Socrate d'Aquin a écrit : ↑mer. 04 déc. 2019, 0:07
Bonjour à tous.
Pour ma part, je trouve que cette nouvelle traduction est, dans l'ensemble, un grand progrès. En disciple de Jacques Maritain, j'accueille avec joie « l'innovation » que constitue l'affirmation de la conssubstantialité du Père et du Fils dans le Credo. Et la nouvelle traduction de l'Orate fratres me semble bien meilleure elle aussi.
On a peu pointé du doigt la question des prières eucharistiques, pourtant globalement mieux traduites à présent. Le Canon romain en particulier, bénéficie d'une véritable amélioration, notamment par la restauration des Per Christum à la fin des différentes parties du canon.
Cela dit, il reste quelques problèmes :
- On n'a pas jugé bon de traduire littéralement le Credo (ainsi il est toujours question de « reconnaître un seul baptême pour le pardon des péchés » et non de « confesser... pour la rémission...).
- La nouvelle traduction de l'Orate fratres n'est qu'optionnelle, sous prétexte que le bon peuple n'est pas capable de réciter plus de quatre mots d'affilé (il serait temps de se souvenir que l'Orate fratres était jadis destiné aux concélébrants, et non au peuple).
- le Calice est toujours qualifié de « coupe ». Certes, au Québec, ce mot a une autre signification, mais rien n'empêchait les Canadiens de s'écarter très légèrement de l'usage commun sur ce point précis.
- On n'a pas changé la traduction de
Ite, missa est.
- Et le plus gros problème : le tutoiement et le vouvoiement. En soi, on peut tutoyer ou vouvoyer Dieu lorsqu'on s'adresse à Lui : la langue française a connu les deux usages, qui sont donc légitimes (je préfère personnellement le vouvoiement, mais
de gustibus non est disputandum). Mais pourquoi vouvoyer le prêtre ? Il n'y a aucun sens à vouvoyer le serviteur si l'on tutoie le Maître. À mon sens, il faudrait tutoyer les deux pendant la Messe (comme le font déjà la plupart des chrétiens orientaux de langue française).
De plus, on a ajouté deux complications dont nous n'avions pas besoin :
- le langage inclusif ;
- le choix d'avoir inclus une quatrième acclamation au lieu de se contenter des trois prévues par l'Ordo missae (qui inclus tout de même tout le Kyriale et les acclamations en latin).
Bref, comme je l'ai dit plus haut, c'est pas mal, mais il y a encore du travail à faire. En tous cas, puisque seul l'Ordo Missae a été traduit, et que le missel reste à venir, nous avons encore un an pour nous faire entendre.
À l'attention de Carhaix : oui, effectivement, des forces ténébreuses sont à l'oeuvre dans l'Eglise. Je serais tenté d'ajouter que l'eau mouille et que les corbeaux ont l'habitude de crier.