par coeurderoy » mer. 26 août 2009, 15:54
La Mothe Rouge a écrit :« J’ai toujours pensé que la beauté du monde était destinée à nous faire oublier la brièveté tragique de nos vies » C.S.
Je vais être franc moi aussi, j'ai peur que la beauté du monde fasse peur à beaucoup.
Pour moi c'est vraiment un avant goût des réalités harmonieuses et jubilantes de l'au-delà... "La beauté est un pressentiment du Ciel" dit saint Odon de Cluny. Bien sûr un certain type de beauté fascinante, captatrice peut réussir à nous inquiéter et ternir notre joie...Je songe à cette statue du Tentateur de Strasbourg, jeune, souriant... mais dont le revers du manteau grouille des crapauds et des serpents du vice...Mais le diable est il vraiment "beau" lorsqu'il nous tente, j'ai des doutes. Il me semble que lorsque l'eau devient trouble (au niveau de notre coeur), nous le sentons bien... En revanche je considère comme une très grande grâce d'être sensible à la beauté de la musique, de la lumière, des visages et des paysages. C'est pour moi une souffrance infinie de côtoyer parfois des gens totalement insensibles à ces réalités (des cerveaux "purs", des comptables secs...) il me semble voir des êtres mutilés...Ayant pas mal parcouru la littérature médiévale je sais combien l'adjectif bel, biau, beau revient souvent pour désigner une personne, un animal, un chant, un château, etc : nos aïeux des XII-XIIIème s. étaient éperdus d'admiration devant les harmonies du monde et savaient le dire et le chanter...Alors pourquoi cette peur de la simple beauté chez nos contemporains qui enlaidissent si facilement leurs visages, leur environnement, leur langage, les représentations de l'Art ???
Goût de la mort sans doute, d'une mort appréhendée comme Toute Puissante, marâtre victorieuse détruisant toutes nos illusions de bonheur : on voit cela déjà sur les gisants des XIV-XV ème s. où les défunts sont déjà des cadavres décharnés dévorés de vermine : peur de la fin désastreuse de notre écorce charnelle... Cette écorce harmonieuse et radieuse (dans nos plus belles heures) me porte pourtant désormais à la louange, j'y entrevoie pour ma part les beautés de la Vie Eternelle...
Fraternellement !
[quote="La Mothe Rouge"]« J’ai toujours pensé que la beauté du monde était destinée à nous faire oublier la brièveté tragique de nos vies » C.S.
Je vais être franc moi aussi, j'ai peur que la beauté du monde fasse peur à beaucoup.[/quote]
Pour moi c'est vraiment un avant goût des réalités harmonieuses et jubilantes de l'au-delà... "La beauté est un pressentiment du Ciel" dit saint Odon de Cluny. Bien sûr un certain type de beauté fascinante, captatrice peut réussir à nous inquiéter et ternir notre joie...Je songe à cette statue du Tentateur de Strasbourg, jeune, souriant... mais dont le revers du manteau grouille des crapauds et des serpents du vice...Mais le diable est il vraiment "beau" lorsqu'il nous tente, j'ai des doutes. Il me semble que lorsque l'eau devient trouble (au niveau de notre coeur), nous le sentons bien... En revanche je considère comme une très grande grâce d'être sensible à la beauté de la musique, de la lumière, des visages et des paysages. C'est pour moi une souffrance infinie de côtoyer parfois des gens totalement insensibles à ces réalités (des cerveaux "purs", des comptables secs...) il me semble voir des êtres mutilés...Ayant pas mal parcouru la littérature médiévale je sais combien l'adjectif bel, biau, beau revient souvent pour désigner une personne, un animal, un chant, un château, etc : nos aïeux des XII-XIIIème s. étaient éperdus d'admiration devant les harmonies du monde et savaient le dire et le chanter...Alors pourquoi cette peur de la simple beauté chez nos contemporains qui enlaidissent si facilement leurs visages, leur environnement, leur langage, les représentations de l'Art ???
Goût de la mort sans doute, d'une mort appréhendée comme Toute Puissante, marâtre victorieuse détruisant toutes nos illusions de bonheur : on voit cela déjà sur les gisants des XIV-XV ème s. où les défunts sont déjà des cadavres décharnés dévorés de vermine : peur de la fin désastreuse de notre écorce charnelle... Cette écorce harmonieuse et radieuse (dans nos plus belles heures) me porte pourtant désormais à la louange, j'y entrevoie pour ma part les beautés de la Vie Eternelle...
Fraternellement !