisation pour lire la Bible chez soi.
-L'adoration eucharistique ne concerne que l'hostie. Personne n'aurait l'idée d'adorer la Bible ou se prosterner devant. C'est réservé aux Saintes Espèces.
-La consécration comme la lecture de l'Evangile sont réservés aux prêtres ; mais si la consécration est faite (enfin, essayée plus exactement) par un simple fidèle, cela ne donne pas d'effet ; par contre, la lecture de l'Evangile peut être faite par un laïc sans que cela n'entame la validité de la messe (même si c'est un acte grave qui devrait être sanctionné).
-La communion est un sacrement ; la lecture de l'Evangile n'est pas un sacrement.
-La communion nécessite une confession avant si l'on est en état de péché grave (en plus d'être à jeun depuis une heure) ; aucune condition formelle n'est requise pour la lecture de l'Evangile (même si bien entendu on peut se préparer par une prière par exemple, mais il n'y a pas là d'exigence)
-Il est interdit de communier deux fois dans la même journée (sauf dérogations spéciales) ; il n'y a aucune restriction de cette sorte pour lire l'Evangile.
-La conservation des Saintes Espèces est très codifiée ; on doit les conserver dans un matériel fait, au moins intérieurement, d'un matériau noble, et dans un tabernacle (sauf éventuellement pour raisons de sécurité la nuit) ; pas de telles règles aussi strictes pour la conservation de la Bible
-Il est demandé de se mettre à genoux durant la consécration, et à l'époque, de communier à genoux ; on doit juste se lever pour la lecture de l'Evangile, et pour les autres lectures, on reste assis
-Il est prévu des rites de lavage du matériel qui a touché ou contenu les Saintes Espèces (celui qui aura déjà préparé un calice pour la messe pourra en témoigner) ; rien de tel pour ce qui a touché la Bible.
Etc.
Bref, on voit bien que l'Eglise, depuis la nuit des temps, et encore de nos jours, fait bien la différence entre le Christ qui vient réellement dans l'hostie
Non, à la lecture des écritures, on n'entend pas parler de "Lui". La lecture de l'Ancien Testament et des Actes des apôtres se terminent par "Parole du Seigneur" dite par le lecteur. La lecture de l'évangile se fait debout après s'être signé pour la recevoir, sur la tête, sur les lèvres puis sur le cœur. On la reçoit, on communie. La lecture de l'évangile c'est l'enseignement même de Jésus, par ses paroles et ses actes.
Le "Parole du Seigneur" n'est pas utilisé dans les paroisses tridentines (moi je réponds Deo gratias ou Laus tibi, Christe directement). Par ailleurs, je vous dis : "on entend parler de lui", et vous me répondez "La lecture de l'évangile c'est l'enseignement même de Jésus, par ses paroles et ses actes". C'est donc bien ce que je dis : vous entendez ses actes, ses paroles, vous entendez donc parler de lui, de ses actes et paroles. Mais vous ne recevez pas l'Evangile comme vous recevez la sainte communion. Il y a une différence de nature entre les deux.
Il est extrêmement significatif que vous me citiez, à l'appui de vos dires, un texte de 2012. Rien de plus ancien? Parce que si l'Eglise a mis 2000 ans pour arriver à cela, je doute fort de la solidité d'un tel texte...Et encore, quand je dis l'Eglise, je devrais plutôt dire "COMITÉ PONTIFICAL POUR LES CONGRÈS EUCHARISTIQUES INTERNATIONAUX", donc je me demande d'ailleurs la valeur d'un tel document, qui n'est d'ailleurs pas signé. Et puis l'évocation du PGMR ne me convainc pas du tout puisque je suis traditionaliste.
Mon opinion (sans doute téméraire, mais je ne demande qu'à être détrompé) est que l'on a mis cette théorie au goût du jour pour se rapprocher des protestants, qui portent aux nues l'Ecriture (sola scriptura) et qui nient par ailleurs la présence réelle dans l'hostie. La présence du supérieur de la communauté oecuménique de Taizé (avec par ailleurs un évêque orthodoxe) à ce congrès ne fait que renforcer mon opinion.
Pour ma part, je continue à faire une différenciation radicale entre les deux, que l'Eglise fait aussi :
-il y a messe uniquement s'il y a consécration. S'il n'y a pas de consécration, il n'y a pas de messe. On lit bien l'Evangile le Vendredi Saint, cela ne fait pas une messe pour autant. Donc cela montre bien que l'élément le plus important est la consécration, pas la lecture de la Bible
-L'excommunication latae sententiae, peine spirituelle la plus haute, est prévue pour ceux profanant les Saintes Espèces. Je ne connais pas de texte prévoyant le même châtiment pour ceux qui brûleraient volontairement et avec dérision une Bible ; ce serait à coup sûr un acte grave, nécessitant confession, mais qui n'entraîne pas excommunication.
-La consécration, de mémoire, doit être effectuée dans un lieu religieux ; si un prêtre veut consacrer dans une chapelle privée, il doit demander l'autorisation à l'évêque. On n'a pas besoin d'une autorisation pour lire la Bible chez soi.
-L'adoration eucharistique ne concerne que l'hostie. Personne n'aurait l'idée d'adorer la Bible ou se prosterner devant. C'est réservé aux Saintes Espèces.
-La consécration comme la lecture de l'Evangile sont réservés aux prêtres ; mais si la consécration est faite (enfin, essayée plus exactement) par un simple fidèle, cela ne donne pas d'effet ; par contre, la lecture de l'Evangile peut être faite par un laïc sans que cela n'entame la validité de la messe (même si c'est un acte grave qui devrait être sanctionné).
-La communion est un sacrement ; la lecture de l'Evangile n'est pas un sacrement.
-La communion nécessite une confession avant si l'on est en état de péché grave (en plus d'être à jeun depuis une heure) ; aucune condition formelle n'est requise pour la lecture de l'Evangile (même si bien entendu on peut se préparer par une prière par exemple, mais il n'y a pas là d'exigence)
-Il est interdit de communier deux fois dans la même journée (sauf dérogations spéciales) ; il n'y a aucune restriction de cette sorte pour lire l'Evangile.
-La conservation des Saintes Espèces est très codifiée ; on doit les conserver dans un matériel fait, au moins intérieurement, d'un matériau noble, et dans un tabernacle (sauf éventuellement pour raisons de sécurité la nuit) ; pas de telles règles aussi strictes pour la conservation de la Bible
-Il est demandé de se mettre à genoux durant la consécration, et à l'époque, de communier à genoux ; on doit juste se lever pour la lecture de l'Evangile, et pour les autres lectures, on reste assis
-Il est prévu des rites de lavage du matériel qui a touché ou contenu les Saintes Espèces (celui qui aura déjà préparé un calice pour la messe pourra en témoigner) ; rien de tel pour ce qui a touché la Bible.
Etc.
Bref, on voit bien que l'Eglise, depuis la nuit des temps, et encore de nos jours, fait bien la différence entre le Christ qui vient réellement dans l'hostie
[quote]
Non, à la lecture des écritures, on n'entend pas parler de "Lui". La lecture de l'Ancien Testament et des Actes des apôtres se terminent par "Parole du Seigneur" dite par le lecteur. La lecture de l'évangile se fait debout après s'être signé pour la recevoir, sur la tête, sur les lèvres puis sur le cœur. On la reçoit, on communie. La lecture de l'évangile c'est l'enseignement même de Jésus, par ses paroles et ses actes.[/quote]
Le "Parole du Seigneur" n'est pas utilisé dans les paroisses tridentines (moi je réponds Deo gratias ou Laus tibi, Christe directement). Par ailleurs, je vous dis : "on entend parler de lui", et vous me répondez "La lecture de l'évangile c'est l'enseignement même de Jésus, par ses paroles et ses actes". C'est donc bien ce que je dis : vous entendez ses actes, ses paroles, vous entendez donc parler de lui, de ses actes et paroles. Mais vous ne recevez pas l'Evangile comme vous recevez la sainte communion. Il y a une différence de nature entre les deux.