Tous dans la rue le 1er mai ! (loi sur le travail dominical)

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Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par camino » mar. 28 avr. 2009, 20:47

"Détestons-nous les uns les autres".
C'est le thème, au fond ? Ou juste le but ? Diviser pour mieux règner est toujours d'actualité. Et nous on plonge comme un seul homme, à se lancer à la figure les traditions, les luttes sociales, le libéralisme, la franc maçonnerie, les épiciers du coin... Sus à l'ennemi : l'autre. Ce con qui a forcément tord.

Regardons-nous, relisons-nous... Peut-on mieux s'éloigner de nos valeurs qu'en courant à ces débats indignes, que nous inspire une classe dirigeante qui a eu la sublime idée de pondre une Loi sur le travail du dimanche, quand notre société à bout de souffle a peur de ses enfants, renie son avenir, saigne le nanti sans soulager le pauvre ?

Le travail du dimanche : riche idée, que d'aller poser des questions que personne se posait, afin de mieux exciter encore la colère, la frustration, la haine de son voisin. Et ça marche à tous les coups.

Le dimanche ? Rester chez nous ou aller au magasin, quelle différence au fond : nous serons toujours chez eux !

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par BJLP » mar. 28 avr. 2009, 19:46

Fée Violine a écrit :
Domy a écrit :C'est tout le contraire d'une liberté ! C'est une dictature qu'on nous impose ! Et la dictature franc-maçonne de liquider l'Eglise par le biais du travail le dimanche !

Arrêtez de vous faire avoir comme des enfants de maternelle, Français, dès que vous entendez le mot "Liberté" de la part du gouvernement !
En effet c'est une forme de dictature. Mais je le dirais en d'autres termes que vous : c'est la dictature capitaliste qui veut liquider tout ce qui est humain pour le remplacer par sa religion de l'argent. Et bien sûr, pour ça il faut liquider l'Eglise "experte en humanité".
Quand ils parlent de liberté, c'est la liberté pour le loup de manger les moutons.

Mais alors en qui peut-on faire confiance?

Il y a des chrétiens qui disent qu'on ne peu pas voter socialiste?
et ces même chrétiens constatent que le libéralisme porte atteinte à la liberté.

Il faut que les Français se reveillent car la situation devient grave.

Nos dirigeants et gestionnaire ont créé de toute piéce la crise en spéculant au maximum entre eux.
Ils veulent maintenant faire payer les victimes de la crise qu'ils ont créée et continuer leur train de vie indéscent.

Seule la solidarité est la solution
Seule une plus juste répartition des richesse est la solution.
Seule la notion de respect humain donne la solution

Il suffit d'en avoir la volonté politique et surtout morale.

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Invité » mar. 28 avr. 2009, 19:41

Ce qui me fait rire, c'est qu'en fait, plus de 95 % des Français sont en fait contre le travail le dimanche, et notamment ceux qui trouvent agréable de faire leurs courses ce jour-là, car s'ils trouvent agréable de faire leurs courses ce jour-là, c'est bien parce qu'ils n'entendent pas travailler le dimanche !!!

Logique mon cher Wattson...

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par BJLP » mar. 28 avr. 2009, 19:29

Il y a des français qui se plaignent de recevoir des coups de pieds dans le derrière ou qui sont choqués après avoir voté Sarkozy.

A oui! j'oubliais! Voter à gauche c'est être communiste et athée...........................???

Existe-t-il en France des gestionnaires financiers et politiques intelligents qui font passer la dignité de l'homme avant l'adoration de l'argent?
J'en doute..................
Mais il y a des hommes et des femmes qui aiment voir les plus petits trimer pour leurs assurer une vie luxueuse sans travailler et être à leurs services.
Cette vie luxueuse donne du temps pour aller à la messe le dimanche. On a ainsi bonne conscience.
Les travailleurs n'ont pas besoin de la messe le dimanche, ils ne comprennent rien au sermons des curés.
Il n'ont pas fait d'études supérieurs et surtout ils ne sont pas des fils et des filles de bonnes familles .

Un vie familiale c'est réservé à une certaine élite sociale n’est-ce- pas ?

Quelle politique sociale faut-il faire:
- pour que le dimanche on puisse le consacrer à Dieu?
- pour avoir une vie familiale ?


Propos trés résumés il est vrai .

Pour Dieu la raison du plus riche , du plus fort est-elle vraiment la meilleur?

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Fée Violine » mar. 28 avr. 2009, 19:23

Domy a écrit :C'est tout le contraire d'une liberté ! C'est une dictature qu'on nous impose ! Et la dictature franc-maçonne de liquider l'Eglise par le biais du travail le dimanche !

Arrêtez de vous faire avoir comme des enfants de maternelle, Français, dès que vous entendez le mot "Liberté" de la part du gouvernement !
En effet c'est une forme de dictature. Mais je le dirais en d'autres termes que vous : c'est la dictature capitaliste qui veut liquider tout ce qui est humain pour le remplacer par sa religion de l'argent. Et bien sûr, pour ça il faut liquider l'Eglise "experte en humanité".
Quand ils parlent de liberté, c'est la liberté pour le loup de manger les moutons.

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Domy » mar. 28 avr. 2009, 18:44

Parce que vous croyez que c'est une liberté de travailler le dimanche au sein d'une entreprise ? Mais vous ne vous êtes jamais rendu à un forum pour l'emploi !!! On vous demande si vous acceptez de travailler le dimanche. Si vous dites que non, vous n'êtes pas embauché ! Etes-vous donc pour le chômage de tous les chrétiens pratiquants ?!

C'est tout le contraire d'une liberté ! C'est une dictature qu'on nous impose ! Et la dictature franc-maçonne de liquider l'Eglise par le biais du travail le dimanche !

Arrêtez de vous faire avoir comme des enfants de maternelle, Français, dès que vous entendez le mot "Liberté" de la part du gouvernement !

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par camino » mar. 28 avr. 2009, 14:41

Bonjour à tous,

A mon sens la question du travail du dimanche n'est pas forcément, malgré les apparences, un héritage culturel, du moins ce n'est pas en tant qu'heritage qu'il me semble important de le défendre.

Ce serait plutôt la notion d'"avantage acquis" que j'aimerais voir défendue ici en soutenant dans le principe la revendication afférente au dimanche.

Pourquoi ?
D'abord par réaction à la déferlante libérale qui laisse peu de temps à la réflexion : réformer c'est bien mais j'ai l'impression qu'on réforme "à chaud" et plus en fonction de l'actualité que d'une véritable volonté d'améliorer la vie des francais.

Ensuite parce que le fait de ne pas travailler un jour par semaine, et que cette mesure soit collective, me parait une bonne chose. C'est un temps pour la famille, pour le partage, c'est un "reste" de joie commune.

Et puis parce que cette idée du commerce dominical est une fois de plus clairement orienté au profit et à la demande de la grande distribution, dont notre président lèche de plus en plus les bottes, et ça commence à bien faire. Je ne pense pas que mm mulliez, leclerc et consort iront s'emm... derrière une caisse durant leur week-end, comme souvent ça sera les ouvriers qui trinqueront...

Le coup de la tradition me semble donc une direction eronnée pour ce débat, dont l'objet n'est pas de préserver oui ou non une tradition catholique, mais bien de faire s'effondrer une barrière de plus qui sépare encore aujourd'hui l'homme de la machine.

(à toutes fins utiles je précise qu'en tant que travailleur indépendant je travaille régulièrement les dimanche et jours fériés, etc, etc, et que c'est suffisamment pénible à faire même quand on est son propre patron, pour dissuader de promouvoir ce type d'emploi du temps chez des personnes qui n'en retireraient aucun avantage, inutile d'évoquer des "pulsions gauchisantes donc", cet apparent "excès de gauchitude" étant une réaction normale au culte libéral qui gangrène le pays au profit de quelques uns seulement).

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Christian » mar. 28 avr. 2009, 11:40

Bonjour MB,

Merci de vos propos, cependant je vous supplierais de ‘modérer des bontés dont l’excès m’embarrasse’ (oui, Charles en doute, mais j’ai quand même lu Phèdre) :p

Vous avez parfaitement compris que le boulet, c’est quand on impose une culture. Je disais à Raistlin avec le premier emploi du mot sur ce fil : Il n’y a d’héritage que celui que nous acceptons, chacun pour soi. Sinon ce n’est plus un héritage, mais un boulet. Sûr, les enfants sont immergés dans cette culture, ils ne la choisissent pas comme une lessive dans la supérette, et cette tradition les imprègnera parce qu’elle sera intensément vécue par leur famille et dans la communauté et ne sera pas la morne routine du bahut.

Toute tradition, cependant, est faite pour l’être humain, pour le vivifier, et non pas l’être humain pour être le véhicule d’une langue et de coutumes stérilisantes. Pour s’en tenir au dimanche, il est un jour saint pour les chrétiens, qui le vivent dans la célébration et la fête. Pour tous les autres, il est le moment de l’ennui angoissant ; pensez à ces villes mortes du sud des Etats Unis, de Suisse, d’Italie et d’ailleurs, quand la loi oblige à baisser tous les rideaux de fer, sauf rare dispense administrative.

Pour prendre l’exemple bateau, je respecte profondément la musulmane, qui se voile dans le souci de marquer son identité, et ses coreligionnaires qui s’abstiennent d’alcool. Je n’ai aucun respect pour l’Islam ou pour toute autre culture. Ce sont les êtres humains que nous devons respecter, pas les cultures ni les traditions. Sinon nous finirons pas placer la tradition au-dessus de l’être humain et sacrifier allègrement celui-ci à celle-là.

Et si nous imposons notre tradition ici à de gens qui ne la partagent pas, que dirons-nous à ces brutes là-bas qui veulent voiler les femmes et interdire l’alcool, même à ceux qui ne sont pas musulmans, sous prétexte que c’est ‘la tradition du pays’ ?

++

Vous me dites qu’en ces temps de crise, les chrétiens qui réclameront le dimanche férié seront les derniers à trouver un emploi. Mais sans doute qu’il y aurait le plein emploi si des contraintes administratives n’entravaient les employeurs. Le dimanche n’est qu’un cas particulier de réglementation abusive.

++

Les causes de l’inimitié, comme celles de son contraire, sont de ces raisons que la raison ignore. Charles a décidé qu’il ne m’aimait pas, ‘parce que c’est lui, parce que c’est moi’. Soit. Je déplore néanmoins qu’il use d’un procédé, vieux comme l’agora, que la rhétorique appelle l’homme de paille. Je l’ai déjà noté. L’artifice consiste à prêter à son adversaire des propos qu’il ne tient pas, mais qui sont faciles à réfuter, et en les réfutant, de discréditer celui qui les tient dans l’esprit du public. On peut attaquer nombre de mes propos. Mais si l’on est de bonne foi, jamais, au grand jamais, on ne m’accusera "d’individualisme tiédasse" ; "un égoïsme tout à fait petit-bourgeois" ; "chacun pour soi, chacun chez soi, le confort nombriliste et l'indifférence aux autres".

Non seulement ma présence sur ce forum invalide d’emblée ‘l’indifférence aux autres’, mais tout ce que j’écris, mes centaines d’interventions, ne sont qu’une longue série d’appels à l’engagement dans la communauté, à l’activisme, à la prise en charge des démunis dans des associations volontaires, à l’entraide, et toute la critique, tocquevilienne si vous voulez, que j’adresse au régime politique actuel porte sur l’atomisme qu’il suscite, la défausse sur l’Etat providence des responsabilités qui devraient êtres les nôtres envers nos parents, nos voisins, nos prochains ; l’asphyxie de tous les corps intermédiaires, syndicats, églises, communes, associations et communautés, pour ne plus laisser que l’individu isolé et fragile face à l’Etat. ‘Chacun pour soi, l’Etat pour tous’.

N’est-il pas spectaculaire que Charles ait inventé un interlocuteur pour mettre sous sa plume et m’attribuer l’exact contraire des propos que je tiens ?

Ce serait stalinien, si ce n’était proverbial : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage »

Bien à vous
:)
Christian

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Christian » mar. 28 avr. 2009, 11:32

Bonjour à tous
Charles :
Par exemple, moi, je n'accepte pas d'hériter de la Phèdre de Racine, écrite dans une langue morte, traitant des problèmes de gens qu'on n'a vu nulle part... quel effort, quel poids à porter !
Eh bien, refusez cet héritage, mon cher Charles. C’est bien idiot de votre part. J’essayerai de vous convaincre que vous y perdez beaucoup, mais vous y perdriez encore plus, et moi aussi en dignité, si à votre âge je vous faisais apprendre Phèdre à coups de pieds aux fesses.

(et que ce ‘moi’ soit de votre part une figure de style ne change pas ma réponse)

Une culture ne se transmet pas par décret administratif. Si c’était le cas, l’Education nationale aurait fait des Français le peuple le plus cultivé du monde. Pendant les dernières décennies, sous un régime de dimanches fériés obligatoires, la fréquentation des églises s’est effondrée et les familles ont éclaté. Alors, quel est le résultat de la coercition que vous réclamez si fort ?

Il se passe peut-être que l’administration affadit l’esprit, prive de sens et étouffe les initiatives. Car il faut plus que le fonctionnariat pour porter des valeurs, autres que celles du fonctionnariat. Des familles et une communauté fortes, fières d’un passé revendiqué, solidaires par amitié, au sens aristotélicien et pas bureaucratique, posant chaque jour ce choix libre de vivre ensemble qui fonde la cité, voilà le milieu dans lequel se transmettent des valeurs.

Et si quelqu’un rejette cette tradition, comme cela se arrivera surement un jour, et comme il se doit, car la civilisation ne progresse que par les rebelles, alors que ce dissident (ou cette dissidente) soit ostracisé, sans doute, puisque c’est son choix de partir, mais qu’au moins il ne soit pas persécuté pour cela.

Refuser de voir la violence, c’est en être le complice.

Christian


Quel fruit espères-tu de tant de violence ?
Phèdre, Acte premier
++

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par MB » mar. 28 avr. 2009, 1:44

Charles a écrit :Et d'ailleurs , "chacun pour soi", n'est-il pas la devise d'un certain M. Bean ?

Pffff... même pas drôle.

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par MB » mar. 28 avr. 2009, 1:38

Charles a écrit :
Christian a écrit : Il n’y a d’héritage que celui que nous acceptons, chacun pour soi. Sinon ce n’est plus un héritage, mais un boulet.
Eh oui, ces boulets que sont le catholicisme, Versailles, Notre-Dame, Proust, Racine, Corneille, Bach, Platon, Aristote... l'ennui que d'avoir à hériter de choses qui nous dépassent. Chacun pour soi, on est vraiment mieux. Chacun pour soi, bien au chaud-chaud dans son égoïsme et sa médiocrité. Par exemple, moi, je n'accepte pas d'hériter de la Phèdre de Racine, écrite dans une langue morte, traitant des problèmes de gens qu'on n'a vu nulle part... quel effort, quel poids à porter ! Chacun pour soi, c'est bien mieux. S'il y en a deux ou trois qu'intéressent les siècles de civilisation de nos ancêtres, qu'ils s'en occupent, mais qu'on ne me demande pas d'accepter avec eux cet héritage trop pesant. Ma mesure à moi, c'est une mesure humble, c'est chacun pour soi ; peut-être est-elle mesquine, peut-être est-elle celle d'une loge de concierge, oui mais c'est la mienne, et cette mesure n'admet pas, n'accepte pas la grandeur du catholicisme ou de Versailles. Je ne vais quand même pas me prendre la tête avec des valeurs aristocratiques du passé, un habit trop grand pour moi ! La seule chose je demande, c'est qu'on ne me moleste pas, qu'on m'évite tout ce qui fait mal, et en dehors de ça, chacun fait ce qui lui plaît, chacun pour soi. J'ai le droit d'être mesquin, étriqué, d'avoir accepté l'héritage des mes ancêtres épiciers, personne ne peut me nier ce droit. Donc, je n'accepte pas l'héritage qui me demande le moindre effort, je n'accepte rien qui dépasse les dimensions si humaines du "chacun pour soi" (autrement, ça devient un boulet). Nous sommes merveilleusement d'accord.
Avé Charles

Dis donc, ça ne te dirait pas d'arrêter les attaques personnelles ? Là, ça me fatigue, d'autant que Christian a assez montré ses finesses culturelles, et l'acceptation par lui-même de ce "boulet", pour qu'on puisse soupçonner chez lui la médiocrité que tu dénonces. Je peux y aller, moi aussi, de ces raccourcis : est-ce être "épicier" que de préférer la prospérité à la misère, la liberté à la tyrannie, la possibilité de dire le vrai à l'obligation de dire le faux, la paix à la guerre ? Oui, remarque, dire tout cela devant un trotskiste, c'est être un "petit-bourgeois".

Plus sérieusement : même si je ne suis pas d'accord avec la notion de "boulet" (et que, dans le fond ici, c'est plutôt toi que je suivrais) je reconnais qu'on ne peut se contenter d'en appeler à nos valeur culturelles pour défendre le dimanche. Le "boulet", c'est quand on impose la culture : or si nous, nous le faisons, finalement, un souverain wahabite pourra très bien - il le fait magnifiquement, du reste - imposer des attitudes "culturelles" spécifiques à ses sujets. Si le culturalisme était en lui seul une attitude légitime, alors les Hindous seraient habilités à rejeter en bloc les chrétiens qui peuplent le sous-continent. Ou bien, telle jeune musulmane néerlandaise d'origine pakistanaise peut se faire balancer de l'acide au visage si elle cause avec un chrétien : c'est dans sa culture, n'est-ce pas ? Je n'invente rien, il y a des gens qui disent ça. Dire "le dimanche c'est sacré par ce que c'est notre culture", c'est un argument du même acabit, certes en plus soft.
Je vois bien les impasses qu'il y a dans ce raisonnement ; je répète simplement le fond de ma pensée : l'argument culturaliste a des limites ; il ne faut pas en abuser.

On pourrait au contraire - et, cher Christian, je ne crois pas être illibéral en disant cela - mettre la réforme du dimanche de côté, pour des raisons de bon sens. Il se trouve que la législation économique française prise au sens le plus large, du fait de sa haine du libéralisme, est défavorable à la création de nouvelles entreprises : or ce sont elles qui créent les emplois, renouvellent le marché du travail, et permettent à l'employé de faire un bras d'honneur à son employeur en leur donnant la possibilité de les rejoindre. Bref, dans la situation actuelle, l'édifice social, législatif, fiscal français est abusivement favorable aux employeurs déjà en place ; il crée, pour eux, des rentes légales aux dépens de leurs employés. Ceux-ci savent qu'ils auront du mal à retrouver un emploi, puisqu'on décourage le travail de ceux qui pourraient leur en fournir. C'est donc effectivement le patron en place qui dispose des moyens de pression (en tout cas plus que chez vous, à Londres), et non l'employé qui est en situation de refuser.
Dans cette situation, permettre le travail du dimanche, c'est effectivement affaiblir la position de nombre d'employés qui ne peuvent refuser les demandes de leur employeur allant dans ce sens. Ce serait augmenter des privilèges patronaux indus. Il me paraîtrait donc bien plus judicieux de fluidifier d'abord la création et l'action des entreprises en modifiant les cadres législatifs, que de s'occuper de ce sujet-là.

Amicalement
MB

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Christian » lun. 27 avr. 2009, 17:02

Raistlin :
Ainsi, pour être vraiment acceptable, la suppression du dimanche comme jour chômé devrait permettre aux familles de se choisir un autre jour : en gros, les enfants devraient pouvoir avoir un autre jour où ils sont sûrs de ne pas avoir classe.
Oui, je suis d’accord. C’est pourquoi les écoles devraient être gérées en fonction des besoins des parents, non pas pour satisfaire les préférences des enseignants.
Prenez un exemple : mai 68 ! Je suis sûr qu'à l'époque, plein de bons catholiques se sont dits qu'ils n'avaient pas leur mot à dire, que la morale c'est personnel, et patati et patata. Or certains commencent à prendre conscience peu à peu que l'illusion 68 n'était peut-être pas la grande libération tant attendue.
Il n’existe d’autre liberté que la liberté de s’engager. Sinon on ne parle pas de liberté, mais de démission, de dérive, d’abandon aux passions. Alors oui, ceux qui n’ont vu dans Mai 68 qu’un grand baisodrome se retrouvent déçus (en fait, je ne suis pas sûr qu’on pouvait y voir autre chose)
Christian a écrit:
Il n’y a d’héritage que celui que nous acceptons, chacun pour soi. Sinon ce n’est plus un héritage, mais un boulet.
Et vous remplacez ce soi-disant boulet par....? Par rien si ce n'est une course encore plus effrénée à la consommation et au productivisme.
Je sais par quoi je ‘remplace le boulet’. Je peux l’enseigner, le publier. Mais je n’aurais fait que remplacer le boulet de la tradition par celui de mes propres convictions si les gens ne s’appropriaient pas mon enseignement, ne le revendiquaient pas pour eux-mêmes, ne le faisaient pas leur.

Pour celui qui n’est pas chrétien, le dimanche n’a pas plus de sens que diwali pour moi qui ne suis pas hindouiste. Nous ne redonnerons du sens au calendrier que si les gens font la démarche de s’approprier les dates. Alors les jours de repos deviendront des fêtes.

Bien à vous
Christian


Happiness is that state of consciousness which proceeds from the achievement of one's values.
Ayn Rand

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Raistlin » lun. 27 avr. 2009, 16:32

Christian a écrit :L’exemple n’est pas extrême. Il est même dramatiquement d’actualité. Mais il n’a aucune relation avec la question du repos dominical. Dans un cas il s’agit de protéger des innocents mis à mort, incapables de se défendre. Dans l’autre, il s’agit d’hommes et de femmes majeurs, disposant de leur revenu, prenant la responsabilité de leur vie et de leur salut, sans agresser personne.
Tout est affaire de définition : pour l'Etat, le foetus avant un certains nombre de semaines n'est pas un être humain. Donc pas d'innocent tué...

Pour le dimanche, c'est un peu pareil : la famille n'ayant pas d'importance, seule l'économie ayant droit de cité, nous pouvons bien sacrifier le dimanche sur l'autel de la consommation.

Christian a écrit :Je ne vois pas pourquoi. Reportez-vous à mon exemple des juifs. Dans une famille catholique, chaque membre qui travaille demandera les mêmes jours de congé, dimanche, Noël, Vendredi Saint, etc. La famille vivra d’autant plus intensément ces jours de congé qu’elle aura dû les demander spécifiquement.
Le dimanche restant un jour chômé pour tous (parents et enfants), il reste le seul jour de la semaine où la famille peut passer du temps ensemble. Quant aux congés, ils me semblent un peu léger pour créer un vrai tissu familial.
Ainsi, pour être vraiment acceptable, la suppression du dimanche comme jour chômé devrait permettre aux familles de se choisir un autre jour : en gros, les enfants devraient pouvoir avoir un autre jour où ils sont sûrs de ne pas avoir classe.

Mais bon, au sujet de la menace que représente le travail du dimanche sur le tissu familial, nous n'avons aucune preuve, nous verrons ce qu'il en sera lorsque les dégâts (à mon sens) apparaîtront. Prenez un exemple : mai 68 ! Je suis sûr qu'à l'époque, plein de bons catholiques se sont dits qu'ils n'avaient pas leur mot à dire, que la morale c'est personnel, et patati et patata. Or certains commencent à prendre conscience peu à peu que l'illusion 68 n'était peut-être pas la grande libération tant attendue.

Christian a écrit :Il n’y a d’héritage que celui que nous acceptons, chacun pour soi. Sinon ce n’est plus un héritage, mais un boulet.
Et vous remplacez ce soi-disant boulet par....? Par rien si ce n'est une course encore plus effrénée à la consommation et au productivisme.

Je vous rassure, je n'ai rien contre le libéralisme. Mais je n'en fais pas non plus un absolu. Des choses que je crois bonnes se sont construites avec les siècles et ont façonné notre culture. Les envoyer valdinguer au nom d'un libéralisme qui ne mène nulle part, c'est déstructurant.

En outre, je le répète, ce n'est pas comme si les Français voulaient travailler le dimanche (ça c'est un mensonge issu de la manipulation des sondages) : ils veulent consommer le dimanche, ce qui n'est pas pareil. Ainsi, être prêt à sacrifier le dimanche de certains pour pouvoir soi-même consommer me semble profondément immoral.

Bien à vous,

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Christian » lun. 27 avr. 2009, 15:59

Bonjour Cgs
Argh, Raistlin m'a devancé, mais bon ça va, on dit la même chose
Je vais donc répondre à vous deux deux, en utilisant les propos de Raistlin
;)

Bonjour Raistlin,
le catholique ne doit pas contraindre les autres à agir comme lui agirait
Commençons par reconnaître cet accord entre nous. :)
Cependant, [le catholique] ne doit pas non plus se taire lorsque l'orientation prise est immorale. Ainsi, si ce pays décidait un jour de permettre aux parents tuer dans le ventre de leur mère les bébés dont la couleur des yeux ne leur convient pas, vous taireriez-vous en disant simplement que vous, en tant que catholique, vous ne le ferez pas ? Certes, cet exemple est extrême
L’exemple n’est pas extrême. Il est même dramatiquement d’actualité. Mais il n’a aucune relation avec la question du repos dominical. Dans un cas il s’agit de protéger des innocents mis à mort, incapables de se défendre. Dans l’autre, il s’agit d’hommes et de femmes majeurs, disposant de leur revenu, prenant la responsabilité de leur vie et de leur salut, sans agresser personne.
En êtes-vous certain ? Entre deux postulants - un qui accepet travailler le dimanche et un autre qui refuse - pensez-vous réellement que les chances d'embauche soient identiques ?
Avoir le droit de faire quelque chose ne signifie pas qu’il soit facile de le faire. Bien sûr que les chances d’embauche ne seront pas identiques. Mais avoir une morale forte, des convictions solides, avoir la foi, ça coûte. Et de quel droit faisons-nous reporter ce coût sur autrui ?

Certains qui font carême vont renoncer à sortir au restaurant pendant cette période. La beauté du geste, c’est que les restaurants restent ouverts. Fermez-les pendant le carême et le renoncement n’a plus aucune valeur.

Je l’ai déjà dit sur un autre fil, j’ai eu l’occasion, étant dans la finance, d’embaucher des juifs pratiquants. Ils me demandaient d’inclure dans leur contrat qu’il ne leur serait pas demandé de travailler et de voyager pendant le sabbat (soit dès le vendredi après-midi) et pendant les fêtes juives. Ça posait problème. Mais j’ai accepté, car des gens qui ont le courage de leur conviction ne sont pas seulement admirables, ils seront aussi ceux qui défendront le mieux l’entreprise. Donc même l'employeur qui ne partage pas cette conviction, si l'on se place sur le strict et triste plan de l'intérêt, a tout à gagner à embaucher des croyants.
Pour ma part, je suis contre le travail du dimanche pour le danger que cela représente pour la famille, que l'on soit catholique ou non.
Je ne vois pas pourquoi. Reportez-vous à mon exemple des juifs. Dans une famille catholique, chaque membre qui travaille demandera les mêmes jours de congé, dimanche, Noël, Vendredi Saint, etc. La famille vivra d’autant plus intensément ces jours de congé qu’elle aura dû les demander spécifiquement.
En outre, je m'y oppose car, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, le dimanche fait partie de l'héritage culturel de la France. Le libéralisme ne me paraît pas une raison suffisante pour rejeter cet héritage.
Il n’y a d’héritage que celui que nous acceptons, chacun pour soi. Sinon ce n’est plus un héritage, mais un boulet.
les Français qui sont pour - selon les sondages - me semblent l'être pour de mauvaises raisons : en gros, ça leur donne un jour de plus pour consommer à outrance. Et en tant que catholique, je me demande dans quelle mesure il n'est pas de notre devoir de dénoncer aussi cette illusion.
Absolument. Mais dénoncer une illusion n’est pas la même chose qu’interdire d’y croire.

Bien à vous,
Christian


Le Sabbat est fait pour l’homme et non pas l’homme pour le Sabbat
Mc, 2 :27

Re: Tous dans la rue le 1er mai !

par Cgs » lun. 27 avr. 2009, 15:13

Bonjour Christian,
Christian a écrit :Bonjour à tous,
TOUCHE PAS A MON DIMANCHE !
LE DIMANCHE, C'EST POUR LE SEIGNEUR ET LA FAMILLE !
Je souscris entièrement à ce slogan. Je m’y conforme quant à moi.

Mais, ôtez-moi d’un doute, la proposition de loi ne vise pas à rendre le travail dominical obligatoire, n’est-ce pas ?

Elle ne fait que le permettre. Tous ceux qui refuseront de travailler le dimanche (ou le samedi ou le mardi) pourront le faire.

Certes, c'est la volonté affichée de cette loi, qui se veut ouvrir une nouvelle possibilité sans toucher à l'ordre établi. Les dirigeants politiques orientent le discours en disant que cette loi permettra à ceux qui le veulent seulement de travailler le dimanche, et en affirmant que cela ne changera rien pour les autres.

Mais qu'en sera-t-il réellement ? Ne pouvons nous pas craindre qu'en autorisant cela, les salariés soient en compétition ? Ceux qui voudront conserver leur dimanche pourraient être désavantagés par rapport à ceux qui voudront travailler le dimanche. En effet, à compétence et à salaire égal, qui l'employeur choisira-t-il ? Bref, a-t-on vraiment le choix de refuser de travailler le dimanche si la loi n'interdit plus le travail dominical ?

Et plus encore, si cette loi passe, ne serait-elle pas une porte ouverte à la banalisation du dimanche comme étant un jour comme un autre ? La stratégie, déjà utilisée par le passé, est redoutable : on fait voter une loi qui autorise quelque chose, sans remettre en cause le passé, puis on en vote une autre qui va plus loin en disant "vous voyez, les gens préfèrent travailler le dimanche, il y en a des millions qui l'ont choisi" (l'ont-ils vraiment choisi, ou bien ont-ils fait cela pour conserver leur emploi ?)
Etre catholique implique un devoir de faire connaître la Parole, pas d’obliger les autres, sous peine d’amendes et de prison à s’y conformer. Etre catholique implique de témoigner de sa foi, pas en se baladant avec des pancartes pour exiger que des flics forcent les gens à vivre comme nous, mais en témoignant dans l’entreprise, devant les patrons et les collègues, que le dimanche pour nous est un jour sacré.

Ça demande plus de courage. Mais c’est plus conforme à l’enseignement du Christ.
Certes. En revanche, être catholique, c'est aussi être réaliste. Si le processus législatif dérive vers les projets de société non souhaitables (c'est arrivé, voir les lois sur la légalisation de l'avortement, et bientôt celles sur l'euthanasie, qui j'espère, ne passeront jamais), il est du devoir du catholique de dénoncer les fausses solutions, et de rechercher ce qui serait le mieux pour tous.

Le dimanche n'est pas que le jour du Seigneur pour nous, il est aussi un jour de repos hebdomadaire pour lequel des générations de salariés se sont battus pour conserver son maintien.
Je suis pour la liberté de travailler le dimanche, par respect pour les autres, d'abord, et afin que nous, chrétiens, ayons l’occasion de manifester publiquement que nous ne travaillons pas le jour du Seigneur.
Cette liberté de travailler le dimanche existe déjà, par dérogation. De là à en faire la norme, c'est excessif, et conduirait à marginaliser les chrétiens (qui d'ailleurs, ne seront pas tous prêts à chômer le dimanche ; imaginez un ménage chrétien modeste qui améliore sa situation en travaillant le dimanche, au prix d'une vie de famille moins épanouissante ; eh bien certains vont choisir le travail).

Bien à vous,

(EDIT : Argh, Raistlin m'a devancé, mais bon ça va, on dit la même chose :) )

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