Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Fée Violine » jeu. 10 févr. 2022, 19:34

À votre service ! :cyrano:

(les dominicains ne sont pas des agriculteurs ! Ils ont même la réputation de manquer de sens pratique...)

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Thurar » jeu. 10 févr. 2022, 17:54

*Bénédictins, oui, merci pour la correction.

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Thurar » jeu. 10 févr. 2022, 11:04

Bonjour,
Kerygme a écrit :
mer. 23 juin 2021, 10:21
Ce qui fait dire à qui veut le faire entendre, ou ceux qui s'intéressent à l'économie sociale, que pour que ce système ne soit pas une utopie ou se généralise, il faudrait une catastrophe mondiale (économique ? guerre ? ) pour ne plus dépendre des lois dictées par les marchés et actionnaires du monde .
Ou alors il faudrait un pouvoir fort qui imposerait sa loi, qui reprendrait sa souveraineté monétaire. Autrefois, sous l'ancien régime, seul le roi avait le droit de battre monnaie. Les faux monnayeurs étaient très durement punis. (sous le règne du bon saint Louis, ils étaient ébouillantés. Un supplice qui me semble cruel et excessif, mais qui était quand même très dissuasif)
Il faudrait des dirigeants soucieux du bien commun, et qui ne seraient pas soumis à la loi du Marché et aux banques. Aujourd'hui, ce sont ces dernières qui ont le pouvoir. Nos dirigeants ne sont que les obligés des grandes puissances d'argent et des banques privées, vous l'admettez vous-même.
Cela reste une philosophie économique, de la part d'auteurs qui ne sont pas économistes et cherchaient à l'origine une voie dans le socialisme avant de découvrir la doctrine sociale de l'Eglise. C'est en cela qu'elle fut qualifiée de 3ème voie : entre le grand capitalisme et le socialisme étatique.
Nul besoin d'être "économiste" pour faire de l'économie. Ce terme n'existait même pas il y a un siècle et l'économie n'était même pas considérée comme une science sous l'ancien régime. Quand une mère de famille va faire les courses, elle fait de l'économie, et à mon avis elle s'y connaît bien mieux que les économistes officiels qu'on voit sur les plateaux télé (c'est mon avis).

La doctrine sociale de l'Eglise me semble intéressante, mais je ne connais pas assez bien le sujet. Je m'intéresse aussi beaucoup aux théories marxistes, bien que je ne sois pas communiste. Les concepts de Marx - notamment l'extorsion de la plus-value, ou la valeur-travail - me semblent quand même incontournables. Je trouve dommage de se priver d'un tel outil sous prétexte que certains s'en sont servi pour faire des horreurs au siècle dernier. (Staline, etc. ) Grâce à Karl Marx, on sait que c'est la quantité de travail humain contenue dans un bien qui détermine sa valeur. (en réalité l'Eglise le savait déjà ou du moins l'avait déjà pressenti. En particulier les bénédictins, je crois, dont la devise est Ora et labora : prie et travaille. Comme l'explique le professeur catholique E. Michel Jones, si l'Allemagne est encore une très grande puissance industrielle aujourd'hui, c'est parce qu'elle a été évangélisée par les bénédictins au moyen âge. L'Eglise catholique avait compris que c'était le travail qui créait la richesse, à une époque où il était méprisé et réservé aux esclaves).

On pourrait fixer un étalon-travail pour la monnaie, par exemple. Cela a déjà été proposé par des socialistes français comme Francis Delaisi au XXème siècle, et a déjà donné d'excellents résultats dans certain pays.

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Kerygme » mer. 23 juin 2021, 10:21

Je connaissais plutôt sous l'appellation de distributisme.

Michel Houellebecq s'en inspire d'ailleurs dans un de ses livres, dont j'ai oublié le titre. Un candidat issu de l'immigration gagne les élections présidentielles contre Marine Lepen et promeut ce modèle économique; tout se contentant de mesures partielles.

Cela reste une philosophie économique, de la part d'auteurs qui ne sont pas économistes et cherchaient à l'origine une voie dans le socialisme avant de découvrir la doctrine sociale de l'Eglise. C'est en cela qu'elle fut qualifiée de 3ème voie : entre le grand capitalisme et le socialisme étatique.

Cela ne veut pas dire que ce n'est pas viable pour autant et on peut voir en France quelques timides résultats intéressants : comme des entreprises reprises par les salariés qui ont donc la propriété de leur outil de production. Et qui du coup sont à la fois employés-associés et employeurs et se redistribuent les dividendes. Bon, avant cela ils ne mégotent pas sur les heures de travail, ce qui me fait imaginer avec amusement que le syndicalisme n'y ait pas forcément le bienvenu et que le distributisme/distributionnisme est peut être la solution pour mettre fin à l'entretien d'une lutte des classes.

Il y a de jolis succès comme au Canada au siècle dernier dans le domaine de la pêche en Nouvelle Ecosse, ou dans les années 1930 aux USA avec le mouvement ouvrier catholique (Catholic Worker Movement).
L'exemple le plus emblématique semblant être celui du groupe espagnol Mondragon, créé par un jeune prêtre, et devenu la plus grande coopérative du monde et propriétaire de quelques entreprises Françaises. Laquelle dispose de ses entreprises, de sa propre sécu/mutuelle et banque mutualiste avec un statut de travailleurs-associés.
Mais suite au redressement judiciaire de l'une des coopératives historiques quelques années après le crise de 2008, ce modèle d’économie sociale et solidaire semble traverser une autre crise : la compétitivité aurait pris le pas sur la solidarité, on parle même de précarité des travailleurs non associés (~ 25%) qui semblent être la variable ajustable..

Ce qui fait dire à qui veut le faire entendre, ou ceux qui s'intéressent à l'économie sociale, que pour que ce système ne soit pas une utopie ou se généralise, il faudrait une catastrophe mondiale (économique ? guerre ? ) pour ne plus dépendre des lois dictées par les marchés et actionnaires du monde .

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Altior » mar. 22 juin 2021, 9:45

gerardh a écrit :
lun. 21 juin 2021, 22:46
Pouvez-vous nous en dire davantage sur le distributionnisme ?
Pour faire court, il s'agit d'une vision essentiellement anti-corporatiste : de réduire le régime salarial et de faire que les gens soient propriétaires des moyens de productions. Par exemple, les architectes avoir leur bureau d'architecture, les forgerons leur propre forges et ainsi de suite.

Rien à voir avec le communisme, qui est essentiellement un corporatisme d'État. Au contraire, le distributionnisme prévoit la subsidiarité et la réduction de l'État à ses fonctions régaliennes, où il doit cependant rester fort.

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par gerardh » lun. 21 juin 2021, 22:46

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Bonsoir Altior,

Pouvez-vous nous en dire davantage sur le distributionnisme ?

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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Altior » lun. 21 juin 2021, 20:29

Bonjour, Gérardh,
gerardh a écrit :
lun. 21 juin 2021, 16:38
S'agissant du patrimoine religieux, seriez-vous en faveur de religions d'Etats : catholique en France comme sous Louis XIV ? islam dans d'autres pays, comme cela est couramment pratiqué ? Hindouïsme en Inde comme actuellement ? Athéisme en Corée du Nord ?
Le principe Cuius regio, ejus religio a été une formule de compromis dans le Saint Empire, presque déchiré par des disputes de cette nature. Je notterais seulement que la dispute était « quel pays soit catholique et quel pays soit protestant ». Pas un seul moment le fait que l'État doive se baser sur la morale chrétienne (à l'époque, commune pour catholiques et protestants) n'a pas été remis en question.

Maintenant, pour essayer de répondre à votre question antérieure:
S'agissant de la question : Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme ?
Quelle forme de régime préconiseriez vous ?
Je crois que la doctrine sociale de l'Église, fondée sur l'encyclique Rerum Novarum et rappellée par Quadragesimo anno et mise à jour par Centessimus anuus offre une source trop rarement utilisée par les architectes des États. Spécialement dans sa variante appelée « distributionnisme », envisagée par l'inégalable Chesterton et son ami Belloc.

Et non, il ne s'agit pas d'une «troisième voie» comme malheureusement décrit wikipédia, mais de ce qu'on pourrait nommer « capitalisme à visage humain ». Même si l'Église n'est pas infaillible en matière sociale et politique, je pense que la chose vaille un coup d'essai. D'ailleurs, on a essayé par ci, par là. Lorsque les choses se sont mal terminées (plus particulièrement en Amérique du Sud), cela n'a pas été de la faute de l'essai, mais à cause des ennemis de toujours du Christ et de l'humanité.

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par gerardh » lun. 21 juin 2021, 16:38

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Hello Cinci,

Que des milliers de spécialistes ne puissent pas s'entendre entre eux, c'est quand même troublant, vous ne trouvez pas ? Alors, convient-il de demander à Dieu quelle est sa volonté, comme le firent beaucoup de rois de Juda dans l'AT ?

S'agissant du patrimoine religieux, seriez-vous en faveur de religions d'Etats : catholique en France comme sous Louis XIV ? islam dans d'autres pays, comme cela est couramment pratiqué ? Hindouïsme en Inde comme actuellement ? Athéisme en Corée du Nord ?

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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Cinci » sam. 19 juin 2021, 16:24

Bonjour,

Il serait assez difficile de répondre d'emblée à votre question, gérardh. Pour la raison qu'il existe déjà des milliers de commentateurs sans doute qualifiés et qui ne s'entendraient pas entre eux savoir ce qui pourrait être le mieux. Ce serait difficile de répondre, si l'exercice serait de devoir fournir clé en main la recette miracle. Je ne crois pas que les choses adviennent ainsi dans le domaine politique. En général, il s'agit toujours de compromis avec l'expression d'un certain rapport de force.

Mais ce qui me paraît certain, en attendant, c'est qu'une tension vers le mieux ne pourrait pas se dispenser de réintégrer la dimension collective, étant de l'ordre du bien de la nation, avec une nation défini tant par son patrimoine humain que religieux. Je considère que le facteur collectivité nationale (la volonté populaire, la majorité du peuple) devrait et peut servir de contrepoids au concept dissolvant des intérêts et des droits individuels. Idem avec la notion de religion d'État (ou nationale), qui représente en réalité un contrefeu très utile et nécessaire pour déjouer les mauvais desseins de tous les idéologues totalitaires potentiels, possibles et imaginables. La religion permet aux peuples de survivre (Juifs de l'Ancien Testament, le Polonais d'époque moderne envers tous ses voisins attachés à les perdre, les Grecs avec leur indépendance arrachée aux Turcs, etc.)

Un meilleur système devrait permettre idéalement à ces deux éléments de mieux respirer (nation, foi) sans pour autant oblitérer la liberté d'entreprendre.

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par gerardh » ven. 18 juin 2021, 10:35

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Bonjour,

S'agissant de la question : Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme ?

Quelle forme de régime préconiseriez vous ?

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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Cinci » mer. 16 juin 2021, 16:40

(suite)

La deuxième partie ...

«Beaucoup se plaignent du pouvoir des juges à faire abroger des lois votées au sein même des parlements de démocratie libérale. Il s'agirait du viol de la volonté populaire, selon certains. Mais, mes chers amis, la volonté populaire n'existe pas sous le régime libéral. Il ne s'agit pour celui-ci que d'une entrave aux droits individuels et à la concurrence des libertés particulières. La volonté populaire découle du droit commun, qui est pour le libéralisme un archaïsme contraignant et préjudiciable, un fascisme.

Nous avons été encore une fois dupés par les démagogues du libéralisme qui nous ont vanté la démocratie libérale comme le pouvoir de la majorité quant en réalité il s'agit du pouvoir de l'agglomération des intérêts privés subordonné au droit libéral. C'est pourquoi aucun parti politique en démocratie libérale ne pourrait accomplir une quelconque volonté populaire sans d'abord révolutionner complètement la justice libérale elle-même et du coup abattre un des piliers fondamentaux des régimes libéraux.

Un autre signe d'infection libérale chez les nationalistes est celui du sentiment d'injustice de traitement dans les médias, dans les tribunaux et en emplois. Nous réclamons le droit à être traité également selon le droit individuel. Le nationalisme se réclame plutôt du droit commun et du bien commun. cela n'a pas de sens de s'indigner de la violation de droits que nous ne reconnaissons pas. Certes, on peut et doit se servir des propres armes du libéralisme et exposer ses incohérences pour le dénoncer. Il ne faudrait pas oublier que ces régimes se défendent et que nous sommes des obstacles à leur Babylone marchande. Il faut donc changer notre approche et notre vision embourgeoisée des exactions qui sont commises contre les nationalistes. Il ne s'agit pas de violation de droits fondamentaux, mais d'attaques en bonne et due forme contre des opposants politiques avec lesquels toutes les armes sont permises.

Ainsi, ce n'est pas une violation de droits fondamentaux qui serait scandaleuse dans la gestion de la pandémie de coronavirus. Ce que nous devrions critiquer constater est avant tout l'inefficacité voire l'échec de l'État au sein de la démocratie libérale et du droit libéral à harmoniser une société capable de protéger sa population contre un virus relativement peu mortel. Défaite qui pousse ce régime à appliquer des mesures coercitives qui vont à l'encontre de sa philosophie politique pour pouvoir minimiser les conséquences de ses contradictions. Conséquences qui eurent des répercussions positives pour l'enrichissement de la superclasse mondiale contre le marchand local.

Dans un autre registre, il s'agit toujours d'une contamination au bacille du libéralisme que de se plaindre du deux poids deux mesures avec l'extrême gauche. Soyons clairs, il ne s'agit pas de ne pas dénoncer et de ne pas riposter à ses attaques. Il s'agit seulement de comprendre qu'ayant épousé le programme du libéralisme politique et travaillant à l'avènement de l'homme nouveau intégré au marché par la déconstruction sociale, l'extrême gauche est devenue le bras armé du libéralisme. Il ne peut donc y avoir de comparatif de traitement entre la gauche radicale et le nationalisme identitaire. D'ailleurs, une certaine gauche encore populaire, adepte du sens commun ou de ce que Georges Orwell appelait la "commun decency", subit les mêmes exactions. Nous ne devons surtout pas, à l'image des gauchismes ou encore de certains partis de droite, vendre notre âme sur l'hôtel du libéralisme !

La révolution postmoderniste commence à dévorer ses propres enfants. Nous ne devons surtout pas pleurer le sort d'enseignants victimes de cet appétit révolutionnaire. N'oublions pas que les enseignants universitaires qui se font lyncher pour, par exemple, avoir utilisé le mot «nègre» ou tout simplement d'y avoir exposé de pauvres flocons de neige, cautionnaient toutes les thèses délirantes déconstructionnistes. Alors, madame Verushka Lieutenant-Duval qui fut suspendue pour l'utilisation du mot «nègre», n'est pas plus à plaindre qu'un professeur Attaran qui crache sur notre peuple. Elle est aussi pitoyable, sinon plus, car victime de son propre monstre idéologique. Nous ce que nous avons à faire est d'écouter les bons conseils de Bernard Lugan et siroter avec amusement un porto devant ce doux spectacle d'anthropophagie gauchiste.

Aussi, nous devons nous méfier des réactions épidermiques des nationalistes civiques lorsqu'ils sont offensés par les propos haineux de ces universitaires délurés envers notre peuple. En appelant à la francophobie pour dénoncer ces propos, les civiques endossent de facto la rhétorique victimaire et implicitement reconnaissent le narratif de leurs adversaires. En fait, toutes attaques haineuses, méprisantes et violentes à l'endroit des Canadiens français ne datent pas d'hier et avaient toujours eu l'avantage de susciter une réactivité identitaire. Seulement, depuis le dernier référendum de 1995 ces attaques avaient grandement diminuées laissant les moins éveillés des nôtres dans une banale béatitude. Nous devons en tant que nationalistes, séparatistes réels et lucides louanger ce retour à la normale. Un petit rappel à notre peuple que nous sommes encore après 250 ans considérés de trop en Amérique pour les héritiers du libéralisme anglo-saxon et leurs valets.

Il y a sans doute d'autres exemples de contamination au libéralisme affectant le camp national. Je ne prétends pas en avoir fait un examen complet et encore moins d'en être complètement dénué moi-même. Nous vivons après tout dans cette société totale gouvernée par la seule loi du divin marché. Pour nous guérir de cette encéphalopathie libérale, nous devons revenir à l'essentiel. Pour ce faire, il est impératif de bien comprendre le système libéral dans lequel nous vivons. Les critiques sont abondantes et le milieu nationaliste regorge de volumes permettant de comprendre cette pathologie.»

Alexandre Peugeot (du groupe Atalante)

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Cinci » mer. 16 juin 2021, 15:30

En deux parties, une petite réflexion intéressante de la part d'un militant nationaliste du Québec et agissant comme correspondant du groupe Atalante.

Première partie ...


Encéphalopathie libérale ...

«C'est un fait, nous vivons à l'époque de l'ultra-libéralisme et nous ne pouvons rien y changer pour le moment. Les forces de l'idéologie libérale sont telles que les tentacules immondes touchent à tout et étreignent tous les aspects de la vie. C'est pourquoi nous pouvons affirmer qu'il s'agit d'un totalitarisme. La preuve en est que même la gauche, son opposé extrême en principe, s'est libéralisée et épouse désormais les mêmes revendications que le libéralisme politique. Le constat est amusant ou terriblement pathétique. Coca-cola, Nike, Apple, antifascistes, gauchistes, ONG, lobbys et milliardaires avancent, à quelques nuances près, les mêmes politiques.

De droite comme de gauche, le libéralisme avance vers son objectif ultime. Un monde libéré de toutes entraves morales, de toutes valeurs, gouverné selon le droit individuel et le droit à la liberté de commerce (le marché). Que le chemin prît par le libéralisme soit économique ou bien social, celui-ci conduit vers ce même but. Le fameux principe du laissez-faire d'Adam Smith est la règle qui s'applique partout. Ainsi, des politiques économiques libérales lancées par des conservateurs finiront par détruire le niveau de vie moyen. D'autres part, des politiques libérales sociales finiront par détruire les repères sociaux et la culture de la transgression perpétuelle servira autant à la libéralisation de l'économie.

Par exemple, la philosophie libérale voit les nations comme des territoires de passages sans importance ou les hommes seraient invités à passer s'un pays à un autre au gré de leurs intérêts individuels. Le patronat y trouve son compte en main d'oeuvre, en nouveaux consommateurs, en délocalisations, en import et export. Le gauchisme y trouve son compte en destruction des identités et en création de sociétés multiculturelles idéalisées. Autre exemple, la décriminalisation de la prostitution offre de nouveaux horizons de marchés et justifie la marchandisation du corps humain comme s'il s'agissait d'une simple offre de service. Le gauchisme y voir une libération de la femme, bien qu'il soit plutôt question de la libéralisation du corps de la femme, ayant désormais le choix de vendre ou non son corps. Bref, les deux côtés de la médaille plaideront que l'illégalité de la prostitution ne découle que de jugements de valeur moraux donc injustifiables, car entraves au marché et aux droits individuels.

Mais là n'est pas le sujet qui nous concerne. Que la gauche se soit libéralisée en passant du socialisme des origines à l'internationalisme marxiste, pour rejoindre le libéralisme à la chute de l'Union soviétique, tout en renouant avec ses origines philosophiques une fois son modèle déchu, nous n'y pouvons pas grand chose.

Par contre, que les nationalistes de tous courants idéologiques, exception de ce que nous pourrions appeler les nationalistes libéraux, bel oxymore, soient teintés de réflexes libéraux est un problème plus grave.

Ces scories bourgeoises se reflètent généralement dans des comportements réactionnaires ou l'émotion plus que la raison se scandalise de l'injustice commise contre notre camp idéologique. Ces réactions proviennent d'une première acceptation du paradigme libéral. Celui en quoi l'État libéral serait neutre et qu'il n'arbitrerait simplement que l'application des droits individuels et commerciaux entre les individus. L'État libéral est tout sauf neutre, il veut créer un homme nouveau apatride consommateur indifférencié libéré de toutes entraves morales et adapté aux exigences du marché.

Bien qu'il s'en défende, il possède une morale propre, morale qui doit advenir puisqu'érigée comme vérité. C'est le fameux sens de l'histoire progressiste, donc qui doit être imposé aux résistances identitaires. Les nationalistes, patriotes, les populations enracinées et authentiques ne sont que des obstacles qu'il faut éliminer pour l'avènement de l'idéal libéral.

Cette réaction émotive des nationalistes se manifeste plus particulièrement dans le cas de la censure. La censure est de tout régime et de toute époque. La nôtre ne fait pas exception et déchirer nos chemises en réclamant le droit divin de la liberté d'expression ne saurait émouvoir le régime libéral. L'un des piliers de sa philosophie est de ne pas nuire à autrui. Or, toute critique, tous jugements de valeur, toutes opinions sont susceptibles de produire des nuisances à autrui. Il y a donc naturellement une aseptisation du discours public à la faveur de la tyrannie du politiquement correct.

Malheureusement, nous fument contaminés par cette philosophie libérale qui proclame à tout vent le droit à la liberté d'expression. Comme dans tout régime politique ce supposé droit s'arrête là ou la critique réelle des fondements philosophiques du régime en place commence. Un régime politique cherche avant tout à se conserver s'il veut atteindre son idéal. C'est là que le droit libéral rentre en ligne de compte pour toujours plus baliser les interdits afin de maintenir artificiellement en vie le mirage de la bonne entente sociale du libéralisme. Pour citer Jean-Claude Michéa, le libéralisme ordonne; rivalisez dans la consommation (le marché) ! Communiez dans la bonne conscience (le droit) ! Tout le reste n'est qu'obstruction à l'homme libéral à venir ...

Des bourgeois nous ont proposé une marchandise, en l'occurence les médias sociaux. Marchandise à laquelle nous nous sommes rendus dépendants pour nous exprimer et maintenant nous nous plaignons d'y être censurés. Cela ne fait pas beaucoup de sens. Ce n'est pas en tant que propriétaires, ou devrions-nous dire actionnaires, de ces plateformes qu'ils appliqueraient un supposé droit de gérance pour censurer, ce qui serait un consentement au libéralisme économique. Mais, d'abord et avant tout parce que nous sommes leurs ennemis idéologiques. D'ailleurs, ce qu'il y a de lâcheté dans ce muselage est l'expression ainsi faite d'une volonté de puissance, qui n'en serait pas une, contre une dissidence faible et pauvre. Fort avec les faibles, faible avec les forts. Témoignage d'un régime qui n'a pas amplement confiance à la réalisation de son projet de société sans avoir recours à la contrainte qu'il dénonce lui-même dans sa doctrine philosophique.»

(voir la suite)

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Cinci » lun. 19 août 2019, 23:51

Bonjour,

Prodigal, vous écriviez :
Prodigal :

On peut définir le libéralisme comme une version mûre et adulte du "chacun pour soi".

Je repense à cette discussion sur le libéralisme. Elle a pu donner lieu à des commentaires intéressants. Mais il reste que je ne suis pas satisfait par la définition réductrice à laquelle il vous semblerait correct de s'en tenir.

Parce que faire tenir tout le libéralisme ou presque dans la seule idée de l'égoïsme individuel, selon moi, me semble être une vue qui limiterait sérieusement la capacité que nous aurions, de bien comprendre ensuite pourquoi le libéralisme, comme système de pensée, a pu historiquement se trouver à la fine pointe d'une sorte de dynamique révolutionnaire dans le monde. On comprendrait mal, par exemple, pourquoi le libéralisme peut toujours exercer autant de charme sur de nombreux peuples. On comprend mal si l'on veut faire abstraction d'une "foi dans le progrès". Pour moi, cette "foi au progrès" est l'un des piliers constitutifs du libéralisme. John Gray appelait ça le méliorisme. C'est la foi dans le progrès.

Je ne concevrais pas le libéralisme et son pouvoir de séduction corrosif pour d'anciennes sociétés si on lui retranche cette déclaration de guerre en principe contre les privilèges d'une caste, d'un ordre ou d'une race.

Historiquement, le libéralisme a fait son entrée dans le monde sous la forme d'un combat à finir qu'un monde nouveau en croissance devait livrer contre l'ancien, je pense, pour se substituer à lui et le surpasser. Et cela au profit bien sûr de nombreux individus qui devront y trouver au final davantage leur compte que sous l'ancien ordre des choses. C'est la bourgeoisie qui a été le fer de lance du libéralisme, les marchands, les entrepreneurs d'opérations commerciales ambitieuses. Les libéraux en avaient dès le départ contre l'idée de privilèges dû à la naissance (noblesse). Ils auront voulu substituer la notion du fait d'être "bien né" à celle du mérite. Un mérite découlant de ce que l'individu aura dû faire fructifier ses talents au profit de l'ensemble et non pas d'une seule classe, groupe ou communauté étroite.

Le charme du libéralisme provient donc justement de ce qu'il ne s'abouche pas idéologiquement à la seule idée grossière et mercantile du profit. Il avance plutôt des promesses de libération. Émancipation de la bigoterie, de la superstition, de la féodalité, des inégalités injustes, de l'esclavagisme, du racisme (antisémitisme, etc.),

J'ajoute : il ne se limite pas à faire la promotion de valeurs individuelles égoïstes. Il table bien, idéologiquement parlant, sur une notion de bien commun. Et c'est même en cela qu'il peut se poser comme en rival de la religion. Le libéralisme se prétend supérieur aux religions, bien meilleur pour produire même ce que les religions n'auront pu qu'aider fort chétivement à produire. Ex : l'émancipation du statut de la femme et son égalité devant la loi.

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Hantouane » dim. 18 août 2019, 13:18

Le Christ nous dit qu'il faut faire oeuvre de charité. Le libéralisme est censé donner sa chance à tous, mais cela reste la loi du plus fort. C'est compter sur l'homme et sa bienveillance, mais force est de constater que les plus riches ne font pas oeuvre de charité suffisante pour les plus pauvres. Le libéralisme se pose sur le paradigme que l'homme est bon, ce qui semble faux. Le socialisme est plus égalitaire à mon sens, il institue une forme de charité en organisant plus d'égalité.

Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme

par Carhaix » lun. 08 oct. 2018, 22:44

Là où je rejoins Prodigal, c'est que le libéralisme prône avant tout la liberté de l'individu, et son droit, à établir sa propre règle de vie, si elle n'affecte pas objectivement le bien commun ou le droit du voisin. Et en cela, l'homme nouveau dont le libéralisme souhaite l'avènement est bel et bien un homme sans Dieu. Car du point de vue chrétien, l'homme n'est pas réellement libre. Sa liberté n'est qu'illusoire si elle ne vient pas de Dieu, si elle n'est pas fondée sur le Christ. C'est le Christ qui rend l'homme libre. Mais si l'homme prétend s'affranchir de Dieu, il tombe en réalité sous le joug de sa propre tyrannie : les passions l'entraîneront loin de son réel bonheur. Et le Diable ne se privera pas de l'égarer davantage. Et pour couronner le tout, le libéralisme prétend que tant qu'on ne nuit pas à son voisin, on a toute licence d'agir à sa guise. Mais c'est une illusion, là encore, du point de vue chrétien, car en réalité les péchés sont reliés entre eux, et s'entraînent mutuellement, et même collectivement. On peut donc ne faire aucun mal objectivement et directement à son voisin, mais lui en faire sur le plan spirituel. De même que les prières élèvent le monde de façon invisible, les péchés le font sombrer vers l'abîme.

Et donc, je pense qu'effectivement le libéralisme et le christianisme, sur le seul plan théologique et de la définition de l'homme, ce qui inclut le plan philosophique, sont opposés.

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