par cmoi » sam. 04 févr. 2023, 5:35
Je suis heureux de constater, Kerygme, qu’un point clé vous a fait basculer du côté de ce qui me semble être une bonne interprétation. J’ose espérer maintenant que nous la partagerons bientôt tous, et pourrons progresser de concert.
Dans la suite logique de « faire comprendre à Abraham son erreur », parce que Abraham ne l’a pas comprise mais qu’il a progressé, je recroise la pensée de Coco Lapin ci-dessous exprimée mais qui part en sens inverse, à savoir :
Coco lapin a écrit : ↑ven. 03 févr. 2023, 13:38
avouez que ce serait absurde que Dieu préserve Saraï de la souillure avec Abimélek, alors qu'il l'avait laissée à son triste sort entre les bras de Pharaon. D'autant plus que l'épisode avec Abimélek se passe plus tard, donc si c'était pour qu'Abraham comprenne son erreur, ça aurait dû être l'inverse : " Toujours pas compris, Abraham ? Cette fois ta femme finira dans son lit ! "
De fait, pour moi Dieu n’a plus besoin d’aller si loin dans le « faux abandon » pour accompagner Abraham, qui malgré tout a progressé même s'il n'a pas compris sur le point précis du "sacrifice de sa femme". Il peut donc intervenir la seconde fois en empêchant la consommation.
Je vous invite, Coco Lapin, à rebondir sur ce que vous avez si bien écrit à Ombiace sur un autre fil : Dieu a un caractère et une façon de procéder « originale ».
Nous arrivons au consensus sur les réactions suscitées par :
Kerygme a écrit : ↑ven. 03 févr. 2023, 10:56
Le Dieu unique n'y était pas connu.
Je pense qu’il y a une part de vérité chez chacun et que vos avis ne s’opposent pas. Car ce qu’il en ressort jusque-là et à quoi le récit d’Abraham prend sa part, c’est que la connaissance de Dieu dépendait de la foi implicite de chacun et des péchés commis qui en éloignaient.
Analysons un peu cela…
Caïn : Dieu le marque d’un signe et « tout le monde » saura interpréter ce signe : comme si « tout le monde » vivait en télépathie avec Dieu !
Rappelons que compte tenu de la durée de vie à l’époque et de la capacité à faire des enfants, ce « tout le monde » se rapportait à des frères/sœurs et descendants qui pouvaient être déjà plusieurs milliers et ne pouvaient tous se connaître comme étant de famille proche : c’est à déduire des blancs du texte mais évident.
Petit développement :
- [+] Texte masqué
-
Après le péché originel, Dieu continue à fréquenter l’humanité et venir les rencontrer, lui qui se promenait dans le jardin à la brise du soir : puisque l’idée vint à Caïn, puis son frère Abel, de lui offrir des présents.
Caïn fut-il jaloux de ce que Abel l’imita ? C’est une hypothèse mais dont nous ignorons la réponse. En tout cas, Dieu bouda l’offrande de Caïn qui en fut vivement irrité, mais non pas celle d’Abel.
Dieu, pédagogue, expliqua à Caïn que son offrande aurait été agréée s’il faisait le bien, et le mit en garde car dans le cas contraire, le péché le guetterait et qu’il lui faudrait en triompher. Ainsi lui fit-il mettre de côté tout motif de rivalité.
Caïn pourtant tua son frère, sans plus de préambule, et ce premier meurtre est donc imputable à une rivalité injustifiée et portant sur un amour de Dieu captatif : de quoi réfléchir, car de nos jours nous parlerions de la foi qui en est une condition préalable et celle-ci, par conséquent, peut constituer un motif de meurtre qui sinon n’existerait pas !
Dieu n’est pas dupe de l’esquive de Caïn quand il lui demande où se trouve Abel, et nous savons depuis ce jour que le mensonge est inopérant et vain, devant sa face.
Car après la faute d’Adam et Eve, Dieu avait feint de ne rien savoir et s’en était tenu à ce qui lui était raconté, comme s’instruisant au fur et à mesure des faits par ses questions et déductions. Il ne lui fut pas menti, et il s’en tint pour averti dans une relation qui maintenait un lien de confiance.
D’autant que le serpent, lui, avait bien menti et sera maudit pour cela. L’homme lui ne sera pas maudit, ce qui le sera c’est le sol, à cause de lui qui avait désobéi. La femme, de son côté, semble y avoir perdu de l’autonomie et se retrouver captive d’une sujétion à l’homme qu’elle aura subjugué, qui semble seul porter une responsabilité commune.
Pour en revenir à Caïn, son châtiment sera de devenir errant et vagabond sur la terre. Il durera toute sa vie puisqu’il aura pris une vie !
Or voilà qu’il proteste : « le premier qui me rencontrera me tuera. »
Cette parole nous est précieuse et nous indique 2 choses : le texte ne se croit pas tenu de tout nous dire, mais Adam et Eve ont donc déjà eu à ce moment-là de nombreux autres enfants, et peut-être petits-enfants, voire plus, sans qu’il ait cru bon de les évoquer ni d’en parler, Et la seconde : tous, où qu’ils soient, étaient déjà ou seront selon lui au courant de ce qu’il a fait.
Si bien que Caïn fut marqué d’un signe pour être protégé du sort qu’il craignait.
Ainsi le châtiment de Dieu ne nous prive pas de sa bonté, et la possibilité offerte à l’humanité de le rencontrer valait connaissance de tout par tous sans qu’il y ait besoin ou nécessité de rien cacher. C’est sans doute là un troisième enseignement à en retenir – outre que Eve et ses filles étaient en mesure de multiplier les grossesses sans grande avarie : quelle santé !
Ensuite vient le cas de Lamech :
- [+] Texte masqué
-
Le plus étonnant sera que Lamech, trois fois arrière-petit-fils de Caïn, avouera sur ces entrefaites « avoir tué un homme pour une blessure, et un enfant pour une plaie », prétendant auprès de ses femmes qu’il sera vengé 77 fois, sur la base que Caïn l’aurait été 7 fois.
Cette vengeance étant à priori portée par le Seigneur, sur quoi se basait-il ? Était-ce de l’intimidation, et qui en portera la nouvelle ? Mystère… Comme si la protection de Dieu se renforcerait d’autant plus que nous commettrions plus de crimes !
Difficile après cela de n’y pas trouver alors une invitation à la récidive… Mais je n'approfondirai pas ce point qu'l faut bien sûr comprendre autrement...
Autre difficulté : le texte n’affirme que l’on commença à invoquer le nom du Seigneur qu’après que Seth, conçut tardivement en remplacement de Abel, aura eu lui-même un fils nommé Enos, et cela juste après l’évocation de l’anecdote précédente.
Doit-on comprendre que c’est ce que fit Lamech, et envisager un succès, ou un échec à la menace de sa prédiction ? Doit-on comprendre encore que Dieu avait pris l’habitude de ne plus se montrer ?
Ce que j’en comprend plutôt, c’est qu’il ne faut pas y voir une amélioration de notre relation avec Dieu, mais une dégradation. Probablement à cause du grand nombre de nos péchés, qui a affaiblit la grâce permettant ou se manifestant par ce que j’ai appelé « télépathie », au point que certains habitants de la terre ne reconnaissent plus Dieu pour ce qu’il est, en ce sens où ils le reconnaissent mais ne mesurent plus vraiment sa « qualité » - bien qu’ils ne puissent encore l’avoir totalement oubliée puisqu’il est resté le même.
NB Nous saurons par Moïse qu'il est impossible de voir Dieu face à face sur terre. donc il prenait une apparence dont ne savons rien, mais reconnaissable, avec laquelle il communiquait avec nous d'une façon que j'ai qualifiée de télépathique car elle transmettait sa grâce.
Survolons maintenant la suite du texte :
- [+] Texte masqué
-
Adam aura eu 130 ans à la naissance de Seth, et cette information semble insister sur le désintérêt prochain du texte pour les autres de ses descendants, puisqu’il est ajouté qu’il vivra 930 ans et engendrera moult fils et filles, ce que nous pouvons supposer avoir été déjà le cas avant.
Celui de ses descendants qui vivra le plus longtemps (969 ans) sera Mathusalem, fils de Hénoch, lequel disparut à 365 ans sans donc mourir, car « Dieu l’avait enlevé ».
Il se passait d’étranges choses, en ce temps-là !
Le petit-fils de Mathusalem, ainsi, fera l’objet d’une prophétie paternelle pour le moins inattendue et qui probablement se vérifiera : d’où venue ? De Dieu ou de lui-même, et que Dieu aurait alors exhaussé : comment y crut-il ?
Le Seigneur rétrécit un beau jour la durée de la vie humaine (pour les nouveaux venus, car Noé mourra à 950 ans ! Et vu les indications fournies ultérieurement, il semble que la décision divine d’en limiter la durée aux environs de 130 ans se soit effectuée petit à petit, progressivement et peut-être, sélectivement), qu’il semble avoir jusque-là maintenue par son esprit (d’où la capacité de prophétiser ?), puis constata un autre jour ultérieur que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que les pensées de leurs cœurs étaient dirigées vers le mal en tout temps : constat effrayant !
Bien que nous en soyons informés, il semble que Dieu n’ait pas eu de porte-parole, et que ce soit aux hommes de le deviner jusque dans ses intentions et de chercher auprès de lui, rendu muet, confirmation de leurs suppositions.
Bref, la télépathie divine était en train de s’essouffler à grande vitesse et avait déjà disparue pour la plupart des humains, à cause de leurs péchés. Son sort sera à l'image du rétrécissement de notre durée de vie, il dépendra de la façon dont chacun répondra à la volonté de Dieu qui n'avait encore donné que peu d'instructions explicites.
Car notre supposition qu’il descendrait toujours sur terre à la rencontre des hommes en prend un sérieux coup, à savoir : comment pouvaient-ils dans ces conditions de méchanceté le rencontrer sans éprouver de gêne ni de honte, à quoi le reconnaissaient-ils, et peut-être se dissimula-t-il, autant qu’il leur dissimula son projet ?
Projet fort simple d’anéantissement et qui exprime que le Seigneur se repentit d’avoir créé l’humanité, qu’il en eut le cœur affligé, mais que Noé ayant trouvé grâce à ses yeux, il le sauvera, lui et sa famille (3 fils mariés, donc 4 couples) ainsi que deux couples de chaque espèce animale.
Ainsi en Noé au moins la coutume de le reconnaître et de parler avec Dieu s’était maintenue, et il construira (combien de temps ?) selon les instructions du Seigneur l’arche salvateur pour survivre au déluge.
Et faisons maintenant plus court : après le déluge il y aura la promesse Divine de ne pas récidiver, et l’unique commandement de ne pas tuer, mais Dieu ensuite semble s’effacer, « disparaître des radars ». Bien qu'il ait "élu" et distingué Noë, il ne se fait plus aucune illusion sur l'humanité et ce qu'elle va devenir...
Ainsi quand il interviendra à Babel, ce sera en « cachette » et sans se faire identifier. Il descendait donc toujours sur la terre, mais personne ne savait plus l’identifier ou si peu (qui permettra d'en "rapporter" plus tard l'événement correctement considéré). Pour le faire il aurait fallu et il aurait suffi de ne pas avoir perdu ou d’avoir retrouvé la foi !
Si Dieu a choisi Abraham, c’est parce qu’il avait implicitement commencé ce chemin de retour, à tâtons.
Xavi a cité le livre de Judith, mais il existe dans le judaïsme des textes qui ne font pas partie du canon biblique et qui racontent la relation d’Abraham avec sa parentèle, je pense notamment à l’un d’entre eux où sa foi en un Dieu unique le rend à la fois obéissant et fort impertinent envers son père (à cause de ces idoles qui ne peuvent apporter aucune aide : ce que les textes de la bible rappelleront aussi souvent…)
Derrière cela, maintenant que le Christ est venu et a remplacé cette "présence télépathique" de Dieu, qui se montrait en proportion de la foi de chacun (et la bible cessera de parler de ceux qui au fur et à mesure la perdront, du moins dans le périmètre restreint de là où il formalisera bientôt son appel, car "d'en dehors" surgiront des surprises comme Melchisédech), il y a une leçon forte pour notre époque et pour toute période de "déchristianisation" ( et qui se retrouve et s'explicite dans les évangiles).
Dieu était à la fois là et pas là, cela dépendait de la foi de chacun. Mais pour ceux qui l'auront, il y a au-delà de la promesse et si on passe du bon côté de la compréhension des choses, une vie de merveilles où Dieu répond à nos besoins et où il n'y a plus rien à craindre.
A proportion.
Comme cela se voit, l'attitude de Dieu n' a pas changé depuis le péché originel, et sans doute depuis même avant.
Il attend notre adhésion (la foi) pour nous conduire et se fait de plus en plus pressant. Le "déchet" ne vient pas de lui...
Je suis heureux de constater, Kerygme, qu’un point clé vous a fait basculer du côté de ce qui me semble être une bonne interprétation. J’ose espérer maintenant que nous la partagerons bientôt tous, et pourrons progresser de concert.
Dans la suite logique de « faire comprendre à Abraham son erreur », parce que Abraham ne l’a pas comprise mais qu’il a progressé, je recroise la pensée de Coco Lapin ci-dessous exprimée mais qui part en sens inverse, à savoir :
[quote="Coco lapin" post_id=456096 time=1675424290 user_id=18191]
avouez que ce serait absurde que Dieu préserve Saraï de la souillure avec Abimélek, alors qu'il l'avait laissée à son triste sort entre les bras de Pharaon. D'autant plus que l'épisode avec Abimélek se passe plus tard, donc si c'était pour qu'Abraham comprenne son erreur, ça aurait dû être l'inverse : " Toujours pas compris, Abraham ? Cette fois ta femme finira dans son lit ! "[/quote]
De fait, pour moi Dieu n’a plus besoin d’aller si loin dans le « faux abandon » pour accompagner Abraham, qui malgré tout a progressé même s'il n'a pas compris sur le point précis du "sacrifice de sa femme". Il peut donc intervenir la seconde fois en empêchant la consommation.
Je vous invite, Coco Lapin, à rebondir sur ce que vous avez si bien écrit à Ombiace sur un autre fil : Dieu a un caractère et une façon de procéder « originale ».
Nous arrivons au consensus sur les réactions suscitées par :
[quote=Kerygme post_id=456090 time=1675414577 user_id=17273]
Le Dieu unique n'y était pas connu.
[/quote]
Je pense qu’il y a une part de vérité chez chacun et que vos avis ne s’opposent pas. Car ce qu’il en ressort jusque-là et à quoi le récit d’Abraham prend sa part, c’est que la connaissance de Dieu dépendait de la foi implicite de chacun et des péchés commis qui en éloignaient.
Analysons un peu cela…
Caïn : Dieu le marque d’un signe et « tout le monde » saura interpréter ce signe : comme si « tout le monde » vivait en télépathie avec Dieu !
Rappelons que compte tenu de la durée de vie à l’époque et de la capacité à faire des enfants, ce « tout le monde » se rapportait à des frères/sœurs et descendants qui pouvaient être déjà plusieurs milliers et ne pouvaient tous se connaître comme étant de famille proche : c’est à déduire des blancs du texte mais évident.
Petit développement :
[spoiler]
Après le péché originel, Dieu continue à fréquenter l’humanité et venir les rencontrer, lui qui se promenait dans le jardin à la brise du soir : puisque l’idée vint à Caïn, puis son frère Abel, de lui offrir des présents.
Caïn fut-il jaloux de ce que Abel l’imita ? C’est une hypothèse mais dont nous ignorons la réponse. En tout cas, Dieu bouda l’offrande de Caïn qui en fut vivement irrité, mais non pas celle d’Abel.
Dieu, pédagogue, expliqua à Caïn que son offrande aurait été agréée s’il faisait le bien, et le mit en garde car dans le cas contraire, le péché le guetterait et qu’il lui faudrait en triompher. Ainsi lui fit-il mettre de côté tout motif de rivalité.
Caïn pourtant tua son frère, sans plus de préambule, et ce premier meurtre est donc imputable à une rivalité injustifiée et portant sur un amour de Dieu captatif : de quoi réfléchir, car de nos jours nous parlerions de la foi qui en est une condition préalable et celle-ci, par conséquent, peut constituer un motif de meurtre qui sinon n’existerait pas !
Dieu n’est pas dupe de l’esquive de Caïn quand il lui demande où se trouve Abel, et nous savons depuis ce jour que le mensonge est inopérant et vain, devant sa face.
Car après la faute d’Adam et Eve, Dieu avait feint de ne rien savoir et s’en était tenu à ce qui lui était raconté, comme s’instruisant au fur et à mesure des faits par ses questions et déductions. Il ne lui fut pas menti, et il s’en tint pour averti dans une relation qui maintenait un lien de confiance.
D’autant que le serpent, lui, avait bien menti et sera maudit pour cela. L’homme lui ne sera pas maudit, ce qui le sera c’est le sol, à cause de lui qui avait désobéi. La femme, de son côté, semble y avoir perdu de l’autonomie et se retrouver captive d’une sujétion à l’homme qu’elle aura subjugué, qui semble seul porter une responsabilité commune.
Pour en revenir à Caïn, son châtiment sera de devenir errant et vagabond sur la terre. Il durera toute sa vie puisqu’il aura pris une vie !
Or voilà qu’il proteste : « le premier qui me rencontrera me tuera. »
Cette parole nous est précieuse et nous indique 2 choses : le texte ne se croit pas tenu de tout nous dire, mais Adam et Eve ont donc déjà eu à ce moment-là de nombreux autres enfants, et peut-être petits-enfants, voire plus, sans qu’il ait cru bon de les évoquer ni d’en parler, Et la seconde : tous, où qu’ils soient, étaient déjà ou seront selon lui au courant de ce qu’il a fait.
Si bien que Caïn fut marqué d’un signe pour être protégé du sort qu’il craignait.
Ainsi le châtiment de Dieu ne nous prive pas de sa bonté, et la possibilité offerte à l’humanité de le rencontrer valait connaissance de tout par tous sans qu’il y ait besoin ou nécessité de rien cacher. C’est sans doute là un troisième enseignement à en retenir – outre que Eve et ses filles étaient en mesure de multiplier les grossesses sans grande avarie : quelle santé ! [/spoiler]
Ensuite vient le cas de Lamech :
[spoiler]
Le plus étonnant sera que Lamech, trois fois arrière-petit-fils de Caïn, avouera sur ces entrefaites « avoir tué un homme pour une blessure, et un enfant pour une plaie », prétendant auprès de ses femmes qu’il sera vengé 77 fois, sur la base que Caïn l’aurait été 7 fois.
Cette vengeance étant à priori portée par le Seigneur, sur quoi se basait-il ? Était-ce de l’intimidation, et qui en portera la nouvelle ? Mystère… Comme si la protection de Dieu se renforcerait d’autant plus que nous commettrions plus de crimes !
Difficile après cela de n’y pas trouver alors une invitation à la récidive… Mais je n'approfondirai pas ce point qu'l faut bien sûr comprendre autrement...
Autre difficulté : le texte n’affirme que l’on commença à invoquer le nom du Seigneur qu’après que Seth, conçut tardivement en remplacement de Abel, aura eu lui-même un fils nommé Enos, et cela juste après l’évocation de l’anecdote précédente.
Doit-on comprendre que c’est ce que fit Lamech, et envisager un succès, ou un échec à la menace de sa prédiction ? Doit-on comprendre encore que Dieu avait pris l’habitude de ne plus se montrer ?
Ce que j’en comprend plutôt, c’est qu’il ne faut pas y voir une amélioration de notre relation avec Dieu, mais une dégradation. Probablement à cause du grand nombre de nos péchés, qui a affaiblit la grâce permettant ou se manifestant par ce que j’ai appelé « télépathie », au point que certains habitants de la terre ne reconnaissent plus Dieu pour ce qu’il est, en ce sens où ils le reconnaissent mais ne mesurent plus vraiment sa « qualité » - bien qu’ils ne puissent encore l’avoir totalement oubliée puisqu’il est resté le même.
NB Nous saurons par Moïse qu'il est impossible de voir Dieu face à face sur terre. donc il prenait une apparence dont ne savons rien, mais reconnaissable, avec laquelle il communiquait avec nous d'une façon que j'ai qualifiée de télépathique car elle transmettait sa grâce.
[/spoiler]
Survolons maintenant la suite du texte :
[spoiler]
Adam aura eu 130 ans à la naissance de Seth, et cette information semble insister sur le désintérêt prochain du texte pour les autres de ses descendants, puisqu’il est ajouté qu’il vivra 930 ans et engendrera moult fils et filles, ce que nous pouvons supposer avoir été déjà le cas avant.
Celui de ses descendants qui vivra le plus longtemps (969 ans) sera Mathusalem, fils de Hénoch, lequel disparut à 365 ans sans donc mourir, car « Dieu l’avait enlevé ».
Il se passait d’étranges choses, en ce temps-là !
Le petit-fils de Mathusalem, ainsi, fera l’objet d’une prophétie paternelle pour le moins inattendue et qui probablement se vérifiera : d’où venue ? De Dieu ou de lui-même, et que Dieu aurait alors exhaussé : comment y crut-il ?
Le Seigneur rétrécit un beau jour la durée de la vie humaine (pour les nouveaux venus, car Noé mourra à 950 ans ! Et vu les indications fournies ultérieurement, il semble que la décision divine d’en limiter la durée aux environs de 130 ans se soit effectuée petit à petit, progressivement et peut-être, sélectivement), qu’il semble avoir jusque-là maintenue par son esprit (d’où la capacité de prophétiser ?), puis constata un autre jour ultérieur que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que les pensées de leurs cœurs étaient dirigées vers le mal en tout temps : constat effrayant !
Bien que nous en soyons informés, il semble que Dieu n’ait pas eu de porte-parole, et que ce soit aux hommes de le deviner jusque dans ses intentions et de chercher auprès de lui, rendu muet, confirmation de leurs suppositions.
Bref, la télépathie divine était en train de s’essouffler à grande vitesse et avait déjà disparue pour la plupart des humains, à cause de leurs péchés. Son sort sera à l'image du rétrécissement de notre durée de vie, il dépendra de la façon dont chacun répondra à la volonté de Dieu qui n'avait encore donné que peu d'instructions explicites.
Car notre supposition qu’il descendrait toujours sur terre à la rencontre des hommes en prend un sérieux coup, à savoir : comment pouvaient-ils dans ces conditions de méchanceté le rencontrer sans éprouver de gêne ni de honte, à quoi le reconnaissaient-ils, et peut-être se dissimula-t-il, autant qu’il leur dissimula son projet ?
Projet fort simple d’anéantissement et qui exprime que le Seigneur se repentit d’avoir créé l’humanité, qu’il en eut le cœur affligé, mais que Noé ayant trouvé grâce à ses yeux, il le sauvera, lui et sa famille (3 fils mariés, donc 4 couples) ainsi que deux couples de chaque espèce animale.
Ainsi en Noé au moins la coutume de le reconnaître et de parler avec Dieu s’était maintenue, et il construira (combien de temps ?) selon les instructions du Seigneur l’arche salvateur pour survivre au déluge. [/spoiler]
Et faisons maintenant plus court : après le déluge il y aura la promesse Divine de ne pas récidiver, et l’unique commandement de ne pas tuer, mais Dieu ensuite semble s’effacer, « disparaître des radars ». Bien qu'il ait "élu" et distingué Noë, il ne se fait plus aucune illusion sur l'humanité et ce qu'elle va devenir...
Ainsi quand il interviendra à Babel, ce sera en « cachette » et sans se faire identifier. Il descendait donc toujours sur la terre, mais personne ne savait plus l’identifier ou si peu (qui permettra d'en "rapporter" plus tard l'événement correctement considéré). Pour le faire il aurait fallu et il aurait suffi de ne pas avoir perdu ou d’avoir retrouvé la foi !
Si Dieu a choisi Abraham, c’est parce qu’il avait implicitement commencé ce chemin de retour, à tâtons.
Xavi a cité le livre de Judith, mais il existe dans le judaïsme des textes qui ne font pas partie du canon biblique et qui racontent la relation d’Abraham avec sa parentèle, je pense notamment à l’un d’entre eux où sa foi en un Dieu unique le rend à la fois obéissant et fort impertinent envers son père (à cause de ces idoles qui ne peuvent apporter aucune aide : ce que les textes de la bible rappelleront aussi souvent…)
Derrière cela, maintenant que le Christ est venu et a remplacé cette "présence télépathique" de Dieu, qui se montrait en proportion de la foi de chacun (et la bible cessera de parler de ceux qui au fur et à mesure la perdront, du moins dans le périmètre restreint de là où il formalisera bientôt son appel, car "d'en dehors" surgiront des surprises comme Melchisédech), il y a une leçon forte pour notre époque et pour toute période de "déchristianisation" ( et qui se retrouve et s'explicite dans les évangiles).
Dieu était à la fois là et pas là, cela dépendait de la foi de chacun. Mais pour ceux qui l'auront, il y a au-delà de la promesse et si on passe du bon côté de la compréhension des choses, une vie de merveilles où Dieu répond à nos besoins et où il n'y a plus rien à craindre.
A proportion.
Comme cela se voit, l'attitude de Dieu n' a pas changé depuis le péché originel, et sans doute depuis même avant.
Il attend notre adhésion (la foi) pour nous conduire et se fait de plus en plus pressant. Le "déchet" ne vient pas de lui...