par françois67 » mer. 08 août 2012, 3:04
Bonjour,
je reviens de vacances en République slovaque et j'ai assisté pendant tout le mois de juillet à une immense affaire qui secoue l'Eglise dans ce pays où au moins 40% voire plus de la population est chrétienne catholique pratiquante (voire très pratiquante). Ainsi, aujourd'hui encore, ce sont plus de 500 prètres qui sont ordonnés par an, à comparer à la petite centaine dans toute la France en 2011...
Sauf que depuis les années 2000, les médias ont trouvé une excellente cible à bien passer à tabac lorsqu'il n'y a rien d'autre à dire: l'Eglise. Ainsi, comme des charognards ils se jettent sur tout ce qui la concerne.
Et c'est justement, en pleine saison basse d'information, en juillet, que l'archevêque du plus grand diocèse, celui de Trnava, primat de l'Eglise en Slovaquie, Mgr. Robert Bezàk, après seulement 3 années en fonction, lit lors de la messe son acte de déposition par le pape. Aucun motif n'est donné, et il lui est interdit désormais de communiquer avec les médias.
A la fin de la messe, que se passe-t'il? Un tonnerre d'applaudissements salue et remercie Mgr. Bezàk. Il faut en effet dire que ce prélat-là avait acquis une popularité peu commune. Plus jeune notamment que son prédécesseur, il était dit de lui qu'il savait combiner rigueur morale et modernité (pas modernisme, attention). Au point qu'une hausse non négligeable de pratique dans le diocèse, surtout chez les jeunes, avait été remarquée.
http://spectator.sme.sk/articles/view/4 ... ation.html
Ainsi, certains n'ont pas hésité lancer en quelques heures une pétition sur internet pour demander au Saint-Siège au moins de donner la raison de la déposition. De même, des manifestations ont été organisées, où participaient même des prêtres. De ce côté-là, la "répression", si j'ose dire, car l'Eglise n'est pas une secte, a été assez dure; par exemple, un prêtre dans une paroisse que je connais a été rappelé au monastère, surement pour s'être trop montré lors d'un manifestation à Bratislava.
Puis est venu de la part d'une chaîne de télévision un certain document d'origine inconnue. Onze questions y sont posées, qui sont en réalité des points de reproche. TA3, le média qui aurat déniché ce document, possèderait également les réponses de Mgr. Bezàk.
Les accusations y vont du futile à l'énorme; ainsi, il y est mis en cause de ne pas porter suffisamment le clergyman ou tout autre habit d'ecclésiastique lorsqu'il se déplace en civil. Cependant, cela devient assez hallucinant quand il lui est demandé s'il fréquente des "douches publiques, saunas, salles d'entraînement fréquentées par des personnes de mauvaise réputation"... Le sous-entendu est bien clair...
La défense de Mgr. Bezàk est bien vigoureuse: il reccuse tout cela, protestant parfois contre de si lourdes attaques. Cepedant, d'après moi -et cela n'engage que moi- ce question-réponse est un faux bien travaillé: il utilise le langage de droit canon, citant des articles de ce dernier. Mais les accusations sont si facilement démontées que cela en devient suspect à mes yeux...
Puis, une semaine environ après arrivent de nouveaux éléments en lien avec le précèdent archevêque, parti en retraite en 2009 après une prise de fonction en 1988. Mgr. Bezàk avait en effet donné l'impression de passer une grande part de son temps à "réparer" des "erreurs" de Mgr. Sokol. Du mitigement de l'attitude vis-à-vis de la Ière République slovaque à l'utilisation de certains bâtiments, les plus déterminantes ont sans doute été ceux sur les contrats. Mgr. Sokol, qui aurait été collaborateur avec la Sécurité d'Etat de République socialiste Tchéquoslovaque, aurait passé une affaire avec un cabinet d'avocat afin de recevoir au diocèse des biens confisqués sous le communisme. 10% de la somme acquise ainsi devait être cédée au cabinet, ce qui, à mon goût aussi est un peu trop. Mgr. Bezàk avait pareillement critiqué la vente de certains terrains, à des prix trop bas ou encore cet argent que Mgr. Sokol aurait envoyé de fonds diocésaux à son neveu. En gros, cela était tout le manque de transparence. Afin de règler ce problème, le déposé prélat avait engagé une femme catholique, autrefois directrice d'Allianz Slovaquie, qui devait aider à résoudre ces difficultés.
En bref, Mgr. Bezàk aurait trop critiqué son prédécesseur. Mais cela est-il selon vous un motif de destitution? Je vous le demande.
Une autre théorie voudrait qu'il avait été trop pointilleux ou exigeant envers ses collaborateurs, et que ceux-ci avaient du mal à le supporter. Mais cela est-il un motif suffisant?
Certes, déjà en début d'année une visitation apostolique présidée par l'archevêque de Prague avait été chargée d'analyser la situation. Mais selon Mgr. Bezàk, il n'en aurait jamais connu les conclusions.
Depuis l'éclatement de l'affaire, les médias se déchaînent contre l'Eglise, n'hésitant pas à l'accuser d'obscurantisme, "d'anti-progressisme", de monocratisme, d'hypocrisie et d'opacité. De nombreuses théories comme quoi Mgr. Bezàk aurait touché à des intérêts dans sa ruée à plus de transparence fleurissent dans les médias, poussant certains libéraux à demander même un séparation Eglise-Etat, sachant qu'actuellement les diocèses sont financés par la République.
Et tout cela a une raison, avant même la simple déposition, le refus de fournir quelque motif pour celle-ci. Si une raison avait été donnée, cela aurait coupé l'herbe sous le pied à tous ces infectes coureurs de scoops. Mais pourquoi le Saint-Siège se refuse-t'il à cela? J'avoue que cela me trouble grandement même-moi.
J'ai bien peur que cette affaire ne nuise grandement aux catholiques en République Slovaque. Dans les villages et petites et moyennes villes, la pratique est encore grande, mais déjà à Bratislava et à Kosice, le libéralisme des moeurs, avec divorces à répétition et autres n'a jamais été tellement à la mode.
Je vous demande ainsi de prier vous aussi pour l'Eglise catholique slovaque, afin qu'elle ne cesse d'amener des âmes à Dieu, qu'elle ne perde de sa puissance et grandeur, pour les Slovaques, afin qu'ils ne se laissent pas aller à tout ce modernisme, peut-être encore plus grand poison pour les coeurs, la foi et la morale que le communisme car mieux masqué, et également pour tous les responsables religieux, afin qu'ils sachent faire les choix bons et nécessaires pour ne pas perdre l'héritage d'une nation si empreinte de christianisme et d'ouvrir les yeux au plus de monde possible pour leur montrer où est la vraie Vérité.
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Bonjour,
je reviens de vacances en République slovaque et j'ai assisté pendant tout le mois de juillet à une immense affaire qui secoue l'Eglise dans ce pays où au moins 40% voire plus de la population est chrétienne catholique pratiquante (voire très pratiquante). Ainsi, aujourd'hui encore, ce sont plus de 500 prètres qui sont ordonnés par an, à comparer à la petite centaine dans toute la France en 2011...
Sauf que depuis les années 2000, les médias ont trouvé une excellente cible à bien passer à tabac lorsqu'il n'y a rien d'autre à dire: l'Eglise. Ainsi, comme des charognards ils se jettent sur tout ce qui la concerne.
Et c'est justement, en pleine saison basse d'information, en juillet, que l'archevêque du plus grand diocèse, celui de Trnava, primat de l'Eglise en Slovaquie, Mgr. Robert Bezàk, après seulement 3 années en fonction, lit lors de la messe son acte de déposition par le pape. Aucun motif n'est donné, et il lui est interdit désormais de communiquer avec les médias.
A la fin de la messe, que se passe-t'il? Un tonnerre d'applaudissements salue et remercie Mgr. Bezàk. Il faut en effet dire que ce prélat-là avait acquis une popularité peu commune. Plus jeune notamment que son prédécesseur, il était dit de lui qu'il savait combiner rigueur morale et modernité (pas modernisme, attention). Au point qu'une hausse non négligeable de pratique dans le diocèse, surtout chez les jeunes, avait été remarquée.
[url]http://spectator.sme.sk/articles/view/46871/10/catholic_church_fires_archbishop_of_trnava_without_explanation.html[/url]
Ainsi, certains n'ont pas hésité lancer en quelques heures une pétition sur internet pour demander au Saint-Siège au moins de donner la raison de la déposition. De même, des manifestations ont été organisées, où participaient même des prêtres. De ce côté-là, la "répression", si j'ose dire, car l'Eglise n'est pas une secte, a été assez dure; par exemple, un prêtre dans une paroisse que je connais a été rappelé au monastère, surement pour s'être trop montré lors d'un manifestation à Bratislava.
Puis est venu de la part d'une chaîne de télévision un certain document d'origine inconnue. Onze questions y sont posées, qui sont en réalité des points de reproche. TA3, le média qui aurat déniché ce document, possèderait également les réponses de Mgr. Bezàk.
Les accusations y vont du futile à l'énorme; ainsi, il y est mis en cause de ne pas porter suffisamment le clergyman ou tout autre habit d'ecclésiastique lorsqu'il se déplace en civil. Cependant, cela devient assez hallucinant quand il lui est demandé s'il fréquente des "douches publiques, saunas, salles d'entraînement fréquentées par des personnes de mauvaise réputation"... Le sous-entendu est bien clair...
La défense de Mgr. Bezàk est bien vigoureuse: il reccuse tout cela, protestant parfois contre de si lourdes attaques. Cepedant, d'après moi -et cela n'engage que moi- ce question-réponse est un faux bien travaillé: il utilise le langage de droit canon, citant des articles de ce dernier. Mais les accusations sont si facilement démontées que cela en devient suspect à mes yeux...
Puis, une semaine environ après arrivent de nouveaux éléments en lien avec le précèdent archevêque, parti en retraite en 2009 après une prise de fonction en 1988. Mgr. Bezàk avait en effet donné l'impression de passer une grande part de son temps à "réparer" des "erreurs" de Mgr. Sokol. Du mitigement de l'attitude vis-à-vis de la Ière République slovaque à l'utilisation de certains bâtiments, les plus déterminantes ont sans doute été ceux sur les contrats. Mgr. Sokol, qui aurait été collaborateur avec la Sécurité d'Etat de République socialiste Tchéquoslovaque, aurait passé une affaire avec un cabinet d'avocat afin de recevoir au diocèse des biens confisqués sous le communisme. 10% de la somme acquise ainsi devait être cédée au cabinet, ce qui, à mon goût aussi est un peu trop. Mgr. Bezàk avait pareillement critiqué la vente de certains terrains, à des prix trop bas ou encore cet argent que Mgr. Sokol aurait envoyé de fonds diocésaux à son neveu. En gros, cela était tout le manque de transparence. Afin de règler ce problème, le déposé prélat avait engagé une femme catholique, autrefois directrice d'Allianz Slovaquie, qui devait aider à résoudre ces difficultés.
En bref, Mgr. Bezàk aurait trop critiqué son prédécesseur. Mais cela est-il selon vous un motif de destitution? Je vous le demande.
Une autre théorie voudrait qu'il avait été trop pointilleux ou exigeant envers ses collaborateurs, et que ceux-ci avaient du mal à le supporter. Mais cela est-il un motif suffisant?
Certes, déjà en début d'année une visitation apostolique présidée par l'archevêque de Prague avait été chargée d'analyser la situation. Mais selon Mgr. Bezàk, il n'en aurait jamais connu les conclusions.
Depuis l'éclatement de l'affaire, les médias se déchaînent contre l'Eglise, n'hésitant pas à l'accuser d'obscurantisme, "d'anti-progressisme", de monocratisme, d'hypocrisie et d'opacité. De nombreuses théories comme quoi Mgr. Bezàk aurait touché à des intérêts dans sa ruée à plus de transparence fleurissent dans les médias, poussant certains libéraux à demander même un séparation Eglise-Etat, sachant qu'actuellement les diocèses sont financés par la République.
Et tout cela a une raison, avant même la simple déposition, le refus de fournir quelque motif pour celle-ci. Si une raison avait été donnée, cela aurait coupé l'herbe sous le pied à tous ces infectes coureurs de scoops. Mais pourquoi le Saint-Siège se refuse-t'il à cela? J'avoue que cela me trouble grandement même-moi.
J'ai bien peur que cette affaire ne nuise grandement aux catholiques en République Slovaque. Dans les villages et petites et moyennes villes, la pratique est encore grande, mais déjà à Bratislava et à Kosice, le libéralisme des moeurs, avec divorces à répétition et autres n'a jamais été tellement à la mode.
Je vous demande ainsi de prier vous aussi pour l'Eglise catholique slovaque, afin qu'elle ne cesse d'amener des âmes à Dieu, qu'elle ne perde de sa puissance et grandeur, pour les Slovaques, afin qu'ils ne se laissent pas aller à tout ce modernisme, peut-être encore plus grand poison pour les coeurs, la foi et la morale que le communisme car mieux masqué, et également pour tous les responsables religieux, afin qu'ils sachent faire les choix bons et nécessaires pour ne pas perdre l'héritage d'une nation si empreinte de christianisme et d'ouvrir les yeux au plus de monde possible pour leur montrer où est la vraie Vérité.
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