La prière des pères

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Re: La prière des pères

par zelie » sam. 02 janv. 2021, 14:55

Comme développé dans le livre In Sinu Jesu (avec imprimatur + préface du Cardinal Burke), l'expérience du prêtre est proche de l'expérience de vie du père de famille, les deux missions partageant beaucoup de points communs et se croisant sans cesse.
Aussi, bien qu'étant sur un fil de méditation entièrement consacré à la famille et sous la dévotion à Saint Joseph, je me permets de présenter des figures d'hommes exceptionnels, des prêtres avant tout, car certains sont des personnes qui on tellement compris et intégré les lignes d'une vie chrétienne authentique qu'ils peuvent servir d'exemples à tous, prêtres et pères.

Aujourd'hui, je vous propose le portrait des frères Jaccard, tous les deux prêtres.
(Je précise encore une fois que si quelqu'un connait un prêtre magnifique, ce fil est là pour accueillir sa participation et regrouper ce genre de témoignage; tout ce qui peut être chemin lumineux pour les familles et les parents.)
Donc, pour les frères Jaccard, j'ai tapé des mots comme Jésus-Marie dans google, à la recherche de prière pour le temps des fêtes et par un hasard heureux, alors que d'habitude je ne tombe jamais sur le site de ces frères, là j'y suis tombée. Et quand j'ai lu leur page, je me suis dit qu'il fallait vraiment partager leur vie.

Les frères Jaccard : une charité sans limite (le texte est copié de leur page, lien https://www.freresjaccard.org/biographi ... s-jaccard/).

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Les Frères Pierre et Raymond JACCARD sont deux prêtres de l’Eglise catholique, frères de sang, nés tous deux (1927 et 1931) à Villers le Lac (France) à la frontière franco-suisse….

Ils furent tous deux ordonnés prêtres à Besançon : Pierre en 1953 et Raymond en 1958.

Après différentes mutations, ils se rejoignent comme missionnaires au Cameroun en 1971 :

En effet, après 10 ans en paroisse à Besançon, Raymond avait rejoint Douala, où il avait été appelé comme aumônier de la léproserie. Constatant l’inefficacité des soins alors habituellement prodigués aux lépreux, il en était arrivé à la certitude qu’il fallait opérer ces malades si l’on voulait les remettre debout (au sens propre comme au sens figuré) et les guérir définitivement de l’ostéite qui rongeait leurs membres.
Raymond, fut initié à la chirurgie d’exérèse(= intervention chirurgicale consistant à retirer un élément nuisible à l’organisme : en l’occurrence amputation d’un membre ou d’une partie de membre pourri) par un ami chirurgien.
Pierre, quant à lui, se forma à la fabrication de prothèses afin de faire équipe avec son frère.
un lien pour des vidéos et des extraits de leur missions : https://vimeo.com/channels/685832


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L’évêque de Yaoundé (Cameroun), Monseigneur Zoa suivait attentivement le travail des deux Frères . Bientôt il les rattacha à la grande léproserie de Yaoundé (Cameroun), joliment nommée « le dépotoir » … Lorsqu’ils eurent formé une équipe capable de les remplacer dans leur travail auprès des lépreux et des petits enfants polios, Monseigneur Zoa décida de les envoyer en tant que prêtres « Fidei Donum » (c’est-à-dire prêtés par un évêque à un autre diocèse) à travers le monde, là où l’on avait besoin de leurs services.

C’est ainsi que les Frères Jaccard se rendront dans de nombreux pays du monde pour former des chirurgiens et des prothésistes, dans des léproseries, camps de réfugiés ou après des cataclysmes qui laissaient de nombreux amputés. Ils étaient appelés par des évêques, congrégations religieuses, voire par les services de Santé de certains gouvernements (comme au Vietnam où ils se rendront trois fois).
C’est ainsi que les appels se multiplieront en Afrique d’abord, ensuite en Inde avec Mère Teresa puis dans le monde entier. En 40 années missionnaires, ils ne feront ainsi pas moins de 183 missions au longs cours.
Ce qui leur valut le surnom de " globe-trotters de la charité" .
Saint Jean Paul II ira à leur rencontre au détour d'un de ses nombreux voyages apostoliques.

De la lèpre physique à la lèpre morale...

Au fil des années, les Frères furent confrontés à d’autres formes de handicaps et de pauvretés. Appelés en Colombie auprès des lépreux, il font la connaissance des Religieuses Adoratrices de Colombie …. et par là même du monde de la prostitution dont ces Sœurs – par vocation d’Eglise – s’occupent. Les Sœurs forment ces jeunes filles et femmes de la rue à des métiers qui leur font retrouver leur dignité de Femme. Couture, broderie, coiffure… Autant de métiers dont l’apprentissage leur permet de sortir de l’enfer de la rue.

Aujourd'hui extrêmement âgés, ils sont retirés dans les Alpes, mais continuent toujours de célébrer la messe pour des couvents de soeurs.
Deux hommes exceptionnels, et un très beau site pour rendre hommage à leur engagement.





Une association, le PAS, a vu le jour sous leur impulsion. Elle vient en aide à tous, au travers de missions dans le monde entier, allant de l'aide à nourrir les bébés à l'aide à l'autonomie professionnelle ou aux sans-abri en France.

Une page qui décrit les missions du PAS : http://www.freresjaccard.org/category/projets-en-cours/

une page qui décrit la naissance du PAS à Lourdes sous l'effet d'une intuition, par un prêtre ami : http://www.freresjaccard.org/le-p-a-s/

Ce sont vraiment de très très belles pages que de partir à la découverte de ces deux personnages, des hommes hors du commun. Je vous les conseille chaudement.
Ces deux frères témoignent de quelle force l'amour peut nourrir l'homme et comme grâce à lui, on peut faire des miracles, déplacer des montagnes, soulever les coeurs. Ils se sont dépensés sans compter uniquement portés par la joie de relever leurs frères, ils ont vu dans toute personne, même la plus abîmée par les réseaux peccamineux un frère à aimer, et cela ne les a pas tués de fatigue, au contraire, sans cesse nourris par l'amour et la prière, ils ont changé la vie de milliers de personnes!


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Le Père Raymond a rédigé ses voeux pour chacun de nous pour 2021 :
http://www.freresjaccard.org/heureuse-a ... inte-2021/
Je les recopie ici :



Quel cadeau nous fait le Seigneur !
Chaque année nous recevons de lui un nouveau temps que notre Papa donne gratuitement à ses enfants.

Ne cherchons pas à savoir à ce que seront ces 365 jours, personne ne le sait, tout dépend de sa Providence, car c’est Lui qui mène le monde qu’Il a créé et qu’Il crée encore.

L’essentiel pour nous c’est d’accueillir chaque jour de LUI, car tout dépend de son Amour.

Cette année 2020, nous avons constaté que nous ne pouvions rien prévoir.
Dieu pourtant reste libre parce qu’il est Amour.

Il nous reste maintenant à lui demander tout ce dont nous avons besoin pour faire sa volonté.

Quel est le désir de Dieu ? Que son nom de Papa soit sanctifié, que son Règne d’Amour soit établi entre nous, et que nous en vivions dans la foi d’espérance et d’amour.

Si le Seigneur Jésus nous a donné cette prière, elle n’est pas irréalisable, car Lui est le Maître de tout.
Tout lui est possible.

Je vous souhaite de prier de tout votre cœur. Pour réaliser sa volonté, nous ne sommes pas seuls, le Papa prie avec nous, car seuls nous ne pouvons rien faire.

Pensez à ce qu’a fait Marie quand l’ange lui a demandé d’être la Mère de Dieu. Elle a seulement dit
« comment cela va-t-il se faire ? »

Il reste un moment de liberté dans nos cœurs pour accomplir cette volonté.
Nous aussi, n’hésitons pas à toujours poser cette unique question :
Comment ta volonté va-t-elle se réaliser ?
C’est sûr qu’Il nous écoutera.

Ecoutons Le dans nos prières. La prière, c’est un lien d’Amour entre notre Papa du Ciel et nous ses enfants.

Vous recevrez beaucoup de réponses très profondes qui vous émerveilleront.

Je vous aiderais toujours dans ma prière avec Père PIERRE, car tous les matins, il vient me réveiller pour prier le rosaire.

Ne pensez-vous pas que c’est merveilleux ?
Essayez et vous verrez que cela réussit bien.

Je vous embrasse.
Père Raymond Marie JACCARD




C'est magnifique. Merci Seigneur de tant de grâces, et de tels exemples pour éclairer la paternité de tous les papas.



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Re: La prière des pères

par zelie » jeu. 31 déc. 2020, 0:19

Bonsoir Cher Pathos!
Ca me fait plaisir de vous croiser ici, c'est un endroit calme...
Oui, lire Maria Valtorta est d'une grande aide pour toute vie spirituelle, et c'est un cadeau du Ciel pour notre temps, vous verrez plus loin que c'est ainsi que Jésus le décrit. Il souhaite que l'humanité entière vienne le découvrir et le connaître par cette lecture-là en particulier. Parce que c'est lire sa vie, la contempler, la découvrir, la connaître. Et quand on connait la personne qu'on côtoie, on a bien plus de chance de s'y attacher, de l'aimer, que si on ne la connait pas.

Dire qu'une révélation, celle-là en particulier, supplante ou risque dans l'esprit d'un fidèle de supplanter les Evangiles est un faux argument. D'abord parce que justement, cette lecture oblige à un retour aux évangiles pour bien comprendre tout ce qui se passe, tout ce qui est en jeu, pour avoir une vision synthétique des choses.
Ensuite, nous vivons dans un monde qui a perdu toute notion du sacré, du divin et du religieux en ce qui concerne le catholicisme. Ouvrir un livre, les Evangiles, et ne rien y comprendre, ou comprendre de travers, ne nous ramènera pas à sa lecture et à en apprécier la beauté. De nos jours, beaucoup de monde a besoin d'une aide, d'une passerelle, d'une béquille, entre leur état d'ignorance et l'évangile pour comprendre la Sainte Bible. Sans cette passerelle, les gens abandonneraient très souvent la Bible. La révélation privée est une forme de passerelle, même si bien sûr ce n'est pas la seule. Personnellement, c'est ainsi que je l'ai ressenti. Lire cette révélation privée en particulier a pour moi été une grande aide, et si je dois juger l'arbre à ses fruits, je ne peux que m'incliner quand je vois tout ce qui a changé dans ma vie. En fait, de découvrir Jésus de manière aussi accessible, simple mais incroyablement profonde, a tout impacté dans ma vie.
Ce qui est merveilleux, c'est de découvrir Jésus, de comprendre pourquoi il a dit telle ou telle phrase, comment il a géré telle ou telle situation, etc. C'est carrément un modèle de vie, un apprentissage, un ré-apprentissage de tout ce qu'on croyait savoir faire.


Souvent, quand on lit des textes et des visions sur Marie, quel qu'en soit l'auteur, on s'aperçoit que Marie dit en substance : priez le Rosaire, car prier le Rosaire, c'est contempler la vie de Jésus et suivre Jésus dans chaque étape de sa vie, et le Rosaire sert à méditer sur sa vie".
Marie a dit un jour qu'elle aussi priait en son temps une sorte de Rosaire: parce qu'en fait elle ne cessait de prier et de méditer en contemplant la vie de Jésus.
Donc, prier, pour Marie, c'est contempler la vie de Jésus et le suivre pas à pas.
Sur ce point, les Evangiles et les révélations privées centrées sur la vie de Jésus sont un grand trésor.


Je me rappelle au début, quand j'ai commencé à lire "l'évangile tel qu'il m'a été révélé", je l'ai dit à mon prêtre, pas pour le lui dire, juste c'est venu dans la conversation. Il ne m'a pas dit d'arrêter, mais de lire, et pour la suite, de toujours juger l'arbre à ses fruits. Je m'y suis tenue, mais je pense qu'il connaissait cette révélation, car sinon il aurait été plus incisif, il ne laissait rien passer qui le titille, c'était un ascète et un malin.
Suite à ces 10 tomes, j'ai enchainé par les cahiers (1943, 1944, et 1945-1950) puis les autres écrits. Ces cahiers sont de véritables trésors, qui prolongent et expliquent les scènes de la vie de Jésus qui sont regroupées dans "L'évangile tel qu'il m'a été révélé". J'ai beaucoup, beaucoup appris sur ma religion en lisant et méditant tout cela.

Quelque part dans les cahiers de 1945-1950, Jésus explique que sa parole est précieuse et divine, et qu'on ne doit pas la lire et la galvauder à la fois, qu'il vaut mieux pour nous prier, méditer et en lire un peu mais profondément, en laissant le nouvel apprentissage agir en nous.
J'essaie dans mes relectures de faire ainsi, et c'est vrai que c'est beaucoup plus lent et plus porteur que la première fois que j'ai lu ces tomes, où j'avais tout dévoré tellement c'était passionnant!

Bonne soirée, et merveilleuse lecture!
Zélie

Re: La prière des pères

par Pathos » mer. 30 déc. 2020, 22:09

Oui c'est très beau,
Actuellement je lis Maria Valtorta et c'est également incroyable, on est tout proche du Christ, dans tous ses enseignements, ses relations avec chaque disciple (la relation avec Judas est spéciale dès le départ).

Un chapitre qui m' a marqué, c'est celui des tentations au désert et le dialogue "intégrale" avec Satan ; en particulier cette attaque de découragement très dure que je trouve terrifiante (car par complètement fausse hélas ...). J'ai envie de dire heureusement pour les hommes que les Evangiles ne la mentionne pas .

"Tu appelles l'Eternel ? Il est bien loin tu sais.
Maintenant tu es sur terre au milieu des hommes. Et chez les hommes c'est moi qui suis roi.
Pourtant tu me fais pitié et je veux t'aider parce que tu es bon et que tu es venu te sacrifier pour rien.
Les hommes te haïront à cause de ta bonté. Ils ne comprennent que or, mangeaille et jouissance.
Sacrifice, souffrance, obéissance, sont pour eux des paroles mortes, plus mortes que cette terre-ci. [...]
Allons, viens. Ils ne méritent pas que l'on souffre pour eux. Je les connais mieux que toi."

Re: La prière des pères

par zelie » mer. 30 déc. 2020, 9:28

Oui effectivement, même si l'idée du texte faisait plutôt référence à nos nombreuses églises fermées par désaffection générale depuis des décennies, au point que certaines deviennent des salles de concert, des hôtels ou des mosquées... ou dont les Ordres se débarrassent par manque de moyens financiers.

J'ai trouvé que ces deux textes, en ces temps où on ne peut accéder facilement à une église, seraient un baume et une aide pour beaucoup.
Le passage que je préfère, et qui marque tant l'infini humilité de Jésus, c'est quand il dit :

Et si vous êtes sur la terre rejetés, mal aimés, sans famille ou sans amis, voyez d’avance des milliers d’âmes qui vous aimeront, vous béniront vous chériront quand elles verront, en mourant, que ce sont vos baisers d’Amour envers Mon Précieux Sang qui les ont sauvés !

Car il est évident qu'on ne sera jamais sauvé que par Grâce divine, pas vraiment par notre infime prière s'il n'y avait pas eu Grâce. Mais Jésus nous aime tant qu'il nous fait participer à cet acte d'amour de prier pour une âme et nous attire à le faire en nous faisant par avance savourer une immense joie spirituelle; c'est de la gentille manipulation paternelle! J'ai à chaque fois l'impression de me faire mener par un Père incroyablement bon, doux et d'une gentillesse vaste comme un océan, comme s'il n'y avait pas de limite à sa bonté.
J'ai quand même l'impression qu'en mourant, les âmes tourneront leur "regard" vers Lui. Et c'est ainsi que ce sera beau de les voir arriver au Ciel, n'est -ce pas?

Re: La prière des pères

par Pathos » mer. 30 déc. 2020, 1:07

C'est bien prophétique..(les Églises fermées).

Re: La prière des pères

par zelie » mar. 29 déc. 2020, 23:25

La dévotion au Précieux Sang au pied de l'Autel.

Puisse cette méditation aider ceux qui ont besoin d'un coup de pouce pour ne pas lâcher la fréquentation de leur église malgré les restrictions spatiales dues au confinement qui ne porte pas son nom.
Ce passage est extrait de : Quatrième Cahier d'Amour, Monique-Marie.
Pour les non-habitués à ce fil et à tous les fils où je copie des méditations, Monique-Marie est une femme dont on ne sait rien, sinon qu'elle est dirigée spirituellement par un prêtre expérimenté, docteur et théologie et que ses écrits sont autorisés par son évêque (Belges apparemment).

C'est Jésus qui parle :

Ecris enfin, mon enfant, en quoi consiste le Mouvement spirituel d’Amour envers Mon Précieux Sang (…)* et apprends à tes frères les fruits extraordinaires qu’il donnera.

Ce Mouvement consiste tout simplement à vous rendre en esprit, sans vous déplacer, après la Sainte Communion, au pied des autels que vous connaissez, pour y recueillir avec amour et contrition Mon Sang Précieux.
Après avoir baisé le Saint Tabernacle, vous baiserez le sol quatre fois : la première fois en l’honneur de Dieu le Père, la seconde en mon honneur, la troisième en l’honneur du Saint-Esprit, la quatrième en l’honneur de Ma Très Sainte Mère.

Vous vous rendrez tout d’abord dans les églises que dans Ma Grâce, Je vous ai donné de connaître, puis vous irez vers les églises où vous avez été baptisés ainsi que les membres de vos familles. Si Je vous demande de faire cet acte d’amour de préférence après avoir reçu la Sainte Communion, donc comme Action de Grâces, c’est qu’étant Moi-même encore sur vos lèvres à ce moment-là, elles seront purifiées, pour baiser le Tout-Puissant. Cependant, si vous ne le pouvez vraiment pas en raison d’impératifs horaires importants, vous le ferez dans un moment de prière ou d’adoration.

Vous obtiendrez alors les grâces suivantes :

Tout d’abord en faisant ce geste en esprit d’expiation, vous réparerez devant la Très Sainte Trinité les péchés commis au pied de ces autels et particulièrement les péchés du manque d’amour de Mon Très Saint Sacrifice, du manque de vénération pour Ma Passion, du manque de reconnaissance pour ce que J’accomplis encore et jusqu’à la fin des temps sur tous les autels, pour vous sauver.

Puis, vous obtiendrez la très grande grâce de ramener à Ma Sainte Eglise catholique toutes les âmes qui ont été baptisées dans ces églises. Pas une de ces âmes, qui pour la plupart aujourd’hui sont éloignées de Moi et souvent Me rejettent, n’ira en enfer !

En effet, vous voyant ainsi penchés en esprit au pied de mes Autels, vous voyant recueillir avec vos lèvres repentantes et adorantes Mon Précieux Sang si peu aimé, si peu vénéré, Mon Sang Précieux si souvent piétiné et sali, vous voyant ainsi contrits et amoureusement prosternés, Je répandrai sur chacune des âmes baptisées dans ces églises ce Sang Précieux que vous recueillerez. Il ira les consoler et les guérir une à une. Chaque goutte se répandra sur les blessures de leurs âmes et Je les sauverai toutes ! Oui, Ma Miséricorde veut encore se manifester aux hommes. Elle veut s’épancher et Se servira de vos baisers pour le faire ! Pas un de ces baisers d’Amour de Mon Sang Précieux ne sera perdu !

Ô mes petites âmes, Je vous appelle, Je crie vers vous ! J’ai besoin de vous pour sauver les âmes de vos frères, car sans vous, Je ne peux plus agir. Rappelez-vous Ma Sainte Passion, sur le chemin du Calvaire, on dut Me trouver une aide : Simon de Cyrène, car Je n’aurai pas pu arriver vivant au Golgotha. Sans lui, Je n’aurais pas pu être crucifié, être élevé de terre, vivre l’abandon du Père ! Je n’aurais pas pu vous donner Ma Sainte Mère, Je n’aurais pas pu mourir en disant : « tout est consommé ! » et Je n’aurais pas pu ainsi épuiser tous les péchés de l’Humanité.

J’ai eu besoin de Saint Simon de Cyrène. J’ai besoin de vous, de chacun d’entre vous. Et ce que Je demande est peu, si peu ! Je ne vous demande pas d’être vous-mêmes martyrisés, comme Je le fus, mais simplement de recueillir Mon Sang, de vous pencher amoureusement vers Lui, afin d’en recevoir les Mérites, les Baumes inestimables et de Me permettre ainsi de les répandre sur ceux qui ne Me connaissent plus !

Ô mes petites âmes ! Cette dévotion silencieuse et cachée, cette dévotion d’amour, cette dévotion de repentir, aura un grand effet sur vos âmes, car vous y trouverez vos propres larmes et Ma Miséricorde vous submergera.

Oh, voyez, voyez dans votre esprit les milliers d’âmes qui seront sauvées par cette humble réparation ! Voyez vos frères, vos sœurs, vos enfants, vos petits-enfants, vos parents par alliance, sauvés par ces baisers ! Voyez toutes ces âmes échapper à l’enfer ! Pensez à leur reconnaissance, à leur joie quand elles vous connaîtront au Ciel ! Et si vous êtes sur la terre rejetés, mal aimés, sans famille ou sans amis, voyez d’avance des milliers d’âmes qui vous aimeront, vous béniront vous chériront quand elles verront, en mourant, que ce sont vos baisers d’Amour envers Mon Précieux Sang qui les ont sauvés !

Et pensez maintenant à mes si nombreuses églises qui se trouvent maintenant fermées en dehors des heures des offices. Voyez-Moi à l’intérieur, Dieu Vivant, prisonnier, seul, brûlant d’Amour à donner, et ne pouvant plus le donner. Voyez, considérez Ma Souffrance extrême de ne plus pouvoir consoler et nourrir Ma propre créature ! JE suis le Pain Vivant, JE suis la seule nourriture de l’humanité ! Qui me donnera ? Qui franchira le seuil des églises fermées pour venir voler la nourriture sont le monde affamé a besoin ?

Oh, venez, venez mes petites âmes Me chercher, Me voler au pied des autels. Franchissez les portes blindées de Mes sanctuaires, de Mes prisons d’amour. Transportez-Moi partout où l’on ne veut plus que J’aille. Portez-moi sur vos lèvres, d’âmes à âmes, par ces seuls baisers. Je ferai le reste. Votre Jésus abandonné que vous consolerez ainsi fera tout le reste.

Ô mes tout-petits, qui appellerai-Je ? Qui entendra ? Je crie, JE crie, Mon Cœur explose. Venez, venez m’aider !

Votre Jésus, épuisé et tombé sur la route du Calvaire.


Il y a beaucoup de majuscules parce que le texte est ainsi présenté.



*Jésus fait référence rapidement à ce message, publié en page 3 de ce fil, que je rappelle ici pour faciliter sa lecture ; de Premier Cahier d'Amour, page 110 :

Au sujet des églises fermées, elles ne sont fermées qu'aux yeux profanes. Si vous vous rendez spirituellement dans chaque église fermée et si vous honorez et adorez ma Sainte Présence d'une âme ardente, l'église n'est pas fermée.

(Ce propos s'étend dans un autre ouvrage à toute église fréquentée le jour, mais fermée la nuit, pas qu'aux églises fermées continuellement par manque de prêtres et de fidèles, pour que la nuit, le soir, le matin, tout le temps, il y ait une âme en adoration là où le prêtre ne le fait pas ou ne peut pas le faire).

Qu'un grand nombre d'âmes ferventes honorent ainsi ma Présence. (...) qu'il y ait quelques âmes bénies et mes églises seront ouvertes spirituellement. Quand l'heure viendra, elles le seront de nouveau physiquement.

Suscite, Monique-Marie, un Mouvement d'Amour Spirituel pour ma Très Sainte Présence. Réunissez-vous. Quelques âmes par ville, une ou deux par village. Déterminez les tabernacles que chacun visitera après la communion, dans son âme, sans se déplacer. Faites qu'aucune église soit oubliée. Se créera ainsi une chaîne invisible qui honorera mon Saint Nom et quand l'ennemi voudra détruire ces églises, les voyant et les croyant vides, elles seront occupées par votre amour pour Moi. (...)
Le temps presse, mes aimés.

Pense aux personnes âgées qui ne peuvent plus faire grand chose avec leur corps fatigué, mais cela, elles peuvent le faire : visiter spirituellement mes saints Tabernacles.
Pense aussi aux handicapés physique qui peuvent ainsi agir pour le monde entier, faire l'oeuvre la plus utile, la plus sainte, la plus grande. Qu'ils choisissent des églises qu'ils connaissent et qui sont fermées et qu'ils les visitent avec leur âme.

Re: La prière des pères

par zelie » mar. 29 déc. 2020, 12:34

De ci de là, depuis plusieurs années, et bien avant les scandales ou les confinements, on entend parler d'abandon de la foi, qui commence souvent par un abandon de la fréquentation des églises.
Parce que la messe n'attire plus, ou tout un tas de raison liées au manque de foi.
Le contraste entre ce qu'on peut lire des premiers chrétiens est saisissant : je vous propose aujourd'hui, pour tous ceux qui doutent ou n'arrivent plus à espérer, à aller à la messe, une vision extraite des écrits de Maria Valtorta, que je me suis permise d'appeler:

"Le Pain des forts":
il s'agit du martyre de Saint Clet, Pape, sous la persécution de grande ampleur de Domitien :

Les Cahiers de 1945 à 1950, Maria Valtorta, 24 novembre 1946:

Les martyrs et leurs conquêtes.

Je vois un endroit qui, par son architecture et ses personnages, me rappelle beaucoup le Tullianum [1] lors de la vision de la mort du petit Castulus. [2] Il me rappelle également d’autres sites romains comme les cellules des cirques où j'ai vu être entassés les chrétiens sur le point d’être jetés aux lions. Mais ce n’est aucun d’eux. Comme à l’accoutumée, les murailles sont faites de robustes pierres carrées superposées. La lumière est faible et triste comme si elle filtrait par des meurtrières et se mêlait à la lueur incertaine d’une lampe à huile insuffisante pour éclairer l’endroit. Cet endroit est très certainement une prison, et une prison pour chrétiens, mais à la différence des autres sites que j’ai vus, ce lieu sombre et triste n’est fermé par aucune porte ou muraille. Dans un coin, un large couloir part de la pièce et va je ne sais où. En légère courbe comme s’il faisait partie d’une grande ellipse, il est lui aussi construit avec les pierres rectangulaires habituelles et mal éclairé par une petite flamme. L’endroit est vide. Mais sur le sol, qui semble être en granit et où de grosses pierres sont éparses en guise de sièges, se trouvent des vêtements.

Un bruit sourd vient de je ne sais où, comme celui d’une tempête de mer entendue de loin. Il est parfois plus étouffé, parfois plus fort. Il tient du grondement, peut-être sous l’effet des murs courbés qui doivent faire écho en l’amplifiant. C’est un bruit étrange. Je crois parfois entendre une vague ou une grande cascade, à d’autres moments j’ai l’impression qu’il se compose de voix humaines et je pense alors aux hurlements d’une folle. À d’autres moments encore il me semble fait de sons inhumains pendant lesquels l’autre bruit s’interrompt pour exploser d’autant plus fort ensuite... Mais maintenant un bruit de pas de plusieurs personnes provient du couloir en ellipse, qui s’éclaire vivement comme si l’on apportait d’autres lampes, bruit de pas accompagné des faibles gémissements de personnes qui souffrent.

Voici alors la terrible scène. Précédé par deux hommes colossaux d’un certain âge, barbus et à demi nus, munis de torches allumées, s’avance un groupe de personnes ensanglantées, se soutenant les unes les autres, certaines même portées. J’ai dit : des personnes, mais le mot est impropre.

Ces corps lacérés, mutilés, ouverts ; ces visages aux joues marquées par d’atroces blessures qui ont déchiré la bouche jusqu’à l’oreille, ou fendu une joue jusqu’à laisser voir les dents fixées sur les mâchoires, ou arraché un œil qui pend hors de l’orbite privée de sa paupière désormais inexistante, ou qui manque carrément comme à la suite de quelque ablation barbare; ces têtes découvertes de leur cuir chevelu comme si une cruelle explosion les avait scalpées... ils n’ont plus l’air de personnes humaines. C’est une vision macabre comme un cauchemar, comme le rêve d’un fou... Ils sont la preuve qu’en l’homme un fauve se cache, prêt à se montrer et à défouler ses instincts en saisissant tout prétexte qui justifie sa fureur bestiale. Le prétexte est ici la religion et la raison d’état. Les chrétiens sont les ennemis de Rome et du divin César, ils offensent les dieux, par conséquent ils doivent être torturés. Et ils le sont. Quel spectacle ! Des hommes, des femmes, des vieillards, des petits enfants, des jeunes filles sont là pêle-mêle en attente de mourir de leurs blessures ou à la suite d’un nouveau supplice.

Cependant, mis à part le gémissement inconscient de ceux que la gravité de leurs blessures rend fous de douleur, l’on n’entend pas la moindre plainte. Les hommes qui les ont amenés les abandonnent à leur sort et se retirent; les moins blessés tentent alors de secourir les plus graves, ceux qui en ont la moindre possibilité vont se pencher sur les mourants, ceux qui ne peuvent se tenir debout se traînent sur les genoux ou rampent sur le sol à la recherche de la personne qui lui est la plus chère ou de celle qu’il sait être plus faible physiquement, peut-être aussi spirituellement. Ceux qui peuvent encore se servir de leurs mains essaient de venir en aide aux formes nues en les recouvrant des vêtements tombés au sol, ou bien ils donnent aux membres des blessés des positions qui n’offensent pas la modestie, et étendent sur eux quelque lambeau de vêtement. Quelques femmes prennent sur leur sein les enfants mourants — et qui ne sont peut-être même pas les leurs — qui pleurent de douleur et de peur. D’autres se traînent auprès d’adolescentes couvertes uniquement de leurs cheveux dénoués, et essaient de revêtir leurs formes virginales avec des vêtements blancs trouvés par terre. Ces vêtements s’imprègnent de sang, et l’odeur du sang, mêlée à la lourde fumée de la lampe à huile sature l’air de la pièce. De saints dialogues pleins de pitié s’engagent à voix basse.

"Tu souffres beaucoup, ma fille ?", demande un vieillard au crâne découvert dont la peau pend sur la nuque comme un bonnet tombé.

Il ne peut plus rien voir car ses yeux ne sont plus que deux plaies sanglantes. Il s’adresse à une femme qui a dû être une épouse épanouie mais n’est plus qu’un tas de sang ; en un geste désespéré d’amour, elle presse sur son sein ouvert, du seul bras avec lequel elle peut encore le faire, son petit enfant qui tête le sang de sa mère au lieu du lait qui ne peut plus couler de ses seins lacérés.

"Non, mon père... le Seigneur m’aide... Si au moins Severus pouvait venir... L’enfant... Il ne pleure pas... il n’est peut-être pas blessé... Je sens qu’il cherche mon sein... Ma blessure est-elle grave ? Je ne sens plus une main et je ne peux pas... je ne peux pas regarder parce que je n’ai plus la force de voir... Ma vie... s’enfuit avec mon sang... Suis-je couverte, père ?

— Je ne sais pas, ma fille. Je n’ai plus d’yeux..."

Plus loin se trouve une femme qui rampe sur son ventre comme un serpent. Par une déchirure à la base des côtes, on voit ses poumons respirer.

"Tu m’entends encore, Christina ?", demande-t-elle en s’inclinant sur une adolescente nue, sans blessure mais au visage couleur de mort. Une couronne de roses est encore posée sur son front, sur ses cheveux noirs défaits. Elle est à demi évanouie.

Mais à la voix et à la caresse de sa mère, elle bouge et rassemble ses forces pour dire :

"Maman..."

Sa voix n’est plus qu’un souffle.

"Maman, le serpent... il m’a serrée si fort...[3] que je ne peux plus... t’embrasser... Mais le serpent... ce n’est rien... La honte... J’étais nue... Ils me regardaient tous... Maman... est-ce que je suis encore vierge même si... même si les hommes... m’ont vue... comme ça ?... Est-ce que je plais encore à Jésus ?

— Tu es revêtue de ton martyre, ma fille. Je te l’affirme : tu lui plais plus qu’avant...

— Oui... mais... recouvre-moi, Maman... je ne voudrais plus qu’on me voie... Un vêtement, par pitié...

— Ne t’agite pas, ma joie... Voilà. Ta mère se met là et te cache... Je ne peux plus te chercher un vêtement... parce que... je meurs... Loué soit Jé..."

La femme se jette alors sur le corps de sa fille en un grand flot de sang et, après un gémissement, reste immobile. Morte ? C’est sûrement son dernier souffle.

"Ma mère meurt... est-ce qu’aucun prêtre n’a survécu pour lui donner la paix ? interroge la jeune fille en forçant sa voix.

— Moi je suis encore vivant. Si vous me portez.... dit un vieillard assis dans un angle, le ventre complètement ouvert...

— Qui peut porter Cletus [4] auprès de Christina et de Clementina ? disent quelques-uns.

— Je le pourrais peut-être, car j’ai de bonnes mains et je suis encore fort. Mais il faudra m’y conduire, parce que le lion m’a arraché les yeux, dit un jeune homme brun, grand et fort.

— Je t’aide à marcher, Decimus, répond un jeune adolescent peu blessé, l’un des plus indemnes.

— Mon frère et moi t’aideront à porter Cletus, disent deux robustes hommes à la fleur de l’âge, eux aussi peu blessés.

— Que Dieu vous en récompense tous", dit le vieux prêtre éventré pendant qu’ils le portent avec précaution.

Une fois déposé auprès de la martyre, il prie sur elle ; bien qu’elle soit agonisante, elle trouve encore la force de recommander son âme à un homme qui, les jambes décharnées, meurt d’hémorragie à ses côtés. Celui-ci demande à l’aveugle qui l’a porté s’il ne sait rien sur Quirinus.

"Il est mort à côté de moi. La panthère lui a ouvert la gorge dès le commencement.

— Les fauves font vite au début. Ensuite, ils sont rassasiés et se bornent à jouer, dit un jeune homme qui perd lentement son sang pas bien loin.

— Trop de chrétiens pour trop peu de fauves, commente un vieillard qui tamponne avec un chiffon la blessure qui lui ouvre le côté sans lui atteindre le cœur.

— Ils le font délibérément, pour profiter d’un nouveau spectacle plus tard. Ils sont certainement en train d’y penser..." observe un homme qui, de la main droite, soutient son avant-bras gauche presque arraché par le coup de dent d’un fauve.

Un frisson secoue les chrétiens.

La jeune Christina gémit :

"Pas les serpents ! C’est trop horrible !

— C’est vrai. Il a rampé sur moi et m’a léché le visage de sa langue visqueuse... Ah, j'ai préféré le coup de griffe qui m’a ouvert la poitrine, mais a aussi tué le serpent, au froid de celui-ci. Ah !"

Une femme se porte des mains vacillantes et ensanglantées au visage.

"Pourtant, tu es âgée. Le serpent était réservé aux vierges.

— Ils ont tourné nos mystères en ridicule. D’abord Ève séduite par le serpent, puis les premiers jours du monde : tous les animaux.

— Oui. La pantomime du paradis terrestre... Cela a valu au directeur du cirque d’être récompensé, dit un jeune.

— Après en avoir broyé beaucoup, les serpents se sont jetés sur nous jusqu’à ce qu’on ouvre les portes des fauves, et ce fut le signal du combat.

— Ils nous ont couvertes de cette huile et les serpents ne nous ont pas voulues comme proies pour le repas... Qu’allons-nous devenir maintenant ? Je pense à la nudité.... gémit une toute jeune adolescente.

— Aide-moi, Seigneur ! Mon cœur vacille...

— J’ai confiance en Lui...

— Je voudrais que Severus arrive, pour l’enfant…

— Il est vivant, ton fils ?" demande une mère toute jeune qui pleure sur ce qui était son fils mais qui n’est plus maintenant qu’un morceau de chair informe : un petit tronc, seulement un tronc, sans tête ni membres.

"Il est vivant, et sans la moindre blessure. Je l’avais mis derrière mon dos. C’est moi que la bête a déchirée. Et le tien ?

— Sa petite tête aux boucles légères, ses petits yeux couleur de ciel, ses petites joues, ses mains comme des fleurs, ses petits pieds qui apprenaient tout juste à marcher sont maintenant dans le ventre d’une lionne... Ah, c’était une femelle et elle sait certainement ce que signifie être mère, et pourtant elle n’a eu aucune pitié pour moi !

— Je veux maman ! Je veux maman ! Elle est restée par terre avec papa... Et j'ai mal. Maman me ferait guérir le ventre !, pleure un enfant de six ou sept ans, à qui une morsure ou un coup de patte a ouvert nettement la paroi abdominale et qui agonise rapidement.

— Tu vas aller bientôt rejoindre ta maman, Tes frères les anges du ciel vont t’y porter, mon petit Linus. Ne pleure pas comme ça..."

C’est une jeune fille assise à côté de lui qui le réconforte en le caressant de sa main la moins blessée. Mais l’enfant souffre sur le sol dur et il tremble, si bien que la jeune fille, avec l’aide d’un homme, le prend sur ses genoux, le soutient et le berce ainsi.

"Où est votre père, demande Cletus aux deux frères qui l’ont porté avec l’aveugle.

— Il a fait le repas du lion, sous nos yeux. Pendant que le fauve lui mordait déjà la nuque, il nous a dit : "Persévérez.″ Il n’a rien pu ajouter, parce qu’il a eu la tête arrachée...

— C’est du ciel qu’il parle maintenant. Bienheureux Crispinianus !

— Heureux frères ! Priez pour nous.

— Pour notre dernier combat.

— Pour notre persévérance finale.

— Par amour pour nos frères et sœurs.

— Ne craignez rien. Ils étaient déjà parfaits dans l’amour, à tel point que le Seigneur a voulu les reprendre dès le premier martyre, mais ils sont désormais encore plus parfaits, puisqu’ils vivent au ciel et connaissent la perfection de notre très-haut Seigneur, qu’ils reflètent. Leurs corps que nous avons laissés dans l’arène sont seulement des dépouilles, tout comme les vêtements qu’on nous a enlevés. Mais eux, ils sont au ciel. Leurs dépouilles sont inertes, mais eux, ils sont vivants. Vivants et actifs. Ils sont avec nous. N’ayez pas peur. Ne vous préoccupez pas de la manière dont vous mourrez. Jésus l’a dit : "Ne vous préoccupez pas des choses de la terre. Votre Père sait ce dont vous avez besoin." Il connaît votre volonté et votre résistance. Il sait tout et il viendra à votre secours. Encore un peu de patience, mes frères, et ce sera la paix. Le ciel se conquiert avec patience et violence. Patience dans la douleur. Violence envers nos peurs d’hommes. Détruisez-les. C’est une tentation de l’Ennemi infernal pour vous arracher à la vie du ciel. Repoussez vos peurs. Ouvrez votre cœur à la confiance absolue. Dites : "Notre Père qui est au ciel nous donnera notre pain quotidien de force parce qu’il sait que nous désirons son Royaume, et nous mourons pour lui en pardonnant à nos ennemis". Non, j’ai dit un mot de pécheur : il n’y a pas d’ennemis pour un chrétien. Celui qui nous torture est aussi bien notre ami que celui qui nous aime.

Il l’est au contraire doublement. Parce qu’il nous sert sur la terre à témoigner de notre foi, et parce qu’il nous revêt du vêtement de noces pour le banquet éternel. Prions donc pour nos amis, pour ces amis qui ne savent pas à quel point nous les aimons. Ah, en ce moment nous sommes vraiment semblables au Christ parce que nous aimons notre prochain jusqu’à mourir pour lui. Nous aimons. Exactement ! Nous avons appris ce que signifie être des dieux. Car l’Amour est Dieu, et celui qui aime est semblable à Dieu, il est vraiment fils de Dieu. Nous aimons évangéliquement, non pas ceux dont nous attendons joies et récompenses, mais ceux qui nous frappent et nous prennent jusqu’à la vie. Nous les aimons avec le Christ en disant : "Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font." Et avec le Christ nous disons : "Il est juste que le sacrifice s’accomplisse, parce que nous sommes venus pour l’accomplir et nous voulons qu’il s’accomplisse." Avec le Christ nous disons aux survivants : "Vous souffrez maintenant. Mais votre douleur se changera en joie quand vous nous saurez au ciel. Du ciel, nous vous apporterons la paix dans laquelle nous vivrons." Avec le Christ nous disons : "Quand nous serons partis, nous enverrons le Paraclet faire son mystérieux travail dans les cœurs de ceux qui ne nous ont pas compris et qui nous ont persécutés pour cette raison.″ Avec le Christ, ce n’est pas aux hommes mais au Père que nous confions notre esprit afin qu’il le soutienne de son amour dans notre nouvelle épreuve. Amen."

Le vieux Cletus, éventré, mourant, a parlé d’une voix si forte, si assurée, qu’une personne en bonne santé n’en pourrait avoir de semblable. Il a transmis son esprit héroïque à tous, à tel point qu’un doux chant s’élève de ces êtres déchirés...

"Où est ma femme ? interroge une voix depuis le couloir, interrompant le chant.

— Severus ! Mon mari ! Mon enfant est vivant ! Je l’ai sauvé pour toi ! Mais tu arrives à temps... parce que je meurs. Prends, prends notre Marcellinus !"

L’homme s’avance, se penche, embrasse son épouse mourante, saisit l’enfant de la main tremblante de sa femme et leurs deux bouches, qui se sont saintement aimées, s’unissent une dernière fois en un unique baiser posé sur la petite tête innocente.

"Cletus... Bénis... Je meurs..."

On pourrait croire que la femme a retenu sa vie jusqu’à l’arrivée de son époux. Sur un râle, elle s’abat dans les bras de son mari à qui elle murmure :

"Pars, pars... avec l’enfant... à Puden..."

La mort lui coupe la parole.

"Paix à Anicia, dit Cletus.

— Paix !", répondent-ils tous.

Son mari la contemple, étendue à ses pieds, vidée de son sang, déchirée... Ses larmes tombent sur le visage de la morte, puis il dit :

"Ma fidèle épouse, souviens-toi de moi !" Il se tourne ensuite vers son vieux beau-père :

"Je la porterai dans la vigne de Titus. Caïus et Sostenutus m’attendent dehors avec une civière.

— Ils vous laissent passer ?

— Oui. Ceux qui ont encore des parents vivants auront une sépulture...

— Contre de l’argent ?

— Contre de l’argent... ou même sans. Tous ceux qui le veulent peuvent venir reprendre leurs morts et faire leurs adieux aux vivants. Ils espèrent par là que la vue des martyrs affaiblira ceux qui sont encore libres et que cela les convaincra de ne pas devenir chrétiens, et ils escomptent que nos paroles... vous affaibliront. Ceux qui n’ont pas de famille iront au charnier... Mais nos diacres viendront de nuit chercher leurs restes...

— Est-ce qu’un nouveau martyre se prépare ?

— Oui. C’est bien pour cette raison qu’ils laissent passer la famille et que les martyrs seront ensevelis cette nuit. Eux, ils seront occupés par le spectacle...

— Pourquoi si tard ? Quel spectacle peut-il y avoir de nuit ?

— Oui, quel spectacle ?

— Le bûcher. À la nuit noire...

— Le feu ! Oh...

— Pour ceux qui mettent leur espoir en Dieu, les flammes seront comme la douce rosée de l’aurore. Souvenez-vous des jeunes gens dont parle Daniel. [5] Ils marchaient au beau milieu des flammes en chantant. C’est beau, une flamme ! Elle purifie et habille de lumière, au contraire des fauves immondes, des serpents lubriques, des regards impudiques qui se posent sur le corps des vierges. Mais la flamme ! S’il demeure en nous quelque péché, que la flamme du bûcher soit pour nous semblable au feu du purgatoire. Un bref purgatoire, d’ailleurs, puis, revêtus de lumière, nous irons à Dieu. Oui, c’est à Dieu, la Lumière, que nous irons ! Fortifiez vos cœurs. Ils voulaient être lumière pour le monde païen. Que les feux du bûcher soit le début de la lumière que nous apporterons à ce monde de ténèbres", dit encore Cletus.

Des pas lourds et ferrés passent dans le couloir.

"Decimus, tu es encore vivant ? demandent deux soldats à leur entrée dans la pièce.

— Oui, mes compagnons. Vivant, et pour vous parler de Dieu. Venez. Je ne puis venir à vous car jamais plus je ne verrai la lumière.

— Quel malheur ! disent les deux soldats.

— Non : quel bonheur ! Je suis heureux. Je ne verrai plus la laideur du monde. Les flatteries de la chair et de l’or ne pourront plus passer par mes pupilles pour me tenter. Dans les ténèbres de la cécité momentanée je vois déjà la Lumière. Je vois Dieu !

— Mais ignores-tu que tu seras bientôt brûlé ? Ne sais-tu pas que, parce que nous t’aimons, nous avons demandé à te voir pour te faire fuir si tu étais encore vivant ?

— Fuir ? Me détestez-vous au point de vouloir m’enlever le Ciel ? Vous n’étiez pas ainsi lors des mille combats que nous avons soutenus côte à côte pour l’empereur. En ce temps-là, nous nous encouragions mutuellement à être des héros. Et voilà qu’aujourd’hui, alors que je me bats pour un Empereur éternel, d’une immense puissance, vous m’incitez à la lâcheté ? Le bûcher ? Ne serais-je pas volontiers mort dans les flammes à l’assaut d’une cité ennemie pour servir l’empereur et Rome, c’est-à-dire un homme comme moi, et une ville qui existe aujourd’hui et n’existera plus demain ? Et maintenant que je donne l’assaut à mon véritable Ennemi pour servir Dieu et la Cité éternelle où je règnerai avec mon Seigneur, vous voulez que je craigne les flammes ?"

Les soldats se regardent, ébahis.

Cletus reprend la parole :

"Les martyrs sont les seuls héros. Leur héroïsme est éternel. Leur héroïsme est saint. Leur héroïsme ne nuit à personne. Ils ne ressemblent pas aux Stoïques dont les stoïcismes sont arides, ni aux cruels aux violences inutiles et infâmes. Ils ne volent aucun trésor. Ils n’usurpent aucun pouvoir. Ils donnent. Ils donnent ce qu’ils ont, leurs richesses, leurs forces, leur vie... Ils sont ces généreux qui se dépouillent de tout pour donner. Imitez-les. Vous, les serviteurs soumis d’un homme cruel qui vous envoie donner la mort et la trouver vous-mêmes, passez à la Vie, venez servir la Vie, servir Dieu. Une fois retombée l’ivresse de la bataille, quand le signal impose le silence dans le camp, avez-vous jamais ressenti la joie que vous sentez être celle de votre compagnon ? Non : fatigue, nostalgie, peur de la mort, nausée devant tant de sang et de violences... Mais ici... Regardez ! Ici on meurt et on chante. Ici on meurt et on sourit. Car nous n’allons pas mourir, mais vivre. Nous ne connaissons pas la mort mais la Vie, le Seigneur Jésus."

Deux autres de ces types musclés venus au début entrent avec des torches. Ils sont accompagnés de deux autres hommes vêtus avec recherche. Les torches tenues haut par les deux premiers fument. Ceux qui les accompagnent se penchent pour regarder les corps.

Ils se consultent :

"Mort... Celui-là aussi... Celle-ci agonise... L’enfant est déjà froid comme la glace... Le vieux va bientôt mourir... Et celle-là ? Le serpent lui a broyé les côtes. Regarde, elle a déjà de l’écume rose sur les lèvres.

— Je serais d’avis... Laissons-les mourir ici.

— Non, le jeu a déjà été inscrit au programme. Le cirque se remplit de nouveau.

— Ceux des autres prisons pourraient suffire.

— Trop peu ! Proculus n’a pas su gérer les quantités. Il en a destiné trop aux lions, et trop peu au bûcher...

— C’est vrai. Que faire ?

— Attends."

L’un d’eux se place au centre de la pièce et demande :

"Que ceux d’entre vous qui sont moins blessés se lèvent."

Une vingtaine de personnes se lèvent.

"Pouvez-vous marcher ? Vous tenir debout ?

— Nous le pouvons.

— Tu es aveugle, disent-ils à Decimus.

— Je peux être guidé. Ne me privez pas du bûcher, car je suppose que c’est à cela que vous pensez, répond Decimus.

— C’est bien à cela. Et tu désires le bûcher ?

— Je le demande comme une grâce. Je suis un soldat fidèle. Voyez les cicatrices de mes membres. En récompense de mon long et fidèle service à l’empereur, accordez-moi le bûcher.

— Si tu aimes tant l’empereur, pourquoi le trahis-tu ?

— Je ne trahis ni l’empereur ni l’empire, car je ne fais rien contre eux. Mais je sers le vrai Dieu, qui est l’Homme-Dieu et le seul à être digne d’être servi jusqu’à la mort.

— Cassianus, contre de tels cœurs les tortures ne servent à rien. C’est moi qui te le dis. Nous ne faisons que nous couvrir de cruauté sans but.... dit un intendant du cirque à son compagnon.

— C’est peut-être vrai. Mais le divin César...

— Laisse tomber ! Vous qui marchez, sortez d’ici ! Attendez-nous près des sorties. Nous allons vous donner des vêtements neufs."

Les martyrs font leurs adieux à ceux qui restent. Un adolescent s’agenouille pour être béni par sa mère. De son sang, une jeune fille trace une petite croix comme si c’était du chrême sur le front de sa mère qui la quitte pour monter sur le bûcher. Decimus étreint ses deux frères d’armes. Un vieillard embrasse sa fille mourante et s’éloigne d’un pas assuré. Tous se font bénir par le prêtre Cletus avant de sortir... Les pas de ceux qui marchent vers la mort s’éloignent dans le couloir.

"Vous restez encore ici ? demandent les intendants aux deux soldats.

— Oui, nous restons.

— Pour quel motif ? C’est... risqué. Ceux-là corrompent les fidèles citoyens."

Les deux soldats haussent les épaules.

Les intendants s’en vont tandis que des fossoyeurs entrent avec des civières pour emporter les morts. Il y a un peu de confusion, car des parents de morts et de mourants les accompagnent, de sorte qu’on assiste à des larmes et des adieux entre les uns et les autres. Les deux soldats en profitent pour suggérer à un enfant :

"Fais semblant d’être mort. Nous te mettrons à l’abri.

— Est-ce que, vous, vous trahiriez l’empereur en vous mettant à l’abri alors qu’il a confiance en vous pour sa gloire ?

— Certainement pas, mon garçon.

— Eh bien, moi non plus je ne trahis pas mon Dieu, qui est mort pour moi sur la croix."

Les deux soldats, littéralement abasourdis, se demandent :

"Mais qui leur donne une telle force ?"

Puis, le coude contre la muraille pour se soutenir la tête, ils restent là à observer, méditatifs.

Les intendants reviennent avec des esclaves et des civières. Ils disent :

"Vous êtes encore bien peu pour le bûcher. Que les moins blessés s’assoient."

Les moins blessés ! Ils sont tous plus ou moins agonisants, et sont incapables de s’asseoir. Mais les voix supplient :

"Moi ! Moi ! Pourvu que vous me portiez..."

On en choisit onze autres...

"Heureux êtes-vous ! Prie pour moi, Maria ! Adieu Placidus ! Souviens-toi de moi, mère ! Mon fils, appelle vite mon âme ! Ô mon époux, que la mort te soit douce ! ..."

Les adieux s’entrecroisent.

On emporte les civières.

"Soutenons les martyrs de notre prière. Offrons pour eux la double douleur de nos membres et de notre cœur qui se voit privé du martyre. Notre Père..."

Cletus, livide à faire peur et mourant, rassemble néanmoins ses forces pour réciter le Notre-Père.

Un homme entre, hors d’haleine. À la vue des deux soldats, il recule et retient le cri qu’il avait déjà sur les lèvres.

"Tu peux parler, homme. Nous ne te trahirons pas. Nous, soldats de Rome, demandons à devenir soldats du Christ.

— Le sang des martyrs féconde les terres", s’exclame Cletus.

S’adressant à l’arrivant, il demande :

"As-tu les mystères ?"

— Oui. J’ai pu les donner aux autres un instant avant qu’on les emmène dans l’arène. Voilà !"

Les soldats, stupéfaits, regardent la bourse de pourpre que l’homme sort de sa poitrine.

"Soldats, vous vous demandez d’où nous tirons notre force. La voilà, la Force ! Voici le Pain des forts. Voici Dieu qui entre vivre en nous. Voici...
— Vite ! Vite, mon père ! Je meurs... Jésus... et je mourrai heureuse : vierge, martyre et heureuse", s’écrie Christina en haletant dans les spasmes de la suffocation.

Cletus se hâte de rompre le pain et de le donner à l’adolescente, qui se recueille paisiblement, les yeux fermés.

"À moi aussi... et puis... appelez les serviteurs du cirque. Je veux mourir sur le bûcher...", murmure un enfant dont les épaules sont déchiquetées et la joue ouverte de la tempe à la gorge, qui saigne.

"Tu peux avaler ?

— Je le peux, je le peux. Je n’ai ni bougé ni parlé pour ne pas mourir... avant l’eucharistie. J’espérais... Maintenant..."

Le prêtre lui tend un peu de mie du pain consacré. L’enfant essaie d’avaler, mais sans y parvenir. Un soldat pris de pitié s’incline pour lui soutenir la tête pendant que l’autre, ayant trouvé dans un coin une amphore contenant un reste d’eau au fond, tente de l’aider à avaler en la lui versant goutte à goutte entre les lèvres.

Pendant ce temps, Cletus rompt les espèces et les distribue aux plus proches. Il prie ensuite les soldats de le transporter pour apporter l’eucharistie aux mourants. Puis il se fait reconduire à sa place et dit :

"Que notre Seigneur Jésus vous récompense de votre pitié."

L’enfant qui avait de la peine à avaler les espèces est pris d’un bref halètement, se débat... Un soldat pris de pitié le prend dans les bras. Mais ce faisant un flot de sang jaillit de la blessure du cou et inonde sa cuirasse étincelante.

"Maman ! Le ciel... Seigneur... Jésus..."

Le petit corps s’abandonne.

"Il est mort... Il sourit.

— Paix au petit Fabius ! dit Cletus qui pâlit à vue d’œil.

— Paix !", répondent les mourants.

Les deux soldats discutent entre eux. Puis l’un dit :

"Prêtre du vrai Dieu, finis ta vie en nous prenant dans ton armée.

— Pas la mienne, celle du Christ Jésus... Mais... c’est impossible... Auparavant... il faut être catéchumène...

— Non, nous savons qu’on peut donner le baptême en cas de mort.
— Vous êtes... en bonne santé..."

Le vieil homme halète.

"Nous sommes mourants puisque... Avec un Dieu comme le vôtre qui vous rend tous tellement saints, à quoi bon continuer à servir un homme corrompu ? Nous voulons la gloire de Dieu. Baptise-nous : moi, Fabius, comme le petit martyr, et mon compagnon Decimus comme notre glorieux compagnon d’armes. Après cela nous volerons au bûcher. Que vaut la vie du monde quand on a compris votre Vie ?"

Il n’y a plus d’eau... aucun liquide... Cletus se sert de sa main tremblante comme d’une coupe et recueille le sang qui goutte de son atroce blessure :

"Agenouillez-vous... Je te baptise, Fabius, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit... Je te baptise, Decimus, au nom du Père... du Fils... du Saint... Esprit... Que le Seigneur soit avec vous pour la Vie... éternelle... Amen !"

Le vieux prêtre a terminé sa mission, sa souffrance, sa vie... Il est mort...

Les deux soldats le regardent. Ils dévisagent un moment ceux qui meurent lentement, sereins... souriant dans leur agonie, en extase eucharistique.

"Viens, Fabius. N’attendons pas un instant de plus. Avec de tels exemples, la voie est sûre ! Allons mourir pour le Christ !"

Et ils partent en courant rapidement dans le couloir à la rencontre du martyre et de la gloire.

Dans la pièce, les gémissements se font de plus en plus faibles et rares...
Du cirque provient le même vacarme qu’au début. La foule recommence à gronder dans l’attente du spectacle.





[1] Le Tullianum (prison Mamertine) était une prison souterraine à deux étages, située non loin du Forum et du Circus Maximus. Selon l'historien Salluste : "Elle contient une salle basse, nommée Tullianum, qui s'enfonce à douze pieds sous terre (3,60 m). Elle est fermée de murs épais et couverte d'une voûte de pierre. C'est un cachot malpropre, obscur, infect, dont l'aspect a quelque chose d'effrayant et d’horrible." C'est là que furent enfermés Pierre et Paul. Aujourd'hui son emplacement est surmonté d'une église.

[2] Voir "Les cahiers de 1944", le 29 février.

[3] Le python possède une force colossale. Il tue sa proie par constriction en l'étouffant entre ses puissants anneaux jusqu'à ce que son cœur cesse de battre. Il est considéré comme un mangeur d'homme. En réalité, parmi les nombreuses espèces de pythons, seul le python réticulé est officiellement responsable de ce genre d'attaque. Il est originaire d'Extrême-Orient, mais un python d'Afrique (Python Seba) peut atteindre jusqu'à 9 mètres de long.

[4] La vision semble concerner Cletus ou Anacletus, 3ème pape, martyr de 79 à 90. C'est donc la première persécution d'ampleur, celle de Domitien (81-96). Le Colisée vient d'être achevé mais on ne sait si la scène concerne le Colisée proche de la prison Mamertine (500 m environ) ou le Circus Maximus, un peu plus éloigné. Nous sommes fin avril, date réputée du martyre de Saint Clet.

Selon le Liber Pontificalis (Livre des Pontifes) Clet, romain d'origine, naquit dans le quartier de Patricius, non loin de la demeure du sénateur Pudens, où saint Pierre avait habité. D'autres sources le donne né à Athènes. Son nom d'origine grecque, signifie 'invoqué". Il siégea 6 ans, 1 mois et 11 jours, durant les règnes de Vespasien et de Titus, et reçut la couronne du martyre. Il fut enseveli le 26 avril, près du corps de saint Pierre au Vatican. Après lui, le siège demeura vacant pendant 20 jours.

[5] Daniel 3, 24-26

Re: La prière des pères

par zelie » jeu. 24 déc. 2020, 10:16

Le 8 décembre dernier, notre Saint Père a décrété une année consacrée à Saint Joseph, lancée par la lettre "Patris Corde".
J'ai ressenti une immense joie à cette annonce, une joie douce comme un soulagement. Je me suis sentie entendue dans les prières de tout notre groupe de prière de placer une année sous une protection spéciale: alors que dire si c'est notre grand Saint Joseph! Je n'ai nul doute que cette inspiration vient d'en-Haut, comme on dit.
Déo Gratias!
Du coup, je fais remonter la prière du site "Prière des Pères" magnifique sur la paternité, mais j'essaierai, malgré beaucoup de travail, d'en partager de temps et temps, car beaucoup de prières à Saint Joseph sont très belles, de cette beauté singulière qui vient de la Sagesse...
Saint Joseph lui-même fait partie des cadeaux de Dieu à l'Humanité!
Mais merci, merci, merci à notre Papa du Ciel, qui a tant respiré en Saint Joseph durant sa vie terrestre!

Seigneur notre Dieu,

nous Te remercions pour le don de la paternité.

Nous Te demandons de nous aider,
lorsque nous avons des difficultés ou que nous n’arrivons pas à assumer nos responsabilités,
à aimer et à protéger nos familles.
Nous voulons nous détourner de tout ce qui nous sépare de Toi.

Nous Te demandons de guider nos vies
et de nous inspirer dans tout ce que nous faisons.

Seigneur,
donne-nous la force et la lumière dont nous avons besoin pour remplir notre rôle
et assumer notre place de pères dans la société
en suivant l’exemple de Joseph, l’époux de Marie.

Seigneur, nous Te prions d’étendre Ta protection
sur les femmes et les enfants que Tu nous as confiés;
garde-les de tout mal et de toute influence mauvaise.

Seigneur, envoie Ta bénédiction
sur la « Prière des Mères », la « Prière des Pères » et les «Enfants de la Foi »
pour qu’ensemble nous nous laissions guider par l’Esprit Saint.

Amen


de : http://www.prieredesperes.com/index.php ... -des-peres

Re: La prière des pères

par zelie » jeu. 06 août 2020, 14:07

Pathos a écrit :
mar. 04 août 2020, 22:29
Un commentaire de l'Evangile par Jésus lui-même ..quoi de mieux ?

https://www.youtube.com/watch?v=idSRTPYc5CY&t=1s
Oui, très beau passage, sublime même, et qui illustre bien ce que je décris juste ci-dessus : "que ce soit la parole des saints, de Marie, de Jésus, qui soit diffusée le plus largement possible et qui touche les âmes. Qui leur apporte cette paix particulière, cette douceur, cette suavité que n'ont que leurs mots à eux, et qui réparent tellement nos âmes".
Maria Valtorta fait partie de mon voyage spirituel justement. Elle en est même le commencement, et une grande source de progression spirituelle, comme je l'explique quelque part dans le forum (je ne sais plus où!)
Merci Pathos! :fleur:

Re: La prière des pères

par zelie » jeu. 06 août 2020, 13:04

Cher Trinité,

Vous soulevez un problème primordial : de quoi est faite notre foi? La foi doit-elle être liée à une sorte de preuve ou à une intime conviction, un discernement? C'est une question universelle pour tout croyant. Tous un jour on a voulu ou on voudra avoir un indice sûr qui nous certifie qu'on est sur le bon chemin, qu'on ne se trompe pas, et que cet "indice décisif" nous conforte et nous porte plus facilement sur le chemin incertain de la foi... C'est humain, et nous en sommes tous là.

Je comprends aussi d'autant mieux votre réticence à croire deci-delà que je m'y reconnais dedans. J'ai été ainsi. Pour moi les choses ont évolué dans la divergence d'alors. Mais ce n'est qu'un chemin personnel.
[+] Texte masqué
Jeune, je me suis questionnée sur ma foi si peu vivante. Je sentais des fluctuations spirituelles qui auraient pu m'amener, entre confort de vie et peu de pratique religieuse, à un athéisme de fait. J'ai alterné entre une soif intense de découvrir Dieu et la sensation que Dieu n'était qu'une énergie lumineuse lointaine, hermétique à la vie de l'homme et notamment à ses malheurs, comme en témoignait la vie infernale des femmes massacrées en Inde (c'est mon coté féministe, là) qui mourraient par centaines sans que jamais un miracle n'ait eu lieu.
Autant dire que mon chemin de foi n'était pas un chemin de paix. C'est cela que m'a fait remarqué mon prêtre. Il m'a simplement dit : "pacifie tout cela, pacifie tout cela". La phrase était bien vue, car s'il m'avait dit "cherche la paix", je serais restée comme une poule devant un élastique, désemparée. En utilisant un verbe d'action, il m'a mise en action. Et c'est ce que lentement j'ai cherché à faire. A pacifier mon chemin de vie tout entier.
Rien ne s'est passé comme prévu, comme d'habitude. Tout bonheur m'a été enlevé, j'ai galéré comme une slave.
Comment pacifier quoi que ce soit, à plus forte raison sa foi? Le malheur qui vous prend à la gorge a quelque chose de merveilleux : il vous projette hors du temps et de la facilité du bonheur. C'était le moment de lutter. Je me suis donc mise à prier, pas tant par mérite, mais par peur qu'il me tombe encore une tuile ou une maladie dessus, en disant à Jésus : "je ne te connais presque pas, et si je ne te connais pas, je n'arriverai pas à t'aimer et à te rester fidèle, car je me connais bien, moi je fonctionne comme ça; je ne peux aimer quelqu'un durablement s'il se dérobe à moi; je dois le connaître à fond pour faire confiance" et du coup j'ai cherché à mieux connaître Jésus parce que la Bible me laissait dans l'incompréhension, -surtout quand on commence en l'ouvrant au hasard et qu'on tombe sur le fêlé incapable de pardonner à sa femme et qui la fait violer jusqu'à ce que mort s'ensuive puis qui la coupe en morceaux ou sur l'épisode où les femmes participent à une bagarre et se battent en pressant les héritages masculins de ces messieurs, ou encore Esther qui zigouille un roi qui ne lui voulait que du bien...- Je n'y comprenais rien!

J'ai prié cinq ans. Je priais sans m'inquiéter de la suite, juste prier, parce que je me rendais compte que prier était devenu un havre de paix au milieu de tant de tempêtes, et aussi parce que j'étais sûre que je serais entendue dans ma demande.
Factuellement, je ne pouvais me tourner vers un prêtre débordé et inaccessible pour apprendre ma religion. Mes années de catéchisme s'étaient réduites à des conflits d'adultes qui avaient brouillé mes pistes de compréhension. Où me tourner pour découvrir la figure du Christ? Je ne comprenais rien au discours du Pape, qui me gonflait, je ne savais pas que d'éminents saints avaient écrits des bouquins, d'ailleurs je ne connaissais aucun saint, -même pas mon cher Padre Pio, qui est pour moi une figure de Jésus-. La seule personne dont j'avais entendu parler était Marthe Robin. Qui n'avait laissé aucun traité à ma connaissance.
Le seul lien tangible que j'avais avec la religion était ma grand-mère, qui m'avait appris à prier le chapelet. C'était tout. Ma pauvre mémé était centenaire, comment pouvait-elle encore me parler de sa foi depuis son lit de douleurs et de pertes de mémoire?
Il n'y avait aucun groupe de prière dans ma ville (pourtant un chef lieu de département) et aucun accompagnement pour adulte.
Du coup, je me suis tournée vers le monde que je connaissais, celui des livres, et je suis allée dans la plus grande librairie de la région demander un livre qui parle de Jésus. On m'a filé Renan. J'ai jeté le livre.
J'ai entendu parler de Marie d'Agréda, et j'ai entrepris de chercher sa Cité Mystique de Dieu. J'ai cherché cinq ans, et je ne l'ai jamais trouvé (c'était avant internet).
Et puis un jour, un peu par hasard, je suis tombée sur un catalogue religieux (étranger!) de VPC, dans ma boite aux lettres, surement suite au fait que j'avais dû laisser mon adresse à un énième libraire. Et j'ai découvert un monde. Ce que j'avais toujours cherché, des témoignages de personnes qui avaient mis Dieu au centre de leur vie, comme Mère Térésa, Soeur Emmanuelle, l'Abbé Pierre, et tant d'autres (Padre Pio!) étaient listés dans ce catalogue. Et j'ai commencé un voyage littéraire qui ne s'est jamais arrêté, et qui avec internet, a pris une ampleur nouvelle. J'ai découvert des journaux qui parlaient de l'évangile de façon très pédagogique aussi.
Voilà, c'est somme toute un chemin assez ordinaire, mais qui souligne comment mon peu de foi n'a pu tenir que parce que Jésus s'est rendu accessible à quelqu'un qui ne pouvait continuer à croire que si Jésus (sa pensée) lui devenait un peu plus familier.

Je comprends bien la critique que l'on pourrait me faire: si je n'avais pas autant lu, aujourd'hui je ne serais plus croyante. C'est vrai, et cela enlève à ma foi un grand mérite, celui de croire aveuglément et par principe, même en l'absence de nourriture spirituelle tangible autre que la Sainte Messe. Je crois parce que j'ai appris, compris, pénétré une pensée divine. Et aussi parce que j'ai trouvé dans mes lectures une sagesse telle, d'un goût totalement nouveau et inimitable, que je n'ai plus pu douter de la véracité de mes lectures; j'en voulais encore, toujours. La soif était toujours renouvelée, et même je sentais la construction de ma personne changer sous la motion des vagues d'amour pour l'humanité qui coulait entre les lignes; je changeais presque malgré moi, comme si ma conscience s'était réveillée et me guidait hors de mes habitudes, comme si enfin, pour la première fois de ma vie, j'entendais la voix de mon âme prendre la parole et se manifester dans chaque acte de ma vie. J'étais entrée dans un chantier qui ne connaîtrait pas de fin, et ce chantier était la partie la plus intime de mon être. Ce pouvait être bouleversant parfois, et ce fut aussi d'une dureté sans nom. A combien de résistances et de négociations mon esprit s'est livré pour ne pas avancer, parce que c'était trop coûteux en réputation, en prestige, en estime de soi, en courage, en volonté. A combien de stress s'expose-t-on quand on sait une parole vraie mais que notre égoïsme la combat! Je n'ai cessé de renier dehors ce dont je m'abreuvais au dedans de moi. Rien ne m'a été plus difficile que de déposer les armes et d'accepter que même si je ne comprends pas tout, Jésus reste au centre et le reste vient après. C'est un combat qui dure encore.

J'ai appris aussi à me placer sous la protection de l'Eglise parce que ce je lisais le recommandait : même cela, me guider dans mes lectures, aucun prêtre ne m'en avait avertie! Pas une référence, pas un conseil qui me soit venu de l'Eglise! Même revenir de façon régulière à la messe, on ne m'a pas dit que c'était le premier pas à faire (je l'ai découvert dans mes lectures) ! Aussi, je fais attention à ce je lis, dans l'obéissance à l'Eglise et à l'Evêque du lieu. Et ce sont mes lectures aussi qui m'ont ramené à la Sainte Bible, et à comprendre et apprécier des passages.
Mais j'ai conscience aussi que si mes premières lectures avaient été hérétiques, je serais peut être partie vers un ailleurs religieux à grand pas, croyant bien faire! (1)
La seule entorse que j'ai faite à mes principes, c'est que je crois aux phénomènes de Medjugorje. Je ne peux pas m'empêcher d'y croire.

Mon indice décisif à moi a donc été cette vision du monde si particulière, retrouvée nulle part ailleurs, que je retrouve dans chaque saint lu. Une vision du monde tellement vraie, virile et suave à la fois, sévère comme un scalpel et miséricordieuse à la fois. A tel point que si maintenant on me donnait un livre où je ne retrouve pas cette extrême exigence pour l'Homme couplée à cet amour infini incroyable à voir se révéler sous tant de nuances, je rejetterais ce livre. Cette vision du monde si singulière, c'est ce que je partage dans mes fils en espérant que cela soit aussi source de réflexion pour tous.

(1) Quoi que j'ai lu le Coran, la Bhagavad-Gita et les Tantras bouddhistes, et même le Kama Sutra, (parce qu'il y avait "sutra" dans le titre :zut: , et que j'ai cru que c'était donc un texte bouddhiste, vu que les livres cités étaient du même éditeur et placés à coté dans la librairie visitée). Je me suis débarrassée rapidement de tous ces livres. Pour vous donner une idée de mon niveau au départ!

Re: La prière des pères

par Trinité » mar. 04 août 2020, 23:54

Chère Zélie,

Je n'ai pas votre éloquence :)
Je trouve que votre démarche est louable. Vous connaissez ma position et savez que je suis assez sceptique sur toutes ces révélations privées faites à des saints ;)
Une chose me paraît évidente :
Si toutes ces révélations sont exactes (permettez moi d'avoir un doute à ce sujet) du moins un doute dans le sens ou, je pense que les saints les ont reçues dans le cadre d'une foi exacerbé, représentatif du rapport personnel qu'ils avaient avec Jésus...où Marie... Je pense que la Foi devient facile avec ces pléthores de détails fournis par Jésus ou Marie sur l'intimité de leur vie...
Ce constat vient un peu en contrario avec la vie de Jésus sur terre, qui ne s'exprimait le plus souvent qu'en paraboles, laissant en l'occurrence à chacun le soin de le trouver, par leur recherche personnelle.
Chère Zélie,
N'y prenez pas ombrage, je respecte vos convictions à cet égard. :)

Re: La prière des pères

par Pathos » mar. 04 août 2020, 22:29

Un commentaire de l'Evangile par Jésus lui-même ..quoi de mieux ?

https://www.youtube.com/watch?v=idSRTPYc5CY&t=1s

Re: La prière des pères

par zelie » mar. 04 août 2020, 20:08

Cher Trinité,

voir mon avant dernier message, partie noire au milieu du message. C'est la partie qui introduit la partie verte.

et j'avais aussi présenté ce monsieur sur cette page:
https://www.cite-catholique.org/viewtop ... es#p403965, message du 13 juillet 2019.

Ce monsieur agit sous mandat de son archevêque et obéit pleinement à l'Eglise catholique. Par exemple, il lui a été demandé de ne pas parler de l'"après-vie", comprenez purgatoire et enfer. Aussi, si on lui pose une question dessus, il répond qu'il ne dira rien sur ce sujet pour rester dans l'obéissance à l'Eglise catholique.

Je conçois tout à fait que ma publication surprenne, choque, dérange même parce qu'on n'en trouve pas trace dans les évangiles et que des faux-prophètes qui vous refont la Bible en entier, il y en a eu légion et il y en a encore pas mal devant nous. Aussi, je comprends toute sorte de réticence.
Je ne demande à personne de souscrire à une révélation privée à laquelle je crois, moi, quand bien même je fournirais tous les imprimatur et nihil ostat de la terre. Je laisse chacun juge, et libre de se faire une opinion, tranquillement, et le fait de transmettre des lectures, par la Cité, permet cela, ce recul, cette lenteur pour ne pas être heurté.
Des fois des personnes sont enthousiastes sur l'instant et m'encouragent, puis se ravisent et rejettent ce que j'ai copié, des fois c'est le contraire. Je comprends donc tout à fait aussi qu'on ait besoin de temps, parfois d'années, pour se faire une opinion solide sur une lecture. Cela a été le cas pour moi. J'ai eu besoin de temps, et moi aussi, il y a des révélations adoubées par des évêques qui me laissent de marbre, et par contre d'autres, assez controversées, comme les apparitions de Medjugorje, auxquelles je crois (mais elles sont très très rares!). Il se peut aussi que je change d'avis un jour.

Si aujourd'hui j'ai copié ce passage, comme souvent mais pas forcément, c'est en miroir de ce que je lis parfois au fil des pages sur le forum. Il y a actuellement un fil consacré à Mgr Aillet, facile à retrouver, qui aborde le sujet de l'élimination des enfants avant leur naissance et d'eugénisme, du moins à l'endroit des petits trisomiques. Ce fil me heurte beaucoup et à tant de niveaux, sans que je puisse vraiment y répondre comme mon coeur le voudrait... Alors ici, sur les fils que j'anime et où je regroupe tous mes partages, je peux publier des textes de nature à faire réfléchir mes frères chrétiens à la lumière de ce que Jésus a dit à des saints, ou de ce que Jésus a laissé dans le nouveau testament.
Je ne peux pas inonder les forums politiques, sociologiques, philosophiques de mes lectures spirituelles, sinon, je crois qu'à chaque fil je serais capable de faire un copié-collé de Sainte Faustine ou de Padre Pio, ou qui sais-je... Je garde ce genre d'intervention comme une exception, sinon à la fin je discréditerai la Parole qui vient de Dieu, ou je la noierais imprudemment sous les critiques et les résistances des uns et des autres; et elle n'atteindrait pas son but.
Or, le moindre mot de notre Jésus est mot de Dieu... Et les mots de Dieu, si ce n'est pas expressément sacré parce qu'extérieur à la Très Sainte Bible, cela n'en est pas moins précieux, unique, digne de respect et d'une valeur inestimable. Ca méritait bien un ou deux fils, un espace serein, hors de toute polémique, pour mettre en valeur des textes méditatifs. Des textes qui portent à méditer, à ressentir de l'amour et du soulagement après avoir lu les projets sociétaux qui se trament entre les gouvernements et les décideurs de ce monde.
Un espace où la parole est à Jésus, et où tous nous nous effaçons pour que ce soit ses mots à Lui qui touchent nos frères déboussolés, nos frères qui ont besoin de réconfort après d'autres lectures, d'autres news.

C'est cela qui m'anime, parce que voyez-vous, barbarus puis sous d'autres comptes, je lis ce forum depuis 2007. Je n'y suis venue que pour une raison; j'étais assoiffée de comprendre la pensée de Dieu en toutes choses, même dans les plus petites choses de la vie... Je pensais trouver ici des érudits de ma religion, moi qui ne l'est pas, qui puissent orienter mon besoin d'apprendre par des lectures saintes, des lectures d'espérance, de foi, de lumière et d'amour pour Dieu et pour tous mes frères. Je pensais naïvement que des clercs partageraient leur sagesse et leurs méditations... Je ne peux pas dire n'avoir rien trouvé, mais au final, ce n'est pas ici que j'ai trouvé l'essentiel de ce que je cherchais. Mais entre autres, j'ai fini par me dire que peut-être, d'autres personnes, dans l'erreur ou l'ignorance, aimeraient aussi trouver ici quelque chose de l'ordre du rafraichissement spirituel.
Aussi, un jour, après la énième lecture d'un message d'un frère nettement enfoncé dans l'erreur, je me suis dit : "arrête". Arrête de parler, d'essayer par toi-même de montrer un chemin de lumière, tout le monde s'en fout. Juste ouvre un espace où la parole sera donnée à Jésus et à Marie, aux saints, aux prêtres engagés sur un chemin de sainteté... N'y puisera peut-être qu'une seule personne, peu importe, mais passe la main. A Jésus. Pour toi, prie et laisse faire.
Ce fut un déclic. Depuis, j'ai abandonné toute prétention à une quelconque honorabilité, et même, je m'en fiche un peu. Dès que je débarque sur un forum, des mots comme "naïf", "irénique", etc. (au mieux) finissent par caractériser mes écrits au bout de deux jours. Je suis discréditée de base parce que je suis repérée comme croyant des "choses" hors des Saints Evangiles. Mais ça ne me touche plus.
Je ne veux qu'une chose : que ce soit la parole des saints, de Marie, de Jésus, qui soit diffusée le plus largement possible et qui touche les âmes. Qui leur apporte cette paix particulière, cette douceur, cette suavité que n'ont que leurs mots à eux, et qui réparent tellement nos âmes enténébrées par tant de possessions matérielles, technologiques, etc. qui nous font croire que la seule société envisageable est de tout faire pour que ça dure, quitte à voler l'avenir de nos petits-enfants. Qui réorientent mes frères de tous horizons à n'agir que pour se rapprocher de Jésus dans toutes leurs actes et pensées.
La conversion passe par la découverte. On ne peut aimer quelqu'un dont on ne connaîtrait pas par coeur toute sa façon de penser, tous ses principes et sa façon de voir le monde. C'est le même amour qu'on développe pour Jésus au fur et à mesure qu'on le découvre. Et ici, je ne souhaite que rendre la pensée de Jésus accessible à tous ceux qui n'ont pas le temps ou la patience de lire autant de bouquins que ceux qui peuplent mon univers.
Et sachant combien de forumeurs lisent et sont d'une grande culture catholique, j'aimerais qu'il y ait à foison des fils comme le mien, de partage de textes portant à méditer autour d'un thème! Pour que la Cité soit une source d'eau-vive qui dépasse le cadre des seuls catholiques.

Oui, je sais, j'ai encore fait long. :saint:
Bonne soirée à vous.

Re: La prière des pères

par Trinité » lun. 03 août 2020, 23:53

Bonsoir Zélie,

Ou avez vous trouvé ces paroles de Jésus?

Re: La prière des pères

par zelie » lun. 03 août 2020, 10:02

suite du post précédent, c'est Jésus qui raconte :

Je m'assois sans bruit et prends un peu de nourriture sans rien dire. Jean et Jacques sont là assis, mais ne mangent pas. Mes autres disciples nous regardent sans rien dire, conscients que nous n'avons pas envie de parler. Jacques se met à pleurer, Jean garde le silence. (...les disciples sont interloqués et posent des questions maladroites...)
-"mon ami, je pense qu'il vaudrait mieux que nous restions un instant en silence à réfléchir à la valeur de la vie".

Je reste là un long moment à ressentir la souffrance et à entendre les cris de tous les bébés à naître qui seront tués dans l'avenir. (1) Je vois comment l'humanité s'aveugle elle-même devant le péché qu'elle permet. Je vois Satan qui rit, qui rit de voir l'humanité détruire ainsi son propre avenir. Puis Jacques entonne un lent chant de deuil, dans lequel il demande à Dieu de veiller sur une famille défunte. Je ne pense pas seulement à la jeune fille et à son enfant, mais à ses parents, à ses frères et soeurs qui ont permis à l'amour de mourir dans une famillle.
Quand Jacques a fini de chanter, je dis, le coeur lourd : "la façon dont les hommes peuvent traiter leur propre sang est une honte. Un enfant parfois ne signifie plus rien d'autre qu'un ennui ou une chose encombrante dont il faut se débarrasser. C'est honteux de voir comment les hommes peuvent pécher de manière si flagrante sans y attacher aucune importance... comment ils peuvent penser que c'est à eux de décider de la vie ou de la mort de quelqu'un... C'est une honte que les faibles, les sans-défense soient souvent traités comme des gens sans valeur. Comme les hommes adoptent facilement le péché! Les péchés des hommes, si flagrants, si évidents. Mais l'humanité, aujourd'hui comme hier, -et il en sera de même dans l'avenir- feint d'ignorer les péchés qu'elle commet. "

Je reste là à songer aux bébés qu'Hérode a massacrés quand Je suis venu au monde. Je vois son bonheur quand on lui a dit qu'on les avait tous tué, comment il n'a pas vu le péché épouvantable qu'il avait commis. Puis j'en vois beaucoup qui dans l'avenir, condamneront Hérode, mais qui ensuite tueront leurs propres enfants à naître en n'y voyant pas de mal, en se sentant même heureux d'être débarrassé de ce fardeau.
Cet aveuglement devant le péché passe de génération en génération. Mais ensuite Je vois l'amour de ces gens qui font confiance à Dieu et qui font grand cas du don de la vie que Dieu leur fait. Cela aussi passe de génération en génération Je vois qu'il en sera ainsi pour toute l'humanité quand les hommes auront accepté mon amour en eux.

Le soir est arrivé quand je sors de mes pensées. Pierre me regarde. Il connaît la raison de ma tristesse car Jean lui a tout expliqué.
-"Seigneur, nous pourrions peut-être jeûner et prier toute la nuit pour les familles, pour qu'elles soient affermies dans l'Amour de Dieu."
-"Oui mon ami, ton idée est la bienvenue", dis-je, heureux à la pensée de prier Mon Père.

Nous prions autour du feu, et toute la nuit, nous chantons des psaumes. Chaque prière est une joie dans mon coeur. Au lever du soleil matinal, quand ses rayons trouent l'obscurité, Mon Père me dit :
-"C'est Toi, Mon Fils, qui Te lèvera et dissipera l'obscurité qui entoure les hommes."
Matthieu me dit, quand nous avons fini de prier :
-"Ce lever de soleil était splendide. L'as-Tu remarqué, Seigneur ?"
-"Oui, mon ami, et cela me rappelle un lever de soleil à venir qui sera le plus splendide de tous."
-"Oui Seigneur," dit Matthieu qui ne sait pas de quoi Je parle.
Un ronflement sonore se fait entendre... Nous rions tous, c'est encore Barthélémy qui s'est endormi. (2)
-"Je pense que nous devrions nous reposer un peu, dis-je en souriant à Barthélémy, car la nuit a été fatigante."

(...ils mangent puis se reposent...)

Je me suis endormi et quand Je me réveille, Je suis seul avec Barthélémy au campement. Celui-ci sort tout juste de son sommeil :
-Ca va mieux, j'en avais besoin", dit-il.
Il étire haut les bras : "Où sont les autres, Seigneur?"
-"Allons les retrouver, Je sais exactement où ils sont."
Tout en montant sur la colline, Barthélémy explique :
« -Seigneur, j'ai fait un rêve. J'ai vu des anges tout autour de Toi. Ils avaient des bébés dans les bras. Du haut du Ciel, les anges et les bébés regardaient en bas, ils regardaient de nombreuses familles et ils pleuraient. En tombant sur la terre, leurs larmes touchaient la plupart de ces familles, qui en elles comprenaient qu'elles avaient quelque chose de très mal dans leur existence, se mettaient à pleurer. Autour de ces familles, il y avait des anges déchus qui planaient au-dessus d'elles. Ils tentaient d'empêcher les larmes de les atteindre. Certaines de ces familles essayaient même de s'abriter sous ces anges déchus.
Alors, Seigneur, je T'ai vu bébé, avec Ta Mère qui te tenait dans ses bras et qui t'embrassait. Une lumière dorée t'entourait, qui en atteignant la terre, touchait ces anges déchus. Ceux-ci s'enfuyaient, et dans leur fuite, ils s'agrippaient à certaines personnes... à des personnes auxquelles le sang dégouttait des mains, des personnes qui semblaient se perdre dans les ténèbres avec ces anges déchus. Puis j'en ai vu d'autres qui se prosternait devant Toi en demandant pardon, et je T'ai entendu dire :
-Je vous pardonne parce que Je vous aime."
Alors Marie, Ta Mère, t'a déposé dans les bras de chaque famille en disant :
-"En chaque enfant, voyez Mon Fils, Jésus."
C'est la fin du rêve, Seigneur, qu'est-ce qu'il signifie? »

-« Tu as rêvé de la vie même. Ton rêve signifie que beaucoup ne comprennent pas la valeur de la vie, que beaucoup sont aveuglés par le mauvais jusqu’à penser que la vie n’a pas de valeur. Ton rêve dit qu’un jour, tous en arriveront à reconnaître la valeur de la vie et que beaucoup regretteront d’avoir péché contre elle. Il dit aussi que certains ne voudront pas accepter de reconnaître la valeur de la vie, qu’ils la nieront et même se tourneront davantage encore vers le péché pour éviter la vérité. Ton rêve montre où le péché conduira ceux qui font cela.
Ce que ton rêve dit aussi, c’est que Je suis dans cœur de chaque personne à partir du moment de sa création, et que vous devez voir chacune d’elles comme étant une avec Moi, dans l’Amour. La manière dont vous traitez chaque personne est la manière dont vous me traitez Moi. Ton rêve montre aussi que je pardonne à tous ceux qui se repentent et demandent pardon. Il montre Ma Mère qui demande à chacun de m’accepter et de faire partie de Ma famille. »
« -Il y a tant de choses dans les rêves », dit Barthélémy, « ils sont quelquefois difficiles à comprendre. »
« -Dieu te les expliquera si tu le lui demandes », dis-je.

(…)
Nous arrivons à l’endroit où la mère et l’enfant ont été enterrés. Pierre a emmené mes amis prier sur la tombe.


(Par la suite, Jésus retrouve le père de cette jeune fille et le guérit en son cœur.)



(1) : l'avortement avait cours déjà à cette époque, notamment parmi les femmes malheureuses et non mariées, et était un fait connu de tous.
(2) : le fait semble coutumier, il est décrit plusieurs fois.

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