par menochios » mar. 12 janv. 2021, 23:56
Unicité et Transcendance. Information et code source. Puisque l'on parle ici de théorie de l'information, je pense qu'il est intéressant de dire un mot de Claude Shannon.
C'est lui qui, pour le temps moderne a théorisé l'information. On lui doit - entre autres choses - la notion de bit comme unité minimale d'information. Son travail semble d'une telle simplicité que l'on oublie parfois qu'il a donné naissance aux télécommunications modernes, qu'il permet l'informatique. C'est lui qui définit l'information avant tout par son aspect pratique. Est de l'information ce que l'on veut transmettre et qui s'oppose au bruit. Le bruit, comme les barbares des grecs, c'est tout le reste. A la fois les pertes de qualité dûes à la nature du canal - les parasites, et les émissions concurrentes ( qui sont des informations venant d'autres sources ) les interférences.
Dans cette première définition, l'information nécessite une volonté, une intention, et un canal observé. C'est à dire qu'il n'y a pas d'information en dehors de son échange.
Il est intéressant de le rapprocher d'un autre modèle qui s'en est inspiré, celui de Palo Alto. Pour eux, non plus, pas d'information sans échange. Leurs successeurs en psychologie contemporaine iront plus loin, pas d'individu sans échange. Soigner une psychologie, c'est redresser son discours.
Mais on est là dans le domaine de la psychologie et de l'humain, sous le sceau du péché originel ( et voilà qui est peut être une nouvelle manière d'approcher cette perte de relation avec Dieu )
L'information comme partie d'un échange ? Il serait dommage de s'arrêter là. Car il y a plus dans Shannon que le rapport signal à bruit. Il y a son premier théorème.
Celui là veut qu'il soit impossible d'encoder l'émission d'une source au delà de l'entropie du système émetteur. C'est un théorème important, moins par lui même que par la réflexion qu'il a ouverte : il est à la base de toutes les problématiques de compression avec perte ( mp3, jpg )
Dit autrement, la compression d'un signal ne peut aller en dessous d'un certain point sans perte d'information. C'est ce qui est défini par l'entropie de Shannon - la quantité d'information de la source. On l'appelle ainsi, car de même que l'entropie physique, elle ne peut aller que dans le sens d'une dégradation.
A ce théorème, il y a un corollaire : à tout message transmis correspond une information réelle et une redondance, qui aurait pu être éliminée sans perte, pour peu que l'on utilise l'encodage adapté. Et je ne peux m'empêcher de rapprocher celà de l'unicité de Dieu. Dans cet échange entre Dieu et l'homme, est unique ce qui est le noyau irréductible de la Vérité. Est ce autre chose que le premier critère de Vérité tel que le définissait saint Vincent de Lérin, 1500 ans avant Shannon. : « Il faut veiller avec le plus grand soin à tenir pour vrai ce qui a été cru partout, toujours et par tous », « Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est ».
Pour ce qui est maintenant de la transcendance, on identifie souvent les constituants élémentaires de la matière à des morceaux d'information. Greg Egan en avait fait le coeur de son roman 'Permutation City'. Mais ce n'est qu'une oeuvre de fiction.
Il faut d'abord bien dissocier information et code source. Un code source n'est pas quelque chose qui agirait magiquement pour passer du domaine des idées à celui de la matière. Il n'y a pas de création ex nihilo par la parole, pas plus dans ce domaine que dans d'autres. Un code source est un ensemble d'instruction elementaires qui vont avoir pour objet de parvenir à un résultat. Par résultat, il ne faut pas entendre 'site internet' ou 'individu complet qui parle, qui chante et rend grâces à Dieu', mais un sous ensemble constitué qui assurera une fonction dans un ensemble d'ordre supérieur.
Ainsi, un ensemble d'instructions informatiques un 'code' va être interprété par un programme spécialisé pour donner un programme qui pourra être exécuté par une plateforme dédiée - un serveur d'exécution.
C'est en celà que cette métaphore s'applique à la biologie, un fragment d'ADN va être déplié et parcouru par des corpuscules spécialisés qui vont générer une protéine qui produira un effet au cœur de la cellule ou sera pris en charge par un autre de ses constituants.
Revenons maintenant à notre interrogation sur la transcendance. Dans un langage moderne, on dit que la vie constituée est une propriété émergente de la matière, c'est à dire que rien de le fonctionnement des unités de base ne laisse prévoir ce que sera l'organisation de niveau supérieur. Ce niveau supérieur ne peut se construire que sur la base de ce que permet cet ordre, mais il ne s'y limite pas. En celà c'est une transcendance et non un dépassement de la matière.
Il y a là quelque chose de la transcendance. Non pas rejoindre la loi, mais s'élever à partir d'elle.
Un intervenant précédent citait la Torah. C'est dans la tradition hébraïque que l'on fait de la Loi l'expression même de Dieu. Si il y a la Loi, il n'y a pas besoin de la Croix.
Pour un Chrétien, la loi mosaïque est d'inspiration divine, mais pas d'essence divine. Le Christ est venu homme, c'est à dire soumis à la loi, mais non limité à elle.
Unicité et Transcendance. Information et code source. Puisque l'on parle ici de théorie de l'information, je pense qu'il est intéressant de dire un mot de Claude Shannon.
C'est lui qui, pour le temps moderne a théorisé l'information. On lui doit - entre autres choses - la notion de bit comme unité minimale d'information. Son travail semble d'une telle simplicité que l'on oublie parfois qu'il a donné naissance aux télécommunications modernes, qu'il permet l'informatique. C'est lui qui définit l'information avant tout par son aspect pratique. Est de l'information ce que l'on veut transmettre et qui s'oppose au bruit. Le bruit, comme les barbares des grecs, c'est tout le reste. A la fois les pertes de qualité dûes à la nature du canal - les parasites, et les émissions concurrentes ( qui sont des informations venant d'autres sources ) les interférences.
Dans cette première définition, l'information nécessite une volonté, une intention, et un canal observé. C'est à dire qu'il n'y a pas d'information en dehors de son échange.
Il est intéressant de le rapprocher d'un autre modèle qui s'en est inspiré, celui de Palo Alto. Pour eux, non plus, pas d'information sans échange. Leurs successeurs en psychologie contemporaine iront plus loin, pas d'individu sans échange. Soigner une psychologie, c'est redresser son discours.
Mais on est là dans le domaine de la psychologie et de l'humain, sous le sceau du péché originel ( et voilà qui est peut être une nouvelle manière d'approcher cette perte de relation avec Dieu )
L'information comme partie d'un échange ? Il serait dommage de s'arrêter là. Car il y a plus dans Shannon que le rapport signal à bruit. Il y a son premier théorème.
Celui là veut qu'il soit impossible d'encoder l'émission d'une source au delà de l'entropie du système émetteur. C'est un théorème important, moins par lui même que par la réflexion qu'il a ouverte : il est à la base de toutes les problématiques de compression avec perte ( mp3, jpg )
Dit autrement, la compression d'un signal ne peut aller en dessous d'un certain point sans perte d'information. C'est ce qui est défini par l'entropie de Shannon - la quantité d'information de la source. On l'appelle ainsi, car de même que l'entropie physique, elle ne peut aller que dans le sens d'une dégradation.
A ce théorème, il y a un corollaire : à tout message transmis correspond une information réelle et une redondance, qui aurait pu être éliminée sans perte, pour peu que l'on utilise l'encodage adapté. Et je ne peux m'empêcher de rapprocher celà de l'unicité de Dieu. Dans cet échange entre Dieu et l'homme, est unique ce qui est le noyau irréductible de la Vérité. Est ce autre chose que le premier critère de Vérité tel que le définissait saint Vincent de Lérin, 1500 ans avant Shannon. : « Il faut veiller avec le plus grand soin à tenir pour vrai ce qui a été cru partout, toujours et par tous », « Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est ».
Pour ce qui est maintenant de la transcendance, on identifie souvent les constituants élémentaires de la matière à des morceaux d'information. Greg Egan en avait fait le coeur de son roman 'Permutation City'. Mais ce n'est qu'une oeuvre de fiction.
Il faut d'abord bien dissocier information et code source. Un code source n'est pas quelque chose qui agirait magiquement pour passer du domaine des idées à celui de la matière. Il n'y a pas de création ex nihilo par la parole, pas plus dans ce domaine que dans d'autres. Un code source est un ensemble d'instruction elementaires qui vont avoir pour objet de parvenir à un résultat. Par résultat, il ne faut pas entendre 'site internet' ou 'individu complet qui parle, qui chante et rend grâces à Dieu', mais un sous ensemble constitué qui assurera une fonction dans un ensemble d'ordre supérieur.
Ainsi, un ensemble d'instructions informatiques un 'code' va être interprété par un programme spécialisé pour donner un programme qui pourra être exécuté par une plateforme dédiée - un serveur d'exécution.
C'est en celà que cette métaphore s'applique à la biologie, un fragment d'ADN va être déplié et parcouru par des corpuscules spécialisés qui vont générer une protéine qui produira un effet au cœur de la cellule ou sera pris en charge par un autre de ses constituants.
Revenons maintenant à notre interrogation sur la transcendance. Dans un langage moderne, on dit que la vie constituée est une propriété émergente de la matière, c'est à dire que rien de le fonctionnement des unités de base ne laisse prévoir ce que sera l'organisation de niveau supérieur. Ce niveau supérieur ne peut se construire que sur la base de ce que permet cet ordre, mais il ne s'y limite pas. En celà c'est une transcendance et non un dépassement de la matière.
Il y a là quelque chose de la transcendance. Non pas rejoindre la loi, mais s'élever à partir d'elle.
Un intervenant précédent citait la Torah. C'est dans la tradition hébraïque que l'on fait de la Loi l'expression même de Dieu. Si il y a la Loi, il n'y a pas besoin de la Croix.
Pour un Chrétien, la loi mosaïque est d'inspiration divine, mais pas d'essence divine. Le Christ est venu homme, c'est à dire soumis à la loi, mais non limité à elle.