par Perlum Pimpum » dim. 06 févr. 2022, 18:56
Cher Libremax,
1° L’enseignement du Pape Gélase.
L’enseignement du Pape Gélase est clair : « le jugement du Seigneur n'est pas dépourvu de vérité et on ne le considérera aucunement comme annulé, car pour ceux qui continuent d'être cela, il est maintenu sans pouvoir jamais être annulé, tandis qu'il ne peut pas s'appliquer à ceux qui sont devenus autres, puisqu'il n'a pas été prononcé sur ceux-là ».
Ceux qui continuent (persévèrent) dans le blasphème contre l’Esprit ne peuvent être pardonnés à raison même de leur persévérance dans le mal. Faut-il pour le moins prier pour eux, afin qu’ils se détournent de leur péché, qu’ils se convertissent, et qu’ils trouvent le salut ? Assurément oui.
Mais alors, pourquoi l’Apôtre saint Jean dit qu’il est inutile de prier pour eux : « Il y a un péché qui mène à la mort ; ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier. » (I Jn. V, 16). Il le dit à raison de la synergie de la grâce divine et de la volonté créée. En priant pour la conversion du prochain, vous demandez à Dieu la grâce de sa conversion. Mais cette grâce ne peut produire son effet qu’autant que la volonté du récipiendaire y coopère librement. Or, puisque le péché contre l’Esprit s’oppose au principe même de la grâce, tant que celui qui pèche contre l’Esprit perdure dans son péché, il lui est impossible de coopérer à la grâce reçue par la puissance de nos prières.
À l’inverse, s’il s’agit d’un autre péché mortel, par exemple le péché de fornication de celui qui, quoiqu’ayant la foi, est si fortement tenté par la concupiscence de la chair qu’il y cède habituellement. Sachant qu’il est engagé dans la voie de la perdition, sachant qu’il suffit que la tentation arrive pour qu’il y cède, sachant donc la profonde corruption de son vouloir, il lui est toujours possible de se tourner vers le Christ, et d’espérer de Lui de vaincre la tentation, et par delà, de demander au Christ qu’il lui donne d’aimer Dieu. Le pécheur, malgré son péché, peut espérer du Christ d’en être délivré. Et l’espérant, il le reçoit. Mais comment l’espérer du Christ à défaut de croire au Christ ? Pire, comment l’espérer du Christ alors qu’on refuse expressément de croire au Christ, qu’on commet le péché d’infidélité positive ? C’est impossible, du moins tant que l’on reste dans l’infidélité positive (le péché formel d’infidélité, dont le blasphème contre l’Esprit est l’expression la plus grave).
« Du moins tant ». Car précisément, si l’acte peccamineux est un acte volontaire, l’acte volontaire est l’acte d’un instant. À l’instant-même où la volonté (puissance opérative, puissance de libre-choix) se décide, exerce librement son choix, pose son acte de volition (acte produit par la puissance opérante qu’est la volonté), l’acte de volition existe. Mais l’instant est fugace : il est d’un instant. L’instant ayant pris fin, l’acte de volonté cesse avec lui : la décision volontaire cesse d’être actuelle, sauf à être réitérée par des actes ultérieurs. La décision volontaire cesse d’être actuelle, mais son influence, virtuelle, perdure tant qu’elle n’est pas contredite par un acte de volonté contraire, qui peut toujours, in statu via, être posé : en cette vie la volonté reste mobile aux contraires, à raison de la temporalité en laquelle nous sommes inscrits. Ceci est admis de tous, tant des franciscains et des jésuites partisans de la liberté d’indifférence, que des dominicains partisans de la liberté de détermination : in statu via la volonté peut toujours récuser un acte de volonté antécédent en posant un acte de volonté contraire.
C’est bien pourquoi on peut, en cette vie, et sous l’influence de la grâce, se repentir du péché contre l’Esprit. À preuve le saint et admirable Apôtre Paul qui, après avoir sombré dans l’indélité positive, le blasphème contre l’Esprit, et la persécution l’Église de Dieu, s’est – sous l’influence d’une grâce puissante – converti sur le chemin de Damas.
2° L’enseignement du faux-docteur.
1/ Le faux-docteur en est assez conscient pour affirmer que : « le blasphème contre l’Esprit et tout péché grave dont on ne veut pas se départir, jusque face à l’apparition lumineuse du Christ, jusqu’en Enfer où on continue de le maintenir. » (mer. 02 févr. 2022, 15:52) ; ce « jusque » étant posé pour satisfaire à sa thèse, contraire aux enseignements de Gélase I et Jean-Paul II, qu’on ne se repent jamais du péché contre l’Esprit. Hélas pour lui, sa définition souffre de trois évidentes lacunes.
- D’une, le péché contre l’Esprit est un péché mortel particulier, non n’importe quel péché mortel dont on refuserait de se départir jusqu’au jugement particulier : le péché contre l’Esprit est un péché d’infidélité formelle, pas un péché de fornication.
- De deux, le péché actuel est un acte, dont on peut toujours, ici bas, se détourner ; si donc le péché contre l’Esprit est un péché actuel, on peut s’en détourner ici-bas par conversion du vouloir.
- De trois, par ce « jusque », il signifie que le péché contre l’Esprit perdure du moment où il est commis jusqu’au moment du jugement. Mais que ce péché soit ou réitéré (par d’autres péchés contre l’Esprit) ou non-rétracté (de sorte que son influence virtuelle perdure) ou rétracté (par un acte de volonté contraire posé ici-bas), ceci est indifférent à la nature de l’acte par lequel le blasphémateur pèche contre l’Esprit. Au final, son assertion revient à dire que le péché contre l’Esprit est un péché contre l’Esprit dont on ne se répent pas. Mais qu’en est-il alors du péché contre l’Esprit dont on se repent ?
2/ Il ne peut ici éviter la contradiction qu’en affirmant, en dépit du bon sens, que le péché contre l’Esprit n’est pas un péché actuel particulier, mais une modalité possible de tout péché actuel, modalité ou circonstance consistant en une persistance définitive dans le péché : « Le blasphème contre l'Esprit n'est jamais pardonné parce que l'homme ne veut jamais s'en repentir » (mer. 02 févr. 2022, 17:22). D’où trois nouvelles objections.
- D’une, les circonstances de l’acte s’apprécient au moment où l’acte est commis. Le péché mortel est un péché actuel, un acte gravement peccamineux, que la volonté commet à l’instant-même où elle le pose. La circonstance de l’acte doit donc s’apprécier à la commission de l’acte, ce qui est ici impossible, nouvelle preuve que ce charlatan raconte n’importe quoi.
- De deux, cette modalité n’est aucunement constitutive du péché actuel et mortel qu’elle affecte, puisqu’on peut se repentir de tout péché actuel.
- De trois, puisqu’on peut se repentir de tout péché actuel sauf prétendument du péché contre l’Esprit, il faut, pour que soit constitué le péché contre l’Esprit conçu comme péché mortel dont on ne se repent jamais, qu’il soit posé à l’instant ultime immédiatement suivi du jugement particulier. En d’autres termes, le péché contre l’Esprit ne peut être jamais commis en ce monde, mais seulement en l’autre, durant le temps prétendu d’une illumination finale consécutive à la séparation de l’âme et du corps devant durer jusqu’au jugement dernier. Ce en contradiction à d’autres pans de son discours, tant la contradiction caractérise les propos de cet élucubrant. Comme vous l’avez justement remarqué, ce péché peut être commis ici bas, en ce monde, conformément à la parole du Christ (Mt. XII, 31). Nouvelle preuve que le fauteur viole la parole de Dieu, qu’il ne peut admettre qu’au prix de la contradiction ici dénoncée.
3/ Enfin, les caractéristiques qu’il accole au péché contre l’Esprit sont ridicules, et attestent une fois encore qu’il patauge dans la contradiction : « Par définition, celui qui est dans le blasphème contre l'Esprit ne s’en repent jamais. Voilà pourquoi : 1° pleine lucidité (donc aucun motif nouveau ne vient jamais éclairer son intelligence), 2° pleine maîtrise de soi (donc il n'y a strictement aucune faiblesse en lui). Donc jamais on ne s'en repent. Si un homme s'en repent, c'est qu'il n'était pas en état de blasphème contre l'Esprit. » (mer. 02 févr. 2022, 15:12).
- A/ Sauf que nous pouvons aujourd’hui nous détourner de Dieu en pleine lucidité et maîtrise de soi, et retourner à Dieu demain. Tant que nous pérégrinons ici-bas, la volonté peut se détourner des péchés qu’elle a précédemment voulu.
- B/ Comme il lie les caractéristiques qu’il prête au péché contre l’Esprit (pleine lucidité et pleine maitrise de soi) au moment de l’illumination finale, il atteste du fait-même de l’impossibilité que le péché contre l’Esprit puisse être un péché commis dès ici-bas dont on ne veut jamais se départir. Bref, il se contredit.
- C/ Par ailleurs, au regard des caractéristiques de pleine lucidité et maîtrise de soi qu’il accole au péché contre l’Esprit, devient impossible, à suivre sa théorie, qu’existe un quelconque péché mortel sinon celui contre l’Esprit. Car que nous dit le fauteur ? Tout et son contraire, comme â son habitude. Nous lisons ainsi que « les péchés mortels (de faiblesse et d'ignorance), il ne faut pas jouer avec eux » (lun. 11 janv. 2016, 21:34). Ce sont donc des péchés mortels. Mais sitôt dit, abracadabra : « le blasphème contre l'Esprit est ce que le CEC appelle maintenant le "péché mortel" » (mar. 01 févr. 2022, 23:24). Là on se dit qu’il se paye notre tête. Et pourquoi ? Mais parce que l’Église à toujours dit : 1° qu’existent de nombreux péchés mortels ; 2° que mourir en l’un quelconque de ces péchés implique damnation. De sorte que, pour se concilier â 1°, il admet qu’existent de nombreux péchés mortels, mais pour éviter d’avoir à conclure que n’importe lequel de ces péché mortels implique la damnation de qui y meure (vérité de foi que sa thèse contredit ouvertement), il réduit ensuite le péché mortel à ce qu’il nomme péché contre l’Esprit, pour synthétiser les deux aspects de sa réponse comme suit : si les autres péchés mortels (par faiblesse ou par ignorance) disposent à l'enfer, seul le péché contre l’Esprit entraine la damnation : « seul le péché contre l'esprit conduit en enfer… Les autres péchés mortels (par faiblesse ou par ignorance) disposent à l'enfer » (jeu. 03 févr. 2022, 16:07). Ce fantaisiste, pas en panne d’imagination, nous invente et élucubre ainsi une nouvelle classification des péchés mortels selon qu’ils disposent à la damnation ou qu’ils la méritent, le péché contre l’Esprit étant seul à la mériter. Ce faisant, il induit les âmes dans une très dangereuse erreur. Cet individu met en danger le salut du prochain, qu’il expose au péril de damnation. Et pourquoi ? Pour se satisfaire le narcisse, si soucieux d’exposer sa folle doctrine : « ma thèse », « ma doctrine », mon nombril, moi je…
4/ Quand aux caractéristiques qu’il prête au péché mortel.
Puisque seul le péché contre l’Esprit est présumé du fauteur être posé avec une pleine conscience et une pleine lucidité, et qu’il fait de ces caractéristiques les caractéristiques mêmes du péché mortel , les autres péchés prétendument mortels mais marqués de faiblesse ou d’ignorance ne peuvent qu’être véniels ; d’où au final une damnation pour s’être endurci dans le péché véniel. Ah oui, ça pique ! Sauf que là, abracadabra, contradiction, pas trop grave puisqu’on nage en plein délire : ce sont des péchés mortels : « les péchés mortels (de faiblesse et d'ignorance), il ne faut pas jouer avec eux ».
Aussi de deux choses l’une à suivre sa doctrine délirante. 1° Soit le péché mortel n’exige pas une pleine lucidité et une pleine maitrise de soi pour être constitué. Auquel cas, puisqu’il fait dépendre cette pleine lucidité d’une illumination finale, l’assertion que : « le blasphème contre l'Esprit est ce que le CEC appelle maintenant le "péché mortel" » est fausse. 2°Soit le péché mortel exige cette pleine lucidité et maîtrise, et aucun péché n’est mortel sinon le péché contre l’Esprit, puisque pour lui seul le péché contre l'Esprit possède ces caractéristiques à raison de son lien prétendu à une illumiation finale. Auquel cas l’assertion que : « les péchés mortels (de faiblesse et d'ignorance), il ne faut pas jouer avec eux » est fausse.
En vérité, la faiblesse et l’ignorance caractérisent le péché véniel.
- [+] Texte masqué
-
Saint Thomas d’Aquin, ST, I-II, q. 88 a. 2, auquel réfère explicitement CEC, N. 1856 :
« Véniel vient de venia, qui veut dire pardon. Par conséquent, un péché peut être appelé véniel en plusieurs sens. 1° Parce qu'il aura effectivement obtenu le pardon : c'est ainsi, pour S. Ambroise, que tout péché devient véniel par la pénitence ; et c'est là un péché véniel par son issue. 2° Autrement, un péché est appelé véniel parce qu'il n'est pas tel, en soi, qu'il ne puisse obtenir le pardon, totalement ou en partie. En partie, lorsqu'il y a en lui quelque chose qui diminue la faute, par faiblesse ou ignorance ; on l'appelle véniel par sa cause. Mais il est véniel en totalité, lorsqu'il ne supprime pas l'ordre à la fin dernière et que, par suite, il ne mérite pas une peine éternelle mais une peine temporelle; et c'est cette sorte de véniel qui nous intéresse en ce moment. Il est avéré en effet que les deux premières manières ne représentent pas un genre déterminé. Mais ce qui est appelé véniel de la troisième manière peut avoir un genre déterminé, à tel point qu'on pourra parler, en fait de péché, d'un genre véniel et d'un genre mortel, dans le sens où le genre d'un acte, comme son espèce, est déterminé par l'objet. En effet, lorsque la volonté se porte à une chose qui, de soi, s'oppose à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché, par son objet même, a de quoi être mortel. Il est par conséquent d'un genre mortel ; qu'il soit contre l'amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou contre l'amour du prochain, comme l'homicide, l'adultère, etc. Ce sont donc là des péchés mortels par leur genre même. En revanche, la volonté du pécheur se porte quelquefois à quelque chose qui contient en soi un désordre mais n'est pas cependant contraire à l'amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc. ; de tels péchés sont, véniels par leur genre, comme nous l'avons dit plus haut. Mais les actes moraux reçoivent leur raison de bien ou de mal non seulement de l'objet, mais aussi, comme nous l'avons établi en son lieu, de certaine disposition de l'agent ; il arrive donc parfois que ce qui est un péché du genre véniel en raison de son objet devient mortel en raison de l'agent. Ou bien parce que celui-ci y met sa fin ultime, ou bien parce qu'il se dispose par là à quelque chose qui est du genre péché mortel, par exemple quand un individu tient des propos oiseux en vue de commettre l'adultère. De même encore, du fait de l'agent, il arrive qu'un péché dont le genre est mortel devient véniel parce que l'acte est inachevé, c'est-à-dire non délibéré par la raison, laquelle est le principe propre de l'acte mauvais ; c'est ce que nous avons expliqué plus haut à propos des mouvements imprévus d'infidélité. »
4° La doctrine authentique du péché mortel est donnée au CEC.
1/ Sont d’innombrables façons de pécher mortellement. Le péché mortel ne se réduit pas au péché contre l’Esprit.
CEC, N. 1858 : « La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc X, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger. »
CEC, N. 1756 : « Il est donc erroné de juger de la moralité des actes humains en ne considérant que l’intention qui les inspire, ou les circonstances (milieu, pression sociale, contrainte ou nécessité d’agir, etc.) qui en sont le cadre. Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances et des intentions, sont toujours gravement illicites en raison de leur objet ; ainsi le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère. Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien. »
CEC, N. 1755 : « L’acte moralement bon suppose à la fois la bonté de l’objet, de la fin et des circonstances. Une fin mauvaise corrompt l’action, même si son objet est bon en soi (comme de prier et de jeûner " pour être vu des hommes "). L’objet du choix peut à lui seul vicier l’ensemble d’un agir. Il y a des comportements concrets – comme la fornication – qu’il est toujours erroné de choisir, parce que leur choix comporte un désordre de la volonté, c’est-à-dire un mal moral. »
CEC, N. 1852 : « La variété des péchés est grande. L’Écriture en fournit plusieurs listes. L’épître aux Galates oppose les œuvres de la chair au fruit de l’Esprit : " On sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables – et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes là n’hériteront pas du Royaume de Dieu " (cf. Rm 1, 28-32 ; 1 Co 6, 9-10 ; Ep 5, 3-5 ; Col 3, 5-8 ; 1 Tm 1, 9-10 ; 2 Tm 3, 2-5). »
CEC, N. 1861 : «
Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce.
S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il
cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu.
Tout péché mortel implique donc damnation. Or le péché de fornication, de lui-même, n’implique aucun refus explicite du Christ, seulement un refus implicite : l’homme se détourne de Dieu du seul fait qu’il se tourne volontairement [
voilà pour la maitrise ] de manière désordonnée vers la créature alors que sa conscience morale l’averti que c’est mal [
voilà pour la pleine lucidité].
La conséquence est donc que le fornicateur qui meurt impénitent est damné, quand bien même il ne se serait pas explicitement détourné du Christ : il suffit qu’il s’en soit gravement et implicitement détourné. TOUT péché mortel implique damnation. Nous sommes aux antipodes de la doctrine du faux-docteur, qui assassine les âmes par ses discours impies...
2/ « Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : "Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré" (RP, 17) » CEC, N. 1857.
Saint Jean-Paul II, Reconciliatio et penitentia, 17 : « Nous recueillons ici le noyau de l'enseignement traditionnel de l'Eglise, repris souvent et avec force au cours du récent Synode. Celui-ci, en effet, a non seulement réaffirmé ce qui avait été proclamé par le Concile de Trente sur l'existence et la nature des péchés mortels et véniels (Cf. Concile Œcuménique de Trente, Session VI, De iustificatione, chap. XV), mais il a voulu rappeler qu'
est péché mortel TOUT péché qui a pour objet une matière grave et qui, de plus, est commis en pleine conscience et de consentement délibéré. On doit ajouter, comme cela a été fait également au Synode, que certains péchés sont intrinsèquement graves et mortels quant à leur matière. C'est-à-dire qu'il y a des actes qui, par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances, sont toujours gravement illicites, en raison de leur objet. Ces actes, s'ils sont accomplis avec une conscience claire et une liberté suffisante, sont toujours des fautes graves. »
Bref tout péché qui porte sur une matière grave et est accompli avec lucidité (pleine conscience, conscience claire) et maîtrise (propos délibéré, consentement délibéré, liberté suffisante) est mortel : tout péché mortel a les caractéristiques que le fauteur ne reconnait qu’au seul péché contre l’Esprit.
Mais la « pleine conscience » et le « propos délibéré » ou le « consentement délibéré » ne supposent aucunement une illumination, qu’elle soit finale ou non.
CEC, N. 1859 : « Le péché mortel requiert
pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché. »
CEC, N. 1778 : «
La conscience morale est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d’un acte concret qu’elle va poser, est en train d’exécuter ou a accompli. En tout ce qu’il dit et fait, l’homme est tenu de suivre fidèlement ce qu’il sait être juste et droit. C’est par le jugement de sa conscience que l’homme perçoit et reconnaît les prescriptions de la loi divine. »
CEC, N. 1783 : « La conscience doit être informée et le jugement moral éclairé. Une conscience bien formée est droite et véridique. Elle formule ses jugements suivant la raison, conformément au bien véritable voulu par la sagesse du Créateur. L’éducation de la conscience est indispensable à des êtres humains soumis à des influences négatives et tentés par le péché de préférer leur jugement propre et de récuser les enseignements autorisés. »
CEC, N. 1790 : «
L’être humain doit toujours obéir au jugement certain de sa conscience. S’il agissait délibérément contre ce dernier, il se condamnerait lui-même. Mais il arrive que la conscience morale soit dans l’ignorance et porte des jugements erronés sur des actes à poser ou déjà commis. »
CEC, N. 1791 : «
Cette ignorance peut souvent être imputée à la responsabilité personnelle. Il en va ainsi, " lorsque l’homme se soucie peu de rechercher le vrai et le bien et lorsque l’habitude du péché rend peu à peu la conscience presque aveugle " (GS 16).
En ces cas, la personne est coupable du mal qu’elle commet. »
CEC, N. 1792 : « L’ignorance du Christ et de son Évangile, les mauvais exemples donnés par autrui, la servitude des passions, la prétention à une autonomie mal entendue de la conscience, le refus de l’autorité de l’Église et de son enseignement, le manque de conversion et de charité peuvent être à l’origine des déviations du jugement dans la conduite morale. »
CEC, N. 1793 :
Si – au contraire – l’ignorance est invincible, ou le jugement erroné sans responsabilité du sujet moral, le mal commis par la personne ne peut lui être imputé. Il n’en demeure pas moins un mal, une privation, un désordre. »
CEC, N. 1860 : « L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.
***
Je cesse là. Plusieurs heures passées ce jour à vous répondre, pour un écrit de plusieurs pages. Mon temps est trop précieux pour que je le gaspille ainsi. Et pourquoi ? Pour rien ! Le fauteur continuera de distiller ses doctrines si manifestement dangereuses au salut des âmes. Les modos continueront de le laisser faire. Le topic où il sévit atteindra vite 1000 pages. J'ai fait ce que je devais faire. Je le laisse maintenant à ses élucubrations.
Cher Libremax,
[b]1° L’enseignement du Pape Gélase.[/b]
L’enseignement du Pape Gélase est clair : « le jugement du Seigneur n'est pas dépourvu de vérité et on ne le considérera aucunement comme annulé, car pour ceux qui continuent d'être cela, il est maintenu sans pouvoir jamais être annulé, tandis qu'il ne peut pas s'appliquer à ceux qui sont devenus autres, puisqu'il n'a pas été prononcé sur ceux-là ».
Ceux qui continuent (persévèrent) dans le blasphème contre l’Esprit ne peuvent être pardonnés à raison même de leur persévérance dans le mal. Faut-il pour le moins prier pour eux, afin qu’ils se détournent de leur péché, qu’ils se convertissent, et qu’ils trouvent le salut ? Assurément oui.
Mais alors, pourquoi l’Apôtre saint Jean dit qu’il est inutile de prier pour eux : « Il y a un péché qui mène à la mort ; ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier. » (I Jn. V, 16). Il le dit à raison de la synergie de la grâce divine et de la volonté créée. En priant pour la conversion du prochain, vous demandez à Dieu la grâce de sa conversion. Mais cette grâce ne peut produire son effet qu’autant que la volonté du récipiendaire y coopère librement. Or, puisque le péché contre l’Esprit s’oppose au principe même de la grâce, tant que celui qui pèche contre l’Esprit perdure dans son péché, il lui est impossible de coopérer à la grâce reçue par la puissance de nos prières.
À l’inverse, s’il s’agit d’un autre péché mortel, par exemple le péché de fornication de celui qui, quoiqu’ayant la foi, est si fortement tenté par la concupiscence de la chair qu’il y cède habituellement. Sachant qu’il est engagé dans la voie de la perdition, sachant qu’il suffit que la tentation arrive pour qu’il y cède, sachant donc la profonde corruption de son vouloir, il lui est toujours possible de se tourner vers le Christ, et d’espérer de Lui de vaincre la tentation, et par delà, de demander au Christ qu’il lui donne d’aimer Dieu. Le pécheur, malgré son péché, peut espérer du Christ d’en être délivré. Et l’espérant, il le reçoit. Mais comment l’espérer du Christ à défaut de croire au Christ ? Pire, comment l’espérer du Christ alors qu’on refuse expressément de croire au Christ, qu’on commet le péché d’infidélité positive ? C’est impossible, du moins tant que l’on reste dans l’infidélité positive (le péché formel d’infidélité, dont le blasphème contre l’Esprit est l’expression la plus grave).
« Du moins tant ». Car précisément, si l’acte peccamineux est un acte volontaire, l’acte volontaire est l’acte d’un instant. À l’instant-même où la volonté (puissance opérative, puissance de libre-choix) se décide, exerce librement son choix, pose son acte de volition (acte produit par la puissance opérante qu’est la volonté), l’acte de volition existe. Mais l’instant est fugace : il est d’un instant. L’instant ayant pris fin, l’acte de volonté cesse avec lui : la décision volontaire cesse d’être actuelle, sauf à être réitérée par des actes ultérieurs. La décision volontaire cesse d’être actuelle, mais son influence, virtuelle, perdure tant qu’elle n’est pas contredite par un acte de volonté contraire, qui peut toujours, in statu via, être posé : en cette vie la volonté reste mobile aux contraires, à raison de la temporalité en laquelle nous sommes inscrits. Ceci est admis de tous, tant des franciscains et des jésuites partisans de la liberté d’indifférence, que des dominicains partisans de la liberté de détermination : in statu via la volonté peut toujours récuser un acte de volonté antécédent en posant un acte de volonté contraire.
C’est bien pourquoi on peut, en cette vie, et sous l’influence de la grâce, se repentir du péché contre l’Esprit. À preuve le saint et admirable Apôtre Paul qui, après avoir sombré dans l’indélité positive, le blasphème contre l’Esprit, et la persécution l’Église de Dieu, s’est – sous l’influence d’une grâce puissante – converti sur le chemin de Damas.
[b]2° L’enseignement du faux-docteur.[/b]
1/ Le faux-docteur en est assez conscient pour affirmer que : « le blasphème contre l’Esprit et tout péché grave dont on ne veut pas se départir, jusque face à l’apparition lumineuse du Christ, jusqu’en Enfer où on continue de le maintenir. » (mer. 02 févr. 2022, 15:52) ; ce « jusque » étant posé pour satisfaire à sa thèse, contraire aux enseignements de Gélase I et Jean-Paul II, qu’on ne se repent jamais du péché contre l’Esprit. Hélas pour lui, sa définition souffre de trois évidentes lacunes.
[list]D’une, le péché contre l’Esprit est un péché mortel particulier, non n’importe quel péché mortel dont on refuserait de se départir jusqu’au jugement particulier : le péché contre l’Esprit est un péché d’infidélité formelle, pas un péché de fornication. [/list]
[list]De deux, le péché actuel est un acte, dont on peut toujours, ici bas, se détourner ; si donc le péché contre l’Esprit est un péché actuel, on peut s’en détourner ici-bas par conversion du vouloir. [/list]
[list]De trois, par ce « jusque », il signifie que le péché contre l’Esprit perdure du moment où il est commis jusqu’au moment du jugement. Mais que ce péché soit ou réitéré (par d’autres péchés contre l’Esprit) ou non-rétracté (de sorte que son influence virtuelle perdure) ou rétracté (par un acte de volonté contraire posé ici-bas), ceci est indifférent à la nature de l’acte par lequel le blasphémateur pèche contre l’Esprit. Au final, son assertion revient à dire que le péché contre l’Esprit est un péché contre l’Esprit dont on ne se répent pas. Mais qu’en est-il alors du péché contre l’Esprit dont on se repent ? [/list]
2/ Il ne peut ici éviter la contradiction qu’en affirmant, en dépit du bon sens, que le péché contre l’Esprit n’est pas un péché actuel particulier, mais une modalité possible de tout péché actuel, modalité ou circonstance consistant en une persistance définitive dans le péché : « Le blasphème contre l'Esprit n'est jamais pardonné parce que l'homme ne veut jamais s'en repentir » (mer. 02 févr. 2022, 17:22). D’où trois nouvelles objections.
[list]D’une, les circonstances de l’acte s’apprécient au moment où l’acte est commis. Le péché mortel est un péché actuel, un acte gravement peccamineux, que la volonté commet à l’instant-même où elle le pose. La circonstance de l’acte doit donc s’apprécier à la commission de l’acte, ce qui est ici impossible, nouvelle preuve que ce charlatan raconte n’importe quoi. [/list]
[list]De deux, cette modalité n’est aucunement constitutive du péché actuel et mortel qu’elle affecte, puisqu’on peut se repentir de tout péché actuel. [/list]
[list]De trois, puisqu’on peut se repentir de tout péché actuel sauf prétendument du péché contre l’Esprit, il faut, pour que soit constitué le péché contre l’Esprit conçu comme péché mortel dont on ne se repent jamais, qu’il soit posé à l’instant ultime immédiatement suivi du jugement particulier. En d’autres termes, le péché contre l’Esprit ne peut être jamais commis en ce monde, mais seulement en l’autre, durant le temps prétendu d’une illumination finale consécutive à la séparation de l’âme et du corps devant durer jusqu’au jugement dernier. Ce en contradiction à d’autres pans de son discours, tant la contradiction caractérise les propos de cet élucubrant. Comme vous l’avez justement remarqué, ce péché peut être commis ici bas, en ce monde, conformément à la parole du Christ (Mt. XII, 31). Nouvelle preuve que le fauteur viole la parole de Dieu, qu’il ne peut admettre qu’au prix de la contradiction ici dénoncée. [/list]
3/ Enfin, les caractéristiques qu’il accole au péché contre l’Esprit sont ridicules, et attestent une fois encore qu’il patauge dans la contradiction : « Par définition, celui qui est dans le blasphème contre l'Esprit ne s’en repent jamais. Voilà pourquoi : 1° pleine lucidité (donc aucun motif nouveau ne vient jamais éclairer son intelligence), 2° pleine maîtrise de soi (donc il n'y a strictement aucune faiblesse en lui). Donc jamais on ne s'en repent. Si un homme s'en repent, c'est qu'il n'était pas en état de blasphème contre l'Esprit. » (mer. 02 févr. 2022, 15:12).
[list]A/ Sauf que nous pouvons aujourd’hui nous détourner de Dieu en pleine lucidité et maîtrise de soi, et retourner à Dieu demain. Tant que nous pérégrinons ici-bas, la volonté peut se détourner des péchés qu’elle a précédemment voulu. [/list]
[list]B/ Comme il lie les caractéristiques qu’il prête au péché contre l’Esprit (pleine lucidité et pleine maitrise de soi) au moment de l’illumination finale, il atteste du fait-même de l’impossibilité que le péché contre l’Esprit puisse être un péché commis dès ici-bas dont on ne veut jamais se départir. Bref, il se contredit. [/list]
[list]C/ Par ailleurs, au regard des caractéristiques de pleine lucidité et maîtrise de soi qu’il accole au péché contre l’Esprit, devient impossible, à suivre sa théorie, qu’existe un quelconque péché mortel sinon celui contre l’Esprit. Car que nous dit le fauteur ? Tout et son contraire, comme â son habitude. Nous lisons ainsi que « les péchés mortels (de faiblesse et d'ignorance), il ne faut pas jouer avec eux » (lun. 11 janv. 2016, 21:34). Ce sont donc des péchés mortels. Mais sitôt dit, abracadabra : « le blasphème contre l'Esprit est ce que le CEC appelle maintenant le "péché mortel" » (mar. 01 févr. 2022, 23:24). Là on se dit qu’il se paye notre tête. Et pourquoi ? Mais parce que l’Église à toujours dit : 1° qu’existent de nombreux péchés mortels ; 2° que mourir en l’un quelconque de ces péchés implique damnation. De sorte que, pour se concilier â 1°, il admet qu’existent de nombreux péchés mortels, mais pour éviter d’avoir à conclure que n’importe lequel de ces péché mortels implique la damnation de qui y meure (vérité de foi que sa thèse contredit ouvertement), il réduit ensuite le péché mortel à ce qu’il nomme péché contre l’Esprit, pour synthétiser les deux aspects de sa réponse comme suit : si les autres péchés mortels (par faiblesse ou par ignorance) disposent à l'enfer, seul le péché contre l’Esprit entraine la damnation : « seul le péché contre l'esprit conduit en enfer… Les autres péchés mortels (par faiblesse ou par ignorance) disposent à l'enfer » (jeu. 03 févr. 2022, 16:07). Ce fantaisiste, pas en panne d’imagination, nous invente et élucubre ainsi une nouvelle classification des péchés mortels selon qu’ils disposent à la damnation ou qu’ils la méritent, le péché contre l’Esprit étant seul à la mériter. Ce faisant, il induit les âmes dans une très dangereuse erreur. Cet individu met en danger le salut du prochain, qu’il expose au péril de damnation. Et pourquoi ? Pour se satisfaire le narcisse, si soucieux d’exposer sa folle doctrine : « ma thèse », « ma doctrine », mon nombril, moi je… [/list]
4/ Quand aux caractéristiques qu’il prête au péché mortel.
Puisque seul le péché contre l’Esprit est présumé du fauteur être posé avec une pleine conscience et une pleine lucidité, et qu’il fait de ces caractéristiques les caractéristiques mêmes du péché mortel , les autres péchés prétendument mortels mais marqués de faiblesse ou d’ignorance ne peuvent qu’être véniels ; d’où au final une damnation pour s’être endurci dans le péché véniel. Ah oui, ça pique ! Sauf que là, abracadabra, contradiction, pas trop grave puisqu’on nage en plein délire : ce sont des péchés mortels : « les péchés mortels (de faiblesse et d'ignorance), il ne faut pas jouer avec eux ».
Aussi de deux choses l’une à suivre sa doctrine délirante. 1° Soit le péché mortel n’exige pas une pleine lucidité et une pleine maitrise de soi pour être constitué. Auquel cas, puisqu’il fait dépendre cette pleine lucidité d’une illumination finale, l’assertion que : « le blasphème contre l'Esprit est ce que le CEC appelle maintenant le "péché mortel" » est fausse. 2°Soit le péché mortel exige cette pleine lucidité et maîtrise, et aucun péché n’est mortel sinon le péché contre l’Esprit, puisque pour lui seul le péché contre l'Esprit possède ces caractéristiques à raison de son lien prétendu à une illumiation finale. Auquel cas l’assertion que : « les péchés mortels (de faiblesse et d'ignorance), il ne faut pas jouer avec eux » est fausse.
[b]En vérité, la faiblesse et l’ignorance caractérisent le péché véniel.[/b]
[spoiler]
Saint Thomas d’Aquin, ST, I-II, q. 88 a. 2, auquel réfère explicitement CEC, N. 1856 :
« Véniel vient de venia, qui veut dire pardon. Par conséquent, un péché peut être appelé véniel en plusieurs sens. 1° Parce qu'il aura effectivement obtenu le pardon : c'est ainsi, pour S. Ambroise, que tout péché devient véniel par la pénitence ; et c'est là un péché véniel par son issue. 2° Autrement, [b]un péché est appelé [color=blue]véniel[/color] parce qu'il n'est pas tel, en soi, qu'il ne puisse obtenir le pardon, totalement ou en partie. En partie, [color=blue]lorsqu'il y a en lui quelque chose qui diminue la faute, par faiblesse ou ignorance[/color][/b] ; on l'appelle véniel par sa cause. Mais il est véniel en totalité, lorsqu'il ne supprime pas l'ordre à la fin dernière et que, par suite, il ne mérite pas une peine éternelle mais une peine temporelle; et c'est cette sorte de véniel qui nous intéresse en ce moment. Il est avéré en effet que les deux premières manières ne représentent pas un genre déterminé. Mais ce qui est appelé véniel de la troisième manière peut avoir un genre déterminé, à tel point qu'on pourra parler, en fait de péché, d'un genre véniel et d'un genre mortel, dans le sens où le genre d'un acte, comme son espèce, est déterminé par l'objet. En effet, [b]lorsque la volonté se porte à une chose qui, de soi, s'oppose à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché, par son objet même, a de quoi être mortel. Il est par conséquent d'un genre mortel ; qu'il soit contre l'amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou contre l'amour du prochain, comme l'homicide, l'adultère, etc. Ce sont donc là des péchés mortels par leur genre même.[/b] En revanche, la volonté du pécheur se porte quelquefois à quelque chose qui contient en soi un désordre mais n'est pas cependant contraire à l'amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc. ; de tels péchés sont, véniels par leur genre, comme nous l'avons dit plus haut. Mais les actes moraux reçoivent leur raison de bien ou de mal non seulement de l'objet, mais aussi, comme nous l'avons établi en son lieu, de certaine disposition de l'agent ; il arrive donc parfois que ce qui est un péché du genre véniel en raison de son objet devient mortel en raison de l'agent. Ou bien parce que celui-ci y met sa fin ultime, ou bien parce qu'il se dispose par là à quelque chose qui est du genre péché mortel, par exemple quand un individu tient des propos oiseux en vue de commettre l'adultère. De même encore, du fait de l'agent, il arrive qu'un péché dont le genre est mortel devient véniel parce que l'acte est inachevé, c'est-à-dire non délibéré par la raison, laquelle est le principe propre de l'acte mauvais ; c'est ce que nous avons expliqué plus haut à propos des mouvements imprévus d'infidélité. »
[/spoiler]
[b]4° La doctrine authentique du péché mortel est donnée au CEC.[/b]
[b]1/ Sont d’innombrables façons de pécher mortellement. Le péché mortel ne se réduit pas au péché contre l’Esprit.[/b]
CEC, N. 1858 : « La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc X, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger. »
CEC, N. 1756 : « Il est donc erroné de juger de la moralité des actes humains en ne considérant que l’intention qui les inspire, ou les circonstances (milieu, pression sociale, contrainte ou nécessité d’agir, etc.) qui en sont le cadre. Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances et des intentions, sont toujours gravement illicites en raison de leur objet ; ainsi le blasphème et le parjure, l’homicide et l’adultère. Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien. »
CEC, N. 1755 : « L’acte moralement bon suppose à la fois la bonté de l’objet, de la fin et des circonstances. Une fin mauvaise corrompt l’action, même si son objet est bon en soi (comme de prier et de jeûner " pour être vu des hommes "). L’objet du choix peut à lui seul vicier l’ensemble d’un agir. Il y a des comportements concrets – comme la fornication – qu’il est toujours erroné de choisir, parce que leur choix comporte un désordre de la volonté, c’est-à-dire un mal moral. »
CEC, N. 1852 : « La variété des péchés est grande. L’Écriture en fournit plusieurs listes. L’épître aux Galates oppose les œuvres de la chair au fruit de l’Esprit : " On sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sentiments d’envie, orgies, ripailles et choses semblables – et je vous préviens, comme je l’ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes là n’hériteront pas du Royaume de Dieu " (cf. Rm 1, 28-32 ; 1 Co 6, 9-10 ; Ep 5, 3-5 ; Col 3, 5-8 ; 1 Tm 1, 9-10 ; 2 Tm 3, 2-5). »
CEC, N. 1861 : « [b]Le péché mortel[/b] est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. [b]S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu[/b], il [b]cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer[/b], notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu.
Tout péché mortel implique donc damnation. Or le péché de fornication, de lui-même, n’implique aucun refus explicite du Christ, seulement un refus implicite : l’homme se détourne de Dieu du seul fait qu’il se tourne volontairement [[b]voilà pour la maitrise [/b]] de manière désordonnée vers la créature alors que sa conscience morale l’averti que c’est mal [[b]voilà pour la pleine lucidité[/b]]. [b]La conséquence est donc que le fornicateur qui meurt impénitent est damné, quand bien même il ne se serait pas explicitement détourné du Christ : il suffit qu’il s’en soit gravement et implicitement détourné. TOUT péché mortel implique damnation. [/b] Nous sommes aux antipodes de la doctrine du faux-docteur, qui assassine les âmes par ses discours impies...
[b]2/ « Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : "Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré" (RP, 17) » CEC, N. 1857.[/b]
Saint Jean-Paul II, Reconciliatio et penitentia, 17 : « Nous recueillons ici le noyau de l'enseignement traditionnel de l'Eglise, repris souvent et avec force au cours du récent Synode. Celui-ci, en effet, a non seulement réaffirmé ce qui avait été proclamé par le Concile de Trente sur l'existence et la nature des péchés mortels et véniels (Cf. Concile Œcuménique de Trente, Session VI, De iustificatione, chap. XV), mais il a voulu rappeler qu'[b]est péché mortel TOUT péché qui a pour objet une matière grave et qui, de plus, est commis en pleine conscience et de consentement délibéré[/b]. On doit ajouter, comme cela a été fait également au Synode, que certains péchés sont intrinsèquement graves et mortels quant à leur matière. C'est-à-dire qu'il y a des actes qui, par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances, sont toujours gravement illicites, en raison de leur objet. Ces actes, s'ils sont accomplis avec une conscience claire et une liberté suffisante, sont toujours des fautes graves. »
[b]Bref tout péché qui porte sur une matière grave et est accompli avec lucidité (pleine conscience, conscience claire) et maîtrise (propos délibéré, consentement délibéré, liberté suffisante) est mortel[/b] : tout péché mortel a les caractéristiques que le fauteur ne reconnait qu’au seul péché contre l’Esprit. [b]Mais la « pleine conscience » et le « propos délibéré » ou le « consentement délibéré » ne supposent aucunement une illumination, qu’elle soit finale ou non. [/b]
CEC, N. 1859 : « Le péché mortel requiert [b]pleine connaissance et entier consentement[/b]. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché. »
CEC, N. 1778 : « [b]La conscience morale[/b] est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d’un acte concret qu’elle va poser, est en train d’exécuter ou a accompli. En tout ce qu’il dit et fait, l’homme est tenu de suivre fidèlement ce qu’il sait être juste et droit. C’est par le jugement de sa conscience que l’homme perçoit et reconnaît les prescriptions de la loi divine. »
CEC, N. 1783 : « La conscience doit être informée et le jugement moral éclairé. Une conscience bien formée est droite et véridique. Elle formule ses jugements suivant la raison, conformément au bien véritable voulu par la sagesse du Créateur. L’éducation de la conscience est indispensable à des êtres humains soumis à des influences négatives et tentés par le péché de préférer leur jugement propre et de récuser les enseignements autorisés. »
CEC, N. 1790 : « [b]L’être humain doit toujours obéir au jugement certain de sa conscience. S’il agissait délibérément contre ce dernier, il se condamnerait lui-même. Mais il arrive que la conscience morale soit dans l’ignorance et porte des jugements erronés[/b] sur des actes à poser ou déjà commis. »
CEC, N. 1791 : « [b]Cette ignorance peut souvent être imputée à la responsabilité personnelle[/b]. Il en va ainsi, " lorsque l’homme se soucie peu de rechercher le vrai et le bien et lorsque l’habitude du péché rend peu à peu la conscience presque aveugle " (GS 16). [b]En ces cas, la personne est coupable du mal qu’elle commet[/b]. »
CEC, N. 1792 : « L’ignorance du Christ et de son Évangile, les mauvais exemples donnés par autrui, la servitude des passions, la prétention à une autonomie mal entendue de la conscience, le refus de l’autorité de l’Église et de son enseignement, le manque de conversion et de charité peuvent être à l’origine des déviations du jugement dans la conduite morale. »
CEC, N. 1793 : [b]Si – au contraire – l’ignorance est invincible, ou le jugement erroné sans responsabilité du sujet moral, le mal commis par la personne ne peut lui être imputé[/b]. Il n’en demeure pas moins un mal, une privation, un désordre. »
CEC, N. 1860 : « L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.
[centrer]***[/centrer]
Je cesse là. Plusieurs heures passées ce jour à vous répondre, pour un écrit de plusieurs pages. Mon temps est trop précieux pour que je le gaspille ainsi. Et pourquoi ? Pour rien ! Le fauteur continuera de distiller ses doctrines si manifestement dangereuses au salut des âmes. Les modos continueront de le laisser faire. Le topic où il sévit atteindra vite 1000 pages. J'ai fait ce que je devais faire. Je le laisse maintenant à ses élucubrations.