par ti'hamo » ven. 01 févr. 2013, 12:37
@gentil athée
C'est bien gentil de dire que l'État n'a pas à s'occuper de morale,
mais plusieurs faits montrent une évolution assez forte des mentalités vers une conception consumériste de la médecine : le développement et la légalisation de ces diverses pratiques en font partie : de plus en plus, on ne considère plus que le rôle de la médecine est de soigner et, quand c'est possible, de guérir,
mais on considère que son rôle est de mettre des techniques à la disposition de toutes les demandes des usagers et clients. Comme n'importe quelle entreprise de service.
Si vous me dites que c'est anodin et que l'État n'a pas à se mêler de ça, bon, d'accord, mais dans ce cas il ne doit pas non plus s'intéresser aux questions de droits de l'Homme, de solidarité, : peu lui importe que la société dont il a la charge pratique l'eugénisme, l'esclavage ("du moment que le contrat est respecté", hein), la surexploitation des individu et de l'environnement, etc...
Oui, bon, pourquoi pas. Mais dans ce cas, nul besoin de gouvernement ; l'institution judiciaire suffit.
@Epsilon
Ne jouons pas non plus les naïfs : "ce n'est pas inscrit noir sur blanc dans le projet de loi" ne veut pas du tout dire que ça n'est pas la question ; tout bêtement parce qu'un projet de loi n'est pas une simple discussion philosophique sans conséquence pour la suite et indépendante du contexte :
un projet de loi, selon le contexte, le moment auquel il est présenté, la façon dont il est compris et reçu et dont il est prévu qu'il s'applique, et selon le contexte plus large de l'évolution des mentalités dans la société qui le porte, aura un sens différent, et donc des conséquences différentes.
Or, vous savez bien que le rapporteur du projet de loi, plusieurs députés et sénateurs, et membres du gouvernement, sont de toute façon favorables à l'ouverture aux techniques de procréation médicalement assistées pour les couples de femmes (insémination avec donneur), et considèrent que ce projet de loi entraîne logiquement l'acceptation et la légalisation de ces techniques "pour tous". Et que c'est ce que demandent les associations ET les manifestants soutenant le projet.
Et pourtant, "la PMA n'est pas dans le projet de loi", n'est-ce pas. Elle n'y est pas, et pourtant, bizarrement, même ceux qui soutiennent le projet le soutiennent explicitement pour pouvoir donner l'accès à l'insémination avec donneurs aux couples de femmes, aprce qu'ils y voient une question de justice.
Ce qui montre bien que même ce qui n'est pas écrit dans un projet de loi peut malgré tout y être inclus.
Concernant la GPA : voilà qu'à la faveur du débat sur ce projet de loi, la ministre "du droit des femmes" se fend d'une tribune dans laquelle elle explique qu'il faut considérer la question, parce que de toute façon ces pratiques existent et qu'il vaut mieux les encadrer que les interdire (argument qui doit vous dire quelque chose, je pense, quand-même),
que sort une tribune signée de plusieurs femmes plus ou moins engagées et connues, allant dans le même sens (procédé qui doit là aussi vous évoquer une pratique devenue assez courante),
et que sort cette circulaire de la ministre de la justice.
Venir ensuite nous dire que tout ça n'a rien à voir, qu'il ne se passe rien, qu'on ne peut rien prévoir concernant le futur (personnellement, si de gros nuages noirs s'ammoncellent au-dessus de ma maison, j'ai au moins le droit de supposer une très forte propbabilité de pluie, non ?), que ça n'est pas une question de droite ou de gauche (ce dont tout le monde, a priori, est bien conscient, ce n'est pas du tout la question), que tout ça ce sont des fantasmes,
c'est soit jouer la contradiction systématique, par principe, et dans ce cas ce n'est pas très malin ni très constructif,
soit se montrer très naïf ; ou bien n'avoir pas vu tout ça, mais enfin tout ça est également publié sur le site du Monde, donc vous devez bien en avoir eu connaissance, non ?
(Disons que c'est un peu comme répondre "mais non, les américains cherchent des armes de destruction massive, c'est ce qui est écrit dans leur résolution, s'ils n'en trouvent pas ils ne déclareront pas la guerre, voyons !".)
@gentil athée
C'est bien gentil de dire que l'État n'a pas à s'occuper de morale,
mais plusieurs faits montrent une évolution assez forte des mentalités vers une conception consumériste de la médecine : le développement et la légalisation de ces diverses pratiques en font partie : de plus en plus, on ne considère plus que le rôle de la médecine est de soigner et, quand c'est possible, de guérir,
mais on considère que son rôle est de mettre des techniques à la disposition de toutes les demandes des usagers et clients. Comme n'importe quelle entreprise de service.
Si vous me dites que c'est anodin et que l'État n'a pas à se mêler de ça, bon, d'accord, mais dans ce cas il ne doit pas non plus s'intéresser aux questions de droits de l'Homme, de solidarité, : peu lui importe que la société dont il a la charge pratique l'eugénisme, l'esclavage ("[i]du moment que le contrat est respecté[/i]", hein), la surexploitation des individu et de l'environnement, etc...
Oui, bon, pourquoi pas. Mais dans ce cas, nul besoin de gouvernement ; l'institution judiciaire suffit.
@Epsilon
Ne jouons pas non plus les naïfs : "ce n'est pas inscrit noir sur blanc dans le projet de loi" ne veut pas du tout dire que ça n'est pas la question ; tout bêtement parce qu'un projet de loi n'est pas une simple discussion philosophique sans conséquence pour la suite et indépendante du contexte :
un projet de loi, selon le contexte, le moment auquel il est présenté, la façon dont il est compris et reçu et dont il est prévu qu'il s'applique, et selon le contexte plus large de l'évolution des mentalités dans la société qui le porte, aura un sens différent, et donc des conséquences différentes.
Or, vous savez bien que le rapporteur du projet de loi, plusieurs députés et sénateurs, et membres du gouvernement, sont de toute façon favorables à l'ouverture aux techniques de procréation médicalement assistées pour les couples de femmes (insémination avec donneur), et considèrent que ce projet de loi entraîne logiquement l'acceptation et la légalisation de ces techniques "pour tous". Et que c'est ce que demandent les associations ET les manifestants soutenant le projet.
Et pourtant, "la PMA n'est pas dans le projet de loi", n'est-ce pas. Elle n'y est pas, et pourtant, bizarrement, même ceux qui soutiennent le projet le soutiennent explicitement pour pouvoir donner l'accès à l'insémination avec donneurs aux couples de femmes, aprce qu'ils y voient une question de justice.
Ce qui montre bien que même ce qui n'est pas écrit dans un projet de loi peut malgré tout y être inclus.
Concernant la GPA : voilà qu'à la faveur du débat sur ce projet de loi, la ministre "du droit des femmes" se fend d'une tribune dans laquelle elle explique qu'il faut considérer la question, parce que de toute façon ces pratiques existent et qu'il vaut mieux les encadrer que les interdire (argument qui doit vous dire quelque chose, je pense, quand-même),
que sort une tribune signée de plusieurs femmes plus ou moins engagées et connues, allant dans le même sens (procédé qui doit là aussi vous évoquer une pratique devenue assez courante),
et que sort cette circulaire de la ministre de la justice.
Venir ensuite nous dire que tout ça n'a rien à voir, qu'il ne se passe rien, qu'on ne peut rien prévoir concernant le futur (personnellement, si de gros nuages noirs s'ammoncellent au-dessus de ma maison, j'ai au moins le droit de supposer une très forte propbabilité de pluie, non ?), que ça n'est pas une question de droite ou de gauche (ce dont tout le monde, a priori, est bien conscient, ce n'est pas du tout la question), que tout ça ce sont des fantasmes,
c'est soit jouer la contradiction systématique, par principe, et dans ce cas ce n'est pas très malin ni très constructif,
soit se montrer très naïf ; ou bien n'avoir pas vu tout ça, mais enfin tout ça est également publié sur le site du Monde, donc vous devez bien en avoir eu connaissance, non ?
([size=85]Disons que c'est un peu comme répondre "mais non, les américains cherchent des armes de destruction massive, c'est ce qui est écrit dans leur résolution, s'ils n'en trouvent pas ils ne déclareront pas la guerre, voyons !".)[/size]