par Cinci » dim. 03 mars 2013, 16:39
Rota,
parfois je rêve de violentes vagues qui déferlent sur ma maison et l'envahissent, ce mois de février 2 fois en un mois. et je me réveille assez troublée ? est ce que quelqu'un peut m'aider à comprendre merci
L'élément liquide - l'eau - pourrait représenter ce qui est enfoui, comme une profondeur, comme l'inconscient, comme la mort (mort et renaissance).
Moïse parvient à faire franchir la mer à pied sec au peuple, les Égyptiens sont engloutis par la mer en contrepartie.
Jésus marchait sur les eaux.
«Qui est donc celui-là auquel même le vent et la mer ...»
Il y a le récit de la tempête apaisée
Le baptême consiste à être plongé dans la mort du Christ en vue d'une renaissance. Engloutissement dans l'eau.
L'eau présente un aspect
menaçant et surtout lorsqu'il y a tempête «... de violentes vagues qui déferlent sur ma maison et l'envahissent»; «... je me réveille assez troublée»
... comme Pierre est troublé à la vue des vagues et commence à couler ... angoissant ... une barque dans le récit « ... ma maison » ... une barque est une habitation ... On pourrait penser aussi à l'histoire du déluge universel avec Noé.
Ceux de la génération de Noé subissent le déluge
Les Égyptiens subissent aussi le déluge.
Il faut que le vieil homme meurt.
Tiens, une page de Simone Pacot :
- «... un état de fusion, de confusion, d'emprise, de convoitise, entraîne forcément, chez celui ou celle qui en est victime, des émotions très fortes. La révolte, la colère, la haine, couvent ou explosent selon le cas, contre celui ou celle qui empêche de vivre. ces émotions sont bien souvent enfouies. Celui ou celle qui s'est trouvé encercler par la fusion ou l'emprise, n'ose pas les laisser émerger à la lumière. L'habitude est prise de tout garder pour soi, puisque l'expression des sentiments est quasi interdite. Bien souvent, ils n'affleurent même pas à la conscience. [...]
Une grande souffrance qui ne dit pas son nom se cache souvent derrière la révolte : ainsi en est-il d'un enfant, qui a été injustement méconnu pour ce qu'il est , n'a pas été aimé pour lui-même. Il ne sait pas ce que c'est qu'un véritable amour qui mène à la liberté, qui laisse émerger le désir de l'autre. Il vit sous la menace constante d'être dévoré, écrasé ou rejeté : il pense que l'amour est dangereux. Il s'entoure d'une sorte de barrière défensive, il se protège de l'envahissement, ou il se replie sur lui-même.»
Reviens à la vie, p. 140
par contraste
«... une vie féconde va se déployer dans le don. Et le don ne peut prendre sa source que dans la fécondité qui, telle une eau vive, va se répandre sur toute la terre.»
id., p.209
Une autre histoire :
«... sur toute l'étendue de la terre, les hommes étaient devenus si pervers que Zeus décida de les exterminer. D'envoyer l'orage et la tempête jusqu'aux limites du monde et d'en finir avec l'homme mortel.
Il envoya le déluge. Avec son frère, le dieu de la Mer dont il réclama le concours, il noya toute la surface de la terre [...] seul le pic le plus élevé, le Parnasse, ne fut pas entièrement recouvert et c'est à cet étroit espace que le genre humain doit d'avoir échappé à la destruction. Quand il eut plu pendant 9 jours et 9 nuits, ce qui semblait être un grand coffre de bois s'en vint dérivant vers cet endroit, et dans cet esquif, sains et saufs, se trouvaient deux êtres humains, un homme et une femme, Deucalion et Pyrrha. Il était le fils de Prométhée, et elle, sa nièce, la fille d'Épiméthée et de Pandore. Prométhée, l'être le plus sage de l'univers, avait su protéger sa famille. Sachant que le déluge viendrait, il avait prié son fils de construire un coffre et d'y monter avec sa femme, non sans l'avoir au préalable chargé de provisions.
Zeus par bonheur ne s'en offensa pas, car ils étaient tous les deux de fidèles adorateurs des dieux. Lorsque l'esquif aborda et qu'ils en descendirent, ils ne virent autour d'eux aucun signe de vie, rien qu'une immensité d'eau; et Zeus les prit en pitié. Il ordonna aux eaux de se retirer. Lentement comme une marée baissante, la Mer et les rivières se retirèrent et la terre réapparut. Seules créatures vivantes dans un monde mort, Deucalion et Pyrrha descendirent du Parnasse. Ils trouvèrent un temple couvert de mousse mais pas tout à fait en ruine, et là ils rendirent grâce aux dieux de leur protection et les prièrent de les aider dans cette solitude désolée.
Ils entendirent une voix : «Voilez-vous la face, sortez du temple et jetez derrière vous les os de votre mère.» Cet ordre les frappa d'horreur. «Jamais nous n'oserons faire une chose pareille», dit Pyrrha. Deucalion ne pouvait que lui donner raison, mais après avoir longuement réfléchi au sens peut-être caché des mots, il l'entrevit tout à coup: «La terre est notre mère commune», dit-il à sa femme, «les pierres sont ses os et nous pouvons les jeter derrière nous sans faire le mal». C'est ce qu'ils firent et les pierres en tombant prirent forme d'hommes ou de femmes selon qu'elles étaient jetées par Deucalion ou Pyrrha. Ce fut le peuple de pierre, une race dure et endurante ainsi qu'il fallait s'y attendre et telle qu'il lui fallait bien être pour arracher la terre à la désolation laissée par le déluge.
Edith Hamilton, La mythologie, p.81
Le symbole de l'eau ou de l'agitation des flots qui engloutissent est comme revêtu d'un caractère double ou ambigüe. C'est la destruction ou perte de quelque chose,
a priori comme chose angoissante à juste titre. Puis l'envahissement des eaux annonce en même temps une nouvelle fécondité, entrouvre la place pour du neuf.
On dirait que votre rêve table sur l'exploitation d'un symbole de mort et de renaissance. Je ne sais pas : peut-être une aspiration plus ou moins consciente à quelque chose de neuf et qui exigerait de laisser mourir un aspect quelconque des choses chez vous. Et alors l'inquiétude surgit. La Mer ? c'est comme une force vitale. C'est comme une vie dans les profondeurs.
C'est un peu comme dans l'histoire biblique de Jonas.
Il y a encore la mer, les eaux, la tempête qui se lève ... «les dieux exigeraient bien ...» ... perte, mort ... renoncement à quelque chose (à sa vie actuelle ?;
angoissant) ... mais dans la profondeur de la Mer se trouve aussi une puissance de vie apte à opérer une renaissance ... le grand poisson dans le cas de Jonas, symboliquement parlant. Jonas n'était plus orienté du bon bord, alors la tempête ...
(je ne sais pas si ça vous aiderait un poil)
Rota,
[quote]parfois je rêve de violentes vagues qui déferlent sur ma maison et l'envahissent, ce mois de février 2 fois en un mois. et je me réveille assez troublée ? est ce que quelqu'un peut m'aider à comprendre merci[/quote]
L'élément liquide - l'eau - pourrait représenter ce qui est enfoui, comme une profondeur, comme l'inconscient, comme la mort (mort et renaissance).
Moïse parvient à faire franchir la mer à pied sec au peuple, les Égyptiens sont engloutis par la mer en contrepartie.
Jésus marchait sur les eaux.
«Qui est donc celui-là auquel même le vent et la mer ...»
Il y a le récit de la tempête apaisée
Le baptême consiste à être plongé dans la mort du Christ en vue d'une renaissance. Engloutissement dans l'eau.
L'eau présente un aspect [i]menaçant[/i] et surtout lorsqu'il y a tempête «... de violentes vagues qui déferlent sur ma maison et l'envahissent»; «... je me réveille assez troublée»
... comme Pierre est troublé à la vue des vagues et commence à couler ... angoissant ... une barque dans le récit « ... ma maison » ... une barque est une habitation ... On pourrait penser aussi à l'histoire du déluge universel avec Noé.
Ceux de la génération de Noé subissent le déluge
Les Égyptiens subissent aussi le déluge.
Il faut que le vieil homme meurt.
Tiens, une page de Simone Pacot :
[list][color=#808000]«... un état de fusion, de confusion, d'emprise, de convoitise, entraîne forcément, chez celui ou celle qui en est victime, des émotions très fortes. La révolte, la colère, la haine, couvent ou explosent selon le cas, contre celui ou celle qui empêche de vivre. ces émotions sont bien souvent enfouies. Celui ou celle qui s'est trouvé encercler par la fusion ou l'emprise, n'ose pas les laisser émerger à la lumière. L'habitude est prise de tout garder pour soi, puisque l'expression des sentiments est quasi interdite. Bien souvent, ils n'affleurent même pas à la conscience. [...]
Une grande souffrance qui ne dit pas son nom se cache souvent derrière la révolte : ainsi en est-il d'un enfant, qui a été injustement méconnu pour ce qu'il est , n'a pas été aimé pour lui-même. Il ne sait pas ce que c'est qu'un véritable amour qui mène à la liberté, qui laisse émerger le désir de l'autre. Il vit sous la menace constante d'être dévoré, écrasé ou rejeté : il pense que l'amour est dangereux. Il s'entoure d'une sorte de barrière défensive, [b]il se protège de l'envahissement[/b], ou il se replie sur lui-même.»
[u]Reviens à la vie[/u], p. 140[/list]
[/color]
par contraste
[list][color=#808000]
«... une vie féconde va se déployer dans le don. Et le don ne peut prendre sa source que dans la fécondité qui, [b]telle une eau vive, va se répandre sur toute la terre[/b].»
id., p.209 [/color][/list]
Une autre histoire :
[color=#004080]
«... sur toute l'étendue de la terre, les hommes étaient devenus si pervers que Zeus décida de les exterminer. D'envoyer l'orage et la tempête jusqu'aux limites du monde et d'en finir avec l'homme mortel.
Il envoya le déluge. Avec son frère, le dieu de la Mer dont il réclama le concours, il noya toute la surface de la terre [...] seul le pic le plus élevé, le Parnasse, ne fut pas entièrement recouvert et c'est à cet étroit espace que le genre humain doit d'avoir échappé à la destruction. Quand il eut plu pendant 9 jours et 9 nuits, ce qui semblait être un grand coffre de bois s'en vint dérivant vers cet endroit, et dans cet esquif, sains et saufs, se trouvaient deux êtres humains, un homme et une femme, Deucalion et Pyrrha. Il était le fils de Prométhée, et elle, sa nièce, la fille d'Épiméthée et de Pandore. Prométhée, l'être le plus sage de l'univers, avait su protéger sa famille. Sachant que le déluge viendrait, il avait prié son fils de construire un coffre et d'y monter avec sa femme, non sans l'avoir au préalable chargé de provisions.
Zeus par bonheur ne s'en offensa pas, car ils étaient tous les deux de fidèles adorateurs des dieux. Lorsque l'esquif aborda et qu'ils en descendirent, ils ne virent autour d'eux aucun signe de vie, rien qu'une immensité d'eau; et Zeus les prit en pitié. Il ordonna aux eaux de se retirer. Lentement comme une marée baissante, la Mer et les rivières se retirèrent et la terre réapparut. Seules créatures vivantes dans un monde mort, Deucalion et Pyrrha descendirent du Parnasse. Ils trouvèrent un temple couvert de mousse mais pas tout à fait en ruine, et là ils rendirent grâce aux dieux de leur protection et les prièrent de les aider dans cette solitude désolée.
Ils entendirent une voix : «Voilez-vous la face, sortez du temple et jetez derrière vous les os de votre mère.» Cet ordre les frappa d'horreur. «Jamais nous n'oserons faire une chose pareille», dit Pyrrha. Deucalion ne pouvait que lui donner raison, mais après avoir longuement réfléchi au sens peut-être caché des mots, il l'entrevit tout à coup: «La terre est notre mère commune», dit-il à sa femme, «les pierres sont ses os et nous pouvons les jeter derrière nous sans faire le mal». C'est ce qu'ils firent et les pierres en tombant prirent forme d'hommes ou de femmes selon qu'elles étaient jetées par Deucalion ou Pyrrha. Ce fut le peuple de pierre, une race dure et endurante ainsi qu'il fallait s'y attendre et telle qu'il lui fallait bien être pour arracher la terre à la désolation laissée par le déluge.
Edith Hamilton, [u]La mythologie[/u], p.81 [/color]
Le symbole de l'eau ou de l'agitation des flots qui engloutissent est comme revêtu d'un caractère double ou ambigüe. C'est la destruction ou perte de quelque chose, [i]a priori[/i] comme chose angoissante à juste titre. Puis l'envahissement des eaux annonce en même temps une nouvelle fécondité, entrouvre la place pour du neuf.
On dirait que votre rêve table sur l'exploitation d'un symbole de mort et de renaissance. Je ne sais pas : peut-être une aspiration plus ou moins consciente à quelque chose de neuf et qui exigerait de laisser mourir un aspect quelconque des choses chez vous. Et alors l'inquiétude surgit. La Mer ? c'est comme une force vitale. C'est comme une vie dans les profondeurs.
C'est un peu comme dans l'histoire biblique de Jonas.
Il y a encore la mer, les eaux, la tempête qui se lève ... «les dieux exigeraient bien ...» ... perte, mort ... renoncement à quelque chose (à sa vie actuelle ?; [i]angoissant[/i]) ... mais dans la profondeur de la Mer se trouve aussi une puissance de vie apte à opérer une renaissance ... le grand poisson dans le cas de Jonas, symboliquement parlant. Jonas n'était plus orienté du bon bord, alors la tempête ...
:)
(je ne sais pas si ça vous aiderait un poil)