par Jean-Mic » mer. 02 août 2023, 12:37
Gaudens a écrit : ↑mar. 25 juil. 2023, 9:55
Pas besoin de se référer à Arnaud Dumouch pour savoir que Saint Thomas l'Apôtre ait été martyrisé en Inde du Sud (à Mylapore où on vénère toujours le Mont Saint Thomas; le corps de l'évangélisateur de l'Orient est vénéré à Chennai (ancienne Madras),non loin de là.
Il m'a fallu prendre le temps pour regarder et écouter attentivement le lien cité par cedricspandrell.
(Je passe pudiquement sur les interventions d'A.D. qui se fait tacler par la conférencière - presque - à chaque fois qu'il prend la parole.)
C'est absolument passionnant et, de toute évidence, aussi documenté que possible. La conférencière apporte un regard nouveau sur le Christianisme "oublié" à l'Est de l'Euphrate. Elle montre notamment que Thomas est bien parti "vers l'Est", et qu'il y a bien eu une évangélisation précoce à l'Est de l'Euphrate et aux abords de l'Indus (grosso modo, de l'Irak au Pakistan actuels). Remarquez bien qu'elle se garde d'affirmer quoi que ce soit sur l'Inde actuelle et plus encore sur les contrées encore plus à l'Est (la Chine notamment). Elle avance que l'évangélisation a suivi les routes de la soie. Mais les routes de la soie ne passent pas vraiment par l'Inde (Sud de l'Himalaya), bien plutôt par l'Asie centrale (Nord de l'Himalaya, Kazakhstan et Kirghizistan actuels). L'évangélisation de l'Inde est attestée à une époque antérieure à l'avènement de l'Islam, et a fortiori de la nouvelle évangélisation (jésuite notamment) des 16ème et 17ème siècles, mais l'expansionnisme musulman n'en a laissé quasiment aucune trace archéologique (c'est elle qui le dit !) et bien peu de traces liturgiques. Elle se garde, là encore très prudemment, de préciser quelque date que ce soit quant à l'implantation chrétienne dans les différentes contrées citées. Les périodes renseignées restent extrêmement vagues (entre le temps apostolique et l'expansion de l'Islam !), faute de preuves crédibles (là encore, ce n'est pas moi qui le dit !).
Quant à la part exacte que Thomas aurait prise dans cette primo-évangélisation à l'Est de l'Euphrate, aux lieux qu'il aurait effectivement traversés et personnellement évangélisés, la conférencière n'en fait absolument pas, mais vraiment-vraiment pas du tout, mention. A fortiori quant au lieu de sa mort et à celui de sa sépulture. Je rappelle quand même que la vénération du prétendu tombeau d'un saint est rarement pris par les historiens et scientifiques pour preuve suffisante du lieu réel de décès ou de martyr dudit saint ! Je rappelle aussi que, dans l'histoire de l'évangélisation, l'attribution à un saint prestigieux, un apôtre par exemple, peut aussi bien être le fait de ses disciples plutôt que du saint lui-même.
En conclusion, une conférence passionnante, riche de perspectives quant à l'histoire du Christianisme. Dont les non-dits (tout ce que la conférencière, dans sa rigueur scientifique, se garde d'affirmer faute de preuve suffisante) sont aussi enrichissants que les éléments nouveaux qu'elle apporte.
[quote=Gaudens post_id=459640 time=1690271703 user_id=16704]Pas besoin de se référer à Arnaud Dumouch pour savoir que Saint Thomas l'Apôtre ait été martyrisé en Inde du Sud (à Mylapore où on vénère toujours le Mont Saint Thomas; le corps de l'évangélisateur de l'Orient est vénéré à Chennai (ancienne Madras),non loin de là.[/quote]
Il m'a fallu prendre le temps pour regarder et écouter attentivement le lien cité par cedricspandrell.
[size=85](Je passe pudiquement sur les interventions d'A.D. qui se fait tacler par la conférencière - presque - à chaque fois qu'il prend la parole.)[/size]
C'est absolument passionnant et, de toute évidence, aussi documenté que possible. La conférencière apporte un regard nouveau sur le Christianisme "oublié" à l'Est de l'Euphrate. Elle montre notamment que Thomas est bien parti "vers l'Est", et qu'il y a bien eu une évangélisation précoce à l'Est de l'Euphrate et aux abords de l'Indus (grosso modo, de l'Irak au Pakistan actuels). Remarquez bien qu'elle se garde d'affirmer quoi que ce soit sur l'Inde actuelle et plus encore sur les contrées encore plus à l'Est (la Chine notamment). Elle avance que l'évangélisation a suivi les routes de la soie. Mais les routes de la soie ne passent pas vraiment par l'Inde (Sud de l'Himalaya), bien plutôt par l'Asie centrale (Nord de l'Himalaya, Kazakhstan et Kirghizistan actuels). L'évangélisation de l'Inde est attestée à une époque antérieure à l'avènement de l'Islam, et a fortiori de la nouvelle évangélisation (jésuite notamment) des 16ème et 17ème siècles, mais l'expansionnisme musulman n'en a laissé quasiment aucune trace archéologique (c'est elle qui le dit !) et bien peu de traces liturgiques. Elle se garde, là encore très prudemment, de préciser quelque date que ce soit quant à l'implantation chrétienne dans les différentes contrées citées. Les périodes renseignées restent extrêmement vagues (entre le temps apostolique et l'expansion de l'Islam !), faute de preuves crédibles (là encore, ce n'est pas moi qui le dit !).
Quant à la part exacte que Thomas aurait prise dans cette primo-évangélisation à l'Est de l'Euphrate, aux lieux qu'il aurait effectivement traversés et personnellement évangélisés, la conférencière n'en fait absolument pas, mais vraiment-vraiment pas du tout, mention. A fortiori quant au lieu de sa mort et à celui de sa sépulture. Je rappelle quand même que la vénération du prétendu tombeau d'un saint est rarement pris par les historiens et scientifiques pour preuve suffisante du lieu réel de décès ou de martyr dudit saint ! Je rappelle aussi que, dans l'histoire de l'évangélisation, l'attribution à un saint prestigieux, un apôtre par exemple, peut aussi bien être le fait de ses disciples plutôt que du saint lui-même.
En conclusion, une conférence passionnante, riche de perspectives quant à l'histoire du Christianisme. Dont les non-dits (tout ce que la conférencière, dans sa rigueur scientifique, se garde d'affirmer faute de preuve suffisante) sont aussi enrichissants que les éléments nouveaux qu'elle apporte.