par zelie » mer. 27 févr. 2019, 11:50
Oui, tout à fait, la place de
ce prêtre-là en particulier, très âgé et fatigué, était dans un endroit de repos, et sur
ce cas précis quelque chose n'a pas fonctionné dans l'Eglise; ou son évêque n'a pas pris la mesure de son usure, ou ce prêtre a demandé à rester prêtre célébrant sans être à l'écoute de son épuisement. Ca arrive, aucun système n'est parfait, mais si on est honnête, on ne peut généraliser sur un cas aussi rare.
Ce que cela pointe surtout, c'est le manque important d'ouvriers à la moisson. Quand j'étais enfant, le prêtre du village est parti à la retraite à 78 ans, sous les remerciements de tous, et a passé plus d'une décennie au repos près de soeurs de son ordre. Normal.
Aujourd'hui, les prêtres meurent à la tâche. Un des prêtres de ma paroisse actuelle est mort à la tâche à 94 ans, aveugle; il connaissait la messe par coeur, il avait une énergie qui forçait l'admiration. Il a fini par s'éteindre dans son presbytère, sans avoir jamais pris un seul jour de repos. Je ne sais s'il était malade, fatigué; il n'a jamais manqué une messe, il a été d'une régularité d'horloge suisse. Ce genre de situation qui semble plus si exceptionnelle aujourd'hui aurait été inimaginable antan.
Notre prêtre actuel, aveugle lui aussi, supplie l'évêque de le laisser à sa tâche, et pourtant lui aussi flirte avec les 75 ans. Et il a une intelligence hors normes qui n'a rien perdu de son mordant, une voix d'orgue et une vitalité qui lui fait couvrir toute voix dès qu'il parle ou chante.
D'autre part, tout le monde n'est pas égal devant le vieillissement. Là où certains peuvent continuer à servir, il vaut mieux pour d'autres s'arrêter. Mais c'est pareil dans tous les corps de métiers.
Le maçon qui a réparé mon toit avait 71 ans, et il courait sur le toit comme une gazelle. Je suis tombée des nues quand j'ai su son âge, je lui donnais 55 ans. Et ne croyez pas qu'il travaille encore par nécessité; non, juste parce qu'ainsi il n'est pas sans cesse à tourner autour de sa femme, à tout faire plus vite qu'elle, pour s'occuper les mains !
La grâce souffle où elle veut, les qualités des uns et des autres aussi.
Limiter un âge d'entrée au séminaire ne nous appartient pas. Les exemples sont assez nombreux, chez les femmes autant que chez les hommes, où l'appel divin résonne à son heure, qui n'est jamais la nôtre. Peut importe pour Dieu, dans un chemin de sainteté, que l'appel résonne à 95 ans, ce qui importe, c'est d'avancer jusqu'au dernier soupir dans le chemin de la foi.
Je mets un exemple; la soeur dont il est question a entamé son noviciat à 45 ans après avoir été non pratiquante, journaliste et femme politique. Aujourd'hui, à 73 ans, elle entame son 4ème mandat de prieure. Pourquoi se priver d'une personne réunissant autant de qualité pour une question d'âge?
https://www.ouest-france.fr/normandie/b ... ux-4286768
Entrer en religion est un appel entre l'âme et Dieu, et on ne peut que Le louer de ses choix. Et quoi, doit-on penser que l'on juge mieux que Dieu, que on doit Lui dire à Lui de faire comme çi plutôt que comme ça?
Soeur Emmanuelle du Caire, que l'on ne présente plus, a ressenti un appel dans l'appel, à 60 ans, âge de la retraite de sa fonction d'enseignante de son couvent. Elle est partie vivre dans les ordures du Caire, parmi les bidonvilles les plus fuis du pays. Et c'est là qu'elle a atteint le rayonnement qu'on lui connait. Aurait-on dû la limiter sous prétexte qu'en général, une femme de 60 ans ménopausée n'est plus aussi apte à un travail pénible comme une femme de 20 ans? Non. Parce que personne n'avait rien à lui dire, mais Dieu, Lui, savait où il la menait, et lui a donné l'énergie nécessaire pour assurer dans sa mission.
Regardons un instant les Papes récents. Quand on lit la vie de Jean Paul II, on est sidéré de lire, quel que soit le livre témoin, l'auteur, l'époque, combien tous les auteurs décrivent un homme qui malgré sa maladie de Parkinson (tant qu'il n'a pas été trop atteint), supportait la chaleur africaine avec une facilité déconcertante, supportait les voyages et les jets lags comme si rien ne l'atteignait, etc. Dieu est à l'oeuvre parmi les Siens, cela éclatait en ce Pape.
De la même façon, notre Pape actuel a 82 ans, un âge ou d'autres perdent la mémoire, marchent doucement, sont interdits d'avion. Lui, non. Et en plus, il ne vit qu'avec un seul poumon. Et il garde toute sa poigne, son intelligence remarquable, comme en témoigne le récent sommet de Rome où il a initié et porté cette rencontre autour de la protection des mineurs face à la totalité de ses rangs. Il a sûrement dû bien mouiller la chemise et bien faire tourner ses méninges pour anticiper et se préoccuper d'un tel sommet, aussi guetté médiatiquement, aussi attendu mondialement.
Je voudrais nous y voir nous, même avec une grande équipe, à gérer un pareil sommet, même à nos jeunes âges, et avec 10 fois plus d'énergie que lui!
Soyons honnêtes, laissons à Dieu sa part, celle de recruter ses rangs comme bon et bien Lui semble.
Oui, tout à fait, la place de [i]ce prêtre-là en particulier[/i], très âgé et fatigué, était dans un endroit de repos, et sur [i]ce cas précis[/i] quelque chose n'a pas fonctionné dans l'Eglise; ou son évêque n'a pas pris la mesure de son usure, ou ce prêtre a demandé à rester prêtre célébrant sans être à l'écoute de son épuisement. Ca arrive, aucun système n'est parfait, mais si on est honnête, on ne peut généraliser sur un cas aussi rare.
Ce que cela pointe surtout, c'est le manque important d'ouvriers à la moisson. Quand j'étais enfant, le prêtre du village est parti à la retraite à 78 ans, sous les remerciements de tous, et a passé plus d'une décennie au repos près de soeurs de son ordre. Normal.
Aujourd'hui, les prêtres meurent à la tâche. Un des prêtres de ma paroisse actuelle est mort à la tâche à 94 ans, aveugle; il connaissait la messe par coeur, il avait une énergie qui forçait l'admiration. Il a fini par s'éteindre dans son presbytère, sans avoir jamais pris un seul jour de repos. Je ne sais s'il était malade, fatigué; il n'a jamais manqué une messe, il a été d'une régularité d'horloge suisse. Ce genre de situation qui semble plus si exceptionnelle aujourd'hui aurait été inimaginable antan.
Notre prêtre actuel, aveugle lui aussi, supplie l'évêque de le laisser à sa tâche, et pourtant lui aussi flirte avec les 75 ans. Et il a une intelligence hors normes qui n'a rien perdu de son mordant, une voix d'orgue et une vitalité qui lui fait couvrir toute voix dès qu'il parle ou chante.
D'autre part, tout le monde n'est pas égal devant le vieillissement. Là où certains peuvent continuer à servir, il vaut mieux pour d'autres s'arrêter. Mais c'est pareil dans tous les corps de métiers.
Le maçon qui a réparé mon toit avait 71 ans, et il courait sur le toit comme une gazelle. Je suis tombée des nues quand j'ai su son âge, je lui donnais 55 ans. Et ne croyez pas qu'il travaille encore par nécessité; non, juste parce qu'ainsi il n'est pas sans cesse à tourner autour de sa femme, à tout faire plus vite qu'elle, pour s'occuper les mains !
La grâce souffle où elle veut, les qualités des uns et des autres aussi.
Limiter un âge d'entrée au séminaire ne nous appartient pas. Les exemples sont assez nombreux, chez les femmes autant que chez les hommes, où l'appel divin résonne à son heure, qui n'est jamais la nôtre. Peut importe pour Dieu, dans un chemin de sainteté, que l'appel résonne à 95 ans, ce qui importe, c'est d'avancer jusqu'au dernier soupir dans le chemin de la foi.
Je mets un exemple; la soeur dont il est question a entamé son noviciat à 45 ans après avoir été non pratiquante, journaliste et femme politique. Aujourd'hui, à 73 ans, elle entame son 4ème mandat de prieure. Pourquoi se priver d'une personne réunissant autant de qualité pour une question d'âge?
[url]https://www.ouest-france.fr/normandie/bayeux-14400/mere-michelle-kateri-reelue-prieure-des-benedictines-de-bayeux-4286768[/url]
Entrer en religion est un appel entre l'âme et Dieu, et on ne peut que Le louer de ses choix. Et quoi, doit-on penser que l'on juge mieux que Dieu, que on doit Lui dire à Lui de faire comme çi plutôt que comme ça?
Soeur Emmanuelle du Caire, que l'on ne présente plus, a ressenti un appel dans l'appel, à 60 ans, âge de la retraite de sa fonction d'enseignante de son couvent. Elle est partie vivre dans les ordures du Caire, parmi les bidonvilles les plus fuis du pays. Et c'est là qu'elle a atteint le rayonnement qu'on lui connait. Aurait-on dû la limiter sous prétexte qu'en général, une femme de 60 ans ménopausée n'est plus aussi apte à un travail pénible comme une femme de 20 ans? Non. Parce que personne n'avait rien à lui dire, mais Dieu, Lui, savait où il la menait, et lui a donné l'énergie nécessaire pour assurer dans sa mission.
Regardons un instant les Papes récents. Quand on lit la vie de Jean Paul II, on est sidéré de lire, quel que soit le livre témoin, l'auteur, l'époque, combien tous les auteurs décrivent un homme qui malgré sa maladie de Parkinson (tant qu'il n'a pas été trop atteint), supportait la chaleur africaine avec une facilité déconcertante, supportait les voyages et les jets lags comme si rien ne l'atteignait, etc. Dieu est à l'oeuvre parmi les Siens, cela éclatait en ce Pape.
De la même façon, notre Pape actuel a 82 ans, un âge ou d'autres perdent la mémoire, marchent doucement, sont interdits d'avion. Lui, non. Et en plus, il ne vit qu'avec un seul poumon. Et il garde toute sa poigne, son intelligence remarquable, comme en témoigne le récent sommet de Rome où il a initié et porté cette rencontre autour de la protection des mineurs face à la totalité de ses rangs. Il a sûrement dû bien mouiller la chemise et bien faire tourner ses méninges pour anticiper et se préoccuper d'un tel sommet, aussi guetté médiatiquement, aussi attendu mondialement.
Je voudrais nous y voir nous, même avec une grande équipe, à gérer un pareil sommet, même à nos jeunes âges, et avec 10 fois plus d'énergie que lui!
Soyons honnêtes, laissons à Dieu sa part, celle de recruter ses rangs comme bon et bien Lui semble.