par Cinci » mer. 17 févr. 2021, 17:42
Et tombent les têtes ...
Auparavant, on faisait un exemple de ceux qu'on lynchait publiquement, le but étant alors pleinement pédagogique. En abattant un insensible coupable de délit d'opinion. on enseignait les vertus de la rectitude au troupeau qui y voyait une motivation de ne pas l'ouvrir et de ne pas trop réfléchir.
Mais depuis Floyd, la machine s'est emballée, on a laissé tombé toute tentative de faire des exemples : la guillotine s'est mue en abattoir ... Les têtes roulent, sans qu'on les reconnaisse et sans qu'on ait le temps de connaître les opinions délictueuses qui ont amené cette mort sociale.
Une des exécutions les plus emblématiques fut celle de Stockwell Day [ancien chef du parti conservateur au Canada] qui compara l'expérience des Noirs à l'intimidation dont il avait été victime dans sa jeunesse, parce qu'il portait des lunettes. L'ancien leader de la droite canadienne fut immédiatement lynché. On ne peut comparer ses souffrances à celles quotidiennes des Noirs. Plutôt que de se tenir debout, ce qu'on aurait espéré d'un homme qui incarne la droite de conviction, il se fit aussitôt hara kiri, annonçant sa démission de l'émission de télé à laquelle il contribuait ainsi que de ses postes au sein de différents conseils d'administration, avant d'affirmer qu'il se consacrerait à la lutte contre le racisme.
Ce suicide spontané n'est pas sans évoquer celui de Ben Mulroney qui démissionna de son poste à l'émission e-talk à CTV pour laisser place aux minorités. Mulroney n'est coupable de rien, même au sens ou l'entend la nouvelle morale. Mais sa femme Jessica avait eu une prise de bec avec une femme noire, assez aisée doit-on ajouter et aucunement défavorisée, sur les réseaux sociaux, ce qui est désormais considéré comme raciste et sexiste. Elle avait demandé à son amie noire d'utiliser un ton plus gentil dans ses diatribes, ce que cette dernière avait perçue comme une menace et une tentative de censure, ce qui avait immédiatement mené à la fin de la carrière médiatique de Jessica. Par la bande, Ben, qui coanimait avec une femme noire, se trouvait coupable d'être marié à une raciste.
Et puis, le monde médiatique s'est emballé lorsque l'animateur Richard Latendresse a hésité alors qu'il parlait d'une nouvelle histoire concernant un Noir tué lors d'une arrestation ayant mal tournée. Le pauvre homme, anti-Trump bien comme il faut, s'était enfargé en disant "un individu", il avait stoppé à "un in ..." prononçant la liaison comme il se doit. Mais, pour certains auditeurs en quête de scandale, cette hésitation ne signifie-t-il pas qu'il avait voulu dire "un négre" avant de se raviser ? C'est ce que des milliers de pétitionnaires outrés firent valoir. La loi de la foule était au-dessus de la raison. S'il avait été au Canada anglais, il aurait fini à la potence, mais ici au Québec, son cursus antiraciste et son démenti lui permirent de vivre avec un sursis, en espérant pour lui et sa famille qu'il n'ose plus jamais une hésitation mal venue en onde.
Wendy Mesley, animatrice de The Weekly à la CBC, a vu son émission suspendue pour avoir cité le mot "nègre" lors d'une séance d'enregistrement. Mesley, ayant un curiculum vitae sans anicroche au niveau de la nouvelle morale, reviendra probablement après un passage au purgatoire. Mais le message est clair. D'ailleurs, le professeur de l'UCLA aux États-Unis, W. Ajax Peris, l'a appris à ses dépens, suspendu et sous enquête "après avoir fait prononcer le mot nègre" dans son cours sur l'histoire du racisme. Le terme venait d'une lettre de Martin Luther King lue à haute voix, et W. A. Peris est connu pour ses positions libérales, mais rien n'y a fait : des étudiants ont fait état de situations de "stress" et de "colère", et demandent actuellement son éviction. Rien de moins. Lire Martin Luther King d'accord, mais pas tout ce qu'il écrit.
Cette même université compte un autre professeur sous enquête : Gordon Klein, spécialisé en comptabilité. Celui-ci n'a rien dit de compromettant, n'a pas fait lire Martin Luther King et n'a pas osé s'enfarger dans la prononciation d'un mot ... non, il a simplement refusé de revoir les notes des Noirs à la hausse. Certains étudiants lui avaient demandé de bonifier les notes des étudiants noirs à cause de tout ce qui se passe. Le malheureux a refusé, expliquant qu'il ne connaissait pas la race de ses étudiants. Mal lui en pris, le système antiraciste ne peut accepter un tel raccourci simpliste. Suspendu, il peut désormais réfléchir à comment prendre la race en compte pour éviter d'être raciste.
Rien ne peut enrayer le phénomène.
Mais, en plus, s'ajoute l'armée des sans grades, les simples fantassins sacrifiés ça et là.
Il y a eu cette commerçante américaine filmée en train de se plaindre de son voisin qui taguait Black Lives Matter sur son mur. Son commerce est désormais au bord de la faillite et son mari, employé dans une institution financière, fut limogé. Puis, il y a eu cette Amy Cooper, citoyenne devenue ennemie publique numéro un pour avoir appelé la police lors d'une altercation avec un Noir (notez qu'on ne dit plus "afro-américain"). Elle aussi fut virée de son emploi malgré ses excuses larmoyantes. Puis le soudeur Jack Hepple à l'origine de la banderole "White Lives Matter" fut lui aussi licencié tout comme sa conjointe esthéticienne. Le message est clair : on ne s'oppose pas à la morale arc-en-ciel. On s'y soumet avec le sourire, de plein gré ou non.
Personne n'est épargné, et surtout pas les morts !
Selon Yahoo News, d'une objectivité légendaire, il reste de nombreux "monuments toxiques" à éradiquer.
La preuve en est peut-être le vandalisme qu'à subi Matthias Baldwin (sa statue) devant l'hôtel de ville de Philadelphie. Étonnant, car celui-ci s'est très tôt opposé à l'esclavage et aux mauvais traitements infligés aux personnes en fonction de la race.
En 1835, Baldwin donna de l'argent pour créer une école pour les enfants afro-américains à Philadelphie et continua pendant des années à payer les salaires des enseignants. Baldwin était un fervent partisan de l'abolition de l'esclavage aux États-Unis, une position utilisée contre lui et son entreprise par des concurrents désireux de vendre des locomotives aux chemins de fer basés dans le Sud esclavagiste. Mais il est Blanc. Il est mâle. C'est le mal.
Cette mode semble actuellement confinée à l'espace anglo-saxon. Ce sont les Britanniques, les Américains et les Canadiens anglais qui s'émerveillent devant l'autoflagellation et la censure à tout vent et une réécriture constante du passé. CBC, CTV, The Gazette aimeraient importer le mouvement au Québec et nous faire goûter aux joies de l'ethnomasochisme.
[b]Et tombent les têtes ...
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Auparavant, on faisait un exemple de ceux qu'on lynchait publiquement, le but étant alors pleinement pédagogique. En abattant un insensible coupable de délit d'opinion. on enseignait les vertus de la rectitude au troupeau qui y voyait une motivation de ne pas l'ouvrir et de ne pas trop réfléchir.
Mais depuis Floyd, la machine s'est emballée, on a laissé tombé toute tentative de faire des exemples : la guillotine s'est mue en abattoir ... Les têtes roulent, sans qu'on les reconnaisse et sans qu'on ait le temps de connaître les opinions délictueuses qui ont amené cette mort sociale.
Une des exécutions les plus emblématiques fut celle de Stockwell Day [ancien chef du parti conservateur au Canada] qui compara l'expérience des Noirs à l'intimidation dont il avait été victime dans sa jeunesse, parce qu'il portait des lunettes. L'ancien leader de la droite canadienne fut immédiatement lynché. On ne peut comparer ses souffrances à celles quotidiennes des Noirs. Plutôt que de se tenir debout, ce qu'on aurait espéré d'un homme qui incarne la droite de conviction, il se fit aussitôt hara kiri, annonçant sa démission de l'émission de télé à laquelle il contribuait ainsi que de ses postes au sein de différents conseils d'administration, avant d'affirmer qu'il se consacrerait à la lutte contre le racisme.
Ce suicide spontané n'est pas sans évoquer celui de Ben Mulroney qui démissionna de son poste à l'émission e-talk à CTV pour laisser place aux minorités. Mulroney n'est coupable de rien, même au sens ou l'entend la nouvelle morale. Mais sa femme Jessica avait eu une prise de bec avec une femme noire, assez aisée doit-on ajouter et aucunement défavorisée, sur les réseaux sociaux, ce qui est désormais considéré comme raciste et sexiste. Elle avait demandé à son amie noire d'utiliser un ton plus gentil dans ses diatribes, ce que cette dernière avait perçue comme une menace et une tentative de censure, ce qui avait immédiatement mené à la fin de la carrière médiatique de Jessica. Par la bande, Ben, qui coanimait avec une femme noire, se trouvait coupable d'être marié à une raciste.
Et puis, le monde médiatique s'est emballé lorsque l'animateur Richard Latendresse a hésité alors qu'il parlait d'une nouvelle histoire concernant un Noir tué lors d'une arrestation ayant mal tournée. Le pauvre homme, anti-Trump bien comme il faut, s'était enfargé en disant "un individu", il avait stoppé à "un in ..." prononçant la liaison comme il se doit. Mais, pour certains auditeurs en quête de scandale, cette hésitation ne signifie-t-il pas qu'il avait voulu dire "un négre" avant de se raviser ? C'est ce que des milliers de pétitionnaires outrés firent valoir. La loi de la foule était au-dessus de la raison. S'il avait été au Canada anglais, il aurait fini à la potence, mais ici au Québec, son cursus antiraciste et son démenti lui permirent de vivre avec un sursis, en espérant pour lui et sa famille qu'il n'ose plus jamais une hésitation mal venue en onde.
Wendy Mesley, animatrice de The Weekly à la CBC, a vu son émission suspendue pour avoir cité le mot "nègre" lors d'une séance d'enregistrement. Mesley, ayant un curiculum vitae sans anicroche au niveau de la nouvelle morale, reviendra probablement après un passage au purgatoire. Mais le message est clair. D'ailleurs, le professeur de l'UCLA aux États-Unis, W. Ajax Peris, l'a appris à ses dépens, suspendu et sous enquête "après avoir fait prononcer le mot nègre" dans son cours sur l'histoire du racisme. Le terme venait d'une lettre de Martin Luther King lue à haute voix, et W. A. Peris est connu pour ses positions libérales, mais rien n'y a fait : des étudiants ont fait état de situations de "stress" et de "colère", et demandent actuellement son éviction. Rien de moins. Lire Martin Luther King d'accord, mais pas tout ce qu'il écrit.
Cette même université compte un autre professeur sous enquête : Gordon Klein, spécialisé en comptabilité. Celui-ci n'a rien dit de compromettant, n'a pas fait lire Martin Luther King et n'a pas osé s'enfarger dans la prononciation d'un mot ... non, il a simplement refusé de revoir les notes des Noirs à la hausse. Certains étudiants lui avaient demandé de bonifier les notes des étudiants noirs à cause de tout ce qui se passe. Le malheureux a refusé, expliquant qu'il ne connaissait pas la race de ses étudiants. Mal lui en pris, le système antiraciste ne peut accepter un tel raccourci simpliste. Suspendu, il peut désormais réfléchir à comment prendre la race en compte pour éviter d'être raciste.
Rien ne peut enrayer le phénomène.
Mais, en plus, s'ajoute l'armée des sans grades, les simples fantassins sacrifiés ça et là.
Il y a eu cette commerçante américaine filmée en train de se plaindre de son voisin qui taguait [i]Black Lives Matter[/i] sur son mur. Son commerce est désormais au bord de la faillite et son mari, employé dans une institution financière, fut limogé. Puis, il y a eu cette Amy Cooper, citoyenne devenue ennemie publique numéro un pour avoir appelé la police lors d'une altercation avec un Noir (notez qu'on ne dit plus "afro-américain"). Elle aussi fut virée de son emploi malgré ses excuses larmoyantes. Puis le soudeur Jack Hepple à l'origine de la banderole "White Lives Matter" fut lui aussi licencié tout comme sa conjointe esthéticienne. Le message est clair : on ne s'oppose pas à la morale arc-en-ciel. On s'y soumet avec le sourire, de plein gré ou non.
Personne n'est épargné, et surtout pas les morts !
Selon Yahoo News, d'une objectivité légendaire, il reste de nombreux "monuments toxiques" à éradiquer.
La preuve en est peut-être le vandalisme qu'à subi Matthias Baldwin (sa statue) devant l'hôtel de ville de Philadelphie. Étonnant, car celui-ci s'est très tôt opposé à l'esclavage et aux mauvais traitements infligés aux personnes en fonction de la race.
En 1835, Baldwin donna de l'argent pour créer une école pour les enfants afro-américains à Philadelphie et continua pendant des années à payer les salaires des enseignants. Baldwin était un fervent partisan de l'abolition de l'esclavage aux États-Unis, une position utilisée contre lui et son entreprise par des concurrents désireux de vendre des locomotives aux chemins de fer basés dans le Sud esclavagiste. Mais il est Blanc. Il est mâle. [i]C'est le mal[/i].
Cette mode semble actuellement confinée à l'espace anglo-saxon. Ce sont les Britanniques, les Américains et les Canadiens anglais qui s'émerveillent devant l'autoflagellation et la censure à tout vent et une réécriture constante du passé. CBC, CTV, The Gazette aimeraient importer le mouvement au Québec et nous faire goûter aux joies de l'ethnomasochisme.