par ledisciple » mar. 21 févr. 2012, 2:45
Fée Violine a écrit :Le petit jour ou l'aurore, c'est pareil! (dictionnaire: orthros= "le petit jour, l'aurore")
Pas dans mon dictionnaire de grec ancien, qui s'appuie est-il vrai, sur plusieurs formes du grec depuis Homère avec des étymologies étrusques. Et qu'importe si c'est selon Jean! Je defendrais une traduction des synoptiques, pour Jean je passe...
Oρθρου, le petit jour, de bon matin, le point du jour, une expression populaire pauvre. Après, quitte à partir en poésie, Aube ou Aurore, mais je ne m'y risque pas. Si c'est de Luc, cela va bien car c'est du grec attique, mais si c'est selon Jean, c'est-à-dire si cette poésie est araméenne, et Jean est pauvre en vocabulaire ô combien, une pauvre expression banale est juste.
Cela renvoie à selon Luc XXI, versets 37 et 38: "pendant le jour il enseignait dans le temple". Aurore, c'est une lueur qui précède le lever du soleil, c'est pas la Lumière selon Jean qui est fait d'oppositions, Jour-Nuit, Ténèbres-Lumière, Vie-Mort, voyez-vous le sens de mon attention au respect de ce IV évangile? Chez Luc, vous pouvez tout vous permettre en traduction, il est si proche de notre sens moderne de l'histoire, de notre poésie, mais rien de cela chez Jean.
Jean XVIII-27, et aussitôt le coq chanta. C'est du Jean, ca veut tout dire et c'est rustique, attaché à la terre paysanne, pas au poète. On est dans la ténèbre avec Pierre, avec Jésus on est dans la Lumière venue dans le Monde, alors pourquoi ne pas rester dans l'esprit du texte, c'est pauvre mais c'est d'un bon sens paysan redoutable. J'ai un ami garde-champêtre âgé et jamais en allant à la pêche, je ne l'ai entendu dire, "voici l'aube qui point" ou "l'aurore est arrivée, allons!". On se demanderait s'il n'est pas devenu fou. Non, il dit qu'on est au petit jour, il connait les bons coins, il ne comprendrait pas qu'on lui change son expression, sa vie, en somme expressive... Il en sait plus avec moins de mots, mais quel savoir sur la nature! S'il ne prend pas de poisson, avec le filet (!), c'est qu'il n'est pas là. Chez Jean, c'est saisissant, le miracle de la pêche. Oh, un pêcheur à la ligne même ni reviendrait pas et eux y sont allés avec les filets! Donc là vraiment il n'y est pas, le moindre poisson. C'est aussi fort que le premier miracle de Cana, l'eau changée en vin. Et le meilleur qui soit! De suite Jean est monté très haut, et il monte sans cesse et il fait monter Jésus trois fois à Jérusalem, il est vraiment l'aigle qui plane sans un geste, et les acteurs de si haut apparaissent donc fixes, voyez-vous comme c'est très marqué, beaucoup plus que dans les synoptiques qui ne prêtent pas attention aux détails des expressions de pécheurs et leur bon sens marin.
Je dirais que pour traduite Jean, il faut écouter le conseil de Marie, Jean II-5: "Faites ce qu'il vous dira." A qui s'adresse Jean et que nous dit-il? Traduisez, d'accord, mais faites ce qu'il vous dit. Et ce sera meilleur que tout. Comme l'ordonnateur du repas ayant goûté l'eau changée en vin, que vos lecteurs goûtent ce grec changé en français et vous disent:
- toi, tu as gardé la bonne traduction jusqu'à présent, pour maintenant.
C'est aussi dans Jean la première mention des nuits au mont des Oliviers, franche opposition avec la Lumière du Prologue qui annonce sa Passion. L'Eglise attache une telle importance à cet épisode unique qu'elle le proclame un dimanche, le 5e de Carême. Cela mérite toute votre attention si vous voulez offrir cette merveille en lecture, non? Dieu voit ce que vous faites, l'attention aux petites choses de l'Esprit Saint qui souffle sur vous pour Sa Gloire seule. Oui, vous souffrez peut-être sur ce passage, mais il vous creuse en profondeur pour y recevoir Son Esprit. En pensée chinoise, on dit qu'il est sot en disant que son bol est plein, c'est à dire qu'il ne peut rien recevoir. Quand j'ai voulu mettre des barrettes sur mon luth fait main par un luthier égyptien, mon luthier, israélite pratiquant a refusé. "Non, m'a-t-il dit, les occidentaux ne perçoivent pas toutes les nuances et mettent des barrettes pour mieux placer les doigts, c'est une erreur. C'est à vous de vous affiner l'oreille, je refuse de toucher à cet instrument d'un grand savoir" Quelle leçon!
Saint Jean, c'est l'aigle! Ne jamais l'oublier... Je pense qu'il faut laisser les belles traductions poétiques aux synoptiques et monter au zénith avec Jean autrement, sentir l'Esprit qui souffle si haut et en même temps que le ras des pâquerettes est minuscule. On ne grandit pas Jean avec le choix de mots subtils, pas du tout. Des expressions banales plutôt que des mots fins, rester très simple suffit, pauvre en apparence. Et s'élever! Dans Jean, le disciple que Jésus aimait, c'est chacun qui se laisse aimer par Jésus, et non qui manifeste son amour pour Lui. C'est une approche amoureuse vers des secrets intimes.
http://www.iconesbyzantines.com/img_N_S ... istep1.jpg
Ce n'est pas ma traduction et surtout pas mon ressenti, je ne vois aucune raison de traduire ce que je lis, donc ce n'est pas mon problème, finalement.
Ledisciple
[quote="Fée Violine"]Le petit jour ou l'aurore, c'est pareil! (dictionnaire: orthros= "le petit jour, l'aurore")[/quote]
Pas dans mon dictionnaire de grec ancien, qui s'appuie est-il vrai, sur plusieurs formes du grec depuis Homère avec des étymologies étrusques. Et qu'importe si c'est selon Jean! Je defendrais une traduction des synoptiques, pour Jean je passe...
Oρθρου, le petit jour, de bon matin, le point du jour, une expression populaire pauvre. Après, quitte à partir en poésie, Aube ou Aurore, mais je ne m'y risque pas. Si c'est de Luc, cela va bien car c'est du grec attique, mais si c'est selon Jean, c'est-à-dire si cette poésie est araméenne, et Jean est pauvre en vocabulaire ô combien, une pauvre expression banale est juste.
Cela renvoie à selon Luc XXI, versets 37 et 38: "pendant le jour il enseignait dans le temple". Aurore, c'est une lueur qui précède le lever du soleil, c'est pas la Lumière selon Jean qui est fait d'oppositions, Jour-Nuit, Ténèbres-Lumière, Vie-Mort, voyez-vous le sens de mon attention au respect de ce IV évangile? Chez Luc, vous pouvez tout vous permettre en traduction, il est si proche de notre sens moderne de l'histoire, de notre poésie, mais rien de cela chez Jean.
Jean XVIII-27, et aussitôt le coq chanta. C'est du Jean, ca veut tout dire et c'est rustique, attaché à la terre paysanne, pas au poète. On est dans la ténèbre avec Pierre, avec Jésus on est dans la Lumière venue dans le Monde, alors pourquoi ne pas rester dans l'esprit du texte, c'est pauvre mais c'est d'un bon sens paysan redoutable. J'ai un ami garde-champêtre âgé et jamais en allant à la pêche, je ne l'ai entendu dire, "voici l'aube qui point" ou "l'aurore est arrivée, allons!". On se demanderait s'il n'est pas devenu fou. Non, il dit qu'on est au petit jour, il connait les bons coins, il ne comprendrait pas qu'on lui change son expression, sa vie, en somme expressive... Il en sait plus avec moins de mots, mais quel savoir sur la nature! S'il ne prend pas de poisson, avec le filet (!), c'est qu'il n'est pas là. Chez Jean, c'est saisissant, le miracle de la pêche. Oh, un pêcheur à la ligne même ni reviendrait pas et eux y sont allés avec les filets! Donc là vraiment il n'y est pas, le moindre poisson. C'est aussi fort que le premier miracle de Cana, l'eau changée en vin. Et le meilleur qui soit! De suite Jean est monté très haut, et il monte sans cesse et il fait monter Jésus trois fois à Jérusalem, il est vraiment l'aigle qui plane sans un geste, et les acteurs de si haut apparaissent donc fixes, voyez-vous comme c'est très marqué, beaucoup plus que dans les synoptiques qui ne prêtent pas attention aux détails des expressions de pécheurs et leur bon sens marin.
Je dirais que pour traduite Jean, il faut écouter le conseil de Marie, Jean II-5: "Faites ce qu'il vous dira." A qui s'adresse Jean et que nous dit-il? Traduisez, d'accord, mais faites ce qu'il vous dit. Et ce sera meilleur que tout. Comme l'ordonnateur du repas ayant goûté l'eau changée en vin, que vos lecteurs goûtent ce grec changé en français et vous disent:
- toi, tu as gardé la bonne traduction jusqu'à présent, pour maintenant.
C'est aussi dans Jean la première mention des nuits au mont des Oliviers, franche opposition avec la Lumière du Prologue qui annonce sa Passion. L'Eglise attache une telle importance à cet épisode unique qu'elle le proclame un dimanche, le 5e de Carême. Cela mérite toute votre attention si vous voulez offrir cette merveille en lecture, non? Dieu voit ce que vous faites, l'attention aux petites choses de l'Esprit Saint qui souffle sur vous pour Sa Gloire seule. Oui, vous souffrez peut-être sur ce passage, mais il vous creuse en profondeur pour y recevoir Son Esprit. En pensée chinoise, on dit qu'il est sot en disant que son bol est plein, c'est à dire qu'il ne peut rien recevoir. Quand j'ai voulu mettre des barrettes sur mon luth fait main par un luthier égyptien, mon luthier, israélite pratiquant a refusé. "Non, m'a-t-il dit, les occidentaux ne perçoivent pas toutes les nuances et mettent des barrettes pour mieux placer les doigts, c'est une erreur. C'est à vous de vous affiner l'oreille, je refuse de toucher à cet instrument d'un grand savoir" Quelle leçon!
Saint Jean, c'est l'aigle! Ne jamais l'oublier... Je pense qu'il faut laisser les belles traductions poétiques aux synoptiques et monter au zénith avec Jean autrement, sentir l'Esprit qui souffle si haut et en même temps que le ras des pâquerettes est minuscule. On ne grandit pas Jean avec le choix de mots subtils, pas du tout. Des expressions banales plutôt que des mots fins, rester très simple suffit, pauvre en apparence. Et s'élever! Dans Jean, le disciple que Jésus aimait, c'est chacun qui se laisse aimer par Jésus, et non qui manifeste son amour pour Lui. C'est une approche amoureuse vers des secrets intimes.
http://www.iconesbyzantines.com/img_N_Size/I_Byzantines/Gal3_Trin_Anges_Apo/jeanevangelistep1.jpg
Ce n'est pas ma traduction et surtout pas mon ressenti, je ne vois aucune raison de traduire ce que je lis, donc ce n'est pas mon problème, finalement.
Ledisciple