par zelie » sam. 15 févr. 2020, 12:39
Bonjour Kerygme,
Kerygme a écrit : ↑sam. 15 févr. 2020, 11:45
Je me dis que si parmi les paroissiens il y en avait un qui s'interrogeait silencieusement sur une vocation sacerdotale (ou autres) et bien ces réactions, ces oppositions pourraient tuer cet appel. Je crois que les gens ne s'imaginent même pas que tout en priant pour les vocations, ils sont capables de les tuer dans les cœurs.
Mais tellement!
Et de vous lire ça me désole, parce que je me rends compte qu'en fait, ce que j'observe est bien plus ordinaire que ce que je croyais!
Kerygme a écrit : ↑sam. 15 févr. 2020, 11:45
Vous n'avez pas précisé si ce prêtre préparait son homélie ou s'il l'improvisait.
Il existe des outils pour aider à préparer une homélie, il y a même dans les diocèses des formations à la prédication souvent nommées "école de prédication".
Alors, sincèrement, je ne sais pas. Son érudition est spectaculaire, il connaît les textes mais aussi les travaux des historiens et autres archéo comme personne. Ses homélies sont parfois inspirées par des articles de journaux chrétiens, car je retrouve dans sa bouche ce que j'ai lu par ailleurs. Ce qui n'est pas une critique, juste une observation, car beaucoup de personnes, en dehors de l'église, s'appuient aussi sur les publications sérieuses pour bâtir leurs interventions orales. Mais apparemment, quand il n' y a pas don d'orateur, il n'y a pas don...
Tout comme il se pourrait que du coté des paroissiens, nous soyons bouchés et inconstants et indignes de suivre tout ce qu'il souhaite développer.
Kerygme a écrit : ↑sam. 15 févr. 2020, 11:45
il devrait plutôt choisir une des nombreuses choses qu'il a à dire et se contenter de cette seule chose, mais de le faire bien et avec profondeur. Il ne s'agit pas de faire un lâcher de barrage pour remplir un verre d'eau, mais de trouver le bon débit.
Mais justement, c'est cet ajustage, appelé des voeux des paroissiens, que lui ne peut faire, parce que je pense que ses objectifs à lui ne sont pas saisis par les fidèles, mais il est certain que lui voit et sait ce qu'il veut dire... C'est terrible cette impression qu'il nous parle à travers une vitre épaisse, mais ce doit l'être tellement pour lui, tellement... Qui sait ce qu'il ressent? Tout ce qui lui passe par la tête en nous voyant, et qui titille sa fatigue, pour ne pas dire son épuisement.
Les statistiques sont muettes, mais je suis sûre qu'il doit y avoir des prêtres qui rendent le tablier tellement les pressions sont fortes sur leurs épaules.... multiplication des lieux et des messes, rareté des collègues, sécularisation des âmes, abandon de la foi, ou du moins régression des connaissances bibliques à des stades embryonnaires de la part même des fidèles réguliers, racisme religieux, menaces, vandalisme... C'est chaud de tenir dans la durée dans ces conditions !
Kerygme a écrit : ↑sam. 15 févr. 2020, 11:45
Et en terme de débit, 25 minutes d'homélie dans une messe de semaine dont la durée est d'environ 30-35mn ... j'espère que cela ne se fait pas au détriment de la liturgie.
... A votre avis
?
Mais ça n'enlève rien à la valeur des efforts de notre prêtre, qui pense vraiment, lui, être dans le vrai et le bon chemin pour ramener au bercail ses brebis qu'il pense (peut-être?) lassée par certains temps de la messe et les tenir juste par des mots, des mots, des histoires, et encore des histoires.... Parce que sans toutes ces "histoires", les gens ne sachant plus avoir accès au sacré, finiraient par sauter la messe? J'ai l'impression que c'est sa façon de penser... Alors qu'en fait, personnellement, c'est l'idée de ses homélies qui ferait plutôt office de repoussoir. Pas les silences de la célébration, bien au contraire (comme vous le soulignez plus haut).
J'ai beaucoup d'affection et de respect pour notre prêtre, et je ne veux pas, et en rien, le sabrer. Je perçois sa lutte, ses efforts, son immense fatigue, pour ne pas dire lassitude, qui transparait, parfois... Et à quelqu'un qui donne tout ce qu'il a, on ne peut que l'accueillir bras ouverts et avoir de l'estime pour lui. On lui pardonne tout de tout notre être.
Mais lui ou un autre, ce serait presque un cas d'école de prêtre rempli de talents et de connaissance qui ne peut tous les exploiter par un manque évident de réflexion sur ses pratiques ou de formation à plus de souplesse. Une formation à dire mieux en disant moins, en apprenant à trier, hiérachiser, simplifier peut-être. Mais aussi à penser autrement le message, avec souplesse et rondeur dans ses aptitudes à extraire un point et un seul et à l'approfondir. Approfondir, c'est votre mot et c'est le mot.
Il existe des formations à tout ça.
C'est pourquoi je trouve dommage que cette injonction du Vatican soit autant restée lettre morte. Ou même ait été rejetée?
Parce qu'à écouter ce qu'en dit le Pape et à avoir l'obéissance de le mettre en pratique, dans certains endroits peu érudits en matière catholique, comme chez moi, ça pourrait aider les fidèles à rester fidèles justement. Avec le retour à l'Adoration, aux moments de silence pour comme vous le dites si bien, prier en union des coeurs, etc.
C'est pourquoi prier pour tous nos prêtres doit rester parmi nos priorités, quelque chose à ne jamais oublier ni négliger.
Vous savez, on appelle souvent un renouveau de notre Eglise, notamment depuis les tristes événements médiatisés en 2018 et 2019. L'Eglise secouée, etc.
Mais il faut comprendre que si renouvellement il y a un jour, c'est des bergers qu'il viendra majoritairement, faut pas rêver, il ne va pas se lever demain Supersaint, Batsaint, Robosaint et Ironsaint, qui vont sauver le monde d'un coup de rayon laser ; c'est logique, c'est même normal. Si on se retourne sur notre histoire, on s'aperçoit que nombre de saints ont été des prêtres ou des religieux, même si ce ne sont pas les plus connus; beaucoup, beaucoup de grands saints inconnus mais ô combien efficaces étaient prêtres, à coté des Sainte Thérèse et Sainte Faustine pour ne citer que les deux plus importantes saintes (ou parmi) du 19 et 20ème siècle. L'impulsion qui mène nombres de personnes à la conversion passe bien souvent par des prêtres ou des rencontres avec des personnes dont la vie est donnée à Dieu. Ce n'est pas parce qu'un arbre qui tombe fait plus de bruit que 100 qui poussent que l'Eglise ne convertit plus dès qu'il y a un scandale.
Négliger le rôle de premier plan des prêtres dans le renouvellement de notre Eglise serait imbécile, voire même suicidaire, car si eux diminuent ou disparaissent, qui se lèvera pour remplacer un tel vivier d'âmes ouvriers du Seigneur? Car si le Seigneur a appelé des hommes, célibataires, en nombre immense, à être ouvriers de sa vigne, ce n'est pas pour exclure de facto les femmes ou brider leur bijou de famille, comme je l'ai lu tantôt, mais parce que l'ampleur de la tâche, en nombre et en énergie, le nécessitait ainsi. Que serait la vigne sans ces ouvriers, sans les dons divins qui passent par eux et uniquement par eux? Mais les fidèles d'aujourd'hui sont-ils encore conscients de cela, savent-ils qu'à rejeter leur prêtre dans les bas-fonds de leurs mépris c'est Dieu qu'ils rejettent et ses dons vitaux avec?
Et c'est malheureux à dire, mais n'y aurait-il pas des prêtres qui ont un peu oublié ce qu'ils portent en eux aussi?
Cordialement.
Bonjour Kerygme,
[quote=Kerygme post_id=416381 time=1581759949 user_id=17273]
Je me dis que si parmi les paroissiens il y en avait un qui s'interrogeait silencieusement sur une vocation sacerdotale (ou autres) et bien ces réactions, ces oppositions pourraient tuer cet appel. Je crois que les gens ne s'imaginent même pas que tout en priant pour les vocations, ils sont capables de les tuer dans les cœurs.
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Mais tellement!
Et de vous lire ça me désole, parce que je me rends compte qu'en fait, ce que j'observe est bien plus ordinaire que ce que je croyais!
[quote=Kerygme post_id=416381 time=1581759949 user_id=17273]
Vous n'avez pas précisé si ce prêtre préparait son homélie ou s'il l'improvisait.
Il existe des outils pour aider à préparer une homélie, il y a même dans les diocèses des formations à la prédication souvent nommées "école de prédication".
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Alors, sincèrement, je ne sais pas. Son érudition est spectaculaire, il connaît les textes mais aussi les travaux des historiens et autres archéo comme personne. Ses homélies sont parfois inspirées par des articles de journaux chrétiens, car je retrouve dans sa bouche ce que j'ai lu par ailleurs. Ce qui n'est pas une critique, juste une observation, car beaucoup de personnes, en dehors de l'église, s'appuient aussi sur les publications sérieuses pour bâtir leurs interventions orales. Mais apparemment, quand il n' y a pas don d'orateur, il n'y a pas don...
Tout comme il se pourrait que du coté des paroissiens, nous soyons bouchés et inconstants et indignes de suivre tout ce qu'il souhaite développer.
[quote=Kerygme post_id=416381 time=1581759949 user_id=17273]
il devrait plutôt choisir une des nombreuses choses qu'il a à dire et se contenter de cette seule chose, mais de le faire bien et avec profondeur. Il ne s'agit pas de faire un lâcher de barrage pour remplir un verre d'eau, mais de trouver le bon débit.
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Mais justement, c'est cet ajustage, appelé des voeux des paroissiens, que lui ne peut faire, parce que je pense que ses objectifs à lui ne sont pas saisis par les fidèles, mais il est certain que lui voit et sait ce qu'il veut dire... C'est terrible cette impression qu'il nous parle à travers une vitre épaisse, mais ce doit l'être tellement pour lui, tellement... Qui sait ce qu'il ressent? Tout ce qui lui passe par la tête en nous voyant, et qui titille sa fatigue, pour ne pas dire son épuisement.
Les statistiques sont muettes, mais je suis sûre qu'il doit y avoir des prêtres qui rendent le tablier tellement les pressions sont fortes sur leurs épaules.... multiplication des lieux et des messes, rareté des collègues, sécularisation des âmes, abandon de la foi, ou du moins régression des connaissances bibliques à des stades embryonnaires de la part même des fidèles réguliers, racisme religieux, menaces, vandalisme... C'est chaud de tenir dans la durée dans ces conditions !
[quote=Kerygme post_id=416381 time=1581759949 user_id=17273]
Et en terme de débit, 25 minutes d'homélie dans une messe de semaine dont la durée est d'environ 30-35mn ... j'espère que cela ne se fait pas au détriment de la liturgie.
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... A votre avis :( ?
Mais ça n'enlève rien à la valeur des efforts de notre prêtre, qui pense vraiment, lui, être dans le vrai et le bon chemin pour ramener au bercail ses brebis qu'il pense (peut-être?) lassée par certains temps de la messe et les tenir juste par des mots, des mots, des histoires, et encore des histoires.... Parce que sans toutes ces "histoires", les gens ne sachant plus avoir accès au sacré, finiraient par sauter la messe? J'ai l'impression que c'est sa façon de penser... Alors qu'en fait, personnellement, c'est l'idée de ses homélies qui ferait plutôt office de repoussoir. Pas les silences de la célébration, bien au contraire (comme vous le soulignez plus haut).
J'ai beaucoup d'affection et de respect pour notre prêtre, et je ne veux pas, et en rien, le sabrer. Je perçois sa lutte, ses efforts, son immense fatigue, pour ne pas dire lassitude, qui transparait, parfois... Et à quelqu'un qui donne tout ce qu'il a, on ne peut que l'accueillir bras ouverts et avoir de l'estime pour lui. On lui pardonne tout de tout notre être.
Mais lui ou un autre, ce serait presque un cas d'école de prêtre rempli de talents et de connaissance qui ne peut tous les exploiter par un manque évident de réflexion sur ses pratiques ou de formation à plus de souplesse. Une formation à dire mieux en disant moins, en apprenant à trier, hiérachiser, simplifier peut-être. Mais aussi à penser autrement le message, avec souplesse et rondeur dans ses aptitudes à extraire un point et un seul et à l'approfondir. Approfondir, c'est votre mot et c'est le mot.
Il existe des formations à tout ça.
C'est pourquoi je trouve dommage que cette injonction du Vatican soit autant restée lettre morte. Ou même ait été rejetée?
Parce qu'à écouter ce qu'en dit le Pape et à avoir l'obéissance de le mettre en pratique, dans certains endroits peu érudits en matière catholique, comme chez moi, ça pourrait aider les fidèles à rester fidèles justement. Avec le retour à l'Adoration, aux moments de silence pour comme vous le dites si bien, prier en union des coeurs, etc.
C'est pourquoi prier pour tous nos prêtres doit rester parmi nos priorités, quelque chose à ne jamais oublier ni négliger.
Vous savez, on appelle souvent un renouveau de notre Eglise, notamment depuis les tristes événements médiatisés en 2018 et 2019. L'Eglise secouée, etc.
Mais il faut comprendre que si renouvellement il y a un jour, c'est des bergers qu'il viendra majoritairement, faut pas rêver, il ne va pas se lever demain Supersaint, Batsaint, Robosaint et Ironsaint, qui vont sauver le monde d'un coup de rayon laser ; c'est logique, c'est même normal. Si on se retourne sur notre histoire, on s'aperçoit que nombre de saints ont été des prêtres ou des religieux, même si ce ne sont pas les plus connus; beaucoup, beaucoup de grands saints inconnus mais ô combien efficaces étaient prêtres, à coté des Sainte Thérèse et Sainte Faustine pour ne citer que les deux plus importantes saintes (ou parmi) du 19 et 20ème siècle. L'impulsion qui mène nombres de personnes à la conversion passe bien souvent par des prêtres ou des rencontres avec des personnes dont la vie est donnée à Dieu. Ce n'est pas parce qu'un arbre qui tombe fait plus de bruit que 100 qui poussent que l'Eglise ne convertit plus dès qu'il y a un scandale.
Négliger le rôle de premier plan des prêtres dans le renouvellement de notre Eglise serait imbécile, voire même suicidaire, car si eux diminuent ou disparaissent, qui se lèvera pour remplacer un tel vivier d'âmes ouvriers du Seigneur? Car si le Seigneur a appelé des hommes, célibataires, en nombre immense, à être ouvriers de sa vigne, ce n'est pas pour exclure de facto les femmes ou brider leur bijou de famille, comme je l'ai lu tantôt, mais parce que l'ampleur de la tâche, en nombre et en énergie, le nécessitait ainsi. Que serait la vigne sans ces ouvriers, sans les dons divins qui passent par eux et uniquement par eux? Mais les fidèles d'aujourd'hui sont-ils encore conscients de cela, savent-ils qu'à rejeter leur prêtre dans les bas-fonds de leurs mépris c'est Dieu qu'ils rejettent et ses dons vitaux avec?
Et c'est malheureux à dire, mais n'y aurait-il pas des prêtres qui ont un peu oublié ce qu'ils portent en eux aussi?
Cordialement.