Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

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Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Relief » ven. 26 janv. 2018, 22:33

Théodore a écrit :
ven. 26 janv. 2018, 18:04
Théodore a écrit ;
Ca n'a rien de nouveau. Tout historien sérieux sait que la disparition des populations indigènes est à 90% liée aux maladies importées d'Europe, ce qui n'a pas aidé le 10% restant. Je doute que cela soit la question préoccupante.
Bonjour Théodore,

Je pense, au contraire, que c'est là un point très important qui montre que le monde anglo-saxon protestant a toujours cherché à minimiser ses crimes et ses politiques ségrégationnistes vis-à-vis des populations autochtones aux USA, Canada, Australie, Afrique du sud et Nouvelle-Zélande, en menant une propagande mensongère contre les colonisateurs espagnols et portugais. Le but étant de faire croire au monde que les catholiques ont été pires qu'eux, ou en tout cas pas meilleurs, alors qu'en réalité les épurations ethniques et politiques d'apartheid ont été une constante dans les colonies anglo-protestantes, mais une exception chez les Espagnols et Brésiliens. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à comparer le degré de métissage des colonies anglo-protestantes et ibériques.

Dans les colonies anglo-protestantes, on était soit de la mauvaise race, soit de la mauvaise religion, soit les deux. N'oublions pas qu'au XIXème siècle l’Église catholique a été persécutée aux USA, et que jusque la seconde guerre mondiale on ne pouvait être candidat à l'élection présidentielle si l'on était catholique.
Au passage, rappelons que le KKK est anti-Noirs, anti-Juifs et anti-Catholiques.

Re: Encore une légende de gauche volée en éclats

par Altior » ven. 26 janv. 2018, 19:20

Théodore a écrit :
ven. 26 janv. 2018, 18:04
Tout historien sérieux sait que la disparition des populations indigènes
Eh bien, Théodore, moi je ne suis pas historien. Et encore moins sérieux... Moi, j'avais appris à l'école que la disparition des populations indigènes a été due aux massacres que les conquistadores ont menés sciemment. J'ai appris que la conversion des rares survivants a été faite par le méchant européen, fusil dans la main droite et croix dans la main gauche. C'est vrai, j'ai subi mes années de formation dans la Roumanie communiste. Maintenant, sans doute on enseigne, dans notre République des droits de l'homme, complètement autre chose: on enseigne les bienfaits de la colonisation dans le monde, l'oeuvre civilisationnelle de l'Église et des États européens, tout comme le caractère de contre-offensive des croisades et la sagesse et minutiosité procédurale du Saint Office.

Re: Encore une légende de gauche volée en éclats

par Théodore » ven. 26 janv. 2018, 18:04

Altior,
Ca n'a rien de nouveau. Tout historien sérieux sait que la disparition des populations indigènes est à 90% liée aux maladies importées d'Europe, ce qui n'a pas aidé le 10% restant. Je doute que cela soit la question préoccupante.

Encore une légende de gauche volée en éclats

par Altior » ven. 26 janv. 2018, 7:54

Tout le monde a entendu la «vérité historique», enseignée depuis les bancs de notre école laïque et républicaine, selon laquelle les méchants espagnols, européens, blancs, hommes et, pire encore, catholiques ont massacré en masse les bons autochtones de l'Amérique d'avant Christophe Colomb. Après les méchants catholiques qui ont envahi les bons musulmans à l'occasion des croisades et après les crimes de l'Inquisition qui avait pris l'habitude de jeter en flammes les plus réputés hommes de sciences, le prétendu massacre des indigènes est une troisième ligne de combat des ennemis du Christ et de l'Église. Eh bien, de longues recherches scientifiques arrivent à la conclusion que le «massacre» a été provoqué par une terrible épidémie de salmonellose.

C'est ici.

Echos dans la presse assujettie ? Une silence assourdissante, comme d'habitude.

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Cinci » dim. 18 déc. 2016, 2:48

Quelques extraits des communications de Gustavus Meyers à propos des indiens des plaines, dans l'Ouest canadien (futur territoire du Manitoba, Saskatchewan) :

(En anglais)
[+] Texte masqué
"... of the misery and degradation of the Indians of Lake Superior when dependent upon the Hudson' Bay Company posts for all of the necessities of life, Allan MacDonell testified that he could give many instances. The Company's system, he declared, was one calculated to destroy the capabilities of the Indians trying to emancipate himself from the boundage of an avaricious community of trading monopolists.

He related a particular instance at Penetanguishene, of how the Hudson's Bay Company agent had forbidden the Indians from gathering cranberries wich were sold at a very remunerative price to a white who had engaged them. The Company threatened that, if they did not stop, their supplies would be cut off during the long winter months."

Source : Report from the Select Committe on the Hudson's Bay Company, British Parliament, 1857, appendix number XVI, p. 445
ou

  • "In the same way, when Indians wished to attach themselves to missions, they have been both threat and used badly. When a new mission has been established, the Company has at once planted a post there. They have been told that they are fools to listen the missionaries, and can only starve and becom lazy under them."

ou

  • "Starvation has, i learn, committed great havoc among your old friends the Nascopies, numbers of whom met their death from want last winter; whole camps of them were found death, without one survivor to tell the tale of their sufferings; others sustained life in a way most revolting, as using as food the dead bodies of their companions. A great number of Indians starved to death last winter, and - say it was - 's fault in not giving them enough ammunition."

ou

  • Sir George Simpson, Governor of the Hudson's Bay Company, who at that time dubbed "King of the fur trade" and "Emperor of the Plains" [...] admitting that there had been some recent cases of cannibalism in the Athabaska country."

Source : idem; cité dans Gustavus Meyers, History of the Canadian Wealth, p.124-126

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Relief » sam. 17 déc. 2016, 22:09

pajaro a écrit :Relief, votre message est très pertinent, J'aurai adoré vous avoir comme professeur d'histoire. :)
Merci Pajaro ! :oops: :)

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Cinci » sam. 17 déc. 2016, 16:13

Ramsay Cook écrivait :
  • "... vers la fin des années 1880, de nombreux Canadiens anglophones affirmaient ouvertement que le Canada était un pays anglais et protestant et se faisaient l'écho de la déclaration de Lord Durham que le pays ne pouvait survivre avec deux cultures distinctes. La plupart se rendaient compte qu'Il n'était pas possible d'assimiler les Québécois, mais ils s'opposaient de toutes leurs forces à l'expansion de la culture française au-delà du Québec. Les revendications de la minorité canadienne-française visant à faire reconnaître ses droits et respecter sa culture en dehors du Québec, ne provoquaient que mépris de la part des extrémistes canadiens-anglais.

    Comme le déclarait en 1886 l'Orange Sentinel, porte-parole de l'ordre des Orangistes, anti-catholique, et d'autres Canadiens anglais de même opinion :"Doit-on dire que les droits et les libertés du peuple anglais, de cette colonie anglaise, sont à la merci d'une race étrangère? Le jour est proche où l'appel aux armes sera entendu de toutes les régions du Canada. Alors, indubitablement, nos soldats, se souvenant des leçons du passé, sauront achever la tâche qu'ils ont commencé dans le Nord-Ouest." La question fondamentale, selon Dalton McCarthy, conservateur éminent, était de décider si le pays serait anglais ou français. Le libéral John Charlton faisait remarquer que la déclaration la plu applaudie fut "celle que je fis en affirmant que l'établissement d'une nation française sur le continent nord-américain était un rêve irréalisable, car la question avait été tranchée sur les plaines d'Abraham". L'Orange Sentinel, McCarthy et Charlton exprimaient certes des opinions extrêmes mais qui parvenaient souvent à étouffer celles des modérés [...]

    Le conflit racial et religieux s'aggrava en 1888 quand Honoré Mercier fit adopter la loi sur la restitution des biens des jésuites.

    En 1773, la société de Jésus avait été abolie par le pape, et ses propriétés canadiennes étaient revenues à la Couronne. Quand les jésuites furent autorisés à revenir au Canada en 1842, ils réclamèrent naturellement soit la restitution de leurs biens, soit des compensations.

    En Ontario, cependant, elle [la loi que Mercier fit adopter par l'Assemblée du Québec] déchaîna les protestations, bien qu'elle n'affectât en rien les habitants de cette province.
    • "Si l'élément protestant et anglais du Québec ne veut pas faire son salut, ce sera à nous de le faire, dans notre propre intérêt. Il est évident que l'abandon du Québec aux ultramontains et aux jésuites sonnera le glas de la nation canadienne."
    A la chambre des communes [Parlement fédéral], les députés protestants et anti-français demandèrent l'annulation de la loi. John A. Macdonald refusa carrément et réprimanda ses partisans.

    [...]

    N'ayant pas réussi à faire désavouer la loi sur les biens des jésuites*, McCarthy annonça son intention de faire croisade pour l'abolition des droits linguistiques du français et celle des écoles catholiques hors Québec.
    • "Le moment est venu, déclara-t-il aux orangistes de Stayner (Ontario), où le vote du peuple tranchera cette grave question, et si cela ne porte pas remède au cours de la présente génération, les baïonnettes le feront au cours de la suivante."
    A l'automne 1889, il fit campagne jusqu'au Manitoba et dans les Territoires du Nord-Ouest où la majorité anglophone l'écouta très volontier et fini par se rallier à son point de vue.

    En 1890, la province du Manitoba abolit le français en tant que langue officielle et supprima les écoles catholiques pourtant garanties par l'Acte du Manitoba de 1870, en leur retirant toute subvention.

    [...]

    En 1892, les tribunaux avaient décidé que le Manitoba n'outrepassait pas ses droits constitutionnels en abolissant les écoles catholiques séparées. L'article 93 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique prévoyait que si une province s'en prenait aux droits scolaires qu'une minorité possédait au moment de l'union de 1867, cette dernière pouvait faire appel au gouvernement fédéral pour remédier à la situation. Quand il fut décidé que la loi voté par le Manitoba était conforme à la Constitution canadienne, la minorité, forte de l'appui total de l'Église catholique et de la population du Québec, demanda donc au gouvernement fédéral d'intervenir. En janvier 1895, la Commission judiciaire du Conseil privé à Londres déclara que le gouvernement fédéral avait en effet le droit d'agir.

    Enfin, en février 1896, le gouvernement fédéral décida de faire voter une loi "remédiatrice" pour obliger le Manitoba à rétablir les écoles catholiques séparées. Mais le mandat de cinq ans du Parlement venant à expiration au printemps, l'opposition vit là l'occasion idéale de faire de l'obstruction.

    Pendant des semaines, la discussion du projet de loi se poursuivit [...] et les libéraux et conservateurs qui s'opposaient à la mesure remédiatrice examinèrent en détail chacune des 120 clauses. Les députés dormaient dans les salles du comité, à leur bureau et dans les couloirs, pendant que jour et nuit, les débats continuaient. Les obstructionnistes les plus bruyants se divertissaient eux-mêmes en attendant d'avoir la parole [...] Nicolas Flood Davin, poète excentrique de Régina égaya les députés en exécutant une danse pied-noir qu'il termina en sautant sur une longue table du fumoir et en s'y trémoussant au milieu, renversant bouteilles, gobelets et assiettes, à chaque pas.

    Après un bon mois de discussion, le gouvernement retira le projet de loi.

    Source : Ramsay Cook, Canada : a Modern Study, 1981, p.134 (Une étude moderne, traduction de Claude Romney)

En somme, les pionniers français du Manitoba (les Québécois d'origine, les Métis; les catholiques) avaient le droit pour eux, des garanties constitutionnelles enchâssées dans des actes du Parlement, des juges anglais à Londres pouvaient trancher en leur faveur, mais ils furent spoliés de leurs droits quand même. Parce que le gouvernement fédéral à Ottawa n'avait tout simplement pas la volonté de s'élever contre la majorité de l'opinion publique au Canada anglais.
  • * Mason Wade (p.464) : "... devant la déclaration de C.C. Colby, le plus vieux député anglais du Québec, qu'il n'y eut jamais une minorité, dans aucun pays, traitée avec plus de générosité que la minorité protestante de la Province de Québec" [...] l'assaut orangiste de McCarthy échoua."
McCarthy n'a pas été capable de faire rappeler la loi dédommageant les jésuites au Québec. Mais la croisade anti-catholique fut un succès dans le reste du pays.

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Kerniou » sam. 17 déc. 2016, 12:43

Ce n'est pas par hasard que les américains ne reconnaissent pas la notion de crime contre l'humanité !

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Cinci » sam. 17 déc. 2016, 5:16

Pour les détails sur la façon dont les indiens de l'Ouest furent éliminés via des famines artificielles, c'est dans l'ouvrage de Gustavus Meyers - autre historien américain - qui raconte l'origine des grandes fortunes au Canada. Il en parle dans un chapitre dédié à l'histoire de la Compagnie de la Baie d'Hudson.

(En anglais) https://archive.org/details/historycanadian00myergoog

Meyers faisait partie un peu de la vague des "muckrakers", ces journalistes d'enquête qui furent excellents pour déterrer de gros scandales aux États-Unis, au début du XXe siècle


https://fr.wikipedia.org/wiki/Muckraker

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Cinci » sam. 17 déc. 2016, 4:53

En gros, ce que l'historien américain Mason Wade raconte c'est que l'Ontario et le pouvoir à Ottawa auront décidé de tout mettre en oeuvre afin d'empêcher que le pays des Métis de l'Ouest devienne une deuxième province de Québec. On profitera ici du fait d'une rivalité existante entre Américains et Britanniques pour voir les secrets des frères ennemis être divulgués sur la place publique.

;)

  • "Georges Brown, rédacteur en chef du Toronto Globe, francophobe et anti-catholique, appela l'attention des Canadiens anglais sur l'Ouest et prêcha l'annexion de la colonie de la Rivière Rouge au Canada (à Ottawa). Il fut aidé par William McDougall qui partageait son opinion et dont le North American fut bientôt absorbé par le Globe. Les deux hommes voulaient faire de l'Ouest une extension du Haut Canada anglais afin de dominer le Canada français.

    [...]

    Le rêve que faisait Cartier d'un autre Québec dans l'Ouest s'évanouit pour toujours sous le déluge d'immigrants de toutes nationalités dans cette région."

    Mason Wade, p. 433

    Note : Le peuple métis fut le résultat humain de la tendance des Français à se faire naturels du pays quand le commerce et l'exploration les menèrent jusqu'aux Grands Lacs et au-delà où "ny curez... ny pères, ny gouverneurs n'existaient" comme le relate le marquis de Denonville. Malgré l'opposition de l'Église et de l'État et des indiens eux-mêmes dans le cas de certaines tribus, le nombre des unions mixtes continua de croître [...] Les Métis fournissaient la plus grande partie du personnel nécessaire au trafic des fourrures dans l'Ouest.


L'édition originale de ce gros bouquin que je possède date de 1955. Vendu avec une couverture en papier de couleur parchemin. A l'intérieur de la jacquette du livre, une note imprimée : "La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à une subvention du Conseil des Arts du Canada. Celui-ci, toutefois, n'assume aucune responsabilité quant au contenu de cet ouvrage et aux opinions qui y sont exprimées."

On comprend pour le Conseil des Arts, après tout ce que raconte Mason Wade sur Ottawa.

De ce que l'historien dit au sujet de lui-même dans la préface :
  • "... nous sympatisons avec les deux parties, car nous descendons d'Écossais et d'Anglais, notre religion est celle du Canada français et nous sommes né en Nouvelle Angleterre dont l'histoire possède de nombreuses similitudes avec le Québec et qui, au cours du siècle dernier s'est presque autant francisée que le Québec s'est anglicisé. Nous croyons que le devoir de l'historien catholique est défini par cette pensée de Léon XIII : La première loi de l'histoire est de ne pas mentir et la seconde de ne pas craindre de dire toute la vérité. En écrivant ce livre, nous avons été obligé d'exprimer quelques dures vérités : nous l'avons fait sans malice, uniquement par souci d'exactitude."

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par pajaro » jeu. 15 déc. 2016, 19:54

Relief a écrit :
Pathos a écrit :Je recommande chaudement la lecture de ce livre (encore mieux en VO) ; la responsabilité américaine est patente.
Ces peuples ont été trompés par l'homme blanc, chassés de leur terres et réduit à un quasi esclavage.
https://www.amazon.fr/Enterre-mon-c%C5% ... ndeed+knee
Une précision importante, Pathos ;) : ces peuples ont été trompés par l'homme blanc protestant anglo-saxon.
C'est lui qui a persécuté l'église catholique au 19ème siècle aux USA.
Le Klu Klux Klan, c'est une haine envers les catholiques, juifs et noirs.

Cet homme protestant anglo-saxon a aussi volé les terres des mexicains en leur faisant la guerre, puis en discriminant ceux qui sont restés dans les territoires devenus "américains". Les Irlandais se mariaient à des Mexicains mais l'Anglo-saxon préférait cultiver l'entre-soi pour continuer sa domination.
Il empêchait qu'un catholique devienne président des USA (il a fallu attendre 1960 pour cela et cela a fini par un assassinat).

Ces élites protestantes anglo-saxonnes sont des prédateurs et des ségrégationnistes par essence.
Rien n'a changé depuis les Indiens d'Amérique : Irakiens, Afghans, Libyens, Syriens, Yéménites, ont tous en commun le fait d'avoir reçu gratuitement des milliers de tonnes de bombes américaines sur leur tête, tout comme le napalm pour les Vietnamiens.
Dans les années 2000, 500.000 enfants irakiens sont morts faute de médicaments en raison de l'embargo américain.

Obama a fait totalement allégeance à ces élites protestantes anglo-saxonnes , laissant les Afro-américains à leur pauvre sort et les Africains à leur misère mais continuant à distribuer les bombes avec son ami Hillary Clinton et à exercer des pressions et corruptions considérables sur les politiciens sud-américains afin de légaliser l'avortement.
Quand on ne peut pas éliminer les gêneurs par les bombes, alors on cherche à les faire avorter.

Trump a déjà mis un holà à tout cela en retirant son soutien aux Saoudiens dans leur guerre au Yémen et en nommant un ministre anti-avortement.
Hillary Clinton n'avait de cesse de menacer de guerre les autres pays (Russie, Chine, Iran, etc),. Heureusement pour la paix dans le monde, Trump n'est pas dans cette ligne belliqueuse. Mais les élites WASP aux politiques mortifères ne vont pas lui faciliter la vie.
....mais je digresse, tout cela fait déjà l'objet d'un autre fil ;)
Relief, votre message est très pertinent, J'aurai adoré vous avoir comme professeur d'histoire. :)

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Cinci » dim. 11 déc. 2016, 22:42

Relief :
Une précision importante, Pathos ;) : ces peuples ont été trompés par l'homme blanc protestant anglo-saxon.
Un historien américain fameux du nom de Mason Wade, parlera aussi du développement des choses dans l'ouest canadien et en rapport avec les indiens et les Métis français. Il évoquait la chose dans son grand ouvrage intitulé Les Canadiens français. De 1760 à nos jours.

  • La colonie de la Rivière Rouge dépendait du Québec pour son organisation religieuse depuis 1818. Avec les années, les Français qui avaient tendance à mener une vie de chasseurs semi-nomades, vinrent à égaler en nombre les colons écossais et anglais qui inclinaient davantage vers l'agriculture. C'est ce mélange ethnique qui fit appeler cette colonie "un petit Québec". Cependant les Métis tant français qu'anglais augmentèrent en nombre beaucoup plus rapidement que les Blancs de sang pur et ils prirent conscience de leur nationalité propre, le sang indien agissant comme un lien qui effaçait les anciennes distinctions entre Français et Anglais.

    Les Métis français s'étaient affermis dans une tradition d'inimitié envers la Compagnie de la Baie d'Hudson, et ils avaient hérités de leurs ancêtres indiens la conviction que l'Ouest était leur patrie et que ses ressources naturelles leur appartenaient, en dépit des réglements sévères de la Compagnie. Ensuite, les Métis français et anglais avaient évolués peu à peu dans le sens de l'unité.

    Ils se donnèrent le nom de "Nouvelle Nation". Accoutumés à choisir leurs propres chefs, à la manière indienne, à agir ensemble avec discipline, pour les besoins de la chasse au bison. Les Métis devinrent de plus en plus rétifs sous les réglementations de la Compagnie de la Baie d'hudson en Assiniboia et, en 1849, leur impatience se mua presqu'en insurrection.

    [...]

    Aux termes de la loi du Temporary Government of Rupert's Land, votée en 1869 sans que la population de la Rivière Rouge fut consultée, le Canada allait jouir de tous les pouvoirs fédéraux et provinciaux sur les Territoires, puisque l'organisation gouvernementale prévoyait qu'un gouverneur et un Conseil, tout deux nommés et sans qu'il soit nécessaire d'être résidents. [...] C'était politiquement un pas en arrière, car l'ancien Conseil de l'Assiniboia admettait une représentation locale sur une base de quasi-égalité entre Français et Anglais depuis 1855, et l'agitation populaire reprit contre l'établissement d'un tel contrôle absentéiste.

    William McDougall, déjà rendu impopulaire dans la colonie de la Rivière Rouge par son expansionnisme brutal, fut nommé lieutenant-gouverneur et expédié vers la Rivière Rouge [...] Les Anglais étaient mécontents de n'avoir pas été consultés au sujet du transfert et les Français s'Inquiétaient de la nomination de l'impérialiste francophobe McDougall au poste de gouverneur.

    [...]

    Louis Riel fut sommé de comparaître devant le Conseil de l'Assiniboia le 25 octobre. Il y prit la défense des Métis, affirmant qu'ils agissaient dans l'intérêt de la colonie tout entière. Il protesta contre tout gouvernement qui viendrait du Canada sans que les Métis soient consultés en la matière. Au fond de cette opposition des Métis, il y avait leur crainte d'être refoulés hors de leur propre pays par l'immigration massive de l'Ontario que McDougall avait prêchée dans le Globe le 2 novembre 1869.

    [...]

    Après la création de la nouvelle province du Manitoba, la colonie de la Rivière Rouge passa par un périoide de rapide transition. La division entre les anciens colons d'avant l'insurrection fut remplacée par une division ethnique et religieuse [...] Bien que le nombre de colons Blancs ne dépassa pas le nombre de Métis pendant quelque temps après 1870, l'Influence française en politique disparut par suite d'un remaniement arbitraire des circonscriptions en 1874. Ce remaniement annula les efforts que firent Georges Étienne Cartier et Mgr Taché pour que l'élément français pût continuer d'être maître de l'équilibre des pouvoirs [...] La mort de Cartier en 1873 fit disparaître d'Ottawa le dernier puissant défenseur des intérêts français dans l'Ouest.

    p. 444

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Pathos » dim. 11 déc. 2016, 14:45

Je recommande chaudement la lecture de ce livre (encore mieux en VO) ; la responsabilité américaine est patente.
Ces peuples ont été trompés par l'homme blanc, chassés de leur terres et réduit à un quasi esclavage.

https://www.amazon.fr/Enterre-mon-c%C5% ... ndeed+knee

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Cinci » dim. 11 déc. 2016, 8:19

Évidemment, la mécanique civilisationnelle du progrès et qui poussait, en bonne partie, à écraser la condition d'existence des tribus indiennes, ne résidait pas spécialement non plus dans une affaire de race. Indépendamment des Américains, "nos" Britanniques savaient parfaitement rendre la vie très difficile aux Irlandais, à titre d'exemple. Au XIXe siècle, les Anglais ont su s'organiser pour faite chuter la population catholique d'Irlande de 8 à 3 millions de sujets en quelques années seulement. Un véritable génocide! Dans le Dominion of Canada post-1867, nos anglos du cru auront su se montrer, eux aussi, pas très gentils avec les indiens des plaines, sans trop de différence comportementale marquée d'avec leurs cousins saxons plus au sud et qui prenaient aussi de l'expansion vers l'Ouest.

L'histoire de la destruction et de l'extermination de la société des métis et des indiens francophones, dans les provinces canadiennes du Manitoba ou de la Saskatchewan, est une histoire beaucoup moins connue.

Pour un bref aperçu :

http://sinistrejohna.ca/

Et d'autres auteurs en auront parlé, comme Gustavus Meyer au début du XXe siècle, qui mentionne les procédés de capitalisme sauvage que pratiquait, de son côté, la Compagnie de la Baie d'Hudson, avant même la création de la confédération canadienne de 1867.

Avant la création du Manitoba, toutes les terres du nord-ouest canadien avaient été concédées en un monopole, à une seule grande compagnie d'exploitation qui faisait office de gouvernement embryonnaire sur place (édictant la loi, fixant les paramètres des échanges, opérant sa propre police, etc.) La démocratie? Connais pas.

Conquête du Nouveau-Monde : génocide ou épidémies?

par Cinci » dim. 11 déc. 2016, 7:33

J'aimerais revenir sur ce petit mot :

Natthi :
Quant à l'Amérique du Nord, la disparition des populations amérindiennes a commencé bien avant la déclaration d'indépendance des USA en 1776. Les colons européens (anglais et français pour l'essentiel) en sont en grande partie responsables... alors avant d'incriminer les américains [...]
C'est vrai que les populations natives du Nouveau monde auront commencé de subir un important déclin démographique, longtemps avant la déclaration d'indépendance des treize colonies de la côte est américaine (New-York, Boston, etc.)

Néanmoins, Kerniou n'avait pas tort de suggérer l'idée d'une importante participation des officiels américains, historiquement parlant, en terme de responsabilités très certainement, dans le fait que les indigènes auront pu être dépossédés, spoliés, chassés de leurs terres, réduit à la famine, éliminés.

C'est assez évident!

Les indiens d'Amérique se trouvaient "en trop" par rapport au type de société moderne que les anglo-américains mettaient en place depuis la côté de l'Atlantique.

Les indiens gênaient, occupant le terrain convoité, ne pouvaient pas s'insérer dans le mode de vie sédentaire et moderne. Sans compter que ces derniers - les indiens d'Amérique, en réalité - auront toujours symbolisé l'ennemi à redouter, les alliés des Français contre les braves pionniers anglo-saxons. Ce fut au moins vrai durant l'ère coloniale soit une époque qui a duré quand même un bon moment, assez pour imprégné suffisamment l'imaginaire des colons américains, comme celle des révolutionnaires de 1776 et leurs descendants. D'ailleurs, un des éléments déclencheurs de la révolution américaine fut cette question de la place à accorder aux indiens par rapport aux colons américains.

Dans la foulée de la conquête du Canada par les Britanniques, la proclamation royale de 1774 surgira comme une provocation insupportable pour les Américains.

La couronne britannique faisait alors mine de se substituer aux Français du Canada, cherchant à s'approprier littéralement l'ancien réseau d'alliance des tribus indiennes, pour favoriser celles-ci contre les intérêts des Américains, utilisant les indiens pour verrouiller leur propre développement vers l'Ouest. Durant la guerre d'indépendance des treize colonies (1776-1783), les indiens vont servir d'alliés aux Britanniques, contre les Américains.

C'est toujours le même schéma du point de vue des Américains : les indiens sont des gêneurs et une menace dans la marge. Rien de bien fameux pour les rendre populaire dans l'opinion des citadins évolués. Aussi, la politique constante des États-Unis sera-t-elle de repousser les indiens plus loin, toujours plus loin, de les isoler, les neutraliser.

Enfin, il faut avoir lu directement des journaux américains du XIXe siècle pour réaliser à quel point les indiens avaient fort mauvaise presse encore au temps du général Custer. Le terme "mauvais" est un euphémisme. Les indiens étaient littéralement diabolisés. Le réalisateur de "Il danse avec les loups" n'étaient pas encore né!

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