C'est quoi être féministe et catholique

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

par La Meuf Là bas » mer. 01 sept. 2021, 13:11

Bonjour,

Je tiens à préciser que je n'ai pas fait d'études de théologie, pardonnez-moi si je dis des bêtises.

Intuitivement, je pense que réduire Dieu à des notions de genres humains est mal le comprendre.

La Genèse nous dit :
1.26 Puis Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
1.27 Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme.

Le soucis de cette traduction de la bible en français c'est que homme au sein humains et homme au sein masculin sont le même mot en français. Il faudrait se pencher sur le texte originel.

Attention au risque d'anthropomorphiser Dieu. Il est bien au dessus de cela.

En citant le "je vous salue Marie", je ne fais que rappeler que la femme a sa place dans l'Eglise, qu'elle n'est pas rejetée, qu'elle est l'égale de l'homme mais égale ne veut pas dire semblable. Une femme peut porter des enfants, un homme ne le peut pas.

J'ai du respect pour les féministes qui cherchent à ce que les femmes aient le même salaire que les hommes, à ce que les femmes ne soient pas violées ou excisées ou mariées de force ou harcelées par leur patron. Ces féministes là sont compatibles avec la foi catholique.

Par contre, je ne comprends pas les féministes extrémistes qui cherchent je ne sais pas quoi, passer à la tv peut-être?

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Cinci » mer. 01 sept. 2021, 10:03

Bonjour,

C'est vrai que la Vierge Marie est la figure de l'Église mais alors de l'Église comme l'épouse du Cantique et qui trouve comme sa finalité dans le fait d'avoir accepté le fiancé ou l'époux et pour s'y soumettre avec joie. On ne veut jamais évoquer par là un devoir de soumission envers une règle de fonctionnement viciée du vieil Adam; faut quand même faire attention ici. Mais de soumission à Dieu, dira-ton. Et, de fait, il est vrai que la structure même de l'Église hiérarchique et militante sur terre fait place pour un ordre masculin de représentation qui tiendra lieu aussi de figure du Christ.

Le problème du féminisme institutionnelle, radicale et révolutionnaire d'aujourd'hui : il congédie aussi bien le Dieu de la révélation chrétienne qu'il entend pouvoir faire la guerre (avec la complicité des libéraux) à tout ce qui ne serait pas soi et soi uniquement.

C'est un refus absolutisé de l'autre en réalité. Une négation de l'autre tout simplement. Le rejet d'une sorte de loi objective pouvant s'imposer de l'extérieur et que l'on dirait être "révélé". Exemple de ce refus : «mon corps m'appartient ou je fais ce que je veux quand je veux et avec qui je veux».

Mais ...

C'est que tout fidèle traditionnellement - les hommes aussi bien que les femmes - sont en vérité comme «femme» face à Dieu. L'âme humaine est femme et comme dans la main de Dieu et qui est en vérité comme le seul mâle.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par La Meuf Là bas » mer. 01 sept. 2021, 0:40

ademimo a écrit :
jeu. 13 mai 2021, 20:40
Selon moi, le catholicisme et le féminisme sont en contradiction complète pour des raisons évidentes :
- le Christ est un homme
- Dieu "le père" est masculinisé
- la succession apostolique est masculine
- les prescriptions de saint Paul assignent clairement un rôle aux femmes et aux hommes
- en tant qu'organisation humaine, l'Eglise elle-même réserve les charges les plus importantes aux hommes (en dehors des responsables de communautés monastiques).

En résumé, l'Eglise est clairement une organisation patriarcale !

Je vous salue Marie, pleine de grâce ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par ademimo » mar. 18 mai 2021, 21:40

Cinci a écrit :
mar. 18 mai 2021, 19:54
Les lumières, la Révolution, le romantisme révolutionnaire des barricades, le socialisme utopique, le libéralisme, la franc-maçonnerie : autant de courants d'opposition à l'Église. Ce qui va se cristalliser comme mouvance féministe institutionnelle reconnaissable dans la dernière partie du XIXe siècle, mais c'est un regroupement de personnes qui souhaitent bien libérer la société civile et les femmes en l'occurence de l'emprise de l'Église, du clergé, des valeurs patriarcales défendues par les évêques.
Dans un second temps. Mais je parle d'un processus indirect et d'une évolution des mentalités.

D'abord, il ne me semble pas exact de dire que l'Eglise ait toujours, sur le plan doctrinal, théologique, voulu améliorer le sort des faibles. Je vais vous étonner, mais cette idée est contraire à la doctrine catholique. Le seul souci de l'Eglise, c'est le Salut des âmes. Et ce Salut passe par la Croix, et l'acceptation de ses souffrances dans cette vallée de larmes qu'est la vie terrestre. Donc il vaut mieux, du point de vue de l'Eglise, ne rien changer au sort des misérables, pourvu que leurs âmes soient sauvées. Et c'est exactement le sens de l'Evangile. Mais l'Evangile recommande aussi d'aimer son prochain, et de lui faire miséricorde. Car il ne sera pas fait miséricorde à celui qui ne fait pas miséricorde. Cette recommandation, et même ce commandement, prépare indirectement l'amélioration du sort de la vie terrestre.

Je vous parlais de l'esclavage. C'est un excellent exemple, car il est présent de façon bien vivante chez saint Paul. On y voit toute l’ambiguïté de la doctrine chrétienne : l'Eglise ne demande pas expressément que l'esclavage soit aboli ; mais si le maître de l'esclave veut obtenir son Salut, il doit faire miséricorde. Et quel meilleur moyen de faire miséricorde que d'affranchir son esclave ?

L'abandon de l'esclavage dans la société est un bel exemple d'évolution sociale préparée par l'Evangile. Et cela a pris 1000 ans, puisque le servage - qui est le prolongement médiéval de l'esclavage - est peu à peu abandonné autour de l'an 1000.

Je pense que ce processus de bouleversement lent a orienté peu à peu les mentalité, notamment des élites intellectuelles vers la recherche de la liberté et du progrès. A partir du moment où ce processus se met en route, il n'appartient plus à l'Eglise et commence à lui échapper. Il n'est donc pas étonnant qu'encore mille ans plus tard, il aboutisse au rejet de l'Eglise, et même de Dieu, au nom de la liberté.
Cinci a écrit :
mar. 18 mai 2021, 19:54
Au début du XXe siècle encore, l'épiscopat souhaite voir les femmes à la maison et à s'occuper des enfants qu'on espère assez nombreux. Le clergé n'a jamais voulu que les femmes aillent travailler à l'usine, ni qu'elles puissent exercer un contrôle sur les naissances. Les évêques n'ont jamais voulu de bon grée que les femmes puissent disposer du droit de vote, pas davantage qu'une femme puisse devenir médecin, juge en chef de la Cour, architecte, etc.
Je serais plus mesuré. Les femmes ont toujours travaillé, que ce soit à la campagne ou à la ville (dans les champs, dans les manufactures, dans les boutiques, etc.). Surtout les femmes des couches populaires. Le mythe de la "femme au foyer" appartient bien plus à la société moderne des Trente glorieuses qu'à la société d'Ancien régime. Pour s'occuper des enfants en bas âge, il y avait des nourrices (qui travaillaient, donc). Sitôt que les enfants pouvaient courir et se servir de leurs dix doigts, ils étaient mis à contribution. La "femme au foyer", dont la seule activité était de s'occuper de ses enfants et d'entretenir son foyer, n'a réellement existé que dans les classes bourgeoises ou nobles, et en général, c'était pour veiller à l'exécution de ces tâches par des domestiques (dont des femmes qui travaillaient). Et c'est justement ces femmes "désœuvrées" de la bourgeoisie qui ont inventé le féminisme, revendiquant d'accéder aux mêmes charges occupées par leurs maris (et non pour travailler comme blanchisseuse ou cigarière).

Quant à interdire d'exercer un contrôle sur les naissances, je dirais que cette volonté venait surtout du pouvoir royal, comme cet édit d'Henri II que l'on affichait aux portes des églises, et que l'on proclamait aussi souvent que possible, pour lutter contre l'infanticide. Car au-delà de l'Eglise, l'encouragement à la natalité intéressait surtout les pouvoirs publics (et c'est toujours le cas d'ailleurs), pour des raisons d'économie, de finances , et de maintien des troupes.

Mais l'Eglise n'aurait pas vu d'un mauvais oeil que les femmes puissent voter, du moins en France, dans les années 1870 à 1914, car elles étaient réputées plus favorables aux partis catholiques. Aussi, l'opposition au vote des femmes venait essentiellement des radicaux.

Ces observations ne sont qu'une parenthèse. Je suis quand même d'accord pour dire que l'Eglise a toujours souhaité conserver l'ordre établi, bien évidemment, et la structure traditionnelle de la famille. Mes remarques ne contestent pas votre propos dans les grandes lignes.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Cinci » mar. 18 mai 2021, 20:32

Puis ...

A l'époque de Pie XI, avec la création des mouvements d'action catholique ou la création de syndicats catholiques, quand il aura été question de se servir vraiment des laïcs en guise de levains dans la société pour espérer regagner celle-ci à l'Église, à la foi catholique : ces laïcs et laïques catholiques (des jeunes) perméables alors aux idées de gauche, socialisantes, auront bien pu intégrer certaines idées sorties du féminisme. Dans les années 1930 ...

Ce sont les générations de jeunes qui auront pu atteindre l'âge adulte dans l'après-guerre (post-1918) qui auront pu vraiment commencé d'être réceptives aux revendications des féministes. Les années 1920-1930. Puis le cinéma hollywoodien aura pu commencé vraiment à faire sentir avec puissance son impact sur les foules.

Puis la démocratie chrétienne, le personnalisme à la Mounier : autant de fenêtres par lesquelles faire entrer des idées féministes parmi les catholiques.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Cinci » mar. 18 mai 2021, 19:54

ademimo,

Je dirais que le féminisme n'est pas une production sortant en droite ligne du catholicisme. Il me serait impossible de dire ça.

Le christianisme favorise l'idée de dignité de la personne au sens large, l'idée d'un bien commun, l'idée qu'il puisse être bien de travailler à améliorer les conditions d'existence des malheureux, défavorisés. Donc, une société christianisée au départ peut représenter naturellement un terreau fertile pour donner prise à des systèmes socialisants dont le mot d'ordre sera de travailler officiellement à hausser le degré de justice dans le pays. Ce serait difficile pour des chrétiens à la longue de devoir passer pour des gens qui ne souhaiteraient pas que le sort des enfants soit amélioré, que les pauvres puissent bénéficier d'une instruction scolaire, qu'il y ait moins d'inégalité criante devant la loi entre les hommes et les femmes, etc.

Ce que je dis, moi, c'est que le moteur du féminisme et même ce qui aura pu en être la source se trouvent ailleurs que dans l'Église. Dans des courants de pensée indépendants du christianisme, en réaction contre voire. Les lumières, la Révolution, le romantisme révolutionnaire des barricades, le socialisme utopique, le libéralisme, la franc-maçonnerie : autant de courants d'opposition à l'Église. Ce qui va se cristalliser comme mouvance féministe institutionnelle reconnaissable dans la dernière partie du XIXe siècle, mais c'est un regroupement de personnes qui souhaitent bien libérer la société civile et les femmes en l'occurence de l'emprise de l'Église, du clergé, des valeurs patriarcales défendues par les évêques.

Au début du XXe siècle encore, l'épiscopat souhaite voir les femmes à la maison et à s'occuper des enfants qu'on espère assez nombreux. Le clergé n'a jamais voulu que les femmes aillent travailler à l'usine, ni qu'elles puissent exercer un contrôle sur les naissances. Les évêques n'ont jamais voulu de bon grée que les femmes puissent disposer du droit de vote, pas davantage qu'une femme puisse devenir médecin, juge en chef de la Cour, architecte, etc.

Tout simplement parce que le système de pensée de l'Église, son système de valeurs ou sa notion de bien commun n'ont jamais concordé avec la vision du monde des féministes en question.

La victoire des féministes reste tout simplement que la victoire des libéraux; des libéraux étant parvenus à enfoncer de force leur système dans la gorge des autorités catholiques, pour le leur faire avaler. Or pour libérer les citoyens, le libéralisme doit déboulonner la statue du pape, détruire le respect pour la religion, anéantir l'influence de curés sur les esprits. C'est pourquoi le féminisme fait si bon ménage depuis longtemps avec l'anticléricalisme, l'Incroyance, l'irréligion, le marxisme, l'indifférentisme, les spiritualités exotiques autres que chrétienne (théosophie, New Age, néo-druidisme, sorcières modernes, etc.)

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par ademimo » lun. 17 mai 2021, 22:42

Suliko a écrit :
dim. 16 mai 2021, 23:25
D'une certaine façon - c'est mon opinion - le christianisme est responsable de toutes les idéologies modernes, dont le féminisme.
C'est vraiment fort de café ! Toutes ces idéologies sont justement nées à une époque de déchristianisation. Elles sont donc plutôt les fruits de l'abandon de la vraie foi que ceux de la vraie foi !
Mais elles ne sont pas nées dans d'autres cultures que la culture chrétienne. Je pense que le cheminement est le suivant : le christianisme est fondé essentiellement sur l'amour. J'ai l'impression de dire une énorme banalité, mais c'est pourtant l'absolue vérité. Ce qui fait le génie et le caractère unique - et moderne - du christianisme, c'est le commandement d'amour. Et ce commandement portait les germes d'un adoucissement des moeurs. C'est au nom de l'amour - ou charité chrétienne - que l'esclavage a fini par disparaître (aux alentours de l'an 1000). La place de la femme a également évolué dans la société, à partir du mariage chrétien, conçu à l'origine pour protéger la femme (c'est tout le sens des paroles du Christ à ce sujet). Il en découle que dans le droit médiéval, la femme est devenue un acteur social important, pouvant hériter, tester, transmettre des biens, et même diriger des communautés, voire gouverner des terres. Tout cela a contribué à façonner les mentalités occidentales en les tournant vers l'amélioration du sort humain. Et c'est le socle qui va par la suite favoriser les doctrines politiques progressistes, en ayant rejeté toute idée de Dieu, ce qui était le seul frein qui empêchait de s'affranchir de la soumission à l'ordre établi.

Ce processus n'a existé dans aucune autre civilisation que la civilisation chrétienne. C'est un simple fait.

Et vous remarquerez qu'il se produit également dans les autres domaines tels que les arts et les sciences. Et à mon avis, tout est lié. Si le féminisme est exacerbé aujourd'hui, c'est une conséquence de l'amélioration du confort dans la société, de son divertissement aussi, de l'allègement du travail manuel grâce à la technologie, l'abondance de biens, la nécessité d'éduquer sa progéniture, etc. Tout cela va ensemble.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Fée Violine » lun. 17 mai 2021, 22:21

PaxetBonum a écrit :
lun. 17 mai 2021, 14:46
Fée Violine a écrit :
lun. 17 mai 2021, 10:54
Certes non, mais c'est justement ce que je pense, et il le dit mieux que je ne pourrais le faire. D'autant plus que non seulement Chesterton est un grand écrivain, mais de plus il est en cours de béatification.
Fée Violine vous m'apprenez quelque chose en annonçant un procès de béatification de Chesterton !
En lisant la dernière intervention la citation de Chesterton m'est également venue à l'esprit elle me semble parfaitement adaptée effectivement.
Un grand nombre des idéologies totalitaires actuelles proviennent du dévoiement de vertus chrétiennes (féminisme, écologisme, antiracisme, migrantisme…).
Tous les maux de notre société actuelle sont de bonne idées dévoyées.

Pour le féminisme en particulier c'est vouloir dire que les hommes et les femmes sont égaux…
Egaux en quoi ?
"On en reparlera quand il faudra porter des choses lourdes" disait justement Hubert Bonisseur de La Bath !
La cause de béatification de Chesterton, on en a parlé là :
https://www.cite-catholique.org/viewtop ... on#p326480
(mais comme c'est moi qui en avais parlé, je m'en souviens évidemment)

Égaux en quoi ? En dignité.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Cinci » lun. 17 mai 2021, 15:01

Parlant de Chesterton ...

En 1908 paraissait son livre Orthodoxie :
G.K. Chesterton

«Récemment, Mrs Besant nous informait, dans un essai passionnant, qu'il n'y avait qu'une seule religion au monde, que tous les credos n'en étaient que des versions ou des perversions, et qu'elle était tout à fait prête à dire de quelle religion il s'agissait. D'après Mrs Besant, cette Église universelle n'est autre que le Moi universel. C'est la doctrine selon laquelle nous ne formons tous en réalité qu'une seule et même personne, qu'il n'existe pas de véritables murs d'individualité entre les hommes. Si je peux l'exprimer ainsi, Mrs Besant ne nous dit pas d'aimer notre prochain, mais d'être notre prochain. C'est du moins l'exposé sérieux et suggestif qu'elle nous fait de la religion qui doit mettre tous les hommes d'accord.» (chap. 8 «Le roman de l'orthodoxie», p. 209)
Note : Écrivain et oratrice, Annie Wood Besant (1847-1933) fut une éminente théosophe. Elle lutta pour les droits de la femme et pour l'indépendance de l'Irlande et de l'Inde. Membre de la National Secular Society et proche de l'écrivain Charles Bradlaught, elle se désintéressa peu à peu de la politique pour rejoindre la Theosophical Society - un mouvement pour la réconciliation de toutes les religions, fondé par Helena Blavatsky en 1875 - dont elle devint présidente en 1908. Elle éloigna dès lors le mouvement du bouddhisme et le réorienta vers l'Hindouisme. (la note est insérée par l'éditeur sous les paragraphes du chapitre 8)


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Annie Besant, une des véritables fondatrice du féminisme occidental d'aujourd'hui avait comme boussole le credo de la franc-maçonnerie via la théosophie, pour véhiculer finalement une pensée qui sonne étrangement actuelle, très actuelle, la pensée des gourous de Google, la vulgate qui nous est distillée jour après jour dans tous les grands quotidiens des grandes capitales « ... abattons les murs, la paix, le modèle unique, la gouvernance mondiale unifiée, la théorie du genre, je peux être ce que je veux ... homme, femme ... indistinction, tout pareil ... égalité, égalité ... toutes les religions se valent ... l'androgynie, le Moi universel ... contre le catholicisme et la papauté (tyrannie ...)»

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par PaxetBonum » lun. 17 mai 2021, 14:46

Fée Violine a écrit :
lun. 17 mai 2021, 10:54
Certes non, mais c'est justement ce que je pense, et il le dit mieux que je ne pourrais le faire. D'autant plus que non seulement Chesterton est un grand écrivain, mais de plus il est en cours de béatification.
Fée Violine vous m'apprenez quelque chose en annonçant un procès de béatification de Chesterton !
En lisant la dernière intervention la citation de Chesterton m'est également venue à l'esprit elle me semble parfaitement adaptée effectivement.
Un grande nombre des idéologies totalitaires actuelles proviennent du dévoiement de vertus chrétiennes (féminisme, écologisme, antiracisme, migrantisme…).
Tous les maux de notre société actuelle sont de bonne idées dévoyées.

Pour le féminisme en particulier c'est vouloir dire que les hommes et les femmes sont égaux…
Egaux en quoi ?
"On en reparlera quand il faudra porter des choses lourdes" disait justement Hubert Bonisseur de La Bath !

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Fée Violine » lun. 17 mai 2021, 13:39

Thurar a écrit :
lun. 17 mai 2021, 11:15
Fée Violine a écrit :
lun. 17 mai 2021, 10:54
les idéologies modernes sont des perversions issues de valeurs chrétiennes. Par exemple le communisme. Bon, pas toutes les idéologies, ainsi le nazisme n'a aucune parenté avec le christianisme puisqu'il vient tout droit du paganisme. Mais c'est vrai pour le féminisme idéologique.
Je crois que l'égalitarisme sous toutes ses formes est une perversion d'idées chrétiennes. C'est vrai que le christianisme considère que les deux sexes sont égaux, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont identiques et qu'ils ont le même rôle... de même que dans le corps humain, les yeux et les oreilles n'ont pas la même fonction, bien qu'ils soient ''égaux''.
En effet, égaux ne signifie pas identiques, je n'ai jamais dit le contraire.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Cinci » lun. 17 mai 2021, 13:33

Voilà une autre figure du mouvement ...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Michel

Louise Michel

Les Lumières, la révolution, l.'anarchisme ... la franc-maçonnerie, l'humanisme sans Dieu, etc. L'inspiration pour l'action ou le militantisme n'émane pas d'une méditation sur les Pères de l'Église, sur la lecture des encycliques de Pie IX. du catéchisme, de Jésus ou du Saint Esprit.

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Cinci » lun. 17 mai 2021, 13:11

Breizh :
Enfin bref, tout ça pour dire l'importance de la place des femmes dans les Évangiles, et pour souligner la petite révolution du christianisme par rapport aux sociétés du premier siècle, puisqu'elles sont considérées comme égales à l'homme (enfin! :clap: ).
Vous venez de le dire : le christianisme.

Le christianisme c'est le christianisme. Les apôtres ou l'Église primitive n'ont rien à voir avec cette construction idéologique de la fin du XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui et que l'on nomme «le féminisme», ce système de représentation qui se propose d'être comme un levier pour enfin libérer les femmes, en soulevant la chape de plomb de la religion catholique surtout; et, pour ce faire : voulant déconstruire les murs de la prison qui sont dogmes, tradition, habitudes sociales héritées, morale ancienne, anthropologie des curés, sexisme, répression de l'instinct sexuel (freudisme), conformisme pour satisfaire le petit mari, les enfants, oubli de soi, etc.

Que le Christ sache comment traiter des femmes du Ier siècle d'une manière décente est une chose. Puis, là-dessus, l'évangile montrerait pareillement que même ce bon Joseph était capable de traiter sa Marie à lui promise en mariage, d'une façon décente. Mais on trouverait pas l'ombre de féminisme là-dedans.

Ni les catégories de pensée d'un Joseph ou de Jésus ne nous renverraient à une quelconque nécessité de libérer les femmes de la religion et en mettant de l'avant une toute aussi nécessaire transformation ou révolution complète des moeurs, avec abandon d'une morale biblique et redéfinition des rôles devant être ceux des uns et des autres (... pour qu'une femme puisse être évêque, tiens !; ou chef de famille en se passant de mari et pour entretenir sans complexe nuisible une liaison avec une autre femme au besoin, pour faire fi de la collectivité au profit de l'individualisme-roi, pour se venger du passé et venger ces générations de mères frustrées qui auront dû se contenter de servir dans les fers (cf. Rousseau: «L'humanité est libre mais partout l'homme est dans les fers»).

Le féminisme instruit le procès de la religion chrétienne ou de l'Église catholique. C'est comme le «J'accuse !», le titre de la manchette du journal L'Aurore relatif aux propos incriminants de Zola envers l'armée française et autres soutiens du régime et qui seraient en fait des artisans d'iniquité qui font souffrir des innocents. Le féminisme accuse l'Église, ceux qui la dirige, comme nombre de ses dogmes, ses enseignements.

Les féministes qu'il y a chez nous, toutes ses figures de proue, ses notabilités qui officient dans les médias : elles se prononcent toutes contre l'Église catholique et ses curés des siècles passés, contre les religieux catholiques qui tenaient les écoles encore il y a soixante ans au Québec. Et elles ne cessent pas de clamer qu'il fait meilleur depuis que l'on se sera collectivement débarrasser de la religion dans le pays ! Avec les religieux on avait droit à l'ère des ténèbres, depuis leur écrasement c'est la lumière !
Après bien sûr, il faut voir ce qu'on appelle féminisme...
Ce n'est pas plus difficile de définir le féminisme que le catholicisme, que le protestantisme, que le stalinisme, que le nazisme, que le scoutisme, que le scientisme ...

Il n'y pas 36 000 féminismes.

Et que des féministes ou des femmes tout simplement puissent manifester une variété d'opinions, il ne s'ensuit pas qu'il faille dissoudre les repères du féminisme et ses contours connus.

Qu'une bonne paroissienne croyante puisse chiper une idée véhiculée par des féministes ne fait pas non plus que le féminisme ne serait plus le féminisme «parce qu'une croyante ici ...» Non ! Il y a la mouvance officielle avec ses traditions, ses mythes, ses repères ... et il peut y avoir des personnes qui gravitent autour et en subisse l'influence tout simplement. Le mouvement officiel sert de moteur pour faire avancer la cause. Le moteur du féminisme se trouve à L'extérieur de l'Église.

Quand on regarde qui sont les pionnières historiques du féminisme en Occident, on ne trouve pas de «bonnes chrétiennes» parmi elles. Les Annie Besant, Margaret Sanger, etc. Les départements d'étude féministe dans les universités nord-américaines ne font pas la promotion de la foi chrétienne. Tout le contraire !

Re: C'est quoi être féministe et catholique

par Thurar » lun. 17 mai 2021, 11:15

Fée Violine a écrit :
lun. 17 mai 2021, 10:54
Certes non, mais c'est justement ce que je pense, et il le dit mieux que je ne pourrais le faire. D'autant plus que non seulement Chesterton est un grand écrivain, mais de plus il est en cours de béatification.
En d'autres termes : les idéologies modernes sont des perversions issues de valeurs chrétiennes. Par exemple le communisme. Bon, pas toutes les idéologies, ainsi le nazisme n'a aucune parenté avec le christianisme puisqu'il vient tout droit du paganisme. Mais c'est vrai pour le féminisme idéologique.
Je crois que l'égalitarisme sous toutes ses formes est une perversion d'idées chrétiennes. C'est vrai que le christianisme considère que les deux sexes sont égaux, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont identiques et qu'ils ont le même rôle... de même que dans le corps humain, les yeux et les oreilles n'ont pas la même fonction, bien qu'ils soient ''égaux''.

Alain Soral (on en pense ce qu'on veut, moi j'aime beaucoup son oeuvre ! ) a justement publié un livre sur ce sujet récemment (Comprendre l'époque). Tout cela est bien expliqué en détail.

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