par Nanimo » mer. 27 févr. 2019, 21:00
Esclavage moderne en Lybie : Alpha Kaba, aujourd'hui réfugié politique en France, est l'auteur de Esclave des milices. Il y raconte comment il a été capturé par les milices alors qu'il s'enfuyait de son pays, la Guinée, où il était menacé de mort comme journaliste, pour "approvisionner" le Marché aux esclaves de Lybie. Il sera réduit en esclavage pendant deux ans, avant d'être affranchi par son maître et de pouvoir embarquer sur une de ces embarcations de fortune où l'on peut perdre la vie.
C'est un témoignage important, même si j'ai regretté en regardant l'émission où il s'exprimait (permettez-moi l'aparté), qu'il mette en cause pêle-mêle les pays d'Afrique, mais aussi l'Europe, la France, etc. Il apparaît pourtant clairement que la faute est imputable en premier lieu à la Guinée qui n'a pas su le protéger. (En plus, il se sent mal accueilli chez nous en tant que "migrant" nous dit-il, alors que son statut est sans ambiguité celui d'un réfugié, une sorte d'intouchable dans nos pays!) Mais bon, on peut comprendre qu'il ait été secoué.
Ceci dit, venons-en à la raison de mon message : je tiens à exprimer le plus grand regret sur ce qui se passe en Lybie. On doit savoir que durant la Guerre de 39-45, après la défaite humiliante de la France, la Lybie a été la terre où la France a commencé à relever la tête. Le désert de Lybie a été le théâtre de nos premières victoires sur l'ennemi dès le début des années 40 : Koufra contre des Italiens bien armés, suivi de Bir-Hakeim contre les Allemands (à leur tête, Rommel, pas moins!). La première offensive de la Coloniale a été menée par Leclerc, la seconde par Koenig. A Londres, de Gaulle a commencé à respirer, ainsi que les Français pris dans le blocus de Djibouti à boire de l'eau salée en sautant les repas par 45 degrés à l'ombre. (Toutefois, ils ont soufflé un peu moins fort que de Gaulle, le gouvernorat étant vichyste il valait mieux ne pas trop montrer que l'on jubilait; Djibouti était un point stratégique que l'Axe n'a pas voulu lâcher d'où le blocus par les Alliés).
Je sais que la Guerre du Désert est un épisode peu connu de la Seconde Guerre mondiale de 39-45. Pourtant, le désert de Lybie renferme une partie de notre mémoire et pas n'importe laquelle; c'est le moment où l'on frappe du pied le fond du fond et que l'on remonte. Aussi, comment accepter que sur une terre quasiment sacrée on puisse mener des activités aussi infâmantes, aussi basses, que l'esclavage?!
Esclavage moderne en Lybie : Alpha Kaba, aujourd'hui réfugié politique en France, est l'auteur de [i]Esclave des milices[/i]. Il y raconte comment il a été capturé par les milices alors qu'il s'enfuyait de son pays, la Guinée, où il était menacé de mort comme journaliste, pour "approvisionner" le Marché aux esclaves de Lybie. Il sera réduit en esclavage pendant deux ans, avant d'être affranchi par son maître et de pouvoir embarquer sur une de ces embarcations de fortune où l'on peut perdre la vie.
C'est un témoignage important, même si j'ai regretté en regardant l'émission où il s'exprimait (permettez-moi l'aparté), qu'il mette en cause pêle-mêle les pays d'Afrique, mais aussi l'Europe, la France, etc. Il apparaît pourtant clairement que la faute est imputable en premier lieu à la Guinée qui n'a pas su le protéger. (En plus, il se sent mal accueilli chez nous en tant que "migrant" nous dit-il, alors que son statut est sans ambiguité celui d'un réfugié, une sorte d'intouchable dans nos pays!) Mais bon, on peut comprendre qu'il ait été secoué.
Ceci dit, venons-en à la raison de mon message : je tiens à exprimer le plus grand regret sur ce qui se passe en Lybie. On doit savoir que durant la Guerre de 39-45, après la défaite humiliante de la France, la Lybie a été la terre où la France a commencé à relever la tête. Le désert de Lybie a été le théâtre de nos premières victoires sur l'ennemi dès le début des années 40 : Koufra contre des Italiens bien armés, suivi de Bir-Hakeim contre les Allemands (à leur tête, Rommel, pas moins!). La première offensive de la Coloniale a été menée par Leclerc, la seconde par Koenig. A Londres, de Gaulle a commencé à respirer, ainsi que les Français pris dans le blocus de Djibouti à boire de l'eau salée en sautant les repas par 45 degrés à l'ombre. (Toutefois, ils ont soufflé un peu moins fort que de Gaulle, le gouvernorat étant vichyste il valait mieux ne pas trop montrer que l'on jubilait; Djibouti était un point stratégique que l'Axe n'a pas voulu lâcher d'où le blocus par les Alliés).
Je sais que la Guerre du Désert est un épisode peu connu de la Seconde Guerre mondiale de 39-45. Pourtant, le désert de Lybie renferme une partie de notre mémoire et pas n'importe laquelle; c'est le moment où l'on frappe du pied le fond du fond et que l'on remonte. Aussi, comment accepter que sur une terre quasiment sacrée on puisse mener des activités aussi infâmantes, aussi basses, que l'esclavage?!