par Cinci » jeu. 22 juil. 2021, 14:44
Quant à votre affirmation ...
Perlum Pimpum :
L’affirmation conciliaire que tous les hommes ont le devoir de rechercher la vérité de la foi catholique, de l’embrasser et de lui être fidèles devient, au prisme déformant de votre délire obsessionnel schismatique, le droit de contester le catholicisme et de professer l’erreur…
Je me trouverais ici en présence d'une manifestation d'un mélange de terrorisme intellectuel et de paralogisme (technique de l'homme de paille), dirait-on.
Le terrorisme, cela vous branche-t-il ?
Parce que l'affirmation conciliaire n'est que l'affirmation conciliaire, et rien d'autre. Et ce n'est certainement
pas le concile ou les pères conciliaires qui vont défendre l'idée - le principe, ici - que l'on serait fondé en droit de réfuter réellement le catholicisme, Jésus-Christ ainsi que de professer l'erreur. Non. Ce n'est pas ainsi que les choses se présentent. Des Jean-Paul II ou des Benoit XVI n'auraient jamais eu la balourdise de verser dans une grossièreté semblable.
Personne ne dit que l'Église catholique prétendrait fondé un quelconque droit de rejeter Jésus-Christ réellement.
Le point n'est pas là. Le point c'est plutôt que le concile opère un changement de perspective. Si le droit de professer des erreurs (hérésies, etc.) n'est toujours pas reconnu en principe, le fait est
aussi que l'Église veut adopter une toute nouvelle posture (oui, du nouveau pour l'Église) par rapport à ceux qui errent, se trompent, véhiculent de l'hérésie, professent de fausses religions, etc.
L'Église se dirait désormais comme «plus soucieuse» du respect intégral de l'autre, désireuse de dialoguer, d'accompagner sans rien imposer, pour ne pas faire de
forcing sur les personnes, à l'égard de ceux qui prennent le faux pour du vrai. En pratique, comme pour le droit civil dans la société : cela se traduit par le droit qui est accordé aux Juifs, aux protestants, aux musulmans, aux Témoins de Jéhovah, 1) de s'exprimer 2) professer leur culte acatholique sur la place publique 3) avoir pignon sur rue, disposer de la jouissance de leur temple, pour faire fleurir leur fausse religion, eux en vivre et pouvoir organiser leur communauté selon leurs principes (la sharia islamique, tiens !), mais en autant bien sûr que tout se passe bien, que les uns n'en profitent pas pour franchement aller pourrir la vie des autres, les maltraiter, les décapiter, battre les enfants.
Ce changement de disposition, de perspective, de politique, maintenant entériné par Paul VI et les autres les 7 et 8 décembre 1965 : c'est un changement de cap majeur qui annule l'orientation de pensée qui était celle enseignée traditionnellement par les papes antérieurs.
Ce changement n'est nié par personne dans l'Église.
De quoi s'agit-il ?
De ce que Léon XIII aurait dit que «nul n'a le droit de professer l'erreur» et que Jean-Paul II pourrait maintenant proclamer le «droit à tous de faire passer le faux pour le vrai, le vrai pour le faux» ? Non. Le point n'est pas là. Le pape actuel dirait la même chose que Léon XIII sous ce rapport. Évidemment !
Le changement est ici :
Quête de sens et don de sens
par
René Latourelle s.j.
«Face au thème des droits de la personne, on peut schématiser comme suit l'évolution du Magistère de l'Église : le pontificat de Pie XII est encore prudent; ceux de Jean XXIII et de Paul VI sont nettement ouverts, surtout avec Vatican II dans Gaudium et Spes et Dignitatis Humanae. [...] Parmi les droits fondamentaux, essentiels et supérieurs, il faut mentionner : la vie, la dignité et l'égalité de la personne, la liberté de pensée, de conscience, de religion. La base sur laquelle reposera ces droits, c'est la réalité et la reconnaissance de la nature de la personne, comprise dans sa totalité philosophique et théologique, naturelle et surnaturelle. Ces droits, de même que la personne, se situent avant tout État, et au-dessus de tout État. »
- Publié chez Novalis en 1995
« ...doyen de la faculté de théologie de l'Université Grégorienne à Rome pendant douze ans » (quatrième de couverture)
La "novelleté" consiste à placer les droits de la personne
avant l'État, et
au-dessus de l'État.
Il ne sera donc plus question que l'État puisse faire la police religieuse. Non pas, ici, dans le sens que «l'État ne pourrait plus mâter des intégristes déjantés et déposant des charges de dynamites dans le métro», mais dans le sens que l'État ne va pas emprisonner, ni mettre à l'amende ni simplement "sermoner" ou contredire avec autorité un Juif ou un protestant hérétique ( comme de juste) qui irait se fendre de nombreuses publications, pour expliquer au bon peuple à quel point le culte de la Sainte Vierge serait une bêtise, un gros blasphème, un scandale.
Jadis, le caudillo en Espagne aurait passé un coup de fil au directeur de la revue «Virez moi ce type svp ! On ne peut pas laisser des ennemis du Christ continuer ainsi de corrompre le peuple, vous comprenez». Et notre protestant se serait retrouvé au chômage, ses livres bannis des librairies.
Maintenant, le contradicteur sera respecté, invité sur les plateaux télé, promu, les journalistes vont pouvoir annoncer la sortie de ses écrits, les présenter avec chaleur comme ceux d'un auteur intelligent et intéressant, un autre avec qui le pape va pouvoir faire copain, chercher à découvrir le vrai dans la prose de l'autre, etc.
Non, le pape ne va pas déclarer que le culte de Marie serait du pur blasphème et donner raison à l'hérétique. Mais c'est juste que les idées (fausses) de l'autre auront le droit de circuler, d'être reprise à l'école de façon neutre (le blasphème devenant une «autre façon de voir», un point de vue qu'on peut ne pas recevoir pour vrai, sans pour autant remettre en cause la liberté de celui-là, de penser ce qu'il pense, de le dire, sans être embêté ou tracassé par les autorités.
Ce genre d'approche n'aurait jamais été avalisée par Grégoire XVI, Pie IX, Léon XIII, etc. Il n'aurait jamais été question d'aller placer les droits d'un hérétique
au-dessus de l'État,
prioritaires au bien commun de la société chrétienne par exemple (cf. le Bien du royaume de France, etc.)
Est-ce que je suis dans l'affabulation ? Non. Changement, il y a bien eu.
Jean-Paul II :
«La requête moderne d'autonomie n'a pas manqué d'exercer aussi son influence dans le domaine de la théologie morale catholique. Si celle-ci n'a jamais entendu opposer la liberté humaine à la Loi divine , ni remettre en question l'existence du fondement religieux ultime des normes morales, elle a cependant été amenée à repenser entièrement le rôle de la raison et de la foi dans la détermination des normes morales qui se rapportent à des comportements précis «dans le monde». c'est à dire envers soi-même, envers les autres [...] »
- La Splendeur de la vérité, 6 août 1993, numéro 36
Jean-Paul II dit que l'Église, par le biais de sa théologie morale, a été amenée à repenser entièrement le rôle de la raison et de la foi dans la question du rapport à autrui.
Quant à votre affirmation ...
[quote]Perlum Pimpum :
L’affirmation conciliaire que tous les hommes ont le devoir de rechercher la vérité de la foi catholique, de l’embrasser et de lui être fidèles devient, au prisme déformant de votre délire obsessionnel schismatique, le droit de contester le catholicisme et de professer l’erreur…[/quote]
Je me trouverais ici en présence d'une manifestation d'un mélange de terrorisme intellectuel et de paralogisme (technique de l'homme de paille), dirait-on.
Le terrorisme, cela vous branche-t-il ?
Parce que l'affirmation conciliaire n'est que l'affirmation conciliaire, et rien d'autre. Et ce n'est certainement [u]pas[/u] le concile ou les pères conciliaires qui vont défendre l'idée - le principe, ici - que l'on serait fondé en droit de réfuter réellement le catholicisme, Jésus-Christ ainsi que de professer l'erreur. Non. Ce n'est pas ainsi que les choses se présentent. Des Jean-Paul II ou des Benoit XVI n'auraient jamais eu la balourdise de verser dans une grossièreté semblable.
Personne ne dit que l'Église catholique prétendrait fondé un quelconque droit de rejeter Jésus-Christ réellement.
Le point n'est pas là. Le point c'est plutôt que le concile opère un changement de perspective. Si le droit de professer des erreurs (hérésies, etc.) n'est toujours pas reconnu en principe, le fait est [u]aussi[/u] que l'Église veut adopter une toute nouvelle posture (oui, du nouveau pour l'Église) par rapport à ceux qui errent, se trompent, véhiculent de l'hérésie, professent de fausses religions, etc.
L'Église se dirait désormais comme «plus soucieuse» du respect intégral de l'autre, désireuse de dialoguer, d'accompagner sans rien imposer, pour ne pas faire de [i]forcing[/i] sur les personnes, à l'égard de ceux qui prennent le faux pour du vrai. En pratique, comme pour le droit civil dans la société : cela se traduit par le droit qui est accordé aux Juifs, aux protestants, aux musulmans, aux Témoins de Jéhovah, 1) de s'exprimer 2) professer leur culte acatholique sur la place publique 3) avoir pignon sur rue, disposer de la jouissance de leur temple, pour faire fleurir leur fausse religion, eux en vivre et pouvoir organiser leur communauté selon leurs principes (la sharia islamique, tiens !), mais en autant bien sûr que tout se passe bien, que les uns n'en profitent pas pour franchement aller pourrir la vie des autres, les maltraiter, les décapiter, battre les enfants.
Ce changement de disposition, de perspective, de politique, maintenant entériné par Paul VI et les autres les 7 et 8 décembre 1965 : c'est un changement de cap majeur qui annule l'orientation de pensée qui était celle enseignée traditionnellement par les papes antérieurs.
Ce changement n'est nié par personne dans l'Église.
De quoi s'agit-il ?
De ce que Léon XIII aurait dit que «nul n'a le droit de professer l'erreur» et que Jean-Paul II pourrait maintenant proclamer le «droit à tous de faire passer le faux pour le vrai, le vrai pour le faux» ? Non. Le point n'est pas là. Le pape actuel dirait la même chose que Léon XIII sous ce rapport. Évidemment !
Le changement est ici :
[quote][b]Quête de sens et don de sens [/b]
[b]par [/b]
[b]René Latourelle s.j.[/b]
«Face au thème des droits de la personne, on peut schématiser comme suit l'évolution du Magistère de l'Église : le pontificat de Pie XII est encore prudent; ceux de Jean XXIII et de Paul VI sont nettement ouverts, surtout avec Vatican II dans Gaudium et Spes et Dignitatis Humanae. [...] Parmi les droits fondamentaux, essentiels et supérieurs, il faut mentionner : la vie, la dignité et l'égalité de la personne, la liberté de pensée, de conscience, de religion. La base sur laquelle reposera ces droits, c'est la réalité et la reconnaissance de la nature de la personne, comprise dans sa totalité philosophique et théologique, naturelle et surnaturelle. Ces droits, de même que la personne, se situent [i]avant[/i] tout État, et [i]au-dessus[/i] de tout État. »
- Publié chez Novalis en 1995
« ...[i]doyen de la faculté de théologie de l'Université Grégorienne à Rome pendant douze ans[/i] » (quatrième de couverture) [/quote]
La "novelleté" consiste à placer les droits de la personne [u]avant[/u] l'État, et [u]au-dessus[/u] de l'État.
Il ne sera donc plus question que l'État puisse faire la police religieuse. Non pas, ici, dans le sens que «l'État ne pourrait plus mâter des intégristes déjantés et déposant des charges de dynamites dans le métro», mais dans le sens que l'État ne va pas emprisonner, ni mettre à l'amende ni simplement "sermoner" ou contredire avec autorité un Juif ou un protestant hérétique ( comme de juste) qui irait se fendre de nombreuses publications, pour expliquer au bon peuple à quel point le culte de la Sainte Vierge serait une bêtise, un gros blasphème, un scandale.
Jadis, le caudillo en Espagne aurait passé un coup de fil au directeur de la revue «Virez moi ce type svp ! On ne peut pas laisser des ennemis du Christ continuer ainsi de corrompre le peuple, vous comprenez». Et notre protestant se serait retrouvé au chômage, ses livres bannis des librairies.
Maintenant, le contradicteur sera respecté, invité sur les plateaux télé, promu, les journalistes vont pouvoir annoncer la sortie de ses écrits, les présenter avec chaleur comme ceux d'un auteur intelligent et intéressant, un autre avec qui le pape va pouvoir faire copain, chercher à découvrir le vrai dans la prose de l'autre, etc.
Non, le pape ne va pas déclarer que le culte de Marie serait du pur blasphème et donner raison à l'hérétique. Mais c'est juste que les idées (fausses) de l'autre auront le droit de circuler, d'être reprise à l'école de façon neutre (le blasphème devenant une «autre façon de voir», un point de vue qu'on peut ne pas recevoir pour vrai, sans pour autant remettre en cause la liberté de celui-là, de penser ce qu'il pense, de le dire, sans être embêté ou tracassé par les autorités.
Ce genre d'approche n'aurait jamais été avalisée par Grégoire XVI, Pie IX, Léon XIII, etc. Il n'aurait jamais été question d'aller placer les droits d'un hérétique [i]au-dessus[/i] de l'État, [i]prioritaires[/i] au bien commun de la société chrétienne par exemple (cf. le Bien du royaume de France, etc.)
Est-ce que je suis dans l'affabulation ? Non. Changement, il y a bien eu.
[quote][b]Jean-Paul II [/b]:
«La requête moderne d'autonomie n'a pas manqué d'exercer aussi son influence dans le domaine de la théologie morale catholique. Si celle-ci n'a jamais entendu opposer la liberté humaine à la Loi divine , ni remettre en question l'existence du fondement religieux ultime des normes morales, elle a cependant été amenée à repenser entièrement le rôle de la raison et de la foi dans la détermination des normes morales qui se rapportent à des comportements précis «dans le monde». c'est à dire envers soi-même, envers les autres [...] »
- [i]La Splendeur de la vérité[/i], 6 août 1993, numéro 36 [/quote]
Jean-Paul II dit que l'Église, par le biais de sa théologie morale, a été amenée à repenser entièrement le rôle de la raison et de la foi dans la question du rapport à autrui.