par SergeA » sam. 27 juil. 2019, 18:46
Bonsoir lemoni,
merci pour votre réponse.
En premier lieu, j'aimerais définir ce qu'est pour moi une addiction. Vous nous donnez quelques éléments sur la place que tient cette addiction dans votre vie, et j'utilise donc ici le terme "addiction" dans le sens le plus large, et même au delà de sa définition usuelle. En effet, si une définition de l'addiction peut être énoncée comme ceci :
"
L'addiction, ou dépendance , ou assuétude, est une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire.",
j'irais plus loin, la définition ci-dessus (
https://fr.wikipedia.org/wiki/Addiction) étant à mon sens trop limitée.
Il n'est pas nécessaire que le consommateur soit conscient de son état addictif et donc fasse des efforts pour s'en soustraire pour que son comportement soit addictif, cela semble assez évident. Par exemple, il est assez peu fréquent que quelqu'un qui passe la plus grosse partie de son temps devant la télé, ressente à l'intérieur de lui, un appel à faire autre chose, donc à changer. De plus, posons lui la question, le coté "addictif" de son comportement semblera lui échapper totalement : "j'arrête quand je veux". Donc oublions "
en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire.". Dans le sens large, tout comportement qui tend à combler un manque, quel qu'il soit, est une addiction.
Il est donc important de reconnaître au plus profond de soi ce qui motive nos actions.
Les addictions sont bien entendu plus ou moins graves, avec des impacts plus ou moins importants. Hormis l'aspect santé physique, un des impacts les plus importants à mes yeux est l'endormissement que provoque cette addiction, endormissement dans l'idée que le temps passé à l'assouvir est un temps perdu pour la reprise de contact avec son intériorité, et aussi le masquage de la problématique qui est la cause de l'addiction. Il peut aussi être intéressant de comprendre ce qui nous pousse à accepter de partager une addiction avec les autres. Il est bien sur assez anodin de prendre un verre avec des amis, et de la même manière partager un joint avec ces mêmes amis. Tant que cela reste, comme pour vous apparemment, quelques chose qui ne devient pas rituel, et du coup probablement addictif (mais encore et encore il faut reconnaitre ce qui motive ce rituel, car une action ritualisée n'est pas obligatoirement une addiction bien que ce soit assez probable).
Pour revenir au sujet et en réponse à votre dernier post :
- je trouve bien plus intéressant de comprendre les tenants et les aboutissant des addictions, plutôt que de rester au niveau de "faut-il légaliser ou non". Loin de vouloir rentrer dans ce fil, dans une sorte de dialogue, ma curiosité voudrait vous entrainer sur un autre terrain qui à mes yeux est bien plus intéressant qu'une discussion qui se bornerait à "décider" si le cannabis doit ou non être légalisé.
Tout d'abord parce que ce problème de légaliser ou non n'en est pas un, en tout cas pour nous, parce qu'il ne changerait rien à notre situation. Plusieurs témoignages ici même ont affirmé la transparence de leur usage du cannabis aux yeux de la société. Bien entendu, il ne s'agit pas de faire le fanfaron devant une cohorte de CRS ou de gendarmes avec son splif aux lèvres et un sourire en coin. Quant au problème de la qualité des produits qui serait peut-être améliorée en cas de légalisation (??) cela reste à prouver. Je peux vous affirmer que celui qui aime une bonne weed la trouve sans problème et au bon prix, et mieux encore, la produit lui même dans son placard dans des conditions optimales.
Comprenez bien que les lois ne sont pas faites pour les gens, en tout cas plus aujourd'hui ; elles sont faites pour que la société continue de prospérer en assurant la prospérité des élites, point barre. Si c'est bon pour la société et ses dirigeants de légaliser, cela se fera très rapidement. Dans le cas contraire, vous devrez patienter, quel que soit votre avis sur la question. Du coup, ce questionnement n'a pas vraiment d’intérêt. Wait and see comme on dit.
Enfin, je me demande si mes questions sur la motivation de nos comportements addictifs ne nous entraineraient pas vers du hors sujet ? Je n'en suis pas sur. N'est-il pas plus intéressant de mieux se connaître, de ne plus se laisser entraîner vers des chemins de traverse parce qu'aveugle de notre condition ?
Pour finir, quelle importance si certains intervenants vous donnent des réponses en décalage avec votre réalité ? Chacun vit, en quelque sorte, dans son propre paradigme et il n'est pas aisé de se situer dans une zone neutre lors de discussions dont les sujets peuvent générer de l'émotionnel. Il en est de même pour moi, il en est de même pour vous. Du coup, ne vous sentez pas catalogué. En vérité, et c'est une prise de conscience, chacun ne fait jamais que de parler de soi. Les filtres que nous appliquons en permanence sur les messages que nous recevons, colorent systématiquement notre compréhension et racontent donc notre vie. C'est pour cela qu'il est souvent difficile de se comprendre, même si chacun fait du mieux qu'il peut.
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Bonsoir lemoni,
merci pour votre réponse.
En premier lieu, j'aimerais définir ce qu'est pour moi une addiction. Vous nous donnez quelques éléments sur la place que tient cette addiction dans votre vie, et j'utilise donc ici le terme "addiction" dans le sens le plus large, et même au delà de sa définition usuelle. En effet, si une définition de l'addiction peut être énoncée comme ceci :
"[i]L'addiction, ou dépendance , ou assuétude, est une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire.[/i]",
j'irais plus loin, la définition ci-dessus (https://fr.wikipedia.org/wiki/Addiction) étant à mon sens trop limitée.
Il n'est pas nécessaire que le consommateur soit conscient de son état addictif et donc fasse des efforts pour s'en soustraire pour que son comportement soit addictif, cela semble assez évident. Par exemple, il est assez peu fréquent que quelqu'un qui passe la plus grosse partie de son temps devant la télé, ressente à l'intérieur de lui, un appel à faire autre chose, donc à changer. De plus, posons lui la question, le coté "addictif" de son comportement semblera lui échapper totalement : "j'arrête quand je veux". Donc oublions "[i]en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s'y soustraire.[/i]". Dans le sens large, tout comportement qui tend à combler un manque, quel qu'il soit, est une addiction.
Il est donc important de reconnaître au plus profond de soi ce qui motive nos actions.
Les addictions sont bien entendu plus ou moins graves, avec des impacts plus ou moins importants. Hormis l'aspect santé physique, un des impacts les plus importants à mes yeux est l'endormissement que provoque cette addiction, endormissement dans l'idée que le temps passé à l'assouvir est un temps perdu pour la reprise de contact avec son intériorité, et aussi le masquage de la problématique qui est la cause de l'addiction. Il peut aussi être intéressant de comprendre ce qui nous pousse à accepter de partager une addiction avec les autres. Il est bien sur assez anodin de prendre un verre avec des amis, et de la même manière partager un joint avec ces mêmes amis. Tant que cela reste, comme pour vous apparemment, quelques chose qui ne devient pas rituel, et du coup probablement addictif (mais encore et encore il faut reconnaitre ce qui motive ce rituel, car une action ritualisée n'est pas obligatoirement une addiction bien que ce soit assez probable).
Pour revenir au sujet et en réponse à votre dernier post :
- je trouve bien plus intéressant de comprendre les tenants et les aboutissant des addictions, plutôt que de rester au niveau de "faut-il légaliser ou non". Loin de vouloir rentrer dans ce fil, dans une sorte de dialogue, ma curiosité voudrait vous entrainer sur un autre terrain qui à mes yeux est bien plus intéressant qu'une discussion qui se bornerait à "décider" si le cannabis doit ou non être légalisé.
Tout d'abord parce que ce problème de légaliser ou non n'en est pas un, en tout cas pour nous, parce qu'il ne changerait rien à notre situation. Plusieurs témoignages ici même ont affirmé la transparence de leur usage du cannabis aux yeux de la société. Bien entendu, il ne s'agit pas de faire le fanfaron devant une cohorte de CRS ou de gendarmes avec son splif aux lèvres et un sourire en coin. Quant au problème de la qualité des produits qui serait peut-être améliorée en cas de légalisation (??) cela reste à prouver. Je peux vous affirmer que celui qui aime une bonne weed la trouve sans problème et au bon prix, et mieux encore, la produit lui même dans son placard dans des conditions optimales.
Comprenez bien que les lois ne sont pas faites pour les gens, en tout cas plus aujourd'hui ; elles sont faites pour que la société continue de prospérer en assurant la prospérité des élites, point barre. Si c'est bon pour la société et ses dirigeants de légaliser, cela se fera très rapidement. Dans le cas contraire, vous devrez patienter, quel que soit votre avis sur la question. Du coup, ce questionnement n'a pas vraiment d’intérêt. Wait and see comme on dit.
Enfin, je me demande si mes questions sur la motivation de nos comportements addictifs ne nous entraineraient pas vers du hors sujet ? Je n'en suis pas sur. N'est-il pas plus intéressant de mieux se connaître, de ne plus se laisser entraîner vers des chemins de traverse parce qu'aveugle de notre condition ?
Pour finir, quelle importance si certains intervenants vous donnent des réponses en décalage avec votre réalité ? Chacun vit, en quelque sorte, dans son propre paradigme et il n'est pas aisé de se situer dans une zone neutre lors de discussions dont les sujets peuvent générer de l'émotionnel. Il en est de même pour moi, il en est de même pour vous. Du coup, ne vous sentez pas catalogué. En vérité, et c'est une prise de conscience, chacun ne fait jamais que de parler de soi. Les filtres que nous appliquons en permanence sur les messages que nous recevons, colorent systématiquement notre compréhension et racontent donc notre vie. C'est pour cela qu'il est souvent difficile de se comprendre, même si chacun fait du mieux qu'il peut.
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