Niveau de langue des petits : à diffuser

Répondre


Cette question vous permet de vous prémunir contre les soumissions automatisées et intensives effectuées par des robots malveillants.
Émoticônes
:?: :!: :arrow: :nule: :coeur: :) ;) :( :mal: :D :-D :oops: :cool: :/ :oui: :> :diable: <: :s :hypocrite: :p :amoureux: :clown: :rire: :-[ :sonne: :ciao: :zut: :siffle: :saint: :roule: :incertain: :clap: :fleur: :-@ :non: :cry: :bomb: :exclamation: :dormir: :wow: :boxe: :furieux: :toast: :dance: :flash:
Plus d’émoticônes

Le BBCode est activé
La balise [img] est activée
La balise [flash] est désactivée
La balise [url] est activée
Les émoticônes sont activées

Relecture du sujet
   

Agrandir Relecture du sujet : Niveau de langue des petits : à diffuser

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par Toto » mar. 11 déc. 2012, 21:27

Personnellement, j'étais bon en dictée et mauvais en copie ; la copie m'assommait parce que je n'en voyais pas l'intérêt, et donc je bâclais cela à toute vitesse, tandis que pour une dictée, je m'appliquais.

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par pimpampoum » mar. 11 déc. 2012, 0:35

Bonjour,

Personnellement, je vous crois totalement.
Déjà dans mon collège de ZEP (loin d'être le pire, plutôt dans une ville moyenne calme) il y a une douzaine d'années, quand notre prof d'histoire nous donnait un document en nous demandant...

*suspens*

... quel est l'auteur de ce document ?
Il fallait 20 minutes pour que quelqu'un lui réponde, alors que le nom de l'auteur était écrit... juste en bas du document en fait (en classe de 3ème :mal: ).

Voilà. Donc ce que vous racontez... c'est logique, et désolée d'être pessimiste, je ne vois pas pourquoi ça s'arrangerait au fil des années.
Bonne soirée Dieu vous garde !

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par salésienne05 » lun. 10 déc. 2012, 23:53

Chère Isabelle,

Il ne s'agit pas de faire des enfants intello, mais des enfants bien dans leurs pompes avec des valeurs et si possible une vie intérieure riche. Malgré la bonne volonté des parents, les enfants sont ce qu'ils sont, ils ont leurs propres capacités, leurs propres centres d'intérêt, leur propre vision des choses.

Il ne faut pas croire que les enfants d'aujourd'hui soient pires que ceux d'hier. D'une part, ce serait oublier que lorsque certaines personnes pensent à un "âge d'or" de l'école, ils parlent d'un temps où seulement 20% des élèves allaient au lycée.

Certains ne seront jamais forts en histoire (la discipline que j'enseignais en collège et en TD à la fac), ou en littérature, mais dans le cas d'un simple "recopiage de texte", ce qui est grave, ce n'est pas tant les fautes d'orthographe que la négligence, que le je-m'en-foutisme affiché, cautionnés par les parents (par omission souvent).

J'ai abandonné l'idée d'avoir des enfants littéraires... mais au moins qu'ils aient des rêves, qu'ils aient des désirs qui les fassent se mouvoir, qu'ils aient la volonté d'avancer, et qu'ils puissent surtout, le cas échéant, se regarder dans une glace sans avoir honte de leurs actes. Mes fils, surtout mon aîné, se sentent toujours en décalage par rapport aux autres et en souffrent énormément. Ce n'est pas la foi qui pose problème mais bien un mode de vie éthique librement assumé. Quand mon fils aîné revient tout heureux des vacances à la ferme chez mes beaux-parents, ou de quelques jours passés à Paris en ma compagnie à sillonner la cité des sciences (mon fils m'a obligée à y retourner 3 jours de suite car il voulait voir toutes les expos, y compris celles pour adultes... Versailles, ce sera pour une autre fois :roule: ), les autres le regardent de haut car, chaque année, ses camarades de classe partent 4/5 jours à Disneyland. Sur une classe de 20 enfants, 11 sont partis à Disneyland pour les vacances de Toussaint :( . Je n'ai rien en soi contre Disneyland : nous y avons emmené nos enfants également pour fêter la fin de la leucémie de notre second. Mais bon, de là à en faire la destination annuelle et obligatoire... Et quand mes enfants disent qu'ils n'ont pas la télé, ils passent pour des hommes des cavernes !

Mon fils aîné commence à savoir répondre naturellement aux autres mais je sens qu'il doit prendre sur lui. La lutte contre la société d'hyper-consommation et de loisir est permanente.

Je trouve formidable pour votre fille d'avoir fait le choix qu'elle a fait, mais ça demande certainement de la rigueur, du travail, de la persévérance. Et vous êtes forcément de bons parents puisqu'elle a pu faire le choix de ce qu'elle aimait.

Fraternellement.

Cécile

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par Isabelle47 » lun. 10 déc. 2012, 22:30

Il est évident que le milieu familial et l'attitude des parents, face à la culture et l'enseignement, jouent un rôle essentiel mais pas forcément déterminant.
Certains enfants réagissent en s'opposant à leur milieu familial. :boxe:
Pour l'anecdote, chez moi, il y a des livres dans toutes les pièces de la maison et le respect de l'éducation et de la culture ;). Sur cinq enfants, quatre ont suivi une formation intello et ont des professions dans l'enseignement et la recherche scientifique, tandis qu'une, la plus jeune (la plus gâtée?) amoureuse des chevaux depuis son plus jeune âge, est cavalière professionnelle et éleveuse, choisissant ainsi sa voie toute personnelle en même temps qu'une vie assez rude!

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par MB » lun. 10 déc. 2012, 21:52

Chère Salésienne,

Je suis content de votre réponse (car vous me comprenez, snif ! ) et aussi peiné, car ce que vous décrivez n'est autre que la réalité.
Le vrai changement, c'est l'attitude des parents. Je ne parle pas d'un point de vue "social" (la plupart des enfants n'ont pas de parents chômeurs, pédophiles ou alcooliques), ni "moral". Mais d'un point de vue limité à la seule attitude :
- est-ce qu'on se met systématiquement contre les enseignants ?
- est-ce qu'on se refuse à punir ses enfants si nécessaire ?
- est-ce qu'on leur fait comprendre que l'école et la culture sont importantes, y compris pour des domaines qui n'ont rien à voir ?

C'est eux qui font la vraie différence. Dans les milieux auxquels j'ai affaire, nombre de ces parents, tout simplement, s'en foutent. Et en cas de problème, ils plongent tout de suite dans la mythologie du prof feignant ou arbitraire.
Ajoutez à cela l'absence complète de surveillance des enfants par leurs parents, les consoles et les cadeaux à gogo, etc. et tout y est. Ajoutez que l'hédonisme, qui il y a 80 ans était réservé aux milieux cultivés et formés, touche désormais les humbles eux aussi ; sauf que c'est une sorte d'hédonisme cheap, à base de portables, d'émissions de télé, et surtout d'avoir envie de "tout, tout de suite" (qu'il s'agisse de ketchup à table ; de réponse à une question posée les pieds dans le plat, dans le cours ; de prise de parole intempestive ; etc.), qui ne fait que les enfoncer dans leur humble condition. Il est vrai que cela touche aussi tous les milieux... Mais l'hédonisme des riches (plages de rêve, champagne, etc.) au moins, leur donne une idée de la beauté des choses, donc il conserve un minimum d'aspects formateurs... Alors que celui-là...
Cela me fait penser à une amie indienne, qui vient en France comme assistante d'anglais. Elle débarque d'un pays où les élèves touchent le pied de leur professeur pour le saluer en signe de respect, et arrive dans la banlieue pavillonnaire parisienne... hum. Elle est scandalisée du comportement de ces adolescents qui montrent que l'école ne sert à rien pour eux, et compare avec le comportement des jeunes de son pays, qui eux, ainsi que leurs parents, n'ont pas tout à fait la même attitude...


Amicalement
MB

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par salésienne05 » dim. 09 déc. 2012, 23:32

Le milieu que décrit MB est sans doute le pire, en fait, pour un enseignant.

C'est "l'entre-deux" : on est assez riche pour avoir accès à une certaine "modernité" et pour céder volontiers aux modes (véhiculées par la télé, internet, etc), tout en restant dans une vacuité intellectuelle sidérante.
Ce n'est pas tant l'école et les enseignants qui sont à mettre en cause : généralement, ils font ce qu'ils peuvent, même si comme dans toute profession, il y a quelques brebis galeuses.

Je suis dans une petite station de ski de montagne, où le niveau scolaire des parents dépasse rarement la troisième. Petits commerçants et restaurateurs constituent le gros du panel. Pas mal d'argent (nous sommes dans une station qui marche bien, avec clientèle monégasque et niçoise), mais une aversion réelle pour tout ce qui relève des études, de la culture et de la lecture. Nous avons la chance d'avoir sur place une très belle bibliothèque départementale : la pauvre bibliothécaire ne voit presque jamais les enfants du village, ni leurs parents d'ailleurs. Une maman commerçante à qui je faisais remarquer que mon fils Cyprien, en CE1, était réellement très doué en mathématiques mais qu'il fallait que je le force pour la lecture et l'écriture m'a répondu très naturellement : "Oh, les maths, c'est ce qui est important. Du moment qu'il sait calculer, le reste, ça ne sert à rien". Les parents ont quasiment tous les derniers Ipod/Ipad/smartphones sortis mais pour eux, la littérature, la vraie, cela se borne à Twilight :-@ (et encore, pour les parents qui lisent !).

Les parents critiquent ouvertement les maîtresses car elles mettent la barre assez haut. Quand elles osent proposer de la musique classique, des visites de musées, ou des activités de protection de la nature, elles sont taxées de réac (et pourtant, je peux vous assurer qu'elles ne le sont pas : mais elles ont toutes un bon niveau d'éducation, et leuirs enfants à elles sont fort bien élevés). Les enfants de l'école ont presque tous la télé dans leur chambre dès la maternelle. Et les WE chômés sont utilisés pour écumer les centres commerciaux en famille :( .

La différence entre les bons et les mauvais élèves ? La culture personnelle des parents essentiellement. Mon fils a appris à marcher à la médiathèque du village. Il y a presque autant de livres disponibles à la maison. Le vocabulaire utilisé au sein de notre foyer est plutôt riche. Nous n'avons pas de télé et si notre aîné est déjà "connecté", il utilise Internet pour des recherches "scientifiques", et uniquement en notre présence. Je ne fais pourtant pas "faire" les devoirs de mon fils. Nous avons passé un contrat moral depuis son entrée au CP : il est intelligent, il a de bonnes capacités, il est donc capables de savoir ce qu'il a à faire. Si les résultats ne sont pas au RDV, il est privé de sortie ou de jeux vidéo. Evidemment, nous sommes là pour toute aide nécessaire... Mon fils aime bien se savoir libre donc ça marche assez bien. Les autres parents ont tendance à accuser les maîtreses de donner des choses trop difficiles à leurs enfants. Personnellement, je trouve plutôt sain qu'elles élèvent le niveau, mais elles n'ont de soutien que de la part de parents qui ne sont pas fâchés avec l'école et pour qui être cultivé n'est pas un défaut.

Après, des amis profs dans des milieux plus protégés font le même constat : les élèves n'ont plus de "valeurs", et ce quel que soit le milieu ; leur intérêt se limite à l'apparence et au bon usage de leurs "relations"... Les profs sont considérés comme des "ringards", même les plus jeunes. Il y a une dizaine d'années, un de mes élèves m'avait questionnée sur mon salaire et mon niveau d'étude. Ayant eu sa réponse, il me gratifia d'un : "Autant d'études pour si peu ?". L'idée même que l'on puisse faire un métier parce qu'on y croit, parce que cela est porteur de sens pour nous, échappait complètement à ma classe (sans compter que pour moi, ce salaire me semblait tout à fait "suffisant").

Autres temps, autres moeurs...

Fraternellement.

Cécile

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par Lulu » sam. 01 déc. 2012, 23:50

nic nac a écrit : est-ce le résultat d'un certain mode de vie (internet, jeux vidéos, sommeil trop court, langage sms, etc.) ou est-ce le niveau de l'école qui baisse?

Oui, et non. Pour ma part, j'étais bien accro aux jeux vidéos quand j'étais adolescente, je ne dormais pas toujours beaucoup et je n'avais pas beaucoup de difficultés. Pas à ce stade en tout cas. Après, peut-être que c'est parce qu'il y avait tout de même du texte, des dialogues, dans mes jeux, ou parce que j'étais bien accro aux livres également ; mais pas de soucis pour recopier un simple texte.

Après, je pointerais un peu les professeurs, personnellement. J'ai souvenir par exemple, d'être toujours notée sévèrement sur mes rédactions ; à l'inverse, un "wesh-wesh" qui - sans méchanceté - écrivait aussi bien qu'un enfant de huit autant sur le fond que sur la forme, et qui récoltait des notes pas si éloigné que les miennes. J'en avais fait part à mon professeur qui m'avait répondu quelque chose que comme quoi, moi c'était parce qu'il savait que j'avais les moyens de faire encore mieux et donc que je pouvais batailler pour avoir de meilleures notes. Et qu'à l'inverse, le second avait besoin d'encouragement, donc il le notait de manière "plus cool".

On voit le résultat ensuite, si je peux me permettre. Donc oui, après il y a aussi le mode de vie. Si les jeux en questions sont du genre courses de voitures ou jeux de bagarres, effectivement, ils ne lisent pas du tout. Si on ajoute la télévision, avec des émissions de télé-réalité au langage parfois fort "joli" et des sms qui sont rédigés n'importe comment sous prétexte que "plus rapide", et qu'en plus ils ont des professeurs trop laxiste, je ne m'étonne pas beaucoup de la difficulté de certains pour écrire du coup.

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par Epsilon » sam. 01 déc. 2012, 21:12

Merci à tous ... je serais vigilant auprès de mes petits enfants :cool:


Cordialement, Epsilon

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par spk » sam. 01 déc. 2012, 19:02

Epsilon a écrit : ce "problème" ne date pas d'aujourd'hui ... personnellement j'ai tj été nul en dictée/orthographe mais j'ai quand même eu un doctorat en science (math appliquée/physique)
Je crois que vous n'avez pas mesuré le cri d'alarme de MB. Vous dites que vous êtes nul en orthographe. Je remarque que vous n'éprouvez aucune difficulté pour vous faire comprendre, vous êtes capable de choisir vos mots, et de les disposer dans un ordre compréhensible, et même logiquement construit pour les besoins de la démonstration.
Si c'est cela que vous appelez "nul", alors le problème dont parle MB date bien d'aujourd'hui. Car il y a un gouffre entre le fait d'éprouver parfois des difficultés à se souvenir de la bonne règle et l'incapacité à s'exprimer de façon intelligible dans sa langue maternelle.
Le test dont nous a parlé MB n'est peut-être pas très probant, car après tout on ne sait pas comment il a été noté, mais ce dont il parle est bien réel. Une majorité de petits Français vit sa propre langue comme un obstacle insurmontable dès lors qu'il s'agit de transmettre des idées. C'est un appauvrissement intellectuel grave.
A qui la faute? Aux politiques éducatives appliquées en France depuis la fin des années soixante, certainement. La grammaire et le vocabulaire ont été les grands sacrifiés, et ne sont d'ailleurs l'objet d'aucune évaluation au bac.
A la langue française elle-même, dans une certaine mesure, en raison du grand écart existant entre la langue parlée et la langue écrite.
Mais je crois aussi à la quasi absence de modèles à imiter. Où trouve-t-on une belle langue, précise et subtile à la fois comme le français peut l'être? dans les livres écrits par de bons auteurs, et c'est à peu près tout. Pas à la télévision, ce qui constitue un changement de poids par rapport à l'époque de l'ORTF. Pas chez les politiques non plus, du moins pas tous. Très récemment, nous avons eu un président qui se flattait de parler "comme tout le monde" en guise d'excuse de ses nombreuses fautes, dont toutes n'étaient pas volontaires. Pas à l'école non plus, ou si peu, puisqu'il n'est pas essentiel à la réussite scolaire supposée, telle qu'elle est évaluée, de maîtriser sa langue.
Voilà pourquoi il est si important de donner le goût de la lecture aux enfants. Certains parents le savent, d'autres pas.

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par Epsilon » sam. 01 déc. 2012, 17:14

Isabelle47 a écrit :Ce qui me semble plus grave que la dictée, c'est l'absence (ou la pauvreté) de vocabulaire.
En effet, comment avoir des idées claires si nous ne savons pas les nommer, avoir le mot juste pour les dire?
Epsilon, dans votre domaine, n'est-il pas essentiel de savoir nommer aussi? Pardonnez la naïveté de ma question, il est possible que je me trompe car je ne suis pas une "matheuse".
Vous ne pouvez "nommer" une chose ... que si vous avez une qcqconque utilité/besoin avec/envers cette chose.

La "pauvreté du vocabulaire" ... peut venir de plusieurs facteurs ... tel que l'absence de curiosité, le mauvais usage des mots (peut-être un problème d'audition à la base et/ou difficulté à prononcer le mot), la routine etc etc ... il est important que l'enfant soit "impliqué" très tôt à une diversité de situations (voyages, fréquentations, lectures etc etc).


Cordialement, Epsilon

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par Isabelle47 » sam. 01 déc. 2012, 16:49

Ce qui me semble plus grave que la dictée, c'est l'absence (ou la pauvreté) de vocabulaire.
En effet, comment avoir des idées claires si nous ne savons pas les nommer, avoir le mot juste pour les dire?
Epsilon, dans votre domaine, n'est-il pas essentiel de savoir nommer aussi? Pardonnez la naïveté de ma question, il est possible que je me trompe car je ne suis pas une "matheuse".

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par Epsilon » sam. 01 déc. 2012, 16:41

MB a écrit :Avé
Cher Epsilon, il ne faut pas ergoter sur des détails. "En ce moment", cela veut dire "à notre époque", d'une manière un peu relâchée, admettons.
OK ok ... cher MB.

Mais ce "problème" ne date pas d'aujourd'hui ... personnellement j'ai tj été nul en dictée/orthographe mais j'ai quand même eu un doctorat en science (math appliquée/physique) ... de plus il est un peu facile de mettre la faute sur les élèves et disculper, à bon compte, l'enseignement (et partant les profs) en lui-même !!!

Mais bon ... c'est la France :cool:


Cordialement, Epsilon

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par etienne lorant » sam. 01 déc. 2012, 16:23

Je suis d'accord avec Fée Violine pour dire que ce qui manque désormais, c'est l'attention.

Simone Weil, jalouse de son grand-frère qui était un petit génie des mathématiques, très précoce, à eu l'intuition que l'attention lui permettrait d'aborder toutes sortes de domaine en débit de ses "manques" apparents.

Ce que n'est pas l'attention :

Elle est fondamentalement tout autre chose que la volonté. Sur l’affirmation de cet apparent paradoxe, Simone Weil revient en plusieurs endroits : la volonté n’a de prise que sur quelques mouvements musculaires mais elle ne peut pas avoir de prise sur la vérité qui est un bien. Et un bien ne peut être que le fruit d’une quête. La volonté peut beaucoup. Mais elle ne peut pas un atome de bien.
Ce qu'est l'attention :

La volonté est active, l’attention est une attente.

« Tous les contresens, dans les versions, toutes les absurdités dans la solution des problèmes de géométrie, toutes les gaucheries de style et toutes les défectuosités de l’enchaînement des idées dans les devoirs de français, tout cela vient de ce que la pensée s’est précipitée hâtivement sur quelque chose et, en étant ainsi prématurément remplie, n’a plus été disponible pour la vérité. La cause est toujours qu’on a voulu être actif ; on a voulu chercher [...]. Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus car l’homme ne peut pas les trouver par ses propres forces, et s’il se met à leur recherche, il trouvera à la place de faux biens dont il ne saura pas discerner la fausseté. »

Article très intéressant :
Quelques propos sur l'attention chez Simone Weil
[+] Texte masqué
http://www.revue-kephas.org/04/2/Henri- ... 5-168.html

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par MB » sam. 01 déc. 2012, 15:36

Avé

Cher Epsilon, il ne faut pas ergoter sur des détails. "En ce moment", cela veut dire "à notre époque", d'une manière un peu relâchée, admettons.
Je dis cela parce que ces élèves ont, dans une épreuve de recopiage, les mêmes notes que nous à l'époque où nous subissions la dictée. Même si cette classe-ci est spécialement faible, son niveau est symptomatique de ce qui se passe, allez j'emploie l'expression, "en ce moment". Depuis une dizaine d'années, on assiste à une chute vraiment dramatique des performances des élèves, et dans toutes les disciplines.
Évidemment, quelques démagogues mettent en avant leur virtuosité dans le domaine numérique. C'est de la poudre aux yeux, car ils apprendraient cela très vite de leur propre côté, et aussi parce qu'ils se contentent d'être virtuoses avec des outils bien calibrés et standardisés dans un contexte commercial assez étroit. De surcroît, il suffit de couper le courant, et là ils n'ont plus rien...

Quelles causes ? Il y en a tellement ! On peut se focaliser sur la très grande difficulté qu'ils ont à se concentrer et à tenir en place, qui elle-même est la résultante de nombreuses autres causes... On peut parler des parents nounous, qui n'exigent jamais le moindre effort de leurs enfants, ne les punissent jamais ; des professeurs qui n'ont pas de réel pouvoir de sanction ; du fait que, globalement, la plupart des élèves se fichent un peu de tout ça ; des méthodes d'apprentissage de la lecture... La liste est presque sans fin.
Solutions : 1° s'occuper de ses enfants, 2° être très attentif au choix de l'école dans laquelle on va les mettre. Mais tout cela est très théorique...

Amicalement
MB

Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

par nic nac » ven. 30 nov. 2012, 21:06

En voilà un sujet passionnant, je m'insurge bien souvent ce concernant... Mais une question me vient : est-ce le résultat d'un certain mode de vie (internet, jeux vidéos, sommeil trop court, langage sms, etc.) ou est-ce le niveau de l'école qui baisse?

L'école doit-elle se mettre à niveau et "faire réussir" des enfants mais qui sont de moins en moins éduqués, les générations passant?

Je sais qu'en Belgique, il y a eu tout un tas de réforme, par ex : un enfant ne doublera plus sa première secondaire (11-12 ans) et passera en 2è directement, tout ça pour éviter les redoublements, les échecs, mais l'enfant se fait rattraper par la suite, etc etc...

Moi je vous le dis, ça me fait peur d'avoir des enfants... J'ai des idées bien arrêtées sur l'éducation et au final, j'ai l'impression qu'on peut "se casser le c.." comme on veut, ils finiront pas fréquenter des enfants dont les parents n'en ont rien à cirer, dans un système éducatif qui n'essaiera pas de tirer le meilleur d'eux-mêmes...

C'est affligeant

Haut